La famille de la militante américano-turque Aysenur Ezgi Eygi, tuée lors d'une manifestation en Cisjordanie occupée, attend toujours son corps en Turquie en espérant pouvoir l'inhumer vendredi à Didim (sud-ouest), indique ce soir un proche à l'AFP.
"C'est triste mais c'est aussi une fierté pour Didim, c'est important qu'une jeune fille martyre et sensible au monde soit enterrée ici", a déclaré à une équipe de l'AFP son oncle Ali Tikkim, 67 ans, retraité, dans cette petite station balnéaire de la côte égéenne où sa nièce se rendait fréquemment.
"Il est probable que les obsèques seront célébrées vendredi mais rien n'est sûr", a avancé Ali Tikkim , qui a souligné qu'à sa connaissance le corps se trouvait toujours en Israël ce soir et devrait être acheminé en Turquie "par avion, via Dubai".
"Ce matin même une IRM a été pratiquée sur le corps dans un institut médico-légal de Tel Aviv et nous attendons qu'elle arrive en Turquie" où il sera acheminé par avion, a-t-il rapporté.
"Israël a demandé une autopsie" mais les parents de la jeune femme ont "refusé l'autopsie et engagé un avocat américain pour que (ce refus) soit notifié", a-t-il affirmé.
À Ankara, l'ambassade américaine dit "suivre le dossier" mais se refuse à tout commentaire.
Selon Ali Tikkim, la mère de la victime qui résidait à Seattle, sur la côte ouest des États-Unis, est arrivée aujourd'hui à Didim et son père est en route.
La famille a souhaité que la jeune femme de 26 ans soit enterrée à Didim, où réside son grand-père et où repose sa grand-mère, selon Tikkim qui reçoit, entouré de proches, les condoléances des voisins sur sa terrasse, entourée de drapeaux turcs. "Aysenur était ici il y a une quinzaine de jours. Elle venait deux fois par an quand elle pouvait, se baigner et rendre visite à la famille. Ensuite elle nous a dit qu'elle partait en Jordanie. Elle s'est rendue en Palestine à des fins humanitaires".
Récemment diplômée de l'Université de Washington, "elle était particulièrement intéressée par cette région", insiste son oncle.