Un graffiti choc : celui d'une petite fille recouvrant une croix gammée avec des motifs de tapisserie. Depuis une semaine, les chasseurs de street art sont à l'affût dans les rues de Paris. Pour eux, un seul artiste au monde peut signer une oeuvre si iconoclaste : la star mondiale du street art, Bansky. Le Britannique conserve jalousement son anonymat, et rase les murs pour mieux y laisser sa trace. Et toujours, avec des messages politiques.
Le choix du lieu est lui aussi chargé de sens : cette fillette recouvrant une croix gammée est apparue près de l'ancien "centre de premier accueil" des réfugiés, en bordure du périphérique au nord de Paris.
Bansky vient nous parler pile à un moment, un enjeu crucial politique. Comme toujours, il est au bon endroit, au bon moment.
Nicolas Laugero-Lasserre, directeur de l'ICART et collectionneur d'art urbain
C'est mercredi 20 juin, Journée mondiale des réfugiés, que l'Anglais aurait démarré sa prolifique virée parisienne. Car d'autres graffitis qui lui sont attribués sont apparus. En témoigne cette silhouette au visage triste, réalisée au pochoir et à la peinture blanche, près des issues de secours du Bataclan. La salle de concert avait été la cible d'une attaque terroriste le 13 novembre 2015 faisant 90 morts.
Parmi les oeuvres découvertes, quatre ont déjà été vandalisées. Bansky n'en est pas à son premier coup en France : fin 2015, il avait laissé son empreinte à l'entrée de la "jungle" de Calais où 4 500 migrants vivaient dans la précarité.