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DIRECT - Incertitudes avant le second tour, la perspective d'une France ingouvernable

Les désistements pour faire barrage à l'extrême-droite pourrait empêcher le Rassemblement national (RN) d'obtenir une majorité absolue à l'Assemblée. Mais celle-ci pourrait être divisée en trois blocs et compliquer la gouvernance du pays. 

 

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Les Français votent sur tout le territoire pour le second tour des élections législatives anticipées. 

AP Photo/Jeremias Gonzalez
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19h00

LFI : Des législatives "aussi dangereuses" ne sont "pas le moment de régler ses comptes", lance Mélenchon à Ruffin

Jean-Luc Mélenchon a invité François Ruffin à ne pas "régler ses comptes" à l'aune de "législatives dangereuses", le député sortant de la Somme ayant estimé que le leader de La France insoumise était un "boulet" et un "obstacle au vote".

"19 personnes insoumises ont été élues dès le premier tour. Alors il y a pire boulet", a ironisé Jean-Luc Mélenchon sur TF1, estimant que M. Ruffin, dont la réélection est menacée par une poussée du RN et qui a annoncé qu'il ne siègerait plus au groupe LFI en cas de retour à l'Assemblée, se "met en danger". "Il y a une règle de météo politique. Quand le vent souffle fort, il emporte aussi les girouettes", a-t-il mis en garde.

15h45

Législatives: la préfecture de police de Paris va interdire une manifestation des "antifa" dimanche soir

Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez va interdire une manifestation du collectif "action antifasciste Paris-Banlieue" prévue dimanche devant l'Assemblée nationale à la clôture du second tour des législatives, a-t-on appris jeudi soir de source policière.

Ce collectif a appelé dans un post sur X à un rassemblement "dimanche à 20H00 devant l'Assemblée nationale quelle que soit l'issue" du scrutin. "Aujourd'hui plus que jamais, faisons bloc par tous les moyens contre l'extrême droite et ses alliés", a-t-il fait valoir.

Sur les réseaux sociaux, le collectif a lancé un appel à "converger vers l'Assemblée nationale".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé jeudi que "30.000 policiers et gendarmes, dont 5.000 à Paris et sa banlieue" seraient mobilisés dimanche soir pour le second tour du scrutin législatif anticipé.

Les services de renseignement considèrent, selon une source policière, qu'il existe "de réels risques de troubles à l'ordre public après le second tour avec à la fois des rassemblements qui pourraient donner lieu à des incidents mais aussi des risques d'affrontements entre des groupes antagonistes".

Les derniers sondages anticipent une victoire du Rassemblement national (RN) et de ses alliés au second tour des législatives, sans toutefois les créditer d'une majorité absolue des 577 députés.

16h55

Législatives: une trentaine d'associations de solidarité "appellent à voter" contre le RN

Les plus importantes associations de solidarité, dont Médecins du Monde, la Fondation Abbé Pierre ou Emmaüs, ont appelé jeudi "à voter massivement au second tour des élections législatives" pour s'opposer au Rassemblement national, dont le programme ferait, selon elles, "des millions de victimes".

"Les actions que nous menons auprès des publics vulnérables sont aujourd’hui menacées. Alors que nos associations prônent les valeurs de fraternité et d'universalité des droits, le programme de l’extrême droite est basé sur le principe de +préférence nationale+", déclare dans un collectif le collectif Alerte qui rassemble 34 associations.

"Acceptons-nous de laisser des enfants dormir à la rue sous prétexte que leurs parents seraient en situation irrégulière? Voulons-nous décemment refuser de nourrir une personne affamée parce qu’elle est étrangère? Les associations de solidarité affirment très clairement que non", poursuit le collectif, à trois jours du second tour des législatives anticipées où le Rassemblement national vise la majorité absolue à l'Assemblée.

La politique du Rassemblement national "ne ferait qu’accentuer les difficultés des plus précaires et ferait entrer dans la précarité des centaines de milliers de personnes supplémentaires" et son programme "ferait des millions de victimes", estime le collectif.

Le Collectif Alerte rassemble 34 associations, dont la Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde, la Cimade, France Terre d'asile, la Ligue des droits de l'Homme, le Secours catholique, Action contre la faim, ATD Quart Monde, Emmaüs, la Fédération des acteurs de la Solidarité, l'Armée du Salut, l'Uniopss notamment.

15h25

Le RN en tête loin de la majorité absolue, les macronistes aidés par les désistements, selon l'Ifop

Le Rassemblement national et ses alliés obtiendraient entre 210 et 240 sièges à l'issue du second tour des législatives, loin des 289 nécessaires pour une majorité absolue, alors que la macronie atténuerait sa forte chute, selon un sondage Ifop paru jeudi.

A trois jours d'un scrutin qui s'annonce historique, le Rassemblement national et ses alliés issus de la droite et menés par Eric Ciotti feraient élire entre 210 et 240 députés selon l'Ifop, quand le même institut jugeait qu'ils pouvaient espérer une trentaine de sièges supplémentaires avant les désistements de l'entre-deux tours.

A l'inverse le camp présidentiel pourrait envoyer entre 95 et 125 députés à l'Assemblée nationale selon cette enquête d'opinion, alors que les projections de l'Ifop le créditaient de 60 à 90 sièges à l'issue du premier tour.

Dans tous les cas le Nouveau Front populaire passerait devant, avec 170 à 200 députés élus.

La droite obtiendrait quant à elle 25 à 45 sièges.

Dans cette enquête pour LCI, Le Figaro et Sud Radio, l'institut estime à partir de ses questionnaires que 68% des électeurs des 466 circonscriptions qui restent à pourvoir prévoient d'aller voter dimanche. Un nombre à comparer aux 69,2% de participation au premier tour dans ces mêmes territoires selon l'Ifop.

Toujours selon ce sondage 92% des électeurs se disent sûrs de leur choix de vote.

Ce sondage a été réalisé du 3 au 4 juillet, auprès d'un échantillon de 1.916 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d'un échantillon de 2.009 personnes majeures, selon la méthode des quotas. La marge d'erreur se situe entre 1,1 et 2,5 points.

15h20

"Il y a urgence à voter après les résultats catastrophiques" du 1er tour, affirme Kylian Mbappé

Le capitaine de l'équipe de France Kylian Mbappé a déclaré jeudi qu'il y avait "urgence à aller voter après les résultats catastrophiques" du premier tour des élections législatives qui ont vu le Rassemblement National arriver en tête. 

"Plus que jamais, il faut aller voter. Il y a vraiment urgence. On ne peut pas mettre le pays entre les mains de ces gens-là, c'est vraiment urgent. On a vu les résultats, c'est catastrophique", a affirmé l'attaquant, interrogé sur sa position concernant le 2e tour des législatives dimanche, lors de la conférence de presse tenue à la veille du quart de finale de l'Euro-2024 contre le Portugal à Hambourg.  

"On espère que tout le monde va se mobiliser et voter pour le bon côté", a-t-il ajouté. 

Si Mbappé n'a jamais cité le RN durant sa réponse, il a usé d'un trait d'humour quand il a cherché des yeux un journaliste qui souhaitait lui poser une autre question. Quand celui-ci lui a répliqué qu'il était assis à "l'extrême gauche", Mbappé a répondu: "Heureusement que ce n'était pas de l'autre côté". 

Juste avant le 1er tour, le joueur du Real Madrid avait appelé à faire barrage "aux extrêmes".   

Depuis leur arrivée en Allemagne pour disputer l'Euro-2024, les joueurs français sont systématiquement questionnés sur les élections législatives et une victoire éventuelle du parti d'extrême droite à l'issue du 2e tour, dimanche.  

Marcus Thuram et Jules Koundé ont ainsi clairement demandé à faire barrage au RN, le milieu Aurélien Tchouaméni s'étant positionné contre "les extrêmes", comme Mbappé. 

Les autres Bleus interrogés sur le sujet se sont contentés d'appeler à voter, alors qu'Adrien Rabiot s'est démarqué en estimant qu'il ne fallait pas que le groupe soit "parasité" par la question des législatives et qu'il serait "bien" de la "laisser un peu de côté", tout en appelant également à voter car "l'avenir" du pays "est en jeu".

Le président de la Fédération française de football Philippe Diallo a indiqué à l'AFP mercredi qu'il n'avait pas de "divergences" avec les joueurs de l'équipe de France et qu'il garantissait leur "liberté d'expression", rappelant toutefois "le devoir de neutralité" de l'institution bleue.

13h30

Le livre de Marine Tondelier sur le FN à Hénin-Beaumont à télécharger gratuitement

Le livre qu'avait écrit Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, sur son difficile travail d'opposante au Front national dans la commune d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), est à télécharger gratuitement, a annoncé jeudi son éditeur.

"Nouvelles du Front" était sorti en 2017 aux éditions Les Liens qui libèrent (LLL), une maison militante qui publie des auteurs de gauche. L'ouvrage est disponible via un lien sur la page consacrée à cet ouvrage sur le site internet de LLL.

Marine Tondelier, 37 ans, est conseillère municipale dans sa ville d'origine, Hénin-Beaumont, depuis 2014, soit depuis la première élection du maire RN Steeve Briois.

Dans son livre, pour lequel elle dit avoir recueilli "des dizaines de témoignages" d'habitants, elle détaille le "règne de la peur" mais aussi "les réussites, l'intelligence stratégique" de ses adversaires politiques.

Il s'est vendu à "quelques milliers d'exemplaires", a indiqué l'éditeur.

Aux législatives le 30 juin, elle se présentait comme suppléante de la socialiste Samira Laal, qui a recueilli 21,15% des voix à Hénin-Beaumont, et 26,05% dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais.

Marine Le Pen a été réélue députée dès ce premier tour, avec 58,04% des voix sur la circonscription et 64,58% sur la commune où elle est implantée depuis 2007.

13h05

Dans un climat tendu, le RN dénonce "un parti unique" pour le priver de la victoire

Dans un climat qui se tend à trois jours du verdict des urnes, les partis jettent leurs dernières forces dans la bataille, Marine Le Pen assimilant l'instauration d'un "front républicain" contre le RN "à un parti unique" ayant pour seul objet de priver la formation d'extrême droite d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Alors que les candidats sont encore en campagne dans 501 des 577 circonscriptions, après 76 élections au premier tour, les derniers jours sont marqués par une multiplication des accrochages verbaux mais aussi physiques. 

Mercredi soir, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, candidate dans les Hauts-de-Seine, a été victime, avec son équipe, d'une agression lors d'une opération de collage d'affiches. 

En Savoie, une candidate du RN, Marie Dauchy, a porté plainte après avoir été violemment prise à partie par un commerçant sur un marché. En Isère, l'ancien ministre Olivier Véran a dénoncé jeudi l'agression d'un élu local qui collait des affiches pour sa campagne.

"Ce qui s'est produit est absolument inqualifiable. La démocratie ne peut pas faire l'objet d'attaques et d'agressions", a réagi Gabriel Attal en déplacement à Nevers (Nièvre).

Le gouvernement se prépare à l'éventualité de troubles à l'ordre public dimanche soir, sans pour autant que ceux-ci soient clairement identifiés. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que "30.000 policiers et gendarmes dont 5.000 à Paris et sa banlieue" seraient mobilisés.

Des témoignages font également état d'une multiplication des incidents et des insultes racistes dans le pays.

Interrogé sur les nombreux candidats du RN épinglés ces derniers jours pour leurs propos notamment xénophobes ou antisémites, Marine Le Pen a fait un distinguo entre "des propos qui sont inadmissibles et qui, très certainement, entraîneront des sanctions" et "des propos qui sont des maladresses" face aux "grands inquisiteurs de la presse". 

Les candidats RN sont "des braves gens" qui "se présentent parce que l'Assemblée nationale doit être à l'image de la France, pas l'image de Sciences Po", a-t-elle défendu.

08h30
Barrage

Pour Raphaël Glucksmann, il n'est "pas indigne de voter contre"

"Laissez-moi réhabiliter cette idée d'un vote contre : ce n'est pas un vote indigne de voter contre", a déclaré l'eurodéputé Place publique, Raphaël Glucksmann, au micro de France Inter

Il a reconnu néanmoins que pour certains électeurs de gauche contraints de voter pour la droite ou pour le camp macroniste et, à l'inverse, ceux du centre contraints de voter pour un candidat LFI, c'est "un geste extrêmement difficile (qu') il ne faut pas sous estimer. Je comprends leur vertige à eux aussi et leur désarroi."

Pendant la campagne des européennes, "j'ai demandé aux gens de voter avec leur cœur, de voter en accord avec leurs convictions et là, on se retrouve dans une situation où on demande exactement l'inverse", a-t-il expliqué. Mais, "c'est tout aussi important en politique d'être capable de voter contre."

L'eurodéputé craint que "la vague, la lame de fond" de l'extrême droite soit "encore extrêmement puissante" malgré un front républicain qui a permis  de limiter le nombre de triangulaires qui auraient été favorables au Rassemblement national (RN). 

"Ce n'est pas parce qu'il y a eu des désistements républicains que les reports seront automatiques", a-t-il alerté. "Je sens déjà le sentiment d'urgence disparaître", pourtant "il n'y a rien de fait : le Rassemblement national peut ce dimanche avoir une majorité absolue et être aux commandes de notre pays."

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07h25
Coalition ?

Fabien Roussel ne souhaite "pas provoquer le chaos dans [son] pays"

Fabien Roussel participerait-il à une éventuelle coalition selon les résultats des législatives dimanche soir ? "Chaque chose en son temps. Parler de ça aujourd'hui, c'est de la tambouille politicienne [...] Je regarderai quel est l'état des forces dimanche soir", a répondu le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, sur France 2. 

Mais "ce que je souhaite, c'est ne pas provoquer de chaos dans mon pays, la France doit être gouvernable", a-t-il ajouté. "Il faut répondre aux attentes des Français qui veulent le changement", a-t-il poursuivi, estimant qu'"il y a des lignes rouges qui sont incontournables : abrogation de la réforme des retraites, un coup de pouce sur le SMIC, l'indexation des salaires sur l'inflation, augmentation du point d'indice des fonctionnaires..."

"Comment on fait demain pour qu'un gouvernement réponde à ces attentes ? Il n'y aura rien d'autre que ça qui guidera notre action", a-t-il assuré.

Eliminé dès le premier tour par le Rassemblement national (RN) dans sa circonscription du Nord, il s'est dit "battu, mais pas abattu". "Quand vous regardez la carte du Nord-Pas-de-Calais et du bassin minier, c'est une vague qui emporte tout sur son passage", a-t-il estimé à propos du score du RN. "J'aime bien l'image de vague parce que, comme toutes les vagues, les vagues, ça reflue, ça se retire."

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07h10
Désaccords

François Ruffin marque sa distance avec LFI

Invité au micro de RTL, François Ruffin a affirmé que sa "place ne sera pas dans le groupe de La France insoumise" à l'Assemblée s'il est réélu à l'issue du second tour des législatives dimanche. 

"J'en suis parti et j'ai refusé l'investiture de La France insoumise il y a quinze jours. Mes désaccords avec Jean-Luc Mélenchon sont connus, ils sont profonds sur la démocratie, sur le bruit et la fureur plutôt que la force tranquille et donc ma place ne sera pas dans le groupe La France Insoumise, si jamais je suis élu", a-t-il déclaré sur RTL.

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Il a ajouté qu'il ne prendrait pas part "à un gouvernement qui serait un gloubi-boulga de cohabitation, de coalition sous dénomination d'Emmanuel Macron."

07h00
Affaiblissement

Incertitude sur le futur visage de la France

À trois jours du second tour d'élections législatives historiques, déjà marquées par une poussée sans précédent de l'extrême droite, l'incertitude règne sur le futur visage de la France. Le pays est menacé d'affaiblissement voire d'ingouvernabilité, avec une possible Assemblée divisée en trois blocs sans majorité absolue.

La dynamique en faveur du Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella, qui rêve de composer le premier gouvernement d'extrême droite depuis la Deuxième Guerre mondiale, pourrait être freinée par les centaines de désistements de candidats de centre droit et de gauche, consentis pour éviter l'élection de députés d'extrême droite.

La possibilité pour le RN d'accéder à la majorité absolue de 289 députés semble s'éloigner. Un sondage, hier, lui en accordait entre 190 et 220. Mais Jordan Bardella l'a assuré hier soir, sur BFMTV : "Nous aurons la majorité absolue [...] Il y a une opportunité de changement. Mon gouvernement, il est prêt."

(Re)voir Législatives : après les désistements, les électeurs suivront-ils les consignes ?

Qui anime ce direct ?

Avec AFP