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DIRECT - La Défense civile de la bande de Gaza retrouve des dizaines de corps dans deux quartiers de Gaza

Une quarantaine de corps ont été découverts dans deux quartiers de la ville de Gaza, visés par des opérations militaires israéliennes, selon la Défense civile du territoire palestinien. Hier, le président Joe Biden a fait état de "progrès" dans les discussions en vue d'une trêve. Les horaires sont indiqués en Temps Universel.

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Des soldats israéliens assis sur leur tank sur la frontière entre Israël et Gaza, au sud d'Israël, le 12 juillet 2024.

Des soldats israéliens assis sur leur tank sur la frontière entre Israël et Gaza, au sud d'Israël, le 12 juillet 2024. 

© AP Photo/Tsafrir Abayov
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nouvelle(s) publication(s)
18H16
"paysage apocalyptique"

Le centre de Gaza-ville, de coeur battant à désert de ruines

Le centre de Gaza-ville, jadis connu pour ses embouteillages, ses galeries commerciales et ses cafés, s'est transformé cette semaine en paysage "apocalyptique", avec des corps jonchant les rues et des immeubles aplatis, au terme d'affrontements particulièrement intenses entre le Hamas et Israël.
"L'armée israélienne s'est retirée du quartier Al-Rimal, laissant derrière elle des destructions massives et des bâtiments incendiés. Nous sommes patients mais la situation est si difficile qu'on ne peut pas la supporter", se désespère Tariq Ghanem, 57 ans, enseignant. "Il y a des corps sur la route depuis quelques jours voire une semaine et personne pour les récupérer", poursuit-il.

L'armée israélienne n'a pas confirmé s'être retirée de la ville de Gaza, où elle avait renforcé cette semaine son offensive et appelé 300.000 à 350.000 personnes à fuir, d'après l'ONU.
Vendredi matin, alors que des habitants ont entendu dire que des soldats avaient quitté les lieux, certains se sont rendus sur place pour constater les dégâts et la Défense civile a dépêché ses équipes. Elle dit avoir trouvé une soixantaine de corps dans deux quartiers du sud-ouest (Tal al-Hawa, al-Sinaa) qui s'additionnent aux quelque 60 autres dépouilles retrouvées la veille dans un quartier de l'est, Choujaïya, théâtre de combats pendant deux semaines. Selon Mahmoud Basal, porte-parole de la Défense civile, des dizaines d'autres corps jonchent encore "les routes et les décombres" de Tal al-Hawa et al-Sinaa, où les recherches se poursuivent.

Le long de la corniche qui borde la mer Méditerranée, dans ce centre-ville où siégeaient les bureaux, où les habitants sortaient et faisaient des emplettes, des bâtiments entiers ont été aplatis, d'autres calcinés. La tour d'une dizaine d'étages de la "Banque Palestine" n'est intacte qu'au sommet. Les premiers niveaux semblent avoir été soufflés. Partout, le sol est poussière, détritus, bouts de ferraille et de béton, a constaté un correspondant de l'AFP. "Dans la ville de Gaza, vous pouvez regarder dans chaque direction et le niveau de destruction dépassera votre imagination", relate auprès de l'AFP Louise Wateridge, porte-parole de l'Unrwa, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens.
Après une visite de terrain, elle qualifie la situation d'"apocalyptique", alors que la guerre à Gaza est entrée dans son dixième mois.

Déjà lors de précédentes guerres, notamment en 2021, le quartier Al Rimal central avait été lourdement endommagé, l'armée avait dit y viser les galeries souterraines. Cette fois, l'armée affirme avoir opéré notamment dans le quartier général de l'Unrwa, accusant l'agence onusienne de laisser faire le Hamas qui y a pris ses quartiers. Elle indique avoir trouvé de nombreuses armes, l'entrée d'un tunnel souterrain et un atelier souterrain de confection d'armes à proximité, alors que l'Unrwa a expliqué avoir quitté les lieux en octobre. 

Aujourd'hui, un mur du bâtiment était noir de suie. Sur une autre cloison, un message : "Gaza, promis nous la reconstruirons".
 

16H41
négociations

Le Hamas propose un "gouvernement non-partisan" pour la bande de Gaza

Hossam Badran, un membre du bureau politique du Hamas, indique que son mouvement a proposé un "gouvernement non-partisan et doté de compétences nationales" pour diriger la bande de Gaza et la Cisjordanie occupée après la guerre.

Jeudi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré le directeur des services de renseignement, David Barnea, de retour de Doha, pour faire le point sur l'avancement des pourparlers en vue d'un cessez-le-feu et la libération d'otages. Selon un communiqué officiel, une délégation menée par le chef du Shin Bet (sécurité intérieure), Ronen Bar, devait se rendre jeudi soir au Caire poursuivre des discussions.

Le Hamas avait annoncé dimanche accepter de négocier sur la libération des otages en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël, qu'il exigeait jusque là. Netanyahu a lui toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages. "Je suis attaché au plan de libération de nos otages, mais le Hamas continue d'adhérer à des exigences qui contredisent le plan et mettent en danger la sécurité d'Israël", a-t-il déclaré vendredi.
Netanyahu a réaffirmé que son pays voulait conserver le contrôle d'une zone de la bande de Gaza frontalière de l'Égypte, conquise début mai, dont le Hamas exige de son côté l'évacuation par l'armée israélienne.

De son côté, Amnesty International a appelé "le Hamas et les autres groupes armés" à "libérer immédiatement et sans conditions tous les otages civils". Sur un autre front, à la frontière israélo-libanaise, théâtre d'affrontements récurrents entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste Hezbollah, allié du Hamas, un projectile est tombé sur un terrain vague en Israël, d'après l'armée.

16H41
Gaza

Le paysage de la ville de Gaza est "apocalyptique", dénonce l'UNRWA

Après les incursions israéliennes dans plusieurs quartiers, le paysage de la ville de Gaza est "apocalyptique", dénonce Louise Wateridge, porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), après une visite sur le terrain. L'armée israélienne a de nouveau accusé ce vendredi l'agence onusienne de "se taire alors que le Hamas utilise ses infrastructures" dans la ville.
L'Unrwa a été chassée de son quartier général à Gaza-ville et n'a "pas eu de présence officielle sur place depuis octobre", affirme Louise Wateridge à l'AFP, indiquant ne pas en savoir davantage.

L'armée israélienne a indiqué avoir tué deux commandants du Hamas à Choujaïya, un quartier est de Gaza-ville où une soixantaine de corps avaient été découverts la veille après une opération de deux semaines au cours duquel elle a affirmé avoir tué plus de 150 "terroristes".

Le Comité international de la Croix-rouge indique avoir reçu "des centaines d'appels ces derniers jours de personnes appelant désespérément à l'aide" à Gaza-ville, où la crise humanitaire est considérable.
L'armée israélienne a aussi dit poursuivre ses opérations à Rafah (sud), où elle a "éliminé de nombreux terroristes en combats rapprochés et par des frappes aériennes". Son aviation a visé des sites de lancement de projectiles à Beit Hanoun (nord) après des tirs vers le sud d'Israël.

16H34
Football et politique

Le club de Mayence doit réintégrer El Ghazi, limogé pour des posts pro-palestiniens

Le footballeur Anwar El Ghazi a gagné vendredi son procès contre le club allemand de Mayence, qui l'avait limogé en novembre pour ses prises de positions concernant le conflit Israël-Hamas, a annoncé le conseil de prud'hommes local.

Anwar El Ghazi, marque un but lors d'un match contre Zurich, au stade Philips à EIndhoven, aux Pays-Bas, le 13 octobre 2023.

Anwar El Ghazi, marque un but lors d'un match contre Zurich, au stade Philips à EIndhoven, aux Pays-Bas, le 13 octobre 2023. 

© AP Photo/Peter Dejong, File

Le tribunal de cette ville de l'ouest de l'Allemagne a annoncé dans un communiqué avoir annulé le "licenciement exceptionnel, sans préavis" du joueur néerlandais de 29 ans. Ce dernier avait porté plainte contre l'interruption de son contrat et du versement de son salaire décidée après une publication pro-palestinienne sur les réseaux sociaux. Celle-ci est "couverte par la liberté d'expression", note le tribunal, pour qui le licenciement est injustifié et le contrat demeure valable.

Le club devra donc dédommager l'ancien international néerlandais d'au moins 1,5 million d'euros et renouer le contrat, selon l'agence allemande SID, filiale de l'AFP.

Dans un message sur son compte Instagram le 17 octobre, l'ailier droit avait apporté son soutien aux Palestiniens, terminant par la formule "Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre".
Ce slogan est vu par certains comme un appel à la destruction d'Israël, et par d'autres comme un appel à une égalité des droits entre Palestiniens et Israéliens. Les prud'hommes n'ont pas statué sur ce post, mais sur le suivant, daté du 1er novembre : le joueur déclarait alors "n'avoir aucun regret ni remord sur [sa] position" et renouvelait son soutien, inacceptable pour le club, 13e de Bundesliga cette saison.

Passé par les championnats anglais, néerlandais et français, El Ghazi avait été recruté par Mayence le 22 septembre, alors qu'il était sans contrat, et avait disputé 51 minutes dans trois matches de Bundesliga.

15H38
Justice

La CIJ rendra un avis le 19 juillet sur les conséquences légales de l'occupation des territoires palestiniens depuis 1967

La plus haute juridiction de l'ONU a annoncé vendredi qu'elle rendrait dans une semaine un avis sur les conséquences légales de l'occupation de territoires palestiniens depuis 1967, une affaire sans précédent dans laquelle 52 pays ont été appelés à témoigner. La Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, prononcera son "avis consultatif" 19 juillet à 15H00 (13H00 TU), a-t-elle précisé dans un communiqué. S'il n'est pas contraignant, il pourrait accroître la pression juridique internationale croissante sur Israël au regard de la guerre à Gaza.

Le 31 décembre 2022, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ un "avis consultatif" sur les "conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d'Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est". La plupart des intervenants ont appelé, lors d'audiences en février, à ce qu'Israël mette fin à l'occupation qui a suivi la guerre des Six Jours.

Israël ne participe pas aux audiences mais a soumis une contribution écrite qualifiant les questions posées au tribunal de "préjudiciables" et "tendancieuses".

Ces audiences sont distinctes d'une affaire portée auprès de la CIJ par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de commettre des actes génocidaires à Gaza. En janvier, la cour a appelé Israël à prévenir tout éventuel acte de génocide dans ce petit territoire palestinien. En mai, elle a ordonné à Israël de stopper son offensive militaire à Rafah.

14H16
ancien prisonnier

Un Palestinien libéré par Israël dit être "revenu d'entre les morts"

Visage émacié, jambes squelettiques, barbe longue et cheveux hirsutes, le Palestinien Moazzaz Abayat peine à se remettre, sur son lit d'hôpital, de sa détention dans une prison israélienne, qu'il compare au centre de détention américain de haute sécurité de Guantanamo.

"Je suis revenu d'entre les morts", témoigne-t-il dans un hôpital de sa ville de Bethléem, en Cisjordanie occupée, après neuf mois dans une prison du Néguev (sud d'Israël), passés en détention administrative. Une disposition controversée mais très courante qui permet à Israël de détenir des Palestiniens sans inculpation ni jugement. Ce boucher de profession a été arrêté le 26 octobre - sans savoir pourquoi dit-il - après l'attaque sans précédent du Hamas islamiste sur le sol israélien du 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
"Ils m'ont arrêté chez moi, pas parmi des combattants mais entouré de mes enfants et de ma femme enceinte", raconte à l'AFP Monsieur Abayat, 37 ans.

D'après le Club des prisonniers, une ONG palestinienne de défense des détenus, environ 9.700 Palestiniens sont actuellement emprisonnés par Israël, dont des centaines sous ce régime de la détention administrative. Le Club estime que le nombre d'arrestations depuis le 7 octobre a doublé par rapport à la même période l'année dernière, a indiqué un porte-parole à l'AFP.

La guerre à Gaza a intensifié les violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où les tensions étaient déjà vives depuis deux ans. Depuis le 7 octobre, au moins 572 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou colons israéliens, selon les autorités palestiniennes, et au moins 16 Israéliens dans des attaques ou attentats palestiniens, d'après des chiffres officiels israéliens.
Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux palestiniens à sa libération, mardi, on voit Moazzaz Abayat frêle, boitant et soutenu par un homme pour avancer. Sa main droite semble paralysée.

"Ma détention était injuste", clame-t-il aujourd'hui. "J'ai quitté la prison de "Guantanamo" dans le Néguev qui pratique la torture la plus laide et la plus intense contre des prisonniers sans défense, enchaînés, malades", ajoute-t-il, en référence à la prison militaire américaine installée sur l'île de Cuba. Il évoque des "coups avec des matraques, des chaînes de fer, de la torture". Et en montrant ses jambes osseuses, dit avoir mal partout. "Ils nous donnaient 10 à 12 haricots avec du chou à sept heures du matin et nous devions attendre jusqu'au dîner" pour un autre repas, raconte-t-il.
Interrogée par l'AFP, l'administration pénitentiaire israélienne a indiqué "ne pas être au courant" de ces accusations. D'après elle, "tous les prisonniers sont détenus conformément à la loi et tous les droits fondamentaux sont respectés par des surveillants pénitentiaires qualifiés".
"Comme indiqué dans son dossier, le prisonnier a été examiné et soigné par les meilleurs médecins de la prison tout au long de sa détention", a affirmé une porte-parole, ajoutant que les détenus avaient la possibilité de porter plainte.

Les images de la libération de Monsieur Abayat étaient accompagnées sur les réseaux sociaux d'une photo de lui avant l'arrestation, le montrant baraqué et musclé, les cheveux coupés ras.
À l'hôpital de Bethléem, le pèse-personne indique 54 kilos. "Cela suffit à expliquer ce qui m'est arrivé", note-t-il. "Mon fils pesait 120 kilos avant son arrestation", raconte Khalil Abayat, attristé par la confusion qui semble régner chez Moazzaz. "Il ne me reconnaît plus, il est désorienté, son état de santé est au plus bas", souffle-t-il à l'AFP, toutefois rassuré que les médecins se disent confiants.
Son fils a recommencé à manger. Sur son lit d'hôpital, l'ancien détenu enchaîne les phrases, dit avoir "oublié des choses".
Mais résume sa situation ainsi : "je suis sorti d'une petite prison pour la grande prison" de l'occupation israélienne.

13H53
"martyrs"

La Défense civile annonce avoir retrouvé environ 60 corps dans deux quartiers

Environ 60 corps ont été retrouvés vendredi dans deux quartiers de la ville de Gaza, indique la Défense civile palestinienne, affirmant que l'armée israélienne s'est retirée de ces zones dans le nord du territoire palestinien. "Les équipes de la Défense civile et des équipes médicales ont retrouvé environ 60 martyrs depuis que l'armée d'occupation israélienne s'est retirée ce matin de Tal al-Hawa et d'al-Sinaa", dans le sud-ouest de Gaza-ville, a affirmé le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Basal.
Il avait indiqué plus tôt ce vendredi à l'AFP qu'environ 40 corps avaient été retrouvés.

"Il y a toujours des personnes disparues sous les décombres, auxquelles nos équipes ont du mal à accéder", a-t-il précisé dans un communiqué.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas confirmé s'être retirée de ces quartiers de Gaza-ville.
Mahmoud Basal a également indiqué vendredi matin que de nombreuses maisons avaient été détruites dans ces quartiers, d'autres incendiées. La veille, son organisation avait déjà annoncé avoir exhumé environ 60 corps des décombres de bâtiments à Choujaïya, un autre quartier de Gaza d'où l'armée avait cette fois officiellement annoncé mercredi soir s'être retirée.

Ce quartier, presque entièrement rasé après deux semaines d'opération militaire israélienne, a été déclaré "zone sinistrée" par la Défense civile.

Mercredi soir, l'armée israélienne a annoncé avoir "achevé" son offensive à Choujaïya, théâtre de violents combats depuis le 27 juin, qui avaient poussé des dizaines de milliers de personnes à la fuite.
Cette opération a permis, selon elle, de démanteler huit tunnels et de tuer des "dizaines de terroristes".

12h20
Nouveau bilan

La Défense civile annonce avoir retrouvé environ 40 corps dans deux quartiers

Environ 40 corps ont été retrouvés vendredi dans deux quartiers de la ville de Gaza, a indiqué la Défense civile palestinienne, affirmant que l'armée israélienne s'est retirée de ces zones.

"Jusqu'à présent, environ 40 martyrs ont été retrouvés dans les quartiers de Tal al-Hawa et d'al-Sinaa", dans le sud-ouest de Gaza-ville, a affirmé le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Basal. 

Selon lui, des dizaines d'autres corps jonchent également "les routes et les décombres" dans ces quartiers sinistrés après les combats, où les recherches se poursuivent. 

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas confirmé s'être retirée de quartiers de Gaza-ville.

Mahmoud Basal a également indiqué vendredi matin que de nombreuses maisons avaient été détruites dans ces quartiers, d'autres incendiées. 

La veille, son organisation avait déjà annoncé avoir exhumé environ 60 corps des décombres de bâtiments à Choujaïya, un autre quartier de Gaza d'où l'armée avait cette fois officiellement annoncé mercredi soir s'être retirée.

Ce quartier, presque entièrement rasé après deux semaines d'opération militaire israélienne, a été déclarée "zone sinistrée" par la Défense civile.

Mercredi soir, l'armée israélienne a annoncé avoir "achevé" son offensive à Choujaïya, théâtre de violents combats depuis le 27 juin, qui avaient poussé des dizaines de milliers de personnes à la fuite.

Cette opération a permis, selon elle, de démanteler huit tunnels et de tuer des "dizaines de terroristes".

08H10
Gaza

Le Hamas propose un gouvernement palestinien indépendant

Le Hamas a proposé qu'un gouvernement indépendant formé de personnalités n'appartenant à aucun parti dirige la bande de Gaza et la Cisjordanie après la guerre, a indiqué vendredi un membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien.

"Nous avons proposé qu'un gouvernement non-partisan et doté de compétences nationales dirige Gaza et la Cisjordanie après la guerre", déclare Hossam Badran dans un communiqué à propos des négociations indirectes en cours entre Israël et le Hamas sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis en vue d'un arrêt des combats à Gaza et de la libération des otages qui y sont retenus.

"L'administration de Gaza après la guerre est une affaire palestinienne interne ne devant souffrir aucune ingérence extérieure, et nous ne discuterons pas (de l'après-guerre) à Gaza avec une quelconque partie étrangère", ajoute M. Badran.

Un dirigeant du Hamas a néanmoins déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat que la proposition de ce gouvernement non-partisan avait été présentée "avec les médiateurs".

Ce gouvernement devra gérer "les affaires de la bande de Gaza et de la Cisjordanie dans la première phase de l'après-guerre" et "tracer la voie vers des élections générales", a-t-il précisé.

La guerre a éclaté le 7 octobre après l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien ayant entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours otages à Gaza, dont 42 ont été déclarées mortes par l'armée.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a juré d'anéantir le Hamas en représailles, et la campagne militaire d'Israël contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre a dévasté le petit territoire. Elle a fait au moins 38.345 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza.

Les négociations en cours, que la communauté internationale souhaite voir déboucher sur la fin de la guerre, ont lieu à Doha et au Caire.

04h15
Choujaïya

Des dizaines de corps découverts après une opération israélienne dans un quartier de Gaza

Une soixantaine de corps ont été découverts jeudi sous des décombres à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza, après la fin d'une vaste opération israélienne qui a dévasté le secteur, selon la Défense civile du territoire palestinien.

Dans le nord de la bande de Gaza, l'armée israélienne a annoncé mercredi soir avoir achevé ses opérations lancées le 27 juin à Choujaïya, dans l'est de la ville de Gaza, qui ont permis le démantèlement de "huit tunnels" et l'élimination de "dizaines de terroristes", selon un communiqué.

Après le retrait des forces israéliennes, la Défense civile de la bande de Gaza a fait état jeudi de la découverte sous les décombres "d'environ soixante martyrs".

04h00
trêve

"Nous faisons des progrès" en vue d'un accord entre Israël et le Hamas, assure Biden

Le président américain Joe Biden a fait état jeudi de "progrès" en vue d'un accord entre Israël et le Hamas pour mettre fin à la guerre en cours à Gaza.

"Les Etats-Unis œuvrent depuis des mois à obtenir un cessez-le-feu à Gaza, à ramener les otages chez eux, à ouvrir la voie à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse tenue à l'issue du sommet de l'Otan.

"Il s'agit de questions difficiles, complexes. Il y a encore des lacunes à combler. Nous faisons des progrès. La tendance est positive et je suis déterminé à conclure cet accord et à mettre un terme à cette guerre, qui devrait cesser maintenant", a-t-il ajouté.

"Avec le recul, il y a beaucoup de choses que j'aurais aimé convaincre les Israéliens de faire", a par ailleurs reconnu Joe Biden. "Mais au final, nous avons une opportunité maintenant. Il est temps de mettre fin à cette guerre".

Le démocrate a en outre affirmé que son pays, principal soutien militaire d'Israël, n'enverrait pas de bombes de 2.000 livres (907 kg) aux Israéliens.

"Je ne fournirai pas les bombes de 2.000 livres. Elles ne peuvent pas être utilisées à Gaza ou dans toute autre zone peuplée sans provoquer de tragédie humaine et de dégâts", a déclaré le président.

Plus tôt, un responsable américain avait indiqué que les Etats-Unis allaient relancer la livraison d'une cargaison de bombes de 500 livres (226 kg) à Israël, suspendue en mai face aux inquiétudes de Washington concernant une offensive sur Rafah dans le sud de la bande de Gaza.

La livraison avait été suspendue en raison de la présence dans la même cargaison de 1.800 bombes plus lourdes, de 2.000 livres, et de "l'impact qu'elles pourraient avoir dans des environnements urbains denses", avait indiqué à l'époque un haut responsable américain.

Joe Biden a également admis jeudi être "déçu" que le port artificiel américain, destiné au déchargement d'aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée, mais miné par les problèmes depuis sa mise en place, n'ait pas accompli sa mission.

"J'espérais que cela aurait plus de succès", a-t-il dit.

Cette installation flottante va prochainement être définitivement démantelée, ont annoncé jeudi les Etats-Unis.

03h40
Cour international de Justice

"Rien ou presque" ne peut arrêter Israël à Gaza, affirme une juge sud-africaine

"Rien ou presque" ne dissuadera Israël de poursuivre son offensive à Gaza, a déclaré jeudi une juge de la Cour suprême d'appel sud-africaine, Nambitha Dambuza, malgré la procédure menée par son pays qui accuse Israël de génocide à Gaza devant la Cour internationale de justice (CIJ).

L'Afrique du Sud a porté en décembre 2023 l'affaire devant la CIJ, alléguant que l'offensive israélienne à Gaza, lancée en représailles de l'attaque sanglante du Hamas du 7 octobre, violait la convention de l'ONU de 1948 sur le génocide, une accusation fermement démentie par Israël.

"Le motif de l'Etat concerné, Israël, est tellement profond qu'ils sont convaincus d'avoir raison et ils savent que rien, ou presque, n'arrivera s'ils continuent à se comporter ainsi", a affirmé Nambitha Dambuza, en marge d'un forum de l'ONU à New York.

"Rendre des comptes peut être un choix pour un pays (...) Certains sont plus sensibles à la pression, et peuvent ajuster leur conduite en fonction, d'autres ne le font pas", a ajouté cette juge de la Cour suprême d'appel, la deuxième plus haute juridiction d'Afrique du Sud après la Cour constitutionnelle.

Créée après la Seconde Guerre mondiale, la CIJ, dont le siège est à La Haye, statue sur les différends entre Etats. Ses décisions sont contraignantes mais la Cour ne dispose pas de moyens concrets pour les faire appliquer.

Dans un arrêt rendu le 26 janvier, la CIJ a ordonné à Israël de faire tout son possible pour prévenir les actes de génocide lors de ses opérations militaires à Gaza.

L'Afrique du Sud l'a de nouveau plusieurs fois saisie depuis, en faisant valoir que la situation humanitaire désastreuse à Gaza obligeait la Cour à prendre de nouvelles mesures d'urgence.

Le 24 mai, la CIJ a ordonné à Israël d'arrêter "immédiatement" son offensive lancée sur Rafah et de laisser ouvert ce point de passage qui relie la bande de Gaza à l'Egypte afin de permettre un acheminement "sans entrave" de l'aide humanitaire. 

Elle a également demandé la libération "inconditionnelle" des otages pris par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre qui a déclenché la guerre.

La Cour a ensuite ordonné à Israël de garantir un "accès sans entrave" aux enquêteurs mandatés par l'ONU pour examiner les allégations de génocide.

02h35
aide humanitaire

Battue par les flots, la jetée américaine à Gaza vit ses derniers jours

Un port artificiel américain, en principe destiné au déchargement d'aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée mais miné par les problèmes depuis sa mise en place, va prochainement être définitivement démantelé, ont annoncé jeudi les Etats-Unis.

Le président Joe Biden, dans une conférence de presse très suivie jeudi soir, s'est déclaré "déçu", en confiant qu'il aurait aimé que cette infrastructure flottante réussisse sa mission.

Mais, depuis son installation il y a deux mois par l'armée américaine, la plateforme portuaire préfabriquée a surtout fait parler d'elle par son accumulation d'échecs, contrastant avec le discours officiel des autorités à Washington la présentant comme un motif d'espoir pour les centaines de milliers d'habitants de Gaza menacés par la famine.

"A relativement court terme, nous allons cesser les opérations liées à cette jetée", a déclaré Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche.

"La jetée va bientôt achever ses opérations", a confirmé le général Pat Ryder, porte-parole du Pentagone, en promettant des précisions sur la date et le processus final ces prochains jours.

D'un coût de construction de 230 millions de dollars, ce port artificiel est apparu particulièrement vulnérable à la houle et s'est retrouvé détaché du rivage à plusieurs reprises en raison des conditions météorologiques depuis son installation initiale à la mi-mai.

Endommagée, la jetée a ainsi dû être remorquée plusieurs fois jusqu'au port israélien d'Ashdod afin d'être réparée.

Une nouvelle fois mercredi, les militaires ont tenté de "re-fixer la jetée temporaire à la plage à Gaza afin de reprendre l'acheminement humanitaire. Toutefois, en raison de problèmes techniques et liés à la météo", la tentative s'est soldée par un échec, a indiqué Pat Ryder.

Premier soutien d'Israël, Washington avait prévu d'installer ce port artificiel face aux sévères restrictions imposées par Israël à l'acheminement terrestre de l'aide vers le territoire palestinien, ravagé par neuf mois de guerre. 

20h00

L'armée israélienne reconnaît avoir "échoué" dans la défense d'un kibboutz le 7 octobre

L'armée israélienne a reconnu son "échec" lors de l'attaque sanglante du Hamas dans le kibboutz Beeri, le 7 octobre, dans un rapport publié jeudi après avoir été présenté aux habitants du village, qui ont exigé la mise en place d'une commission d'enquête d'Etat.

Dans ce document, qui détaille les actions des soldats durant l'attaque, la commission d'enquête, menée par un général en retraite, affirme que l'armée a "échoué dans sa mission de protéger les habitants du kibboutz Beeri".

Situé à environ quatre kilomètres à l'est de la barrière dressée par Israël le long de sa frontière avec la bande de Gaza, le lieu a été le théâtre d'un massacre de civils, le matin du 7 octobre, par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël.

Selon le rapport militaire, 101 civils ont été tués, 32 personnes ont été prises en otages dont 11 sont encore dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis 2007.

Par ailleurs, 150 maisons et bâtiments du village collectiviste ont été détruits, la plupart incendiés.

Pendant les combats, 23 soldats et 8 policiers ont été tués, selon le rapport, qui précise que "340 terroristes s'étaient infiltrés dans le kibboutz".

Dans la conclusion du rapport en 11 points, l'armée affirme "ne pas avoir été préparée à un scénario d'une infiltration massive comme celle du 7 octobre" et reconnaît aussi "un manque de coordination" entre ses troupes sur place.

"L'enquête a été approfondie et a aidé les membres du kibboutz à comprendre la complexité des combats dans les différents secteurs. Nous estimons qu'il est très important que l'armée ait pris ses responsabilités dans son échec total à nous protéger et de sa demande de pardon pour nous avoir abandonnés tant d'heures, alors que nous étions sous une attaque maléfique sans égal", affirme le kibboutz dans un communiqué. 

Dans ce communiqué, Beeri exige également la mise en place d'une commission d'enquête d'Etat pour "que la perte incroyable" du kibboutz "ne puisse plus se reproduire".

Une des questions soulevées par le rapport, selon le communiqué de Beeri, est l'absence de réponses sur plusieurs points "critiques", comme ce qui a mené à cette attaque et le fait que durant des heures, des soldats stationnés devant le kibboutz ne sont pas entrés combattre les hommes du Hamas, alors que "le kibboutz brûlait et que ses habitants suppliaient pour avoir de l'aide".

Qui anime ce direct ?

AFP