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"Ce week-end, Maurice G. Dantec nous a quittés. (...)
Chaleureux, généreux, amical et humain, il aura marqué la littérature française de son oeuvre unique." C'est avec ces quelques phrases que la maison d'édition Inculte nous apprend ce lundi la mort de l'écrivain Maurice G. Dantec, à 57 ans.
Né en 1959 à grenoble, il passe une partie de son enfance dans une banlieue "rouge", Ivry-sur-Seine, dans le sud de Paris, ses parents sont communistes.
Cette ville servira de décor à plusieurs de ses romans.
D'ailleurs, c'est aussi la couleur qui figure dans le titre son premier roman "La Sirène Rouge" (1993), un récit à mi-chemin entre le polar et le roman-feuilleton. Il raconte la quête d'une fillette de 12 ans, Alice, à la tête d'un réseau de snuff movie, fille de meurtrière, à la recherche de son père à travers l'Europe, avec comme garde-chiourme, un mercenaire désabusé. En 1994, il obtient le Trophée 813 du meilleur roman francophone. Ce roman a été adapté au cinéma dans le film La Sirène rouge d'Olivier Megaton en 2002.
En 1995, avec "Les Racines du mal", il signe un second roman mâtiné de polar et de science-fiction qui lui vaut de remporter en 1996 le grand prix de l'Imaginaire du roman francophone et le prix Rosny aîné dans la catégorie roman.
Certains textes de ce roman seront mis en musique. Car Maurice G. Dantec a aussi eu une vie dans l'univers musical. En 1997, il fait une apparition sur cinq titres de l'album Utopia du groupe No One Is Innocent. Il y lit des textes issus de son roman Les Racines du mal. Dans les années 1970, Dantec avait fait ses premiers pas musicaux en fondant le groupe de rock État d'Urgence, devenu ensuite Artefact, dissous en 1980.
Plutôt que le communisme familial, il choisit la voie des royalistes. C’est ainsi qu’il choisit de quitter la France en 1998 pour rejoindre le Canada, dont il demande et obtient la nationalité. Il s'installe alors à Montréal, se définissant lui-même comme "écrivain nord-américain de langue française".
Dans les années 2000, il multiplie dans les médias les prises de positions provocatrices et suscitant la polémique. Proche des milieux d'extrême-droite, dont le Bloc identitaire, il dénonce la "décadence de l’Europe", prophétisant un "choc des civilisations" à venir. Outre ses critiques contre l'islam, Dantec défend ouvertement le rétablissement de la peine de mort au Canada, ainsi que George W. Bush dans sa défense du "monde libre" face au "terrorisme de l'islam radical".
Avec Le Théâtre des opérations, journal métaphysique et polémique, dont le premier volume s'intitule Manuel de survie en territoire zéro (2000), il livre un essai à caractère autobiographique où il laisse libre cours à ses réflexions.
Trois ans plus tard, il revient à la fiction avec son roman "Villa Vortex". Sur fond de conflit serbo-bosniaque, thème récurrent dans son oeuvre, il emmène le lecteur dans une investigation policière, basée entre-autres sur la recherche génétique et les bio-technologies, en abordant la réflexion théologique. Son onzième et dernier roman "Les Résidents" paraît chez Inculte en août 2014.