Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé la libération lundi du directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza qui a accusé Israël de "torture", après plus de sept mois de détention.
La libération de Mohammed Abou Salmiya a provoqué une passe d'armes entre les autorités israéliennes. M. Netanyahu a estimé qu'il s'agissait d'une "grave erreur", alors que l'agence de sécurité intérieure l'a présentée comme un moyen "de libérer des places dans les centres de détention".
Mohammed Abou Salmiya avait été arrêté fin novembre et l'armée israélienne avait affirmé que sous sa direction, l'hôpital avait été le "théâtre de nombreuses activités terroristes du Hamas", mouvement islamiste dont l'attaque sans précédent le 7 octobre en Israël a déclenché une guerre dans la bande de Gaza.
Ce Palestinien a affirmé lundi avoir été détenu "sans inculpation" et avoir été soumis "à de sévères tortures" lors de sa détention, qui ont provoqué une fracture au pouce.
Il a indiqué qu'environ 50 autres détenus avaient été libérés. D'après une source médicale de l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa, à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, ils ont été transférés vers des centres médicaux.
"Les prisonniers sont soumis à toutes sortes de torture", a accusé le médecin lors d'une conférence de presse à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud). "De nombreux prisonniers sont morts dans les centres d'interrogation et ont été privés de nourriture et de médicaments", a-t-il affirmé.
"Pendant deux mois, les prisonniers n'ont mangé qu'une miche de pain par jour", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'ils étaient "soumis à des humiliations physiques et psychologiques".
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué "vérifier ces informations".