Ce soir le Comité d'enquête russe, chargé de l'enquête ouverte par Moscou pour "terrorisme", a diffusé une vidéo de près de 40 secondes montant des plans d'une zone boisée et d'un champ enneigé.
Capture d'écran d'une vidéo montrant ce qui reste de l'avion Il-76 près de Yablonovo, dans la région de Belgorod ce 25 janvier 2024.
Plusieurs arbres couchés et un gros morceau de tôle froissée sont visibles, mais aucun signe de l'énorme carcasse de l'avion militaire Il-76 dont la longueur atteint presque 50 mètres.
Au sol, sur la neige, des débris sont difficilement identifiables. Des restes humains d'un ou deux corps, floutés, ainsi que quelques traces de sang sont visibles.
L'AFP n'était dans l'immédiat pas en mesure d'identifier le lieu ou de vérifier la date du tournage de ces images.
Selon les autorités russes 65 prisonniers ukrainiens qui allaient être échangés s'y trouvaient, avec un équipage de six personnes et trois militaires russes.
Les enquêteurs russes ont répété la version avancée par Moscou, selon laquelle "l'avion a été attaqué par un missile antiaérien depuis le territoire ukrainien".
Cependant, la Russie n'a apporté aucune preuve sur l'identité des passagers, ni démontré que l'Ukraine savait qui était à bord de l'appareil.
Le CICR, se refusant à toute "spéculation", a affirmé "ne pas savoir ce qu'il s'est passé".
Kiev n'a pas confirmé avoir abattu l'avion, mais a souligné sa volonté de continuer à viser des cibles militaires en territoire russe.
Et le renseignement militaire ukrainien (GUR) a insisté sur le manque "d'informations fiables et complètes" concernant les passagers de l'avion. Le président Volodymyr Zelensky a demandé une enquête internationale.
Les enquêteurs russes ont récupéré deux boîtes noires, a rapporté l'agence d'Etat Ria Novosti, citant une source au sein des services d'urgence.
Signe de l'incertitude et des nombreuses interrogations, les réactions internationales ont été plutôt rares. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a dit ne pas être "en mesure de dire si les assertions russes sont vraies ou pas". "La Russie nous a habitués à mentir sur ces sujets", a-t-il ajouté.
Moscou a obtenu une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU à 22H00 TU ce jeudi.