DIRECT : cinq morts dans des frappes à Donetsk et Odessa

Le président Volodymyr Zelensky a prononcé un discours du Nouvel An tôt ce matin du 1er janvier. Il a déclaré que l'Ukraine était devenue plus forte pour surmonter de graves difficultés alors que la guerre contre la Russie entre dans sa deuxième année.

"(Le peuple ukrainien est) plus fort que cette guerre. Parce que c'est le genre de personnes que nous sommes. Et de telles personnes inspirent le monde entier - vous pouvez le constater. Et un tel État est le bienvenu dans la famille européenne."

Le message vidéo de 20 minutes de Zelensky, délivré depuis son bureau de Kiev, ne faisait presque aucune référence directe à la situation sur la ligne de front de 1. 000 kilomètres ou au succès mitigé de la contre-offensive lancée en juin. 

Il a souligné la force de frappe de l'armée "notre ennemi va subir les ravages de notre production [...] au moins un million de drones ukrainiens."

Le président ukrainien a déclaré que la guerre avait appris aux Ukrainiens à résister aux attaques russes et à s'adapter aux difficultés, notamment aux pannes d'électricité, au fonctionnement de l'industrie et aux menaces pesant sur les exportations. "Le résultat majeur de l'année, sa principale réussite : l'Ukraine est devenue plus forte", a-t-il affirmé. Son message était entrecoupé d'images de villes attaquées et de réunions avec les dirigeants des alliés occidentaux de l'Ukraine.

La Russie va "intensifier" ses frappes sur des cibles militaires en Ukraine, en représailles au bombardement d'une ampleur sans précédent par l'armée ukrainienne de la ville russe de Belgorod ce week-end, annonce ce matin Vladimir Poutine.

"Nous allons intensifier les frappes, aucun crime contre les civils ne restera impuni, c'est une certitude", a déclaré Poutine lors de la visite d'un hôpital militaire, précisant que ces frappes seront menées "sur des installations militaires".

Vladimir Poutine parlant avec des militaires blessés "lors de l'opération spéciale en Ukraine" soignés dans l'antenne n°2 du centre de recherche médicale de la clinique militaire Alexander Vishnevsky à Moscou ce 1er janvier 2024.

© Kristina Kormilitsyna, Sputnik via AP

"Nous frappons avec des armes de précision les lieux de prise de décisions, les lieux où se rassemblent les soldats et les mercenaires, d'autres centres de ce type, des installations militaires avant tout. Et elles sont très sensibles, ces frappes. C'est ce que nous continuerons de faire", a-t-il poursuivi.

Qualifiant d'"acte terroriste" le bombardement sur Belgorod, qui a fait 24 morts et plus d'une centaine de blessés samedi, il a accusé les forces ukrainiennes d'avoir frappé en "plein centre de la ville, là où les gens se promènent, avant le réveillon du Nouvel an".

Vladimir Poutine a pour autant estimé que "l'Ukraine n'est pas un ennemi" en soi et accusé les Occidentaux d'utiliser les autorités de Kiev pour "règlent leurs propres problèmes" avec la Russie.

Le président russe a aussi estimé que les forces de Moscou ont désormais "l'initiative stratégique" sur le front en Ukraine, où elles grignotent du terrain depuis l'échec de la contre-offensive estivale ukrainienne.

La frappe sur Belgorod faisait suite à une série de bombardements russes sur les villes ukrainiennes vendredi, qui ont fait une quarantaine de morts.

Le commandant de l'état-major ukrainien, le général Valerii Zaluzhnyi, a présenté des voeux bien particuliers en ce 1er janvier rappelant à tout un chacun de faire son devoir.

Dans un clip rythmé par une musique émouvante et commençant par un plan d'un petit arbre de Noël en plastique battu par la neige, différents membres des forces armées ukrainiennes s'adressent au spectacteur en le regardant droit dans les yeux. Ils et elles lui rappellent le prix qui a déjà été  payé depuis 2014 et que chacun à son rôle à jouer dans le conflit "quelle que soit sa tâche ou sa mission". Les propos sont sous-titrés en anglais et se terminent par un "nous avons un super pouvoir : l'amour de la patrie".

L'Ukraine affirme ce matin avoir fait face au cours de la nuit du Nouvel an à une attaque "record" de 90 drones tirés par la Russie qui a notamment visé Lviv et Odessa, faisant au moins un mort.

Selon l'armée de l'air ukrainienne, 87 des 90 drones explosifs Shahed lancés par les forces russes depuis quatre directions ont été détruits en vol. "L'ennemi a utilisé un nombre record de drones d'attaque", a-t-elle relevé.

Elle a aussi rapporté des frappes à l'aide de quatre missiles sol-air S-300 dans la région de Kharkiv (nord-est) et de trois missiles antiradars Kh-31 et un Kh-59 visant les régions de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Des pompiers à l'oeuvre pour éteindre l'incendie provoqué par un drone à Kharkiv dans la nuit du 31 décembre 2023.

© services d'urgence ukrainiens via AP

Dans la région de Lviv, dans l'Ouest du pays, les frappes ont détruit une université et un musée dont l'histoire est liée à deux figures nationalistes ukrainiennes et collaborateurs des Nazis pendant la Seconde guerre mondiale, selon le maire Andriï Sadovy.

Dans la région d'Odessa (sud), une personne a été tuée et huit blessées lors de cette attaque nocturne, selon les autorités locales. À Khmelnytsky, un enfant a été blessé.

Une femme a aussi été tuée lors de bombardements russes dans la région de Kherson a indiqué sur Telegram le chef de l'administration régionale Oleksandre Prokudine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis dans son discours pour la nouvelle année de "ravager" les forces russes en Ukraine.

Moscou et Kiev voient une escalade des violences ces derniers jours avec une attaque sans précédent qui a fait 24 morts samedi à Belgorod, en Russie. Elle succède à une attaque de missiles contre l'Ukraine vendredi 29 décembre, qualifiée de "massive" par Kiev, et qui a fait une quarantaine de morts.

La capitale ukrainienne Kiev observe un jour de deuil ce lundi 1er janvier pour les victimes de cette attaque, qui se montent à 19 dans la ville, a indiqué la municipalité.

Des frappes dans la nuit de dimanche à lundi ont fait un mort à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, et quatre à Donetsk, dans l'est du pays. C'est ce qu'ont annoncé les autorités locales après une escalade des violence entre Moscou et Kiev.

Denis Pouchiline, responsable de l'administration de Donesk nommé par Moscou, a fait état d'un bilan provisoire de "13 blessés et quatre morts" dans la ville de l'est de l'Ukraine sous contrôle russe. Le gouverneur d'Odessa Oleg Kiper a rapporté qu"'une personne est morte en résultat d'une attaque ennemie", dans des messages publiés sur Telegram.