Fanta-Taga Tembely, écrivain, et Jean-Pierre Orban, éditeur, livrent leur témoignage sur l'une des grandes plumes francophones, Yambo Ouologuem.
En 1968, il fut le premier écrivain africain à recevoir le Prix Renaudot. Yambo Ouologuem venait de faire paraître Le Devoir de violence, un roman fracassant qui mettait l’Afrique face à ses responsabilités, à contre-courant des idées de l’époque. Que n’avait-il pas commis !
Des accusations de plagiat surgirent, infondées, mais le mal était fait : pour le microcosme littéraire français, Yambo Ouologuem était frappé d’indignité. Il écrivit alors une cinglante Lettre à la France nègre et, sous pseudonyme, une "encyclopédie pornographique" Les Mille et une bibles du sexe. Puis, il disparut pour toujours dans son Mali natal.
Beaucoup se battent aujourd’hui pour réhabiliter cet écrivain, à commencer par Fanta-Taga Tembely, écrivain et parente de Yambo Ouologuem, et Jean-Pierre Orban, éditeur des Mille et une bibles du sexe.