Direct terminé le 25 juin à 20h30 TU
Direct démarré le 25 juin à 09h00 TU

DIRECT - Coup d'envoi du débat télévisé entre les trois blocs politiques pour les législatives

Les trois principaux blocs politiques en lice pour les élections législatives en France s'affrontent dans un débat télévisé. La joute télévisée entre Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard commence à 18h30 TU sur la chaîne nationale TF1. 

Les horaires sont affichés en temps universel.

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Le débat électoral vient de commencer ce 25 juin 2024. (Capture d'écran TF1)

Le débat électoral vient de commencer ce 25 juin 2024. (Capture d'écran TF1)

© TF1
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19H53
repoussoir

Pour Ruffin, Mélenchon est un "obstacle" à la victoire de la gauche

Le député sortant François Ruffin, un des candidats au poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives, a estimé mardi que le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon était un "obstacle à la victoire du Front Populaire".

"C'est pas un appui ici Jean-Luc Mélenchon, c'est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs", indique François Ruffin sur TF1 depuis sa circonscription, où il tente de se faire réélire malgré les très bons scores du Rassemblement national aux dernières élections européennes.

"Ca serait bien que les dirigeants de La France insoumise soient ici", a-t-il ajouté, en rappelant la candidature du leader de LFI à Hénin-Beaumont, face à Marine Le Pen, lors des législatives de 2012. Jean-Luc Mélenchon "passe tous les deux jours à la télé pour se dire qu'il se met en retrait, c'est plus tellement une mise en retrait", a également ironisé François Ruffin.

La rupture entre les deux hommes - François Ruffin ayant longtemps été vu comme un potentiel successeur de Jean-Luc Mélenchon dans l'incarnation de la gauche radicale - est consommée depuis la "purge" des "frondeurs" de La France insoumise.

Au sein du Nouveau Front populaire, les socialistes, les communistes et les Ecologistes souhaitent une mise en retrait du fondateur de La France insoumise, jugé trop clivant par beaucoup, même à gauche.

Le triple candidat à la présidentielle, fort de ses 22% en 2022, se contente pour l'instant de dire qu'il ne s'"élimine" pas mais ne s'"impose" pas non plus pour le poste de Premier ministre, en cas de victoire de la gauche aux législatives anticipées, des élections pour lesquelles le RN est donné largement favori.

19H39
débat télévisé

Attal, Bardella et Bompard croisent le fer

Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard se sont écharpés d'entrée de jeu sur la défense du pouvoir d'achat et les retraites ce soir sur TF1.

"On peut agir pour le pouvoir d'achat", lance d'emblée le président du Rassemblement national, qui a fait de ce sujet son cheval de bataille avec notamment une promesse de baisse immédiate de la TVA à 5,5% sur les carburants, l'électricité et le gaz.

"Combien ça coûte et comment vous le financez ?", riposte le Premier ministre, se posant en défenseur du sérieux budgétaire pour ce premier grand affrontement télévisé entre les trois blocs, dans la dernière ligne droite de cette campagne éclair. "J'ai pas envie de leur faire croire à la lune", a ajouté Gabriel Attal, en proposant de son côté des mesures pour "gagner plus et dépenser moins".

Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard renvoye ses deux adversaires dans les cordes, accusant ironiquement Jordan Bardella, "le futur Premier ministre du pouvoir d'achat", d'avoir "petit à petit abandonné l'ensemble des mesures pour y répondre". "Vous avez gorgé les plus riches de ce pays", ajoute-t-il, visant Gabriel Attal et appelant à augmenter le SMIC et les salaires.

Les trois hommes se sont aussi affrontés sur le sujet des retraites, Bardella et Bompard souhaitant revenir sur la réforme portant à 64 ans l'âge légal de départ. Mais l'échange a tourné à une passe d'armes peu audible, Bardella évoquant un possible départ à 66 ans pour un Français ayant commencé à travailler à 24 ans.

Après son succès aux européennes, le RN domine les sondages du premier tour, à 36% des intentions de vote selon un sondage Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio, et peut caresser l'ambition d'une accession au pouvoir historique. Il devance la coalition de gauche Nouveau Front populaire (28,5%) et le camp présidentiel (21%).

18H45
en campagne

Le président du Sénat Larcher craint "une crise de régime structurelle"

Le président du Sénat Gérard Larcher a redouté "une crise de régime structurelle" après les législatives, tentant de défendre "une autre voie" pour Les Républicains entre "les extrêmes" et la macronie, lors d'une réunion publique à Paris ce mardi.

Venu soutenir son bras droit et proche conseiller Patrick Dray, candidat dans un bastion historique de la droite parisienne passé en 2022 dans le camp présidentiel, Gérard Larcher a constaté "une crise politique majeure" et assuré "craindre une crise de régime structurelle dans les mois à venir", née de la dissolution décidée par le président de la République.

"Un choix brutal", "précipité et improvisé" selon le président du Sénat, qui l'a appris "par téléphone", "en une minute trente", à moins d'une heure de l'annonce du chef de l'État depuis l'Elysée, a-t-il glissé.

Partisan d'une ligne "autonome" pour LR malgré l'alliance d'Eric Ciotti avec le Rassemblement national, Gérard Larcher a assuré qu'il "refus(ait) le clivage" instauré par Emmanuel Macron, qui "persiste à s'enfermer dans un duel avec les extrêmes" et dont il fustige "l'attitude verticale, lointaine et condescendante". Il a attaqué le Nouveau Front populaire, "un front de la honte, opportuniste, au clientélisme communautariste", mais aussi le RN, avec lequel il "refuse tout compromission". "Je refuse enfin l'association à la majorité présidentielle, nous ne sommes pas tributaires de sa politique. (...) Emmanuel Macron a tort d'affirmer que le résultat des législatives ne sera la "faute de personne". Ce sera d'abord sa faute, il ne pourra pas éternellement fuir sa responsabilité", a-t-il ajouté, plaidant pour "une autre voie entre cet immobilisme macronien et les extrêmes qui mettront le chaos à l'Assemblée et renverront les Français dos à dos".

La branche historique des Républicains a investi 400 candidats dans toute la France et notamment à Paris, où il ne compte aucun député sortant. Dans la 14e circonscription, située dans le XVIe arrondissement, où M. Larcher s'exprimait, Les Républicains avaient terminé en tête aux élections européennes, une situation unique en France. M. Dray y affronte le sortant Renaissance Benjamin Haddad, mais également Louis Piquet, un candidat issu de l'union entre M. Ciotti et le RN.

17H32
menaces

Nombreux soutiens au journaliste Karim Rissouli, destinataire d'une lettre raciste

De nombreuses personnalités politiques et médiatiques ont apporté leur soutien mardi au journaliste de France 5 Karim Rissouli, après qu'il eut révélé une lettre raciste et anonyme envoyée à son domicile lui expliquant, selon son auteur, "la raison" du "vote RN".


"Reçu ce matin à mon domicile. Pas au travail. Pas sur les réseaux. Chez moi.", déplore le présentateur de "C ce soir" et "En société" en postant des photos de cette lettre, écrite à la main en majuscules sur une enveloppe, sur Instagram. "Franchement Karim, tu n'as pas compris le vote du 9 juin", démarre le courrier, en référence à la victoire du Rassemblement national aux européennes. "Ce n'est pas le pouvoir d'achat, ce n'est pas la retraite à 60 ans, ce n'est pas la privatisation de Radio France", poursuit son auteur.
"La seule et unique raison fondamentale du vote RN, c'est que le peuple français historique en a plein le cul de tous ces bicots, le reste c'est du bla-bla", écrit-il.

"Le souchien (Français de souche, ndlr) ne t'acceptera jamais, ni toi, ni tes frérots, et même malgré le nombre vous ne posséderez jamais la France", conclut le courrier.
"Ca va bien au-delà de mon cas personnel", explique Karim Rissouli, "régulièrement" victimes d'insultes voire de menaces de mort sur les réseaux sociaux, dans une interview au média en ligne Brut.

"Je pense aussi à tous ces gens qui sont racisés, des noirs, des arabes, des juifs, des musulmans, des homosexuels, des trans, bref tous ceux vivent des discriminations au quotidien et qui ont peur aujourd'hui que la parole raciste se libère", a-t-il ajouté.
"Quels que soient les partis politiques pour qui on vote aujourd'hui, il faut peut-être qu'on se souvienne collectivement que le racisme c'est pas une opinion, c'est un délit et que les choses qu'on dit dans le débat public, elles ont parfois des conséquences qui peuvent être des conséquences graves", a-t-il conclu, sans préciser s'il compte porter plainte.

Sollicité par l'AFP, Karim Rissouli n'a pas répondu. Son message a suscité de nombreuses réactions. 

"Infâme. Total soutien", a écrit sur X l'ancien ministre d'Emmanuel Macron Clément Beaune. "La libération de la parole raciste en action", a dénoncé sur le même réseau la députée européenne LFI Manon Aubry, soutenant les "victimes de ce racisme décomplexé".

"Un vent de libération souffle dans les esprits où macèrent les haines faisandées", a déploré La Licra, prédisant des "lendemains marécageux" en cas de victoire du RN aux législatives.

17H21
Permettre aux électeurs de voter

Le parcours de la flamme olympique modifié dans la Marne

Le parcours de la flamme olympique, attendue dans la Marne dimanche lors du premier tour des élections législatives, sera modifié pour permettre aux électeurs d'accéder aux bureaux de vote, indique le conseil départemental.

À Châlons-en-Champagne, des passages ont été prévus pour permettre l'accès le matin et en début d'après-midi à quatre bureaux de vote du centre-ville situés à proximité du relais, où un retour à la normale est prévu à partir de 15H00.

Le point de départ et le centre des relayeurs, qui devaient initialement être installés au Palais des sports, ont été déplacés au Centre national des arts du cirque, selon la même source. Le parcours du relais a également été légèrement modifiés à Vitry-le-François et Epernay.

À Reims, en raisons des restrictions de circulation prévues au passage de la flamme, les trois bureaux de vote du centre-ville seront accessibles normalement le matin, mais seulement à pied l'après midi. Le maire de Reims Arnaud Robinet a invité les personnes souhaitant se rendre en voiture dans l'un de ces bureaux à le faire le matin.

16H45
Mobilisés

À Roubaix, l'Union des Étudiants Juifs de France en campagne contre LFI et le RN

Des militants de l'Union des Étudiants Juifs de France (UEFJ) sont allés à la rencontre d'habitants de Roubaix (Nord) dans le cadre d'un "Tour de France" destiné à appeler à "voter contre les extrêmes" aux législatives pour combattre l'antisémitisme.

Ils sont une dizaine à mouiller la chemise sous le soleil de midi aux côtés d'un van floqué bleu-blanc-rouge, à deux pas de la Grand Place : leur mission est une gageure dans cette ville où le RN et LFI sont arrivés loin en tête des européennes. Étudiants en droit ou en sciences politiques pour la plupart, ils sont venus de Paris ou de Lille pour ce "Tour de France" qui a démarré dimanche à Paris et s'achèvera au soir du second tour le 7 juillet.

Dans le viseur de l'association ce jour-là, l'Insoumis David Guiraud, député de la 8ème circonscription du Nord, dont certains propos ont déclenché la colère des associations de lutte contre l'antisémitisme en 2023 - mais les passant y semblent peu sensibles.

À LFI "au moins ils ne sont pas contre les étrangers", répond un vieil homme appuyé sur sa canne, face à une bénévole qui lui lance que "David Guiraud est l'ami de gens condamnés pour incitation à la haine". Malgré des conversations animées, les échanges restent courtois. "Je respecte ta religion, tu respecte la mienne, et on discute !" s'enthousiasme un contrôleur de bus, après une conversation à mots choisis sur le conflit israélo-palestinien.

Léa Hanoune, bénévole de l'UEFJ, abonde : "C'est important que les gens nous rencontrent, se rendent compte qu'il y a des personnes qui souffrent au quotidien de l'antisémitisme". Seul signe d'animosité, deux jeunes femmes se détournent brusquement d'une main tendant un tract, maugréant un "mécréants" à peine assez fort pour être entendu. "Le meilleur ami de mon fils est un juif, un vrai, pourquoi on ne peut pas vivre ensemble ?", s'exclame quand à elle Fatima, retraitée de 65 ans. Mais elle ne compte pas voter aux élections législatives, et surtout pas pour LFI : "Il veulent laisser entrer tous les étrangers, et il y a déjà trop d'arabes", dit-elle. Des passants tiennent un discours xénophobe qu'ils ne cachent pas vouloir traduire en votes pour le RN.

Une fois les tracts distribués, les militants remontent à bord du camion, direction Seclin, commune du nord où siège le député RN Victor Catteau.

16H33
Logo NFP ou pas ?

La justice se dit incompétente pour trancher sur l'usage du logo Nouveau Front populaire par les dissidents

Les tribunaux judiciaires de Paris et de Bobigny se sont déclarés incompétents pour déterminer si les candidats dissidents de La France insoumise (LFI) avaient le droit d'utiliser le logo du Nouveau Front populaire dans leur campagne pour les législatives, selon les décisions consultées mardi par l'AFP.

"Il n'appartient pas aux tribunaux de l'ordre judiciaire d'interférer dans les opérations électorales dont le contentieux relève de la compétence du Conseil constitutionnel", écrit notamment le tribunal de Bobigny. La justice avait été saisie des cas des députés sortants non réinvestis par LFI Raquel Garrido et Alexis Corbière (Seine-Saint-Denis) et Danielle Simonnet (Paris).

15H46
pas encore tranché

Le camp présidentiel vers le "ni RN ni LFI" au second tour, mais Macron doit encore trancher

Les ténors du camp présidentiel ont discuté mardi de la "stratégie de la campagne" et ont semblé se diriger vers un mot d'ordre "ni RN, ni LFI" au second tour des législatives, même si Emmanuel Macron n'a pas encore tranché, a-t-on appris auprès de participants. 

La réunion s'est tenue par téléconférence, ont-ils précisé à l'AFP, confirmant une information du Parisien. Autour du chef de l'État, ont participé le Premier ministre Gabriel Attal, les chefs des partis du camp présidentiel (Stéphane Séjourné, François Bayrou, Edouard Philippe, Hervé Marseille et Laurent Hénart), la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et quelques ministres (Gérald Darmanin, Bruno Le Maire et Rachida Dati).

Les participants ont acté "l'idée qu'il faut continuer de montrer l'inanité des programmes notamment sur le plan économique, avec un risque de confiscation fiscale qui se ferait au grand jour pour le Nouveau Front populaire, et de manière dissimulée pour le Rassemblement national", dit cette source. Ils se sont accordés de continuer à "développer aussi" le "sérieux" et "l'ambition" de la majorité sortante.

15h14
Confrontation

Quels sont les enjeux du débat télévisé de ce soir ?

Le Premier ministre Gabriel Attal pour la majorité présidentielle sortante (centre-droite), Jordan Bardella le président du Rassemblement national (RN, extrême droite) et le coordinateur de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard, représentant le bloc de gauche, ont rendez-vous à 20H45 (18H45 TU) pour ce premier grand rendez-vous télévisé, dans la dernière ligne droite d'une campagne éclair et sous tension.

C'est a priori Jordan Bardella qui a le plus à perdre durant cette soirée en "prime time". Après son succès aux européennes, le RN domine les sondages de premier tour, à 36% des intentions de vote selon l'Ifop, et peut caresser l'ambition d'une accession au pouvoir, qui serait historique. Il devance la coalition de gauche Nouveau Front populaire (29,5%) et le camp présidentiel (20,5%).

Rien, jusqu'ici, n'a semblé casser sa dynamique au poste de Premier ministre : ni le flou de son camp sur l'éventuelle abrogation de la réforme des retraites, ni son refus affiché d'être nommé à Matignon s'il n'obtient pas de majorité absolue à l'issue du second tour le 7 juillet - un "refus d'obstacle", l'avait taclé Gabriel Attal.

Le débat peut-il changer les équilibres entre les trois blocs ? "Quel débat ?", grince un cadre macroniste. "Les gens ont déjà choisi, c'est déjà cristallisé. Le débat ne va pas faire évoluer les choses. Peut-être que ça peut jouer sur les abstentionnistes" et "nous être profitable", nuance-t-il tout de même.

À quelques heures de ce débat, le Conseil d'État a rejeté la demande du parti Les Républicains d'y prendre part. Demeuré hostile à l'alliance scellée par son président Eric Ciotti avec le RN, le parti de droite estimait "hautement préjudiciable" son absence mardi soir à une heure de grande écoute.

Face au RN, quelque 200 personnalités socialistes, écologistes et macronistes ont appelé dans Le Monde la droite, le centre et la gauche à "afficher clairement dès maintenant" un accord de désistement en vue du second tour.
"Nous verrons au cas par cas", a répondu de son côté Manon Aubry (LFI), interrogée sur Sud Radio sur les désistements de candidats insoumis arrivant en troisième position.

14h45
Stratégie

À gauche, se désister pour exister

Alors que le second tour des législatives devrait être marqué par de nombreuses triangulaires, plusieurs responsables de gauche et de rares macronistes appellent mardi à nouer un accord de désistement entre "toutes les forces démocratiques", de LR à LFI, pour contrer le RN. Cet accord "devrait être affiché clairement dès maintenant, sans attendre le 30 juin (date du 1er tour, NDLR), par les responsables de toutes les forces démocratiques, qu'elles appartiennent au Nouveau Front populaire, à la majorité sortante ou à la droite républicaine", estiment dans une tribune au journal Le Monde les signataires, parmi lesquels Olivier Faure, le patron du PS, Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, mais aussi Clément Beaune et Agnès Pannier-Runacher, ancien et actuelle ministres d'Emmanuel Macron. 

À l'origine du texte, le journaliste Guillaume Duval, proche de l'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, et Thierry Pech, directeur général du groupe de réflexion Terra Nova. Dans l'immédiat, le camp macroniste et Les Républicains (LR) se sont refusés à donner une consigne générale de désistement de leurs candidats si ces derniers sont les moins bien placés dans des triangulaires comprenant un candidat RN lors du second tour le 7 juillet.

12h52
Opinion politique

Dominique Strauss-Kahn appelle à "éliminer l'extrême droite" quitte à voter LFI

L'ex-ministre socialiste et ancien directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn, retiré de la vie politique depuis l'affaire du Sofitel de New York, appelle à "éliminer le candidat d'extrême droite" au second tour des législatives le 7 juillet, quitte à voter LFI "en se bouchant le nez".

"Il faut savoir choisir son meilleur ennemi", écrit dans une tribune publiée par le magazine Challenges celui qui faisait figure de favori de la présidentielle 2012 avant d'être emporté par une accusation d'agression sexuelle en mai 2011 - affaire finalement soldée par un non-lieu devant la justice américaine et une transaction financière avec la plaignante.

Treize ans après, l'ex-baron socialiste se désole de voir le choix réduit à "une coalition hétéroclite" de gauche "comprenant de vrais démocrates et de vrais totalitaires", ou "une coalition homogène de vrais totalitaires, tous détestables" à droite, le centre étant à ses yeux "incapable de trouver une majorité dans le pays".

12h40
Règles politiques

Le Conseil d'Etat rejette la demande de participation de LR au débat de ce soir

Le Conseil d'Etat a rejeté mardi la demande de LR de participer au débat télévisé sur TF1, qui opposera dans la soirée Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard, à cinq jours des législatives anticipées. Le juge des référés du Conseil d'État a rejeté la requête du parti de droite, demeuré hostile à l'alliance passée par son président Eric Ciotti avec le RN, qui estimait "hautement préjudiciable" son absence à ce débat télévisé, et n'avait pas obtenu gain de cause auprès de l'Arcom vendredi dernier.

12h14
Opinion politique

En milieu rural, des jeunes parient sur le RN

"La France aux Français", lance Julien, 24 ans, moitié sérieux, moitié rigolard, à la sortie d'un supermarché du nord de l'Oise. Comme lui, des jeunes ruraux éloignés des grandes villes parient sur le Rassemblement national, qui le dispute à l'abstention dans les urnes.  La poussette dans une main, ce jeune père de famille vote d'abord "pour Bardella", qui "a toujours réponse à tout", et "pour le pouvoir d'achat". 

"Tout devient trop cher et à la fin du mois avec un bébé c'est compliqué", lâche le blond à casquette, employé dans la restauration. Assis au soleil, Angelo Lafont, 19 ans, ira aussi voter RN aux législatives. "Dès que je peux voter, je vote", assure le jeune homme, qui vit dans un village du sud de l'Aisne, où le RN a obtenu 50,64% de voix aux européennes, un record.

C'est dans les communes de moins de 2.000 habitants et les villes de moins de 20.000 que le RN a réalisé ses plus gros scores aux européennes.
"On s'inquiète de la posture de nos administrés qui ont la rage aux dents lorsqu'ils viennent voter", observe Gilles Noël, membre de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), tout en rappelant que "sur les 7,6 millions d'électeurs de Jordan Bardella, 4,1 millions sont des urbains".

Chez les 25-34 ans, le RN est arrivé en tête devant LFI, et en seconde position chez les 18-24 ans, tandis que l'abstention caracole à 60%.

"Ce sont plutôt les jeunes qui restent à la campagne qui votent RN tandis que les autres, plus diplômés, sont partis en ville", note Fabrice Dalongeville, président de l'AMRF de l'Oise.
"Il y a historiquement un Rassemblement national "des champs" dans l'Oise, ce qui s'explique notamment par la désindustrialisation du bassin compiégnois", analyse-t-il.

"Par son utilisation des réseaux sociaux, Jordan Bardella a réussi à attirer une population de jeunes très éloignés des grandes villes", confirme le sociologue Erwan Lecoeur.
"Dans les milieux ruraux, certains jeunes vont s'identifier à Jordan Bardella, le jeune garçon blanc, beau gosse, aux épaules carrées, qui va rénover leur honneur, leur honneur ethnique, pourrait-on dire, face aux jeunes de banlieue assimilés à des racailles", poursuit-il.

Les jeunes qui habitent à la campagne sont, selon lui, "plutôt moins diplômés que les autres" et ont des emplois "plutôt moins rémunérés", autant de déterminants sociologiques du vote RN. "Mais ce n'est pas parce qu'ils habitent la campagne qu'ils votent RN", souligne Erwan Lecoeur. 

Selon le sociologue Hugo Touzet, il n'y a "pas d'homogénéité des jeunesses rurales" mais les jeunes ont "un rapport plus intermittent au vote, qui n'est plus un acte sacré".

"Il est évident que les jeunes ruraux ont un destin commun, un sentiment d'assignation à résidence et qu'ils ont plus de difficultés d'accès aux transports, aux formations et à la culture", relève Salomé Berlioux, fondatrice de l'association Chemins d'avenirs, qui accompagne les jeunes en zone rurale. "Mais on se demande maintenant s'ils ont "mal voté" alors que ça fait des années qu'on dit qu'il y a une forme d'angoisse, d'anxiété, d'abattement chez ces jeunes", ajoute-t-elle.

12H06
HLM en péril

La représentante des bailleurs sociaux met en garde contre le RN

La présidente de la confédération des bailleurs sociaux Emmanuelle Cosse a estimé mardi que "tout ne se vaut pas dans le débat politique", alertant sur les positions du RN sur le logement en vue des élections législatives. L'ancienne ministre écologiste (2016-2017) s'exprimait lors des Assises du logement, aux côtés d'autres patrons de fédérations d'un secteur déjà en crise et se considérant en manque d'écoute de la part des pouvoirs publics.

"Aujourd'hui, je vois des forces politiques qui tiennent des propos qui sont hors de la Constitution et hors du droit, en particulier sur le logement social", insiste la présidente de l'Union sociale pour l'habitat (USH). Emmanuelle Cosse dénonce des "attaques extrêmement fortes par un parti politique, par ses députés et y compris par des propositions de loi qui ont été déposées ces derniers mois" à l'encontre du secteur HLM, une référence au RN et à sa défense du principe de "préférence" ou "priorité nationale".

11h26
Couleur politique

Manuel Bompard, le bras droit qui part au bras de fer avec Bardella et Attal

Jamais il n'a participé à une émission aussi exposée. Souvent relégué au statut d'éternel homme de l'ombre de Jean-Luc Mélenchon, le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, défie mardi en débat Jordan Bardella et Gabriel Attal, l'occasion d'assumer son statut de dirigeant d'un des principaux partis d'opposition.

Manuel Bompard lors d'un point presse à Paris, le 14 juin 2024.

Manuel Bompard lors d'un point presse à Paris, le 14 juin 2024.

© AP Photo/Thomas Padilla

Face au Premier ministre en exercice et à celui qui aspire à lui succéder, qui jouissent tous deux d'une forte notoriété, le député des Bouches-du-Rhône sera l'inconnu de l'équation mardi soir sur TF1 pour le premier grand débat des législatives anticipées. Mais le coordinateur de LFI, habitué des plateaux de télévision et des passages dans les médias, ne part pas pour autant démuni. 

"C'est un excellent débatteur, clair et pédagogue", s'enthousiasme le député LFI Paul Vannier, l'un de ses proches. "Beaucoup de gens vont le découvrir, il va les convaincre par sa capacité à argumenter", ajoute l'élu du Val-d'Oise, membre lui aussi de cette génération de trentenaires qui dirige actuellement le mouvement de gauche radicale. 

Qui anime ce direct ?

AFP