Guerre Israël-Iran : selon Trump, les Européens ne seront pas utiles dans la résolution du conflit

Le président américain Donald Trump estime que les Européens ne seront pas utiles pour résoudre la guerre entre l'Iran et Israël, après une rencontre à Genève entre ministres des Affaires étrangères européens et iranien.

"L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler à nous. L'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet", déclare le président américain à son arrivée à Morristown dans le New Jersey. Donald Trump ajoute que le délai de deux semaines pour qu'il prenne une décision sur une intervention directe des États-Unis en Iran est un "maximum". 

L'Iran est prêt à "envisager" un retour à la diplomatie "une fois l'agression" israélienne "stoppée", affirme le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire, Abbas Araghchi, après sa rencontre avec les Européens à Genève.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, le 3 juin 2025 à Beyrouth.

AP Photo/Hassan Ammar

"Nous sommes favorables à la poursuite des discussions avec E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni Ndlr) et l'Union européenne", déclare par ailleurs le ministre aux journalistes après sa rencontre avec les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand et de l'UE dans la ville suisse.

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont exhorté vendredi l'Iran à "poursuivre leurs discussions avec les Etats-Unis" sur leur programme nucléaire, à l'occasion d'une rencontre à Genève avec le chef de la diplomatie iranienne.  "Nous considérons qu'il n'y a pas de solution définitive par la voie militaire au problème du nucléaire iranien", affirme le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot. Son homologue allemand Johann Wadephul estime que Téhéran semble "fondamentalement prêt à continuer à discuter", estime le ministre des Affaires étrangères allemand.

Plusieurs détonations d'origine indéterminée ont été entendues ce soir autour de 20H45 (17H15 GMT) à Téhéran par un journaliste de l'AFP, au huitième jour de guerre entre l'Iran et Israël. L'agence de presse Fars a rapporté quelques minutes plus tôt que les systèmes de défense anti-aérienne étaient activés dans le centre de la capitale iranienne.

L'armée israélienne annonce cet après-midi avoir mené de nouvelles frappes sur l'Iran, visant des lanceurs de missiles dans le sud-ouest du pays. "Il y a peu, l'armée israélienne a frappé des batteries de missiles sol-air dans le sud-ouest de l'Iran", annonce-t-elle dans un communiqué. D'autres attaques ont été menées sur la capitale Téhéran, à Ispahan (centre), et dans l'ouest du pays, selon l'armée.

Une attaque directe contre la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr, en activité, aurait les conséquences les plus "graves", pouvant relâcher de grandes quantités de radiation dans l'environnement, met en garde le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). À ce stade, les attaques israéliennes contre l'Iran "n'ont pas provoqué de rejet de radiations affectant le public", mais "il y a un danger que cela puisse se produire", ajoute Rafael Grossi lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres appelle toutes les parties à la guerre entre I'Iran et Israël, et les "parties potentielles", à donner "une chance à la paix". "Pour les parties au conflit, les parties potentielles au conflit, et le Conseil de sécurité qui représente la communauté internationale, j'ai un message simple et clair: donnez une chance à la paix", a-t-il lancé lors d'une réunion du Conseil de sécurité. 

La Suisse ferme "temporairement" son ambassade à Téhéran mais continue de représenter les intérêts américains en Iran, annonce le ministère des Affaires étrangères. Il appelle à "un retour urgent au dialogue en vue d'une désescalade". En l'absence de relations diplomatiques ou consulaires des États-Unis avec l'Iran, la Suisse, agissant par l'intermédiaire de son ambassade à Téhéran, représente officiellement les intérêts américains en Iran depuis 1980, dans le cadre "de ses bons offices".

Les pourparlers sur le programme nucléaire iranien ont débuté à Genève entre le chef de la diplomatie iranienne et ses homologues de l'UE, français, allemand et britannique. Les Européens veulent profiter de cette opportunité pour relancer les discussions sur le nucléaire iranien et donner une chance à la diplomatie au huitième jour de la guerre entre Israël et l'Iran.

L'attaque d'Israël est une "trahison" du processus diplomatique avec les États-Unis, dénonce le ministre des Affaires étrangères iranien et chef négociateur pour le nucléaire, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. "Nous avons été attaqués au milieu d'un processus diplomatique. Nous étions censés rencontrer les Américains le 15 juin pour élaborer un accord très prometteur", déclare Abbas Araghchi, peu avant sa rencontre avec ses homologues français, britannique et allemand dans un grand hôtel dans la ville suisse.