"Virtuose", "Visionnaire", "Génie": les journaux du monde entier rendent un hommage unanime à Prince, le musicien américain disparu jeudi. Revue de presse.
«
Envoûtement », lorsque le
New York Times évoque «
le maître de la pop ». Prince rime avec mystère. Et pour
le quotidien britannique The Guardian, «
le monde vient de perdre beaucoup de sa magie ».
"L’âge de la pop est mort"
Pour le quotidien français
Le Monde, «
si la mort de Prince ne provoquera sans doute pas une onde de choc émotionnelle comparable à celle qu’a suscitée la disparition de Michael Jackson (1958-2009), son impact auprès des musiciens pourrait être supérieur ».
L'artiste laisse derrière lui une filiation allant de «
Beck à Pharell Williams ». Il a inspiré des titres de Britney Spears, Snoop Dogg, Kanye West, Rihanna ou Lady Gaga.
L’artiste pop, rock, funk est «
visionnaire et multi-instrumentiste », (
Journal de Montréal), «
inclassable et génial » pour
Le Temps, qui sonne le glas : «
l’âge de la pop est mort ».
Un génie
Pas assez d’adjectifs, semble-t-il, pour qualifier cet être «
transgenre noir, métis, blanc, latino, enfant, femme, félin, aristocrate et voyou », comme le décrit
Les Inrocks. Un artiste qui «
voulait prendre le contrôle de votre corps ».
Pas assez de superlatifs non plus pour expliquer sa musique : «
icône », «
artiste de légende », «
génie de la musique », liste
Courrier International.
L’Obs rappelle que l’artiste «
à la carrière et au style inclassable » a vendu plus de 70 millions d’albums en 40 ans de carrière.
On s’interroge sur le peu de vidéos de Prince en ligne. Mais l’artiste «
avait fait des droits d’auteurs un combat », explique
Libération. Prince voulait rester seul propriétaire de ses titres. Il avait déclaré : "
Internet était fini, j
e ne vois pas pourquoi je devrais donner mes nouveaux morceaux à iTunes ou quelqu’un d’autre".
Canada, France, Suisse : souvenirs de concerts
Le portrait de l’artiste se dessine à travers les récits des organisateurs de ses concerts.
La productrice de ses dates en France, Jackie Lombart, a raconté au
Point la désinvolture excentrique de l'artiste : «
il m'a fait les 400 coups. Il y a deux semaines, j'avais reçu un e-mail pour préparer l'arène, mais sans date. On ne peut pas lui imposer une date. Il s'en fichait. Il était sûr de lui. Il était comme une traînée de poudre ».
Mathieu Jaton, le directeur du Montreux Jazz festival, est aussi très ému de la disparition de l'artiste. Il se souvient «
d’un génie mystérieux », dans
Le Temps.
Le site d’information de
TVA Nouvelles se remémore notamment trois visites marquantes. Celle de juin 2011 «
où Prince a lancé la 32e édition du Festival international de jazz de Montréal (FIJM), au Métropolis, avec un spectacle de quatre heures incluant sept rappels. » Son concert en 2001 était également remarquable : «
toujours au Métropolis devant une salle comble dans le cadre du FIJM, il a découragé de très nombreux admirateurs avec des propositions de jazz techniques destinées à un public restreint, à tel point que la moitié des spectateurs a quitté avant la fin du concert. Ceux qui sont restés ont ensuite eu droit à une succession de ses plus grands succès. » En mai 2015, Prince s’était produit sur «
la scène du Centre Bell à peine 48 heures après avoir annoncé une prestation. »
Le
Journal de Montréal rappelle que Prince «
était venu à Montréal en mars dernier pour donner deux spectacles-surprises au Théâtre-Maisonneuve de la Place des Arts. » Quelques jours plus tard, son public canadien le retrouvait à Toronto.
Prince avait "
relation particulière avec Toronto", rapporte
La Presse.ca. Manuela Testolini, avec qui il a été marié au début des années 2000, est originaire de Toronto. Selon
Radio-Canada, «
il admirait le "cosmopolitisme" de la ville » dans laquelle il a enregistré en partie son album Musicology.
Le monde habillé de pourpre
L'hebdomadaire le New Yorker a adopté le pourpre pour sa prochaine Une.
Cette couleur est associée à Prince depuis la sortie de
Purple rain en 1984.
Le site
Canoe.ca relève que «
l'Hôtel de Ville de Montréal a été illuminé de la couleur pourpre dans la nuit de jeudi à vendredi » pour rendre hommage au chanteur.Aujourd'hui, comme le 16 janvier dernier pour Bowie, la plupart des Unes parlent de la mort d'une légende. Triste année que 2016, où l’on croyait, comme la Tribune de Genève que «
la mort de David Bowie avait purgé l’année 2016 de son potentiel de sidération ».
Coté télévision, la RTBF, Radio-Canada et la RTS reviennent sur la carrière de Prince en quelques anecdotes. Concert de dernière minute au Botanique à Bruxelles, prestation au Superbowl 2007 et concerts au festival de jazz de Montreux, les souvenirs s'enchainent.