
Un homme ukrainien, recherché pour s'être soustrait à la mobilisation militaire, s'est donné la mort après avoir été arrêté par la police et emmené dans un centre d'enrôlement selon les autorités ukrainiennes.
Ce drame illustre le problème de la mobilisation militaire en Ukraine, alors que les recrues manquent cruellement sur le front et que de nombreux hommes se cachent, payent des pots-de-vin ou tentent de fuir à l'étranger pour éviter d'être envoyés sur le front.
Dans la ville de Poltava, dans le centre-est de l'Ukraine, les autorités locales ont annoncé que le corps d'un homme a été retrouvé dans l'une des "salles techniques" d'un centre d'enrôlement, présentant des "signes évidents" d'un suicide.
Cet homme y avait été amené par la police lundi parce qu'il figurait sur la liste des personnes recherchées pour avoir fui la mobilisation. Le centre militaire a assuré qu'il n'avait pas soumis cet homme à des "pressions physiques ou psychologiques". Une enquête a été ouverte sur les circonstances de sa mort.
(Re)voir Ukraine : une loi de mobilisation controversée
Des vidéos apparaissent régulièrement sur les réseaux sociaux ukrainiens montrant des hommes emmenés de force par les recruteurs militaires, parfois battus et jetés dans des fourgons. La plupart des hommes en âge de combattre n'ont pas le droit de quitter le pays en vertu de la loi martiale, mais des milliers d'entre eux ont franchi illégalement la frontière pour tenter d'échapper à la mobilisation, selon les autorités ukrainiennes.

Des recrues de l'armée attendent leur tour pour passer un examen médical dans un hôpital municipal de Kiev, en Ukraine, le 8 février 2024.
Des dizaines d'entre eux ont perdu la vie en tentant de traverser des rivières frontalières à la nage.
Le système de recrutement est également vivement critiqué pour sa corruption et son injustice, ce qui a poussé le président Volodymyr Zelensky à limoger tous les responsables en charge de la mobilisation en 2023.