Le Bénin demande à la France la restitution de ses trésors royaux

Des sceptres, un trône, des portes ou encore des statues, ce sont les trésors des rois d'Abomey au Bénin. La France juge qu'ils lui appartiennent. Ces oeuvres sont d'ailleurs exposées dans trois musées nationaux. Le Bénin estime pour sa part que ces trésors forment un patrimoine culturel et immatériel qui lui reviennent de droit, comme nous l'a expliqué à  l'antenne, le ministre béninois de la Culture, Aurélien Agbénonci.
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Pillés il y a un peu plus d'un siècle. Ces biens peuvent-ils être rendus au Bénin d'un point de vue légal ? Paris refuse à l'heure qu'il est.

"Si on se place sur le plan historique, il y a toujours une mémoire des rois rêvée qui participe de la construction identitaire, ce qu'on retrouve dans beaucoup de cultures", rappelle Erick Cakpo, enseignant-chercheur à l'université de Lorraine en France.

La restitution de ces oeuvres est un combat de longue date. Mais la réponse de Paris s'est fait attendre. En décembre 2016, le ministère des affaires étrangères a indiqué ne pas contester les pillages du passé, mais précise que ces oeuvres appartiennent aujourd'hui au patrimoine national. Les recours du Bénin sont donc suspendus à la bonne volonté de la France : "Je ne vois aucune voie de droit possible. On entend beaucoup parlé de slam mais la France est très ouverte. Le Bénin est un pays ami de la France. Je crois que les demandes de coopérations pourront se faire. Des musées se prêtent régulièrement des grandes et belles expositions", précise Yves-Bernard Debie, avocat en droit du marché de l'art.

C'est dans un musée bien vide au sud du Bénin que les trésors pourraient un jour revenir. Mais certains spécialistes français affirment qu'un retour est à exclure : "Une pièce pareille qui retourne dans cet endroit que j'ai visité, on court tous les risque que cette pièce puisse disparaître à son tour ou alors être abîmée par les vents, le soleil, l'humidité, les insectes", affirme André Magnin, commissaire d'exposition.

Par des loi des déclassification votées en Assemblée, la France a rendu la Vénus hottentote à l'Afrique du Sud, les têtes maoris à la Nouvelle-Zélande. Mais les restitutions demeurent des événements exceptionnels.