Direct terminé à 20H15 TU
Direct commencé à 4H45 TU

DIRECT - Israël intensifie ses frappes à Gaza et les négociations en vue d'un cessez-le-feu restent bloquées

Israël a intensifié ses frappes meurtrières mercredi sur la bande de Gaza après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé son intention "d'augmenter la pression" militaire sur le Hamas dans le territoire palestinien. L'armée israélienne affirme avoir mené 25 frappes en 24 heures, bombardant un site de lancement de roquettes et "éliminant des cellules terroristes".
Les horaires sont indiqués en temps universel.

Partager
Image
Benjamin Netanyahu à la Knesset, le Parlement israélien, ce 17 juillet 2024.

Benjamin Netanyahu à la Knesset, le Parlement israélien, ce 17 juillet 2024.

© AP Photo/Ohad Zwigenberg
12
nouvelle(s) publication(s)
19H42
Colons en Cisjordanie

Washington appelle Israël à en faire plus contre les colons extrémistes

Les États-Unis annoncent de nouvelles restrictions de visas à l'encontre d'Israéliens ayant commis des abus en Cisjordanie occupée, appelant Israël à en faire davantage pour que les responsables des violences "rendent des comptes".

"Il s'agit d'une tendance générale à l'augmentation de la violence que nous avons malheureusement constatée au cours des derniers mois et de la nécessité pour Israël de faire davantage pour tenir les gens responsables de leurs actes", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, en annonçant ces nouvelles restrictions, qui interdisent aux personnes visées et à leurs proches de se rendre aux États-Unis.

Le responsable a convenu que "le gouvernement israélien a pris certaines mesures pour réprimer la violence des colons en Cisjordanie". Mais, a-t-il ajouté, "ces mesures n'ont pas été suffisantes".
Les restrictions annoncées mercredi concernent notamment un ancien soldat de l'armée israélienne, Elor Azaria, qui avait purgé une peine de neuf mois de prison après avoir été reconnu coupable d'homicide pour avoir abattu en 2016 un assaillant palestinien blessé. D'autres personnes sont également visées mais elles n'ont pas été identifiées, la loi américaine interdisant selon les circonstances de rendre leurs noms publics.

21 février 2017, le soldat israélien Elor Azaria est embrassé par sa mère au début de son procès à Tel Aviv. Sa peine de prison a été réduite à 18 mois.

21 février 2017, le soldat israélien Elor Azaria est embrassé par sa mère au début de son procès à Tel Aviv. Sa peine de prison a été réduite à 18 mois. 

© Jim Hollander, Pool, via AP, File

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, les violences se sont intensifiées en Cisjordanie.

Les États-Unis ont déjà pris plusieurs séries de sanctions financières à l'encontre de plus d'une vingtaine de personnes ou entités accusées de violences contre des civils palestiniens, et imposé des restrictions de visa contre des dizaines de personnes.

Ces sanctions ont aussi visé des avant-postes de colonies dites "sauvages", construits sans autorisation d'Israël, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967. Environ 490.000 Israéliens vivent dans les colonies de Cisjordanie, au milieu de trois millions de Palestiniens.

Interrogé sur leur efficacité, le porte-parole a indiqué que des responsables israéliens se sont plaints auprès de Washington contre cette politique de sanctions, destinée en partie, selon lui, à faire pression sur Israël.

19H16
Aide humanitaire

Les États-Unis déclarent terminée la mission de leur jetée minée par les déboires

Les tats-Unis ont mis fin à leur jetée à Gaza, en principe destinée au déchargement d'aide humanitaire mais minée par des problèmes depuis sa mise en place, a fait savoir un haut responsable militaire américain.

"La mission de renfort maritime incluant la jetée est terminée, il n'y a donc plus besoin d'utiliser la jetée", a déclaré à des journalistes le vice-amiral Brad Cooper, chef adjoint du Centcom, commandement militaire américain pour le Moyen-Orient.


Depuis son installation il y a deux mois par l'armée américaine, la plateforme portuaire préfabriquée a surtout fait parler d'elle par son accumulation d'échecs, contrastant avec le discours officiel des autorités à Washington la présentant comme un motif d'espoir pour les centaines de milliers d'habitants de Gaza menacés par la famine.

D'un coût de construction de 230 millions de dollars, cette infrastructure flottante est apparue particulièrement vulnérable à la houle et s'est détachée du rivage à plusieurs reprises en raison des conditions météorologiques depuis son installation mi-mai.

Premier soutien d'Israël, Washington avait installé ce port artificiel face aux sévères restrictions israéliennes imposées à l'acheminement terrestre de l'aide humanitaire vers le territoire palestinien ravagé par la guerre.

16H12
Cisjordanie occupée

Le chef de l'ONU fustige la politique israélienne en Cisjordanie occupée

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres fustige la politique israélienne en Cisjordanie occupée, qui représente "un pieu dans le coeur" pour la solution à deux États. "Certains développements récents plantent un pieu dans le coeur pour toute perspective d'une solution à deux Etats", a estimé Antonio Guterres, dans une déclaration lue par son chef de cabinet Courtenay Rattray lors d'une réunion du Conseil de sécurité.

"La géographie de la Cisjordanie occupée ne cesse d'être altérée par des mesures israéliennes administratives et légales. La saisie de grandes parcelles de terre dans des régions stratégiques et des changements dans la planification, la gestion des terres et la gouvernance devraient accélérer l'expansion des colonies de façon importante", a-t-il déploré, dénonçant l'extension de la "souveraineté israélienne sur ce territoire occupé".

Il a également condamné une série de "mesures punitives contre l'Autorité palestinienne" et la légalisation par Israël de cinq avant-postes de colonies. Les avant-postes, des colonies dites "sauvages", sont construits sans autorisation d'Israël, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967.
"Nous devons changer de direction. Toute activité de colonisation doit cesser immédiatement", a plaidé Antonio Guterres, répétant que les colonies sont "une violation flagrante du droit international et un obstacle clé à la paix".

Antonio Guterres a répété son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et à la libération inconditionnelle de tous les otages. "La situation humanitaire à Gaza est une tache morale sur nous tous", a-t-il lancé.

15H05
Frappes israéliennes au Liban

Au Liban, des réfugiés syriens enterrent leurs enfants tués dans une frappe imputée à Israël

En fuyant la guerre en Syrie, Chahine Jarkas voulait protéger ses enfants. Mais, ce sont les violences dans le sud du Liban, où il a cherché refuge, qui ont coûté la vie à ses deux fils, tués avec un autre enfant, par une frappe imputée à Israël.

"Comme chaque jour depuis le début de la guerre, mes enfants passaient leur journée à jouer dans une aire de jeux, tandis que je travaillais dans un champ", dit à l'AFP Chahine Jarkas, réfugié de la localité syrienne d'Afrine, à forte population kurde. Chahine Jarkas, 55 ans, est agriculteur dans le village d'Oum Tout, frontalier d'Israël, où trois enfants, dont ses deux fils, ont été tués "lors d'un raid israélien contre des terres agricoles", selon l'agence de presse officielle libanaise ANI.
"Je travaillais quand j'ai entendu le bruit du missile. Lorsqu'on m'a confirmé que l'endroit ciblé était proche du terrain de jeu, j'ai couru vers les lieux et j'ai vu mes enfants, Jean (10 ans) et Mohammed (7 ans), couverts de sang", ajoute-t-il, en blâmant le "gouvernement israélien".

Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël, le Hezbollah, allié du mouvement islamiste palestinien, échange quotidiennement des tirs transfrontaliers avec l'armée israélienne.

Israël dit cibler les "infrastructures" du mouvement et vise ses combattants via des assassinats ciblés.
Selon un photographe de l'AFP, les corps ont été transportés à Qassimiyé, près de la ville de Tyr, relativement épargnée par les combats, avec celui de Khalil Khalil, 12 ans, fauché par la frappe alors qu'ils jouaient avec les fils de M. Jarkas.

Déposés sur des civières et enveloppés de couvertures, ils ont été reçus par leurs proches aux côtés de la famille du propriétaire du champ où travaillent les parents endeuillés pour subvenir aux besoins de leur famille, au milieu des autres habitants d'Oum el-Tout.

"On vit à Oum el-Tout et on a refusé de partir depuis le début de la guerre", déclare Mohamed Khalil, ce réfugié de 58 ans, père du défunt Khalil, au milieu des cris des mères et d'autres proches en larmes.
"Khalil jouait avec un groupe d'enfants quand j'étais à la maison. J'ai entendu le bruit du raid puis j'ai couru voir les enfants... avant de les trouver morts", déplore-t-il. "On a été déplacés de Syrie pour protéger nos enfants de la guerre... mais au final on les a tués."

L'Unicef a qualifié "le meurtre de trois autres enfants par une frappe aérienne (mardi) alors qu'ils jouaient devant leur maison au Sud-Liban" d'"horrible", dans un message publié sur X.
"On n'a jamais fait de mal à qui que ce soit. On fait porter la responsabilité au gouvernement israélien", ajoute Mohamed Khalil.

L'armée israélienne a dit que son aviation avait ciblé "une cellule terroriste du Hezbollah" dans la région de Yarine, près d'Oum el-Tout. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti mercredi que ses combattants bombarderaient de nouvelles localités si Israël "continuait de viser des civils".

Les violences transfrontalières ont fait 511 morts au Liban, en majorité des combattants mais incluant au moins 104 civils, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, 17 soldats et 13 civils ont été tués, selon les autorités.

14H45
Mise en cause

Une association humanitaire française visée par une enquête pour des soupçons de financement du Hamas

Une enquête a été ouverte en novembre 2023 pour financement du terrorisme notamment visant l'association française Humani'Terre portant sur des soupçons de transferts de fonds au Hamas, indique le parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant une information du Figaro.

L'enquête préliminaire a été ouverte le 3 novembre 2023 pour financement du terrorisme, association de malfaiteurs terroriste criminelle et blanchiment en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste, a détaillé le Pnat.

Les investigations ont été confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l'Office central de lutte contre la grande délinquance financière (OCRGDF) et la section antiterroriste de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne.

En janvier, des perquisitions réalisées dans les locaux de l'association et le blocage de comptes bancaires ont permis de saisir au total plus de 36 millions d'euros, a précisé le parquet antiterroriste. Aucune audition n'a été réalisée dans le cadre de cette enquête, a-t-il ajouté.

Cette enquête porte sur des fonds collectés par Humani'Terre et reversés, de manière directe ou indirecte au Hamas et devra déterminer les modalités du financement, selon le Pnat. Humani'Terre, dont le siège administratif est situé à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), a été créée en 2018 et est "spécialisée dans le déploiement de programmes d'assistance humanitaire pour les populations en difficulté" vivant "dans les territoires palestiniens ainsi qu'au sein des camps de réfugiés" au Liban, en Jordanie et en Turquie, selon son site internet.

L'association est considérée par les autorités comme proche des Frères musulmans, précise le Figaro.
Par ailleurs, les ministères de l'Economie et de l'Intérieur ont ordonné, dans un arrêté publié le 5 juin, le gel pendant six mois des "fonds et ressources économiques qui appartiennent à, sont possédés, détenus ou contrôlés" par Humani'Terre et les associations qui lui sont liées (Soutien humani'terre, Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens, Comité de bienfaisance pour la solidarité avec la Palestine).

Quatre personnes, en lien avec cette association, sont également concernées par cette mesure de gel, dont l'imam de Poitiers. L'association n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

13H38
environnement en péril

Un nappe de pétrole de 220 km en mer Rouge après une attaque des Houthis

Une nappe de pétrole de 220 kilomètres a été repérée au large des côtes du Yémen après une attaque des rebelles houthis qui a endommagé un pétrolier cette semaine, a indiqué mercredi une ONG spécialisée dans la protection de l'environnement. Des images du satellite Sentinel-2 de l'Agence spatiale européenne ont montré hier une nappe près de l'endroit où les Houthis ont attaqué le navire Chios Lion, a ajouté l'ONG Conflict and Environment Observatory (CEOBS), basée en Grande-Bretagne.

La nappe suggère que "le navire endommagé laisse échapper du pétrole", a précisé le CEOBS dans un message publié sur le réseau social X, estimant qu'elle s'étendait sur 220 km de long.


Le pétrolier Chios Lion, battant pavillon libérien, a été attaqué lundi à 97 milles nautiques (environ 180 km) au nord-ouest de la ville portuaire yéménite de Hodeidah.
Un navire sans équipage a "heurté" le pétrolier, provoquant des dégâts mineurs, a rapporté le United Kingdom Maritime Trade Operations, géré par la marine britannique.

Selon le CEOBS, la nappe de pétrole s'est formée à 106 milles nautiques (environ 196 km) au nord-ouest de Hodeidah, ce qui correspond à l'endroit de l'attaque lundi contre le Chios Lion, a-t-il ajouté.
Mardi, le Centre conjoint d'information maritime (JMIC), dirigé par une coalition navale occidentale, a déclaré que le Chios Lion enquêtait sur une éventuelle fuite de pétrole.

"Les frappes incessantes sur divers pétroliers, chimiquiers et cargos ne mettent pas seulement en danger le personnel maritime et le trafic maritime en général, mais détériorent gravement les écosystèmes de la mer Rouge", a averti Wim Zwijnenburg, de l'ONG néerlandaise de promotion de la paix PAX. "Les frappes actuelles constituent une menace supplémentaire pour l'environnement et les communautés côtières du Yémen", a-t-il déclaré à l'AFP.

11h01
Victimes

Le ministère de la Santé du Hamas publie un nouveau bilan

Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé du Hamas, 38 794 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avec Israël, entrée dans son dixième mois. 

Au moins 81 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, et 89 364 personnes ont été blessées dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre le 7 octobre.

09H38
Hezbollah au Liban

Le Hezbollah menace de frapper de nouvelles localités si Israël "continue de viser des civils"

Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a averti mercredi que ses combattants bombarderaient de nouvelles localités si Israël "continuait de viser des civils", après la mort de cinq Syriens, dont trois enfants, dans des frappes israéliennes visant le sud du Liban.

"Si l'ennemi continue de viser des civils comme il l'a fait ces derniers jours, alors cela nous poussera à cibler des localités que nous n'avions pas pris pour cible jusqu'à présent", a déclaré Hassan Nasrallah à l'occasion de la célébration annuelle de l'Achoura, la plus importante fête musulmane chiite.

Cinq civils syriens, dont trois enfants, ont été tués hier dans des frappes israéliennes visant le sud du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise ANI et une source de sécurité libanaise.
Le mouvement islamiste libanais a annoncé avoir tiré des dizaines de roquettes de type Katioucha sur plusieurs localités du nord d'Israël en représailles.

L'Unicef a qualifié sur X d'"horrible" le "meurtre de trois autres enfants par une frappe aérienne (mardi) alors qu'ils jouaient devant leur maison" dans le sud du Liban.

Le bilan des civils tués dans des frappes israéliennes a dépassé la centaine cette semaine, depuis que le Hezbollah a ouvert le front contre Israël le 8 octobre en soutien à son allié le Hamas palestinien à Gaza. "Notre front ne s'arrêtera pas tant que l'agression contre la bande de Gaza (...) se poursuivra". Le parti pro-iranien ne cesse de répéter qu'il ne mettra fin à ses attaques qu'en cas de cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par la guerre depuis plus de neuf mois.

Israël dit cibler les "infrastructures" du mouvement et vise ses combattants via des assassinats ciblés.
Près d'une centaine de milliers de personnes ont été déplacées par ces frappes dans les villages libanais proches de la frontière.

Dans un pays plongé dans une crise économique sans précédent depuis 2019, Hassan Nasrallah a promis que le Hezbollah aiderait les milliers d'habitants du sud du Liban à reconstruire leurs maisons qui ont été détruites.

09H23
frappes meurtrières

Israël intensifie ses frappes sur la bande de Gaza

L'armée affirme avoir mené 25 frappes ces dernières 24 heures à Gaza. Elle a fait état de trois roquettes tirées du nord de Gaza vers Sderot dans le sud d'Israël et de bombardements de représailles sur l'origine des tirs. Elle ajoute avoir "éliminé des cellules terroristes" et ciblé des "structures militaires" dans le territoire palestinien, dont Rafah.

Ce mercredi, deux Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens à Rafah (sud), a indiqué une source médicale au lendemain de la mort de 57 personnes dans cinq frappes qui ont notamment ciblé une école administrée par l'ONU et abritant des déplacés ainsi qu'un camp à Nousseirat (centre), selon la Défense civile dépendant du Hamas.

Voir Gaza : une nouvelle école bombardée par Israël

L'armée a dit avoir visé "des terroristes se servant d'une école à Nousseirat".
Devant l'hôpital des martyrs d'al-Aqsa de Deir el-Balah (centre), Meqdad, un déplacé, pleure la mort de son fils de 18 mois dans une frappe sur Nousseirat.
"Je lui ai donné à manger et dès qu'il s'est endormi j'ai fermé la porte de la chambre. Et il y a eu la frappe. Nous ne sommes que des déplacés, nous n'avons rien à voir avec quoi que ce soit", lance-t-il le corps de son fils dans ses bras.

Plusieurs enfants blessés dans une autre frappe à Nousseirat ont été transportés dans cet hôpital, selon des images de l'AFP. Devant l'établissement, des corps gisent au sol enveloppés dans des couvertures. Des proches pleurent ou récitent la prière des morts.

Alors que l'ONU affirme qu'aucun lieu n'est sûr à Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés plusieurs fois depuis le début de la guerre. Beaucoup s'abritent dans des écoles, dans des cours de dispensaires ou d'hôpitaux.

05h57
Attaques ciblées

De nouvelles frappes sur des écoles font 57 morts

La Défense civile de la bande de Gaza, organisme dépendant du Hamas, annonce la mort de 57 personnes dans cinq frappes israéliennes distinctes, dont une sur une école, dans le centre, le sud et le nord de la bande de Gaza. 

L'armée israélienne indique quant à elle avoir visé "des terroristes se servant d'une école de l'Unrwa dans la région de Nousseirat" et "un chef de compagnie" du Jihad islamique "dans l'ouest de Khan Younès".

L'armée assure avoir pris de "nombreuses mesures" pour réduire le risque de toucher des civils dans la frappe contre l'école et a accusé une nouvelle fois le Hamas de s'abriter derrière les civils et de se servir de la population comme d'un bouclier humain. 

En dix jours, au moins sept écoles, pour beaucoup administrées par l'Unrwa, ont été visées par des frappes de l'armée israélienne.

(Re)voir  Gaza : une nouvelle école bombardée par Israël

05h02
Enquête

"Des centaines" de crimes de guerre par des groupes palestiniens le 7 octobre

Des groupes armés palestiniens de Gaza ont commis "des centaines" de crimes de guerre lors de l'attaque du 7 octobre en Israël, selon Human Rights Watch (HRW), qui publie aujourd'hui un rapport sur le sujet.

Cette enquête, qui constitue l'une des études internationales les plus fouillées à ce jour sur cette attaque se concentre sur les violations du droit international humanitaire, ensemble de règles reconnues par les États pour la conduite en temps de guerre et dont la plupart sont ancrées dans les Conventions de Genève. 

Ces crimes de guerre "comprennent les attaques délibérées et aveugles contre des civils et des biens civils, des meurtres intentionnels de personnes détenues, des traitements cruels et inhumains, des violences sexuelles et sexistes, des mutilations et vol de dépouilles, l'utilisation de boucliers humains ainsi que des actes de pillage et de saccage", indique le rapport. 

Human Rights Watch a également identifié des "crimes contre l'humanité" comme "le meurtre planifié de civils et la prise d'otages"

(Re)lire → Israël-bande de Gaza : les mots de la guerre

"Il nous est impossible de chiffrer les cas de façon précise", a déclaré Belkis Wille, directrice associée de l'organisation de défense des droits de l'Homme lors d'une conférence de presse, ajoutant "qu'il y en [avait] eu évidemment des centaines ce jour-là". 


Bien que le groupe islamiste palestinien Hamas soit reconnu comme l'orchestrateur de l'attaque, le rapport désigne plusieurs autres groupes armés qui ont commis des crimes de guerre le 7 octobre, dont le Jihad islamique palestinien. 

"La réalité est que les pires violences n'ont clairement pas été commises par des civils de Gaza", a déclaré Mme Wille. "Il s'agit d'une affirmation formulée très tôt par le Hamas pour se distancier des événements, et par Israël pour justifier ses opérations de représailles", a-t-elle affirmé.

03H00
Colonisation

Battir, site palestinien classé à l'Unesco, menacé par la colonisation israélienne

Du haut de sa colline, Ghassan Olayan voit très bien les "ennuis" arriver : Israël vient de donner son feu vert à l'implantation d'une colonie sur les terres avoisinant son village palestinien de Battir, connu pour ses terrasses agricoles classées au patrimoine de l'Unesco.

Le natif du village, promoteur intarissable de ce site antique au sud de Jérusalem, a vu dès décembre des colons israéliens monter un avant-poste sur la colline qui fait face au village, elle aussi comprise dans ce site classé de Cisjordanie occupée. "Ils veulent couper Battir de Bethléem", seulement cinq kilomètres plus à l'est, se désole Monsieur Olayan, 61 ans, tout en montrant les terrasses soutenues par des murets de pierre sèche qui échelonnent des collines en escalier verdoyantes, ayant offert à la vallée agricole d'être classée au patrimoine mondial de l'humanité en 2014.

Système d'irrigation au village de Battir

Le village de Battir.

© UNESCO

En cet après-midi de juillet, quelques jours après la légalisation de cinq avant-postes de colonies annoncée le 28 juin par le ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich (colon d'extrême droite partisan de l'annexion de la Cisjordanie occupée), des enfants jouent dans une fontaine antique qui régule l'irrigation vers les parcelles de tomates, d'aubergines ou encore d'oliviers.

Sur une colline toute proche, des colons, marteaux et perceuses en main, ont déjà construit des habitations en préfabriqué et une bergerie. Si toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie sont jugées illégales au regard du droit international par l'ONU, les avant-postes sont aussi installés en violation de la loi israélienne car établis sans autorisation des autorités. Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967. Environ 490.000 Israéliens y vivent dans ces colonies, au milieu de trois millions de Palestiniens.

Les cultures en terrasse du village de Battir.

Les cultures en terrasse du village de Battir.

© UNESCO

Ce n'est pas la première fois que Monsieur Olayan voit des colons tenter de s'implanter sur les terres du village. Jusqu'ici, Battir a toujours pu s'en remettre à la justice israélienne. Mais cette fois, craint-il, la colonie de Heletz, fraîchement avalisée par Israël, représente une menace sérieuse, au moment où la colonisation s'accélère à bas bruit pendant que les regards sont tournés vers Gaza.
"Une procédure judiciaire est en cours", pour mettre un terme à l'avant-poste déjà présent, explique Monsieur Olayan. "Mais ils disent qu'il y a des dossiers plus urgents avec la guerre. Sauf qu'après l'urgence, on aura aussi à se battre contre les (futurs) colons ici. Battir est un village paisible, la colonie ne fera qu'apporter des ennuis", s'inquiète-t-il.

Son cousin Olayan Olayan, né en 1941, soit sept ans avant la création de l'État d'Israël, se souvient encore de la première tentative de coloniser Battir. "J'ai labouré la terre et l'ai plantée, jusqu'à ce que les arbres donnent des fruits", raconte le Palestinien de 84 ans, keffieh autour de la tête. De sa canne, il pointe les collines alentours. "Et soudain, les colons sont arrivés et ont voulu s'approprier la terre."
Si une colonie venait à s'installer sur ce site, cela "isolerait Battir et à bien des égards créerait de la tension entre les voisins", juge Yonatan Mizrachi, de l'ONG israélienne anti-colonisation Peace Now.
La légalisation de cinq colonies "montre que le plan (du gouvernement israélien) est d'empêcher un État palestinien" de coexister avec Israël et de compromettre la solution à deux États prônée par l'essentiel de la communauté internationale, estime-t-il. 

Une partie du gouvernement de Benjamin Netanyahu ne s'en cache pas, d'ailleurs. "Nous continuerons à développer les colonies pour assurer la sécurité d'Israël et empêcher la création d'un État palestinien", a par exemple écrit sur X (ex-Twitter) après l'annonce du 27 juin le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, par ailleurs colon et chef du parti d'extrême droite Force juive.

Pour l'heure, l'Unesco confirme avoir des "signalements de constructions illégales" dans le périmètre du site classé qui ont été "portés à l'attention des États membres". Ces derniers "ont réitéré leur préoccupation à ce sujet", souligne l'agence onusienne, qui s'en était déjà alarmé en 2023.
Interrogée sur les mesures qu'elle pourrait prendre pour éviter une poussée de fièvre en cas d'installation d'une colonie, l'armée israélienne n'a pas répondu à l'AFP.

La famille Olayan, elle, craint que la situation ne se tende sérieusement, dans cette vallée et ce village à la tradition collective, à l'instar de son de son système d'irrigation alimenté par des sources souterraines et qui répartit l'eau équitablement entre chaque parcelle.

Quoi qu'il arrive, Olayan Olayan n'est pas prêt à quitter son village. "Ma terre, c'est mon sang, mon âme, tout", résume-t-il. "Je ne peux pas arrêter de me rendre sur ma terre, à moins qu'un colon ne me tue."

Qui anime ce direct ?

AFP