Le mystérieux manuscrit de Voynich va-t-il enfin révéler tous ses secrets ?

Ce texte vieux de 600 ans était l'un des plus indéchiffrables au monde, jusqu'à ce qu'un expert en linguistique britannique réussisse à décrypter ce parchemin médiéval.
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manuscrit de Voynich
Le manuscrit de Voynich n'est pas encore près de dévoiler tous ses mystères.
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On commence à parler de ce texte en 1912, lorsqu'un antiquaire, Wilfrid Voynich, en fait l’acquisition dans la bibliothèque de la Villa Mandragone près de Rome. Des spécialistes essaient de le déchiffrer pendant des décennies, sans succès. En 2011, une datation au carbone permet enfin d'évaluer la date de fabrication du papier. Il aurait été réalisé entre 1404 et 1438, mais impossible de révéler son contenu ni l'auteur du papier.

Le 29 avril dernier, le docteur de l'Université de Bristol, Gerard Cheshire, publie les résultats de son étude. Il explique être enfin parvenu à déchiffrer le mystérieux parchemin.

Il découvre que l'écriture est un mélange de deux formes de latin et de langues méditérranéennes qui ont précédé les langues romanes. Grâce à cela, il décrypte le texte et en connaît ainsi son auteur et pourquoi il l'écrivait. Selon le spécialiste, il s'agit avant tout "d'un recueil de remèdes à base de plantes, de bain thérapeutique et de lectures astrologiques relatives aux préoccupations de l'esprit féminin, du corps, de la reproduction, de la parentalité et du coeur en accord avec les croyances religieuses catholiques et païennes" de l'époque médiévale. Si les curieux s'attendaient à découvrir l'emplacement d'un trésor, c'est raté.

Ce texte a en fait été écrit par une religieuse pour Marie de Castille, reine d’Aragon (Espagne) du 2 avril 1416 au 27 juin 1458. Pour démontrer sa théorie, le chercheur britannique prend appui sur un autre manuscrit remontant au XVe siècle, montrant un style calligraphique similaire.

Une avancée pour la linguistique

Au delà de la traduction moderne du manuscrit, l'enjeu est avant tout de mettre en lumière l'histoire de ce papier. Le manuscrit a en effet été écrit dans un langage couramment utilisé dans le royaume d'Aragon, et à cette époque. Mais surtout, le parchemin semble être composé de nombreux symboles inconnus, d'aucun signe de ponctuation, et uniquement des lettres en minuscules et certaines abréviations en latin. Ce qui explique pourquoi il est si compliqué à déchiffrer.

Toutefois, le chercheur britannique ne semble pas être le seul à s'être penché sur la traduction du manuscrit de Voynich. Ses conclusions devront convaincre les autres linguistes. La langue étant identifiée, il faut désormais passer à la traduction du manuel complet, qui compte près de 200 pages. Cela devrait donc prendre un certain temps avant que les secrets de ce parchemin ne soient totalement découverts.