Le Parti socialiste a dévoilé ce soir ses investitures finales pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, parmi lesquelles figurent plusieurs indépendants de Liot issus de la gauche, certains d'entre eux rejetant toutefois l'étiquette "Nouveau Front populaire".
Sur les 176 investitures présentées par les socialistes, on retrouve cinq députés, issus de la gauche, qui siégeaient dans ce groupe indépendant à l'Assemblée nationale avant qu'elle ne soit dissoute : Jean-Louis Bricout (Aisne), Martine Froger (Ariège), Laurent Panifous (Ariège), David Taupiac (Gers) et Benjamin Saint-Huile (Nord).
Pour autant, si ces circonscriptions ont été obtenues "dans le cadre du Nouveau Front populaire" comme le précise le Parti socialiste, plusieurs de ces députés rejettent fermement cette dernière étiquette.
"J'ai refusé l'étiquette Front populaire et fermement", a assuré Laurent Panifous, contacté par l'AFP. "Le Parti socialiste a souhaité m'investir mais en dehors du cadre du Front populaire", a-t-il déclaré, précisant ne pas vouloir être associé à La France insoumise, membre de cette nouvelle alliance de gauche.
Faut-il y voir une future disparition de Liot ? Pas nécessairement selon Panifous, "ça dépend des élections, probablement que l'aventure continuera si tout se passe bien pour les députés Liot sortants".
"Je suis libre et indépendant, divers gauche", a également déclaré Jean-Louis Bricout à l'Union.
Ces cinq députés Liot sortants n'affronteront pas non plus de candidats investis par la majorité présidentielle, au nom de "l'arc républicain" contre "les extrêmes", selon le parti Renaissance.
Dans la liste socialiste, on retrouve d'autres candidats ayant refusé l'étiquette, à l'instar du député sortant de l'Essonne Jérôme Guedj. Parmi les autres investis on retrouve sans surprise les députés socialistes sortants, mais également l'ancien président de la République François Hollande, investi en Corrèze.
Plusieurs circonscriptions ont également été confiées à des membres de Place publique, parti de la tête de liste aux Européennes Raphaël Glucksmann.
Parmi eux, l'ancien ministre de la Santé d'Emmanuel Macron Aurélien Rousseau (Yvelines), qui avait quitté le gouvernement après l'adoption de la loi immigration. La secrétaire générale de Place publique Pascaline Lecorché ira elle à Marseille briguer la première circonscription des Bouches-du-Rhône, face notamment à la secrétaire d'État chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache.
Place publique investit également dans les Hauts-de-Seine Raphaël Pitti, médecin anesthésiste-réanimateur qui a pratiqué la médecine de guerre tout au long de sa carrière, notamment en Yougoslavie, au Liban, ou en formant des personnels soignants en Syrie.
Élu au conseil municipal à Metz, et un temps soutien d'Emmanuel Macron, il s'en était éloigné fin 2017 condamnant le désengagement de l'État vis-à-vis des demandeurs d'asile.