"La France a longtemps été un parfait exemple du "radical right gender gap" (rejet plus fort de l'extrême droite par les femmes), observe Anja Durovic, chercheuse en sciences politiques au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). "Mais ce temps est révolu, le genre n'a plus d'impact sur le vote RN".
Pour les prochaines législatives, une récente enquête d'opinion donnait 36% d'intentions de vote pour le RN. Dont 35% pour les hommes et 37% pour les femmes.
A titre de comparaison, Jean-Marie Le Pen, le père de la figure du RN, Marine Le Pen, avait recueilli 26% des suffrages masculins lors de la présidentielle de 2002. Contre 11% des suffrages féminins.
La parité d'aujourd'hui est une "spécificité" française, observe l'Autrichienne Stefanie Buzaniuk, de la fondation Robert Schuman. "Dans les autres pays d'Europe, il reste un écart" de genre à l'extrême droite.
Et de citer l'AfD en Allemagne, qui a réuni les suffrages de 12% des femmes contre 17% des hommes aux élections européennes. En Espagne, 11,4% des hommes, mais seulement 5,3% des femmes pensaient voter Vox à ce même scrutin.