La rumba congolaise au patrimoine immatériel de l'Unesco, fierté des deux côtés du fleuve

Depuis mardi 14 décembre, la rumba congolaise est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. À Kinshasa, à Brazzaville et ailleurs, on célèbre la reconnaissance de ce ce phénomène musical, culturel et social.
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Illustration Rumba congolaise club la septante à Kinshasa RDC Reuters
Le club La Septante à Kinshasa, commune de Kasa-Vubu, pendant un concert de Rumba le 24 septembre 2021.
© REUTERS/Hereward Holland
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Papa Wemba, Tabu Ley Rochereau et consorts peuvent être fiers. Mardi 14 décembre, la rumba congolaise a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux, les Congolais se sont réjouis de la reconnaissance par l'Onu de la rumba, véritable phénomène musical, culturel et social.

"Ce joyau culturel propre aux deux Congo est reconnu pour sa valeur universelle", s'est félicité sur Twitter Félix Tshisekedi, le président de République démocratique du Congo (RDC), l'un des deux bastions de la rumba avec la République du Congo voisine.
 

"Cette richesse venue du Congo et exportée dans le monde entier constitue un des éléments de notre fierté", avait tweeté dès jeudi dernier Patrick Muyaya, le porte-parole du gouvernement de la RDC. La reconnaissance par l'Onu est “un événement à célébrer dans les deux rives du fleuve Congo”, a-t-il tweeté mardi dans la foulée de l’annonce de l’Unesco.

"La rumba, c'est notre identité ! Sa reconnaissance internationale est une fierté et une richesse", a également commenté à Kinshasa Catherine Furaha, ministre de la Culture, des arts et du Patrimoine.

Sentiments de réhabilitation et de reconnaissance pour cette belle musique dont le tempo est puisé dans les tripes des Congolais.

Zacharie Bababswe, chroniqueur musical

"Je suis extrêmement fier que la rumba soit classée comme patrimoine. C'est mérité.", a affirmé le célèbre pianiste congolais Ray Lema au micro de RFI ce mercredi.

C’est une grande fierté, une grande émotion”, a confié Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco, à France 24 mardi. “Cela faisait longtemps qu’on espérait cette nomination”, a-t-elle ajouté.

Des félicitations reprises par Thierry Moungalla, l'incontournable porte-parole du gouvernement congolais à Brazzaville.

“Un trait d’union entre les deux rives du fleuve Congo”

"Rien de plus normal que le combat des Congolais aboutisse à cette reconnaissance universelle. Sentiments de réhabilitation et de reconnaissance pour cette belle musique dont le tempo est puisé dans les tripes des Congolais", a déclaré à l'AFP à Kinshasa Zacharie Bababaswe, chroniqueur musical.

Cette inscription est "une reconnaissance, parce que la rumba est le trait d'union entre les deux rives du fleuve Congo", a dit à Brazzaville Jacques Iloki, vice-président de l'Association des peintres du Congo.

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Ancrée au Congo, la rumba a influencé toute la musique africaine. A’Salfo, alias Salif Traoré, membre du groupe ivoirien Magic System a salué sur Twitter “la consécration d’une musique intergénérationnelle qui a su donner à l’Afrique toute la quintessence des sonorités venues des bords du fleuve Congo”.

Une musique née au Congo

Les spécialistes de la rumba situent les origines de la rumba dans l’ancien royaume Kongo. Avec la traite négrière, les Africains ont emmené leur culture et leur musique vers les Amériques. La rumba a ensuite été ramenée sur le continent africain par les commerçants, avec disques et guitares. Dans sa version moderne, la rumba a une centaine d’années.

Le dossier, présenté par le Congo-Kinshasa et le Congo-Brazzaville a été admis par l’institution onusienne qui avait déjà consacré la rumba cubaine, inscrite en 2016, les polyphonies pygmées de Centrafrique ou encore les tambours du Burundi.

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