Comédies, films romantiques, films d'horreurs, de science-fiction, chaque année des films entrent dans le domaine public et se retrouvent libres de droit. Et les amateurs de photo ne sont pas en reste : la bibliothèque de New York vient de mettre en ligne 180 000 images à télécharger gratuitement. Yes !
Ce sont des films introuvables, des chefs d'oeuvre parfois tombés dans l'oubli et qui, aujourd'hui, "tombent" dans le domaine public. Une manne artistique.
Les internautes ont désormais le droit de publier et de diffuser ces films sans aucune permission. Chaque année, début janvier, une série d'oeuvres littéraires, photographiques, cinématographiques et théâtrales sont ainsi mis à la disposition du plus grand nombre sur le site
archive.org.C'est que le système américain privilégie le public, contrairement au droit français où l'auteur est maître.
Aux Etats-Unis, chaque auteur, s'il veut protéger ses oeuvres et interdire toute reproduction doit adopter le système du Copyright. Mécaniquement, toutes les oeuvres produites avant 1929 sont entrées dans le domaine public, y compris en France. C'est, par exemple, le cas du célèbrissime "Voyage dans la lune" de Georges Méliès ou "Le Kid" de Chaplin.
LE VOYAGE DANS LA LUNE (Georges Méliès, 1902) :
France : la liberté après 70 ans de mort
Au pays de Pagnol et de Luc Besson, Il convient d’attendre 70 ans après le décès de l'auteur et, le cas échéant, du dernier des coauteurs d'une oeuvre pour qu'un film entre enfin dans le domaine public. Ce qui explique que l'on ne retrouve dans le domaine public que les films dont TOUS les auteurs principaux (réalisateur, scénariste, producteurs exécutifs, compositeur...) sont décédés depuis au moins 70 ans.
"La nuit des morts vivant", un oubli coûteux
Aux Etats-Unis, gare aux distraits qui oublient de mentionner le Copyright sur une oeuvre ! Une histoire est célèbre. Elle concerne un film cultissime,
La nuit des morts vivants (1968) de George A. Romero. L'oubli de la notice "copyright " lors du changement de nom du film "Night of the Living Dead ", (qui devait au départ s’appeler " Night of the flesh eaters ") , l’a fait tomber
de facto dans le domaine public ! Adieu dollars !
Impossible de dresser la liste exhaustive des films désormais disponibles pour rassasier la faim des cinéphiles. Voici cependant quelques oeuvres qu'il serait dommage, à notre avis, de louper. Hélas, les films ne sont pas sous-titrés en français mais bon, ne soyons pas trop difficiles, ils sont gratuits !
Metropolis : film expressionniste de science-fiction muet et en noir et blanc réalisé en 1927 par le réalisateur autrichien Fritz Lang. Le monde en 2026 tel qu'on l'imaginait en Allemagne, il y a près d'un siècle : des ouvriers qui travaillent à en crever dans les souterrains de Métropolis, une extraordinaire mégalopole, et qui assurent pour le bonheur des nantis.
Mais un jour, le fils du grand industriel qui dirige cette cité découvre les terribles conditions de travail des ouvriers qui vivent sous terre. Il tente d’apaiser leur révolte destructrice, menée par un robot qui a pris apparence humaine.
M le maudit (Fritz Lang)
Freaks ou La Monstrueuse Parade, film américain réalisé par Tod Browning et sorti en 1932. Au moment de sa sortie, de nombreux spectateurs, pris de malaise, sortaient aussitôt de la salle. Le sujet, il est vrai, est aussi audacieux que difficile. Il évoque l’histoire des phénomènes de foire (les freaks), êtres malformés, rejetés par la société et qui gagnent leur vie au sein d'un cirque. Le film oppose une vision originale qui confronte les gens "normaux" avec ces êtres "anormaux", qui sont surtout des malchanceux de la vie. Où est la normalité, où est l'anormalité ?
D.O.A. ("Mort à l'arrivée" ou "Bon pour la morgue") est un film noir, très noir, américain réalisé par Rudolph Maté et sorti en 1950. L'histoire ? Franck, notaire, découvre qu'il a été empoisonné. Dans moins de 24 h il sera mort. Il se rend au commissariat pour signaler son propre meurtre. Reste une question : qui veut sa mort ?
"Carnival of souls" de Herk Harvey (1962).
Mary Henry se balade tranquillement en voiture avec deux amies, mais, défiée par deux hommes lors d'une course, sa voiture chute depuis un pont et coule dans les profondeurs obscures de la rivière en contrebas. Mary en sort indemne. Elle essaie de commencer une nouvelle vie en devenant organiste d'église mais ses voyages et ses rencontres, ponctués de visages fantomatiques, l'amèneront dans une fête foraine abandonnée, où son parcours initiatique prendra alors tout son sens.
"L'homme de la rue" de Franck Capra (1941)
Une journaliste mise à la porte, invente un stratagème pour conserver son emploi.
Elle écrit un ultime article dans lequel elle prétend avoir reçu une lettre d'un certain John Doe qui indique vouloir se suicider le soir de Noël depuis le toit de l'Hôtel de Ville car il est au chômage depuis quatre ans...
Autre caverne d'Ali Baba désormais à la portée d'un simple clic : la bibliothèque publique de New York. Elle vient de publier sur son site Internet pas moins de 180 000 contenus librement accessible. Aucune inscription n'est requise pour faire son marché parmi ces trésors d'un autre temps. "
Ces changements visent à faciliter le partage, la recherche et la réutilisation par les savants, les artistes, les éducateurs, les technologues, les éditeurs et les utilisateurs d'Internet de toutes sortes" explique
l'établissement.
On fait son marché d'émotion en feuilletant les pages à disposition des internautes. Ici, des
photos de la ville de New York au siècle dernier, là des clichés d'Ellis Island d'où les autorités filtraient les candidats à l'immigration et puis aussi
un album consacré à la construction de la statue de la Liberté... On reste ravis, étourdis par ces images, toutes poreuses d'émotion.
Une famille d'immigrants italiens à Ellis Island en 1905 :
Sur le site de la bibliothèque on trouve également des cartes anciennes, des manuscrits d'écrivains américains, des correspondances d'hommes politiques et les partitions des chants populaires américains du début du XXe siècle.
Enfin, la
bibliothèque encourage les internautes à se réapproprier les images de manière créative et précise indique dans la présentation des documents libres de droits :
"Nous pensons que ce document n'a pas de restrictions connues du droit d'auteur des États-Unis. Il peut cependant être soumis aux droits de la vie privée, les droits de publicité et à d'autres restrictions. Bien que non requis, si vous souhaitez nous créditer comme source, veuillez utiliser la déclaration suivante : "De New York Public Library." Cela nous aide à suivre la façon dont notre collection est utilisée et nous permet de justifier une plus grande ouverture des contenus à l'avenir."Promis !