L'ONG Médecins sans frontières (MSF) dénonce "avec la plus grande fermeté" une frappe israélienne contre une de ses résidences dans le sud de la bande de Gaza, fatale à deux membres de la famille d'un de ses employés.
Un char israélien a tiré tard mardi sur une maison abritant certains de ses employés et des membres de leur famille à Al-Mawasi, à Khan Younès, théâtre ces dernières semaines de combats au sol, de tirs et de raids aériens, indique un communiqué de MSF.
"Cette attaque a tué la belle-fille et l'épouse d'un de nos collègues, et a blessé six personnes, dont cinq femmes et enfants. Le bâtiment, clairement identifié avec le logo de MSF" a été "visé par des tirs", a indiqué l'ONG, précisant que 64 personnes s'y trouvaient à ce moment-là.
Ensuite, les ambulances venues secourir les victimes "ont été retardées pendant plus de deux heures par les tirs d'obus dans la zone" avant de pouvoir atteindre les lieux et transférer les blessés dans un hôpital de campagne de Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza.
"Nous sommes choqués et profondément attristés par cette attaque meurtrière", a déclaré Meinie Nicolai, directrice générale de MSF, actuellement en déplacement dans la bande de Gaza. "Aujourd'hui à Gaza, l'horrible réalité est qu'aucun endroit n'est sûr et que les promesses de zones sécurisées sont vaines et les mécanismes visant à épargner des bâtiments inefficaces", a-t-elle ajouté, assurant que les coordonnées GPS du lieu, sur lequel était accroché un large drapeau de l'ONG, avaient été transmises à l'armée israélienne qui en avait "accusé réception".
Interrogée par l'AFP sur cette affaire, l'armée israélienne a déclaré avoir tiré, "au cours d'opérations à Khan Younès", sur un édifice "identifié" comme abritant des "activités terroristes", mais qu'après coup "des informations ont fait état de la mort de deux civils non impliqués" dans ces activités présumées. "L'armée israélienne regrette tout tort causé à des civils et fait tout en son pouvoir pour opérer de façon précise sur le champ de bataille", ont ajouté les militaires, affirmant avoir entamé un "examen" sur cet incident.