Direct Gaza : cinquième échange d'otages et prisonniers entre Israël et le Hamas

L'état de santé d'Or Levy et Eli Sharabi, deux des trois otages israéliens libérés samedi par le Hamas, est "mauvais", annonce dans la soirée l'hôpital Sheba à Ramat Gan, où ils ont été admis, près de Tel-Aviv.

"Les conséquences de 491 longs jours en captivité sont manifestes (...) et leur état de santé est mauvais. C'est la quatrième fois (que Sheba reçoit des otages libérés de Gaza depuis le début de la trêve, le 19 janvier) et la situation est plus grave cette fois-ci", a déclaré à la presse Yaël Frenkel Nir, directrice de l'hôpital.

Le Premier ministre israélien a promis d'éradiquer le mouvement islamiste palestinien Hamas de la bande de Gaza et de ramener tous les otages israéliens qui y sont encore, dans un message vidéo diffusé samedi soir par son bureau.

"Nous éliminerons le Hamas et ramènerons nos otages. C'est l'ordre. Et c'est ce que nous ferons", déclare Benjamin Netanyahu dans ce message publié après un nouvel échange de trois otages israéliens à Gaza contre plus de 180 Palestiniens détenus par Israël.

Le Premier ministre israélien annonce l'envoi d'une délégation à Doha pour des négociations sur la suite de la trêve avec le mouvement islamiste palestinien Hamas en vigueur depuis le 19 janvier.

Après un nouvel échange samedi d'otages israéliens à Gaza contre des Palestiniens détenus par Israël, Benjamin Netanyahu "a ordonné l'envoi d'une délégation" au Qatar et prévoit de tenir à son retour des Etats-Unis dimanche "une réunion du cabinet de sécurité" sur le sujet, selon un communiqué de son bureau. Le Qatar est le principal médiateur ayant permis la trêve, dont la première phase doit s'achever le 1er mars.

Sur les 183 prisonniers libérés en échange de trois otages israéliens retenus dans la bande de Gaza, environ 130 reviennent à Gaza, 111 y ayant été arrêtés après l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, et 20 avant, selon des chiffres du Club des prisonniers, une ONG palestinienne dédiée aux détenus.

"En six mois de détention, nous avons été totalement coupés du monde, nous n'avons eu aucune information sur la guerre à Gaza", avance Mohammed, l'un d'eux qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. Il a passé quatre mois à la prison israélienne d'Ofer, en Cisjordanie occupée, après avoir été arrêté à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza.

"Chaque jour, nous étions battus, insultés et torturés sans raison, se remémore quant à lui Mahmoud, un prisonnier libéré de 44 ans. (Les Israéliens) nous demandaient si nous étions affiliés au Hamas ou si nous savions quelque chose sur la résistance".

"Je n'arrive pas à croire que je suis encore en vie, que je serre à nouveau ma femme et mes enfants dans mes bras", balbutie-t-il. Il vient d'apprendre que plusieurs membres de sa famille ont été tués "dans un bombardement israélien".

Un haut responsable du Hamas, Bassem Naïm, exhorte les pays arabes "à ne pas normaliser leurs relations" avec Israël. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé qu'un accord avec l'Arabie saoudite allait "se faire". 

Ryad a vivement réagi aux propos de Benjamin Netanyahu, affirmant qu'il n'y aurait aucune normalisation sans la création d'un Etat palestinien, qualifiant sa position d'"inébranlable". L'Arabie saoudite avait engagé en 2020 des négociations avec Israël en échange d'un pacte de défense avec Washington et d'une assistance pour un programme nucléaire civil, avant de les suspendre après le début de la guerre à Gaza. 

Le Hamas est "toujours prêt" à reprendre les négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu en cours dans la bande de Gaza, affirme à l'AFP Bassem Naïm, responsable du mouvement islamiste palestinien, alors que celles-ci, censées débuter lundi, n'ont manifestement pas encore commencé. 

 Bassem Naïm a affirmé que le Hamas était "toujours prêt" à rejoindre la table des négociations au Qatar concernant la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, en vigueur depuis le 19 janvier, qui vise à obtenir la libération de tous les otages retenus à Gaza et à sceller la fin définitive de la guerre.

Le Hamas "ne souhaite pas reprendre la guerre" qui l'oppose à Israël dans la bande de Gaza depuis octobre 2023. "Reprendre la guerre n'est absolument pas notre souhait ni notre décision", a affirmé ce membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien lors d'un entretien à l'AFP, tout en avertissant que le cessez-le-feu en cours était "en danger".

Plus d'une centaine de prisonniers palestiniens libérés par Israël en échange de trois otages sont rentrés dans la bande de Gaza, faisant le signe de la victoire en descendant des bus, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Les Gazaouis libérés faisaient partie d'un total de 183 prisonniers libérés par Israël ce jour-ci. Une grande partie d'entre eux avaient été arrêtés après l'attaque du 7 octobre 2023. 

Un bus transportant un groupe de prisonniers palestiniens libérés par Israël, en échange d'otages à Gaza, est arrivé samedi dans la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, a constaté un journaliste de l'AFP. 

Lors du cinquième échange entre otages et prisonniers, dans le cadre d'une trêve fragile entrée en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza, les détenus libérés sont descendus du bus, certains semblant en mauvaise santé, devant une foule en liesse rassemblée depuis le matin dans cette ville du centre du territoire, siège de l'Autorité palestinienne.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a rencontré samedi à Téhéran des dirigeants du Hamas, pour la première fois depuis l'entrée en vigueur le 19 janvier d'une trêve à Gaza entre le mouvement palestinien et Israël.

"Vous avez vaincu le régime sioniste, et en vérité les Etats-Unis, et par la grâce de Dieu, vous les avez empêchés d'atteindre tous leurs objectifs", a indiqué M. Khamenei lors de la réunion, selon la télévision d'Etat.

Un bus de détenus palestiniens a quitté samedi à la mi-journée la prison israélienne d'Ofer, en Cisjordanie occupée, dans le cadre d'un échange avec des otages israéliens libérés de Gaza, a constaté une journaliste de l'AFP.

Israël doit libérer au total 183 prisonniers palestiniens, avait annoncé vendredi à l'AFP le Club des prisonniers palestiniens, une ONG chargée du dossier. Parmi les prisonniers figurent "18 condamnés à perpétuité, 54 condamnés à de lourdes peines et 111 arrêtés à Gaza après le 7-Octobre", a détaillé l'ONG.

Le président israélien, Isaac Herzog, a parlé de "crime contre l'humanité" en commentant les images des trois otages israéliens, physiquement très éprouvés, libérés samedi matin par le mouvement islamiste palestinien Hamas à l'issue d'une mise en scène devant quelques centaines de personnes.

"Voilà ce à quoi ressemble un crime contre l'humanité", écrit M. Herzog sur le réseau social X. "Le monde entier doit regarder [ces trois hommes] affamés au visage émacié et souffrant en train d'être exploités pour un spectacle cynique et cruel par de vils assassins", ajoute-t-il. Le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a dénoncé lui des images de libération "choquantes", qui "ne resteront pas sans réponse".

Le Forum des familles d'otages israéliens a appelé samedi au retour de tous les otages retenus dans la bande de Gaza après les images selon elle "choquantes" des trois captifs libérés dans la matinée par le Hamas.

"Les images choquantes de la libération d'Ohad [Ben Ami], d'Eli [Sharabi] et d'Or [Levy] sont une nouvelle preuve qui ne laisse aucune place au doute: il n'y a pas de temps à perdre pour les otages", écrit le Forum dans un communiqué. "Nous devons les faire sortir tous, jusqu'au dernier otage, maintenant", ajoute le texte.

Les trois otages israéliens libérés samedi matin par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza sont arrivés en Israël, a annoncé l'armée israélienne. 

Ohad Ben Ami, Eli Sharabi et Or Levy "ont passé la frontière avec le territoire israélien" et sont en route vers un point d'accueil où ils doivent retrouver "des membres de leurs familles", indique un communiqué militaire.

Le Hamas a exhibé samedi matin trois otages israéliens sur une estrade à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, avant de les remettre à la Croix-Rouge, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

Encadré par des hommes armés et masqués, Or Lévy, Eli Sharabi et Ohad Ben Ami ont été contraints de s'exprimer en hébreu devant une foule de badauds.

Le Hamas s'apprête à libérer samedi trois otages israéliens contre 183 prisonniers palestiniens, le cinquième échange depuis l'entrée en vigueur d'un accord de cessez-le-feu entre le mouvement islamiste et Israël après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.

Des dizaines de combattants armés du Hamas, masqués et le front ceint de bandeaux verts, se sont déployés tôt le matin à Deir el-Balah dans le centre du territoire palestinien, avant le début de l'opération. 

Ils ont formé un cordon autour d'une zone où le mouvement a installé une estrade avec des photos de véhicules blindés israéliens détruits, des drapeaux verts du mouvement et des photos de commandants tués.

Des pick-up blancs du Hamas étaient garés à proximité. 

A Tel-Aviv, sur la "Place des otages", des centaines de personnes étaient attendues pour assister à la retransmission en direct de la libération des otages. Là était installé un écran géant comptant les jours, les heures, les minutes et les secondes depuis l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, lors de laquelle les otages ont été enlevés et emmenés à Gaza.

Des doutes, finalement dissipés vendredi soir, avaient plané sur le tenue de l'opération au vu de l'onde de choc provoquée par la proposition du président américain, Donald Trump, d'une prise de contrôle américaine de Gaza. 

Selon Amani Sarahneh, porte-parole du Club des prisonniers palestiniens, Israël va libérer "18 prisonniers condamnés à perpétuité, 54 condamnés à de lourdes peines et 111 arrêtés à Gaza" après l'attaque du 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, suivra le processus des Etats-Unis, où il est en visite.

Il s'agira du cinquième échange d'otages et de prisonniers depuis l'entrée en vigueur du  cessez-le-feu le 19 janvier.

Depuis le 19 janvier, 18 otages et 582 prisonniers palestiniens, plus un égyptien, ont été libérés.

La première phase de l'accord, de six semaines, prévoit au total la remise à Israël de 33 otages, dont huit au moins décédés, contre 1.900 Palestiniens.