Pour Daniel Buren, une rétrospective au sens classique paraissait impossible à réaliser. "80% de ses oeuvres ont été détruites après avoir été exposées", explique le commissaire de l'exposition, Joël Benzakin. "Une fresque" est visible au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar) jusqu'au 22 mai.
"J'ai demandé à Daniel Buren d'essayer de retracer son parcours en installant un dialogue entre son travail et celui des artistes qui avaient pu l'intéresser, l'influencer ou qu'il avait accompagnés. Daniel a été réticent à ce genre d'exercice et c'est après de nombreuses discussions qu'il a eu une idée, qu'il a affinée", confie Joël Benzakin.
Au final, la fresque démarre par la projection d'un film d'une durée de 3H30 rassemblant archives audiovisuelles d'expositions, entretiens, débats et extraits de films sur Daniel Buren. Le visiteur parcourt ensuite une série de salles où apparaissent progressivement des oeuvres du XXe siècle signées Monet, Cézanne, Malevitch, Picasso, Pollock ou encore Sophie Calle, classées par ordre alphabétique et accrochées selon l'inspiration de Buren.
"Il n'y a pas de hiérarchie. Toutes les oeuvres sont placées au même niveau", commente Daniel Buren lui-même. "C'est une manière de rendre hommage à des gens qui sont devenus totalement inconnus aujourd'hui, comme Francis Pasquier, que j'ai connu quand j'avais 17 ans, à la même époque que lorsque j'ai rencontré Picasso", a ajouté l'artiste de 77 ans.
Le troisième élément du projet, c'est le "Libretto", un catalogue présenté sous la forme d'un journal quotidien qui retrace le parcours de Buren.
Avec plus de 2600 expositions à son actif, le Français est l'un des artistes contemporains les plus connus de sa génération. Ses interventions dans des lieux publics ou semi-publics, dont le motif récurrent est constitué d'une alternance de bandes blanches et colorées de 8,7 cm de largeur et d'une longueur variable, sont devenues incontournables.