Direct terminé le 20 juin 2024 à 20h30
Direct démarré le 20 juin 2024 à 09h40

DIRECT - Israël et le Hezbollah au bord de la guerre ?

L'escalade des violences entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah fait craindre une guerre à grande échelle mais les experts sont divisés sur la perspective d'un conflit régional. Ce jeudi, le Hezbollah a lancé des "dizaines de roquettes Katioucha" sur une position israélienne dans le nord d'Israël en représailles à la mort d'un de ses combattants tués par un frappe israélienne dans le sud du Liban.

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Plan large sur Kiryat Chmona

Plan large sur Kiryat Chmona, une ville israélienne proche de la frontière avec le Liban, dans le nord d'Israël, sous menace des tirs du Hezbollag depuis que la guerre entre Israël et le Hamas a commencé le 7 octobre.

© AP Photo/Leo Correa
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18H23
Armes américaines

Israël a besoin des armes américaines "dans la guerre pour son existence"

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu déclare qu'Israël a besoin des armes américaines dans "la guerre pour son existence", après avoir affirmé que Washington bloquait la livraison d'armes. "Je suis prêt à subir des attaques personnelles à condition qu'Israël reçoive des Etats-Unis les armes dont il a besoin dans la guerre pour son existence", dit-il dans un communiqué, s'adressant directement à la Maison Blanche.

Netanyahu avait provoqué la colère des États-Unis en les accusant dans une vidéo publiée le 18 juin de "retenir des armes et des munitions pour Israël". Des responsables américains ont assuré qu'ils ne savaient pas à quoi il faisait référence.
"Ces commentaires sont profondément décevants et certainement vexants pour nous, compte tenu du soutien important que nous avons et que nous continuerons de fournir", a déclaré ce jeudi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.

Washington a indiqué qu'une seule livraison de bombes de 2.000 livres (907 kg) était en cours d'examen en raison de préoccupations concernant leur utilisation dans des zones densément peuplées dans la bande de Gaza.

16H32
victime civile

Un adolescent tué dans un raid israélien en Cisjordanie

Le ministère palestinien de la Santé annonce la mort d'un adolescent, tué par balle par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat.

Naïm Abdallah Samha, un Palestinien de 15 ans, est décédé à l'hôpital cet après-midi des suites de ses blessures après avoir reçu "une balle de l'occupation (armée israélienne) à la poitrine" dans la ville de Qalqilya, selon l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît depuis deux ans une flambée de violences, exacerbées par la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas qui a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.

Depuis cette date, au moins 547 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon les autorités palestiniennes, et au moins 14 Israéliens y ont été tués dans des attaques ou attentats palestiniens, d'après des chiffres officiels israéliens.

16H22
Agacement

La Maison Blanche répond sèchement à des propos de Netanyahu sur l'aide militaire américaine

Les récents propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu déplorant des retards dans l'aide militaire américaine à Israël sont "profondément décevants et certainement offensants", a dit un porte-parole de la Maison Blanche.
"Ces commentaires étaient profondément décevants et certainement offensants pour nous, étant donné l'ampleur du soutien que nous avons fourni et que nous continuerons à fournir", a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
"Aucun autre pays ne fait plus pour aider Israël à se défendre contre la menace du Hamas et contre les autres menaces régionales", a-t-il ajouté.

John Kirby a indiqué par ailleurs que le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan devait rencontrer ce jeudi son homologue israélien Tzachi Hanegbi ainsi que Ron Dermer, ministre israélien des Affaires stratégiques. Les deux émissaires israéliens doivent aussi s'entretenir dans la journée avec Antony Blinken, selon un haut responsable américain.

Dans une vidéo postée il y a deux jours sur le réseau social X, Benjamin Netanyahu avait jugé "inconcevable qu'au cours des derniers mois (le gouvernement américain) puisse retenir des armes et des munitions pour Israël".

"Nous ne savons vraiment pas de quoi il parle", avait lâché le 18 juin la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, une sortie qui témoignait déjà de l'agacement de Washington.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait pour sa part expliqué que certes les États-Unis "poursuivaient l'examen" d'une livraison de bombes spécifique à Israël, qui avait été suspendue par crainte qu'elles ne soient utilisées à Rafah, mais que tous les autres envois d'aide militaire se déroulaient "normalement."

16H00
Racisme et intolérance

Le Conseil de l'Europe alerte sur la montée des discours anti-immigrés et des actes antisémites

La Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (Ecri), organe du Conseil de l'Europe, s'inquiète dans son rapport annuel publié aujourd'hui des discours "hostiles" de "responsables politiques" envers les réfugiés et de l'augmentation des actes antisémites et anti-musulmans depuis le 7 octobre.

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"Nous avons constaté de nombreux cas de discours public utilisant la menace d'une soi-disant islamisation des sociétés européennes à des fins purement électorales", a déclaré en conférence de presse le président de l'Ecri, le Suisse Bertil Cottier, par ailleurs professeur émérite de droit à l'Université de Lausanne. "Le risque est particulièrement élevé en période de campagne électorale. L'autorégulation des responsables politiques et des médias est essentielle, et ils doivent rendre des comptes quand les lignes rouges sont franchies", a-t-il insisté.

Les auteurs du rapport saluent par ailleurs les "efforts remarquables déployés" pour accueillir les "personnes déplacées d'Ukraine", mais regrettent les "différences significatives observées" dans la qualité de l'accueil apporté "aux réfugiés et aux autres personnes bénéficiant d'une protection internationale". "Certains États ont continué de restreindre l'accès à l'asile des personnes non européennes", souligne l'institution, rappelant que "toutes les personnes déplacées par la guerre et d'autres situations d'urgence devraient se voir proposer rapidement une protection".

L'Ecri rappelle que depuis "l'attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre menée par Israël à Gaza", plusieurs pays européens ont été confrontés à une "montée en flèche de l'antisémitisme". "Il est encourageant de noter que, depuis le 7 octobre, de nombreux chefs d'État et de gouvernement" et membres de la société civile "ont publiquement manifesté leur solidarité avec les communautés juives d'Europe", précise l'instance.

L'Ecri s'inquiète également de la "sensible augmentation" des incidents "motivés par la haine à l'encontre des musulmans" depuis la même date. "Les personnes portant des symboles religieux visibles ou des vêtements traditionnels ont parfois été présentées comme étant associées au terrorisme ou à l'extrémisme", note le rapport. "Tel est notamment le cas des écolières musulmanes dans certains pays." La commission déplore également que les "patients musulmans" aient fait l'objet "d'une discrimination dans leur accès à des soins de santé".

13H27
frappes du Hezbollah

Le Hezbollah bombarde le nord d'Israël après la mort d'un de ses membres

Dans un communiqué, la formation pro-iranienne annonce aujourd'hui avoir lancé "des dizaines de roquettes Katioucha" sur une position militaire dans le nord d'Israël. Elle a précisé agir "en représailles à l'assassinat mené par l'ennemi dans le village de Deir Kifa".

Voir Proche-orient : le Hezbollah prêt pour la guerre

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Le Hezbollah a annoncé la mort d'un de ses combattants dans ce village. Une source proche de la formation islamiste a précisé qu'il avait été tué dans l'attaque de Deir Kifa.
L'armée israélienne a confirmé avoir "éliminé" un combattant du Hezbollah dans une "frappe ciblée", ajoutant qu'il était un commandant local du parti.

La guerre dévastatrice à Gaza, qui a éclaté après une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, a entraîné des violences quotidiennes à la frontière israélo-libanaise, entre le Hezbollah, un allié du mouvement islamiste palestinien, et l'armée israélienne. Cette dernière a en outre dit avoir visé un lanceur de missiles sol-air du Hezbollah qui "constituait une menace pour les avions opérant au-dessus du Liban dans la région de Rihane". Le 18 juin, l'armée avait annoncé que "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés", alors que les violences se sont intensifiées.

Après les menaces du chef du Hezbollah visant Chypre, le ministère libanais des Affaires étrangères a déclaré jeudi que "les relations entre le Liban et Chypre sont basées sur une riche histoire de coopération diplomatique".

Les contacts et les consultations se poursuivent entre les deux pays "aux plus hauts niveaux", a indiqué le communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Plus de huit mois de violences entre le Hezbollah et l'armée israélienne dans les zones frontalières ont fait au moins 479 morts au Liban, dont une majorité de combattants du Hezbollah et 93 civils, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, au moins 15 soldats et 11 civils ont été tués, selon Israël.

12H19
Analyse

Israël et le Hezbollah au bord de la guerre ?

L'escalade des violences entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah fait craindre une guerre à grande échelle mais les experts sont divisés sur la perspective d'un conflit régional. 

Les États-Unis tentaient ces derniers jours d'obtenir une désescalade. Mais le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz a menacé le 18 juin le Hezbollah de destruction à l'issue d'une "guerre totale". Et l'armée israélienne a approuvé des "plans opérationnels pour une offensive au Liban".
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a répliqué le 19 qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement en cas d'attaque.

"Je crois que d'ici quelques semaines, nous verrons une opération israélienne au Liban", affirme à l'AFP Nitzan Nuriel, ancien directeur du département israélien de lutte contre le terrorisme. "Cela va durer des mois", prédit-il. Selon ce militaire, l'opération terrestre de l'armée israélienne viserait à repousser le Hezbollah au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière surveillée par les Nations unies. L'opération serait couplée à des frappes aériennes à travers le Liban "pour leur montrer le prix à payer", a assuré l'expert.

Le Hezbollah lance fréquemment des attaques à la roquette et au drone contre des bases et positions israéliennes qui entraînent une réplique instantanée d'Israël. Mais, selon Eyal Zisser, expert du Hezbollah à l'Université de Tel-Aviv, "personne ne veut une escalade". 

Israël est "plus intéressé par un cessez-le-feu que par la guerre", surtout s'il est confronté à une campagne sur plusieurs fronts "orchestrée par l'Iran", estime aussi Sarit Zehavi, une ancienne responsable du renseignement de l'armée israélienne.

Le feu vert de l'armée israélienne à un projet d'offensive au Liban et la menace du ministre Katz de destruction du Hezbollah constituent un avertissement fort pour le mouvement islamiste et ses alliés, observent certains experts. 

Les déclarations d'Israël signifient "nous avons perdu patience et si vous ne parvenez pas à un accord avec lequel nous pouvons vivre, (la guerre) est notre prochaine étape", analyse l'ancien directeur du département israélien de lutte contre le terrorisme Nitzan Nuriel.

La guerre des mots plaît au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui "pense pouvoir contenir" un conflit, décortique Eyal Zisser. "Vous entendez des menaces, vous voyez une escalade, puis le jour qui suit vous voyez les choses se calmer. C'est ce qui va arriver", avance-t-il.

Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées de la part et d'autre de la frontière israélo-libanaise en raison des violences. Avant sa démission du cabinet de guerre, le centriste Benny Gantz avait appelé à un retour au calme à la frontière d'ici septembre pour permettre la rentrée scolaire.

"Les gens, surtout après le 7 octobre, ont peur de deux scénarios : une attaque au sol ou des missiles sur leurs maisons", indique Nitzan Nuriel qui estime cependant que les tensions pourraient se prolonger au-delà de septembre. Selon lui, la décision revient au Premier ministre Benjamin Netanyahu qui est sous les feux des critiques sur sa gestion de la guerre à Gaza. "Cela commence et se termine avec Netanyahu", conclut l'expert.

11H26
concerts de soutien

Angèle et Zaho de Sagazan à l'affiche d'un concert à Paris en soutien à Gaza

Angèle et Zaho de Sagazan sont les têtes d'affiche d'un concert à Paris le 1er juillet en soutien à la population de la bande de Gaza, ont annoncé jeudi les organisateurs sur les réseaux sociaux. La soirée organisée par le collectif Voices for Gaza à La Cigale réunit également Barbara Pravi, Disiz, Pomme ou Vincent Delerm.

Les recettes seront reversées à l'ONG britannique Medical Aid for Palestinians.

L'Insitut du Monde Arabe organise également un concert pour lever des fonds pour les artistes de Gaza, mercredi 26 juin, qui aura lieu au Point éphémère à Paris.

10H22
bilan humain

Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 37.431 morts

Le ministère de la Santé du gouvernement de la bande de Gaza, territoire dirigé par le Hamas, annonce un nouveau bilan de 37.431 morts depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien il y a plus de huit mois.

Au moins 35 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 85.653 personnes avaient été blessées dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre le 7 octobre déclenchée par l'attaque du Hamas en Israël.

10h05
vente d'armes

Révélations du média Disclose sur la livraison d'armes de la France à Israël

"Le gouvernement a autorisé la livraison, en Israël, d’équipements électroniques  pour des drones soupçonnés de bombarder des civils à Gaza. Du matériel de guerre fabriqué par Thales et dont l’expédition la plus récente était prévue le 26 mai 2024, révèle Disclose, documents confidentiels à l’appui." annonce le média Disclose. 

Les drones en questions seraient des "transpondeurs de type « TSC 4000 IFF »". "Classé par le ministère des armées dans la catégorie des « systèmes de surveillance, de poursuite de cible et de reconnaissance », ce matériel de guerre permet aux drones israéliens d’éviter tout risque de collision ou de tirs entre aéronefs « amis »." peut-on lire dans l'enquête.

Un soldat israélien lance un drone à la frontière entre Israël et Gaza le 15 avril 2024.

Un soldat israélien lance un drone à la frontière entre Israël et Gaza le 15 avril 2024.

AP Photo/Ohad Zwigenberg
09H29
Frappes israéliennes

Bombardements sur Gaza

L'armée israélienne a bombardé ce jeudi la bande de Gaza. Après les menaces du Hezbollah mercredi, le chef de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi s'est rendu dans le nord d'Israël et a assuré que son pays détenait "des capacités infiniment plus importantes" que le Hezbollah. En milieu de matinée aujourd'hui la situation était calme à dans la zone frontalière où le Hezbollah n'a annoncé aucune attaque.

Dans la bande de Gaza, des frappes aériennes et des tirs d'artillerie ont visé le centre du territoire, selon un correspondant de l'AFP et des témoins. Une frappe a fait deux morts près du camp de Nousseirat, selon un médecin.

Des témoins ont aussi signalé des tirs de chars à Zeitoun, un quartier de la ville de Gaza, dans le nord, et dans les camps de Boureij et Maghazi. Dans le sud, des combats opposent soldats israéliens et combattants palestiniens dans le centre et l'ouest de Rafah, selon une source de la branche armée du Hamas.

03H01
"Boycotter les entreprises qui financent le génocide"

Au Pakistan, pour soutenir Gaza, on achète local

Au Pakistan, le boycott pour soutenir les Palestiniens de la bande de Gaza bombardée par Israël donne un coup de pouce inespéré aux rares marques locales.

"Parce que ColaNext est pakistanais" : le slogan qui s'étale sur les immenses panneaux rouges de ce producteur de boisson gazeuse est clair. Et il semble payer.

En lutte depuis 2016 pour se faire une place entre Coca-Cola et Pepsi - et leurs onéreuses publicités mettant en scène stars du cricket ou du cinéma - la petite usine de Lahore, la grande ville de l'Est frontalier de l'Inde, doit aujourd'hui augmenter sa cadence. La star de cinéma et de télévision Hamza Ali Abbasi, fait la promotion du cola pakistanais :

Depuis quelques mois, dans le sillage de la campagne mondiale "Boycott, Désinvestissement et Sanctions" (BDS) qui appelle depuis 20 ans à frapper Israël et ses soutiens au portefeuille pour mettre fin à l'occupation et à la colonisation des Territoires palestiniens, les consommateurs pakistanais ont changé leurs habitudes.

Le PDG de ColaNext, Mian Zulfiqar Ahmed, l'assure avec emphas e: "de Karachi", à la pointe sud côtière du pays, "jusqu'au nord, tout le pays nous a adopté". À travers le pays, le cinquième plus peuplé du monde avec plus de 240 millions d'habitants en grande majorité musulmans, des restaurants ne servent désormais plus que ses boissons à bulles. Mais le phénomène pèse peu dans la balance commerciale largement déficitaire du Pakistan - qui achète son quatrième contingent d'importations outre-Atlantique.

Les produits américains, que leurs liens avec Israël soient établis ou pas, sont les principales cibles du boycott au Pakistan. Fin mars, des manifestants ont incendié un restaurant KFC au Cachemire, et la filiale pakistanaise de McDonald's a dû se fendre d'un tweet affirmant son "soutien au peuple de Palestine".

En ligne et parfois sur des affiches en ville s'étalent des logos barrés de groupes souvent établis aux États-Unis, allié indéfectible et premier pourvoyeur d'aide militaire d'Israël, que le Pakistan ne reconnaît pas.

Maria Iqbal a lancé en novembre sur Facebook "Pakistan Goes Local" qui propose des marques pakistanaises de cosmétiques ou d'agro-alimentaire pour éviter d'acheter à des groupes accusés d'être pro-israélien. Sa page Facebook compte aujourd'hui 42.000 membres, un succès qui, dit-elle à l'AFP, la surprend elle-même. Déjà, en 2008 ou en 2020, après la publication de caricatures du prophète Mahomet au Danemark ou en France, les appels internationaux au boycott avaient mobilisé au Pakistan. Aujourd'hui, veut croire Maria Iqbal, "on ne reviendra plus en arrière : le patriotisme des gens s'est réveillé".
"Ils font plus attention maintenant et ils veulent savoir à qui ils donnent leur argent", affirme cette Pakistanaise qui travaille dans une association d'aide aux démunis.

Zaka ur Rehman a fait son choix. Dans le quartier commerçant de Lahore, ce Pakistanais de 38 ans ne veut "que des produits fabriqués au Pakistan". "Je n'achète pas un seul produit qui vient de ceux qui soutiennent Israël ou attaquent Gaza", martèle-t-il.

Maqsoud Achiq, lui, assure ne vendre "aucun produit venu des 151 pays qui soutiennent Israël", sans détailler lesquels mais en étalant ses cartons venus de Turquie ou de Malaisie, deux pays majoritairement musulmans, et parfois d'usines pakistanaises.

Même les stars de cinéma s'y sont mises. L'actrice Ushna Shah, par exemple, appelle régulièrement ses près de trois millions de followers sur Instagram et Twitter à "boycotter les entreprises qui financent le génocide". D'autres acteurs ou chanteurs, eux, appellent à soutenir les enseignes de burgers et autres donuts locales. 

Mais "certains produits sont très difficiles à boycotter" dans un pays "qui dépend largement des importations en matières premières (...) mais aussi en produits finis", note l'économiste Fahd Ali. Dans son amphithéâtre de l'Université de Lahore, d'ailleurs, dit-il, souvent, des étudiants viennent lui demander son avis sur le boycott. "Pensez-vous que ça change quelque chose?", disent-ils.

23H50
Mer Rouge

Washington dit avoir "détruit" deux sites houthis au Yémen

L'armée américaine annonce mercredi soir avoir frappé au Yémen deux sites houthis, dont un centre de commandement. L'armée américaine a "détruit" une station de contrôle située elle aussi dans des zones contrôlées par les Houthis au Yémen, ainsi que deux embarcations sans pilote des Houthis en mer Rouge, a indiqué sur X le Commandement central de l'armée américaine pour le Moyen-Orient (Centcom).

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La veille, le Centcom avait indiqué avoir abattu huit drones des Houthis qui mènent depuis des mois des attaques au large du Yémen contre les navires qui desservent, selon eux, Israël, disant agir ainsi en soutien à la bande de Gaza bombardée par l'armée israélienne.

L'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) a indiqué qu'un cargo attaqué la semaine dernière par les Houthis et abandonné au large du Yémen "semble avoir coulé" en mer Rouge. Il s'agit d'u M/V Tutor, un navire grec battant pavillon libérien, qui a été frappé le 12 juin par un drone maritime et un missile, provoquant la mort d'un membre d'équipage philippin et de graves dégâts.

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Les forces maritimes déployées dans la zone ont fait état "de débris maritimes et d'hydrocarbures aperçus au dernier endroit signalé", a affirmé mardi soir l'UKMTO.
Le cargo avait été abandonné par son équipage en raison d'une importante voie d'eau causée par un missile tiré depuis les environs de la ville yéménite de Hodeida, contrôlée par les Houthis, selon l'UKMTO.

Quelques jours après le M/V Tutor, un autre cargo touché par des missiles tirés depuis le Yémen par les rebelles, le M/V Verbena, avait été abandonné dans le golfe d'Aden par son équipage.

Les attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, zones maritimes clés pour le commerce mondial, ont fait grimper en flèche les coûts d'assurance et ont incité de nombreuses entreprises de transport maritime à naviguer par la pointe sud de l'Afrique, un chemin beaucoup plus long.

Qui anime ce direct ?

AFP