Littérature : les quatre finalistes du prix Goncourt 2015

L'Académie Goncourt a dévoilé mardi 27 octobre depuis le musée du Bardo les quatre finalistes en lice pour le plus prestigieux des prix littéraires français, qui sera décerné mardi 3 novembre, parmi lesquels le Franco-tunisien Hédi Kaddour pour son roman Les prépondérants.
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Les quatre couvertures des finalistes du prix Goncourt 2015. 
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Hédi Kaddour, né à Tunis il y a 70 ans, tient désormais la corde avec son roman Les Prépondérants (Gallimard). Son troisième roman est le récit haletant d'une société coloniale figée des années 1920 en Afrique du Nord. Les trois autres écrivains retenus dans cette sélection finale sont Nathalie Azoulai avec son livre Titus n'aimait pas Bérénice, Mathias Enard avec Boussole et Tobie Nathan avec Ce pays qui te ressemble.

Comme pour Kaddour, c'est la terre d'Orient qui a inspiré Enard et Nathan.
Un des objectifs de Boussole est de lutter contre l'image simpliste et fantasmée d'un Orient musulman et ennemi, en montrant tout ce qu'il nous a apporté. Quant au psychiatre Tobie Nathan, il nous ramène dans l'Egypte de son enfance où juifs et musulmans vivaient en harmonie avant que les premiers ne soient chassés du pays.
 

L'algérien Boualem Sansal évincé

Boualem Sansal, qui a un temps figuré dans toutes les sélections pour son roman 2084 (Gallimard), récit courageux décrivant un Etat religieux totalitaire et fanatique, pourrait être le grand oublié des prix, au même titre que Alain Mabanckou avec Petit piment. Pourtant, Boualem Sansal était donné favori dans ce concours, lui qui a déjà vendu 100 000 exemplaires de son ouvrage. Il ne reste qualifié que pour le grand prix du roman de l'Académie française, du Femina et de l'Interallié

Dans ce musée où la tyrannie la plus cruelle et la plus idiote a dit son mépris de liberté, nous, Académie Goncourt, sommes venus pour faire un acte qui relève de la démocratie

Bernard Pivot, Président du jury

L'annonce a été faite par Didier Decoin, un des sept membres du jury Goncourt ayant effectué le déplacement au musée du Bardo à Tunis, un acte "symbolique", ce site culturel ayant été la cible en mars dernier d'un attentat jihadiste (22 morts).
"Dans ce musée où la tyrannie la plus cruelle et la plus idiote a dit son mépris de liberté, nous, Académie Goncourt, sommes venus pour faire un acte qui relève de la démocratie. (...) Nous avons voté et ce vote était un symbole très fort", a déclaré le président du jury Bernard Pivot après le dépôt d'une gerbe sur la stèle rendant hommage aux 22 victimes de l'attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). Sur le processus de sélection, M. Pivot a par ailleurs indiqué que cela s'était passé "comme d'habitude, c'est-à-dire avec une conversation assez nerveuse mais bien nourrie, avec beaucoup d'arguments".

L'annonce du lauréat de l'édition 2015 du Goncourt aura lieu le 3 novembre à Paris. "Ca va être dur, parce que nous avons chacun des passions parmi les poids-lourds et la petite outsider. Ce n'est pas évident!", a prévenu Didier Decoin.Parmi les quatre finalistes figure Hédi Kaddour, né à Tunis il y a 70 ans. Déjà lauréat lundi du prix Jean-Freustié, il est l'un des favoris des prix littéraires d'automne pour son dernier ouvrage, Les prépondérants, qui fait voyager le lecteur dans le Maghreb, l'Europe et la Californie des années 1920.

Un roman couronné par le Goncourt se vend en moyenne à 400.000 exemplaires. Pour le Renaudot et le Femina, les ventes sont respectivement en moyenne de 200.000 et plus de 150.000. 

L'an dernier, le Goncourt, le plus convoité des prix littéraires francophones, a été remporté par La Française Lydie Salvayre, pour un roman sur la guerre d'Espagne (Pas pleurer).