Fil d'Ariane
Bataille de Mossoul, crise au Venezuela, guerre contre la drogue aux Philippines, conflits, crises politiques et économiques... chaque année le patron de Visa reçoit des milliers de propositions. "J'ai des sujets que je veux traiter. Par exemple, il est évident que cette année je voulais traiter du Venezuela, des Philippines... Et là, vous voyez arriver des travaux comme Daniel Berehulak ("Philippines : ils nous abattent comme des animaux") ou de Meredith Kohut ("le Venezuela au bord du gouffre") et vous vous dites : voilà c'est ça ! ".
Sur la vingtaine d'expositions de la manifestation , trois reportages sur Mossoul et, une première dans l'histoire du Festival, les 4 photographes nommés au "Visa d'Or Paris Match News " traitent de la bataille contre le groupe État Islamique au coeur de la ville irakienne, reprise en juillet dernier aux djihadistes.Au côté de figures respectées du reportage photographique, Visa donne aussi de grands espaces aux jeunes talents. "Regardez le travail d' Isadora Kosofsky sur les mineurs en prison elle a 23 ans mais elle est trés trés mûre c'est une révélation pour les festivaliers, vous parlez de talents confirmés n'oublions pas que Laurent Van Der Stockt qui est une star aujourd'hui, était dans les années 90, un jeune photographe que personne ne connaissait, on les découvre mais on les accompagne c'est ça qui est motivant c'est de voir les gens grandir".
Car Visa pour l'Image, depuis le départ se veut un espace pour les talents confirmés et les jeunes pousses, une grande vitrine sur le monde, son actualité, mais aussi sur des histoires moins attendues comme le montre le travail de Renée C. Byer sur ces Afghans engagés auprès de l'armée américaine comme interprètes pendant la guerre dans leur pays, "des hommes, des femmes qui étaient professeurs d'universités, ingénieurs ou chirurgiens et qui ont risqué leur vie parce qu'ils ont travaillé avec l'armée américaine. Ils vivent aujourd'hui aux États-Unis dans des conditions effrayantes... Je ne savais pas ça et je me dis que c'est intéressant de le faire découvrir aux autres".
Visa fait le tour du monde, et de nombreux sujets, des regards engagés comme celui du photographe algérien Ferhat Bouda, qui mène depuis plusieurs années un travail documentaire sur les berbères. Son exposition "Les Berbères au Maroc, une culture en résistance" dans la chapelle du Tiers-Ordre a beaucoup marqué le public.
Le festival met aussi cette année en avant le travail sur le continent africain de Marco Longari, responsable photo de l'Agence France Presse basé à Johannesburg. Depuis de nombreuses années, le photographe italien sillone le continent africain. Un monstre sacré du photojournalisme, un des regards les plus affûtés sur l'Afrique. Son exposition "Tumulte et solitude en Afrique" était incontournable...
Le jeune photographe Français Stephen Dock s'est lui interessé à la traite des êtres humains au Népal, un des pays les plus pauvres du monde.