Netflix, la VOD appliquée aux séries
La plateforme de streaming américaine est devenue leader dans ce domaine en proposant films et séries en illimité, pour l’équivalent de 8 euros par mois. Reed Hastings, son fondateur, avoue qu’il espère bien, à long terme,
« remplacer la télévision ».
Lorsqu’elle voit le jour en 1997 la société n’est qu’
un service de location de DVD par courrier. Deux ans plus tard, elle se lance dans le fonctionnement par abonnement et commence à faire de l’ombre aux vidéoclubs. En 2007, nouvelle phase de progression : la société adopte le streaming. L’entreprise dépense 7,3 milliards de dollars en droits de diffusion mais compte, fin 2013, 45 millions d’abonnés.
Dernière étape en 2013 : Netflix devient producteur. Sa série,
"House of cards", connaît un franc succès. Si les groupes français comme TF1, Canal+ et M6 redoutent son arrivée en France, c’est que Netflix a fait chuter les profits des télévisions payantes américaines.
Dans un article du 13 mars, Les Echos rapportent les propos tenus par Stéphane Richard, le PDG d’Orange, qui propose aussi de la VOD, sur Radio Classique : « Netflix est un rouleau compresseur, ou un bulldozer, qui va arriver avec une immense campagne de marketing. Il propose un produit qui peut avoir un impact profond et donc bousculer les équilibres qui existent aujourd'hui dans le paysage audiovisuel. » Pour s’assurer que ces équilibres soient maintenus, Aurélie Filippetti a reçu les dirigeants de Netflix le 24 mars 2014, au ministère de la Culture.
Pour le moment, l’entreprise américaine a préféré s’installer au Luxembourg mais la pression monte malgré tout en France. Le Monde rapporte que
l’Union des producteurs de films a écrit à la ministre de la culture « pour lui enjoindre de rester ferme face à l'arrivée d'une « concurrence frontale autant que déloyale » de groupes internationaux », signe de la fébrilité de l'industrie cinématographique française.
Pour Aurélie Filippetti, l’enjeu d’une arrivée réussie en France est de faire participer Netflix à la création française pour que le groupe ne fasse pas que profiter du marché mais enrichisse aussi l’offre audiovisuelle nationale.