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DIRECT - Kiev progresse autour du Dniepr mais reste en difficulté

L'Ukraine a annoncé une avancée de ses troupes sur la rive gauche du Dniepr, occupée par l'armée russe. Une réussite après des mois de contre-offensive infructueuse mais qu'il sera difficile de convertir en réelle percée, selon des experts militaires. 

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14102023 marines ukrainiens fleuve dniepr dnipro

Des marines ukrainiens naviguent le long du fleuve Dnipro sur la ligne de front près de Kherson. Ukraine, samedi 14 octobre 2023.

 AP/Alex Babenko
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L'ukraine dans l'UE

Zelensky attend des "résultats"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit mardi à Kiev vouloir un "résultat" lors du sommet européen de décembre, qui doit juger si l'Ukraine est prête ou non à ouvrir des négociations d'adhésion avec l'UE.

Lors du prochain sommet européen "en décembre, nous nous attendons à un résultat, une décision politique pour entamer les négociations" d'adhésion, a déclaré M. Zelensky lors d'une conférence de presse aux côtés du président du Conseil européen Charles Michel et de la présidente moldave Maia Sandu.

"Je ferai tout ce qui est mon pouvoir pour convaincre mes collègues que nous avons besoin d'une décision en décembre", a répondu M. Michel, qui n'a pas caché toutefois que ce prochain sommet serait "difficile".

La Commission européenne a jugé début novembre que l'Ukraine pouvait désormais entamer des négociations d'adhésion avec l'UE, la décision revient aux 27 qui doivent en discuter lors de leur sommet à la mi-décembre.

Charles Michel et Volodymyr Zelensky, Kiev, 21 novembre 2023

Le président du Conseil européen, Charles Michel, aux côtés du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 21 novembre 2023 à Kiev.

AP Photo/Efrem Lukatsky
11h09
bataille du dniepr

L'armée russe dit repousser "toutes les opérations de débarquement" ukrainiennes.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré mardi que son armée repoussait "toutes les opérations de débarquement ukrainiennes" sur la rive occupée du fleuve Dniepr, dans le sud de l'Ukraine, où Kiev a récemment annoncé des avancées.

"Toutes les tentatives des forces armées ukrainiennes de mener une opération de débarquement dans la direction de Kherson ont échoué", a affirmé le ministre, en référence au nom de la région méridionale de l'Ukraine où le Dniepr constitue la ligne de front. Dimanche, l'Ukraine avait affirmé avoir repoussé l'armée russe de plusieurs kilomètres dans cette zone, après des mois de contre-offensive infructueuse.

10h39
corruption

Une unité militaire accusée d'avoir fait perdre près d'un million d'euros à l'Etat.

Le ministère ukrainien de la Défense a annoncé mardi l'ouverture de poursuites judiciaires à la suite de la découverte de violations dans une unité militaire qui ont fait perdre à l’État près d'un million d'euros, notamment via des contrats passés à des prix gonflés.

Un audit a découvert plusieurs violations ayant entraîné des pertes d'environ 39 millions de hryvnias (près de 1 million d'euros) de fonds publics dans une unité militaire basée dans la région de Tcherniguiv (nord), a expliqué le ministère dans un communiqué sur Telegram. "Des poursuites pénales ont été engagées", a-t-il ajouté, sans préciser qui était visé. Les plus importante des violations découvertes porte sur l'achat en 2022 de générateurs dont le coût gonflé a entraîné la perte de plus de 37 millions de hryvnias, a-t-il précisé sur Telegram.

"En conséquence, l'unité a acheté 163 générateurs de moins que la quantité requise", a affirmé le ministère dénonçant également la livraison tardive de ces appareils, très attendus l'hiver précédent en raison de coupures d'électricité massives causées par de frappes russes contre des infrastructures énergétiques ukrainiennes.

"Entre octobre 2022 à avril 2023 qui les générateurs était urgemment nécessaires aux militaires, la plupart d'eux n'ont pas été livrés aux unités militaires, mais se sont accumulés dans des entrepôts" et "seuls 15%" ont été mis à disposition des troupes, a-t-il détaillé. "Nous continuerons à identifier systématiquement les erreurs et les violations. Il s'agit d'un travail systématique et sans compromis", a déclaré le vice-ministre de la Défense, Youriï Djyguyr, cité dans le communiqué.

07h56
10 ans après

Le soulèvement du Maïdan il y a 10 ans était "la première victoire de la guerre d'aujourd'hui".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé mardi que le soulèvement historique pro-européen du Maïdan il y a dix ans était la "première victoire" dans la guerre contre l'envahisseur russe.

"De facto, la première victoire dans la guerre d'aujourd'hui a eu lieu. La victoire contre l'indifférence. La victoire du courage. La victoire de la Révolution de la dignité", a-t-il déclaré dans une adresse à l'occasion du 10ème anniversaire du début de ce mouvement qui a vu un régime pro-russe chassé du pouvoir.

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07h33
diplomatie

En visite surprise en Ukraine, le chef de la Défense allemande réaffirme le soutien de Berlin à Kiev.

Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, est à Kiev pour une visite surprise. Ce déplacement doit réaffirmer le soutien de Berlin à l'Ukraine dans sa lutte contre l'armée russe. "Je suis à nouveau ici, tout d'abord pour promettre un soutien supplémentaire, mais aussi pour exprimer notre solidarité et nos liens profonds, ainsi que notre admiration pour le combat courageux, brave et coûteux qui est mené ici", a déclaré Boris Pistorius en déposant des fleurs sur la place Maïdan, dans le centre de Kiev.

Cette visite intervient après une intensification des attaques aériennes russes sur l'Ukraine et alors que Kiev se prépare à une augmentation des frappes sur les installations énergétiques du pays au cours de l'hiver.

Nous soutiendrons l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire.
Olaf Scholz, chancelier allemand

Il s'agit de la deuxième visite de Boris Pistorius à Kiev depuis qu'il est devenu ministre de la Défense au début de l'année.  Elle intervient au lendemain d'un déplacement en Ukraine, lui aussi à l'improviste, du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. Boris Pistorius est arrivé en train et devait s'entretenir avec son homologue ukrainien ainsi qu'avec le président Volodymyr Zelensky.

L'Allemagne reste au chevet de l'Ukraine.
Deuxième fournisseur d'assistance militaire à l'Ukraine après les États-Unis, l'Allemagne cherche à rassurer après que Kiev s'est inquiété de l'avenir du soutien de ses alliés, mobilisés par l'éclatement de la guerre au Proche-Orient.

Après quelques hésitations initiales, l'Allemagne a considérablement renforcé son soutien à l'Ukraine à la suite de l'invasion russe et a livré à Kiev une large gamme d'armements, allant des chars de combat lourds aux systèmes de défense aérienne et aux munitions.

Le conflit a également incité le gouvernement à financer le renforcement des forces armées allemandes, le chancelier Olaf Scholz ayant annoncé qu'un fonds de 100 milliards d'euros y sera consacré. Le mois dernier, M. Scholz a encore promis que l'Allemagne maintiendra son aide à Kiev, affirmant: "Nous soutiendrons l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire".
07h25
air de déjà-vu

Un hôpital touché par un tir de barrage russe dans la nuit, selon Kiev.

Un hôpital, un immeuble minier et d'autres infrastructures civiles ont été endommagés par une attaque russe de drones et de missiles dans l'est de l'Ukraine, a affirmé l'armée ukrainienne mardi. "L'hôpital central de la ville de Selydove dans la région de Donetsk, le bâtiment de la mine de Kotlyarevska et d'autres infrastructures civiles ont été détruits et endommagés", a déclaré l'armée de l'air ukrainienne dans un communiqué, sans spécifier s'il y avait des victimes ni si l'hôpital fonctionnait encore.

Elle a indiqué que les forces russes avaient lancé quatre missiles guidés, un missile de croisière et onze drones d'attaque, précisant avoir détruit ce missile de croisière et dix drones. La semaine dernière, au moins quatre personnes ont été tuées dans cette ville après le bombardement d'un immeuble résidentielle par Moscou.

Encore des attaques russes sur les infrastructures électriques ukrainiennes
Ces dernières semaines, l'Ukraine a déjà dit se préparer à une augmentation des attaques russes, en particulier contre les installations énergétiques, avec l'arrivée des températures négatives.

L'année dernière, les frappes russes sur les infrastructures énergétiques du pays avaient laissé des milliers de personnes dans le froid et l'obscurité pendant de longues périodes.

Kiev a depuis reçu davantage de systèmes de défense aérienne de la part de ses alliés.

Le Kremlin avait déclaré à l'époque que les dirigeants ukrainiens étaient responsables des souffrances civiles liées aux longues coupures d'électricité, car Kiev refusait d'accepter les conditions fixées par Moscou pour mettre fin au conflit.
06h24
occuper la zone

Kiev tente d'ancrer ses positions au fil du Dniepr.

Le dirigeant de la partie occupée de la région de Kherson, Vladimir Saldo, a reconnu qu'"environ une compagnie et demi" de soldats ukrainiens, soit plusieurs dizaines ou centaines d'hommes, avaient réussi à ancrer des positions aux abords du village de Krynky, tout en en minimisant l'importance.

"L'Ukraine dispose d'une tête de pont assez étendue sur la rive gauche. Les Russes y subissent des pertes car la rive droite, contrôlée par les forces armées ukrainiennes, est située sur une colline et il leur est beaucoup plus facile de tirer sur les troupes russes à partir de là", selon le commentateur et journaliste russe basé à Vilnius Michael Nacke. Il a été condamné en Russie par contumace à 11 ans de prison pour des propos sur les opérations menées par l'armée russe.

06h00
contre-offensive

Une avancée “microscopique”, ponctuée de “petites victoires”.

D'après l'expert militaire pro-Kremlin Alexandre Khramchikhin, le terrain reconquis par les Ukrainiens autour du Dniepr est "microscopique" et ne leur permet pas de déployer du matériel militaire. "Sans équipement, pas d'offensive, uniquement des pertes", résume-t-il. D'après l'expert militaire français Michel Goya, l'opération ukrainienne est "assez limitée, assez symbolique" mais elle "permet de proclamer de petites victoires après l'échec de l'offensive principale".

04h12
analyse

La stratégie de Kiev autour du Dniepr.

Pour convertir sa réussite annoncée en percée majeure, l'armée ukrainienne doit parvenir à déployer son armée de l'autre côté du fleuve. Pour se faire, il lui faut  traverser cette large barrière naturelle puis en manœuvrant dans une zone marécageuse, en pleine saison des pluies dans cette zone méridionale.

Le premier objectif des Ukrainiens est de "couper les routes d'approvisionnement russes. Pour cela, ils élargissent constamment leur tête de pont, ils ne sont pas seulement à Krynky, ils se déplacent", selon Michael Nacke, blogueur russe spécialiste des opérations militaires menées par Moscou. Il souligne que la Russie "ne dispose pas des unités les plus professionnelles dans cette région".

L'opération ukrainienne "maintient la pression sur les Russes, qui sont obligés de faire basculer une partie de leurs réserves sur le Dniepr, au détriment d'autres secteurs du front", fait aussi remarquer Michel Goya, un ancien colonel français.

02h30
zone prioritaire

La Crimée toujours stratégique pour Moscou.

La prise de positions en profondeur pourrait aussi permettre à Kiev de lancer un assaut plus important vers la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014. Mais pour y parvenir, les experts estiment qu'il faudrait des milliers d'hommes et des véhicules lourds. Pour cela, "des ponts au-dessus du Dniepr sont nécessaires, or tout ponton serait vulnérable à la puissance de feu aérienne et terrestre de la Russie qui n'a pas été totalement supprimée", et notamment aux drones, estime Mykola Bielieskov, analyste militaire ukrainien.

Seuls les ponts, existants ou à construire, permettent de faire "passer des équipements lourds et de la logistique. Si on veut avancer à plusieurs dizaines de kilomètres en profondeur, il faut aussi faire avancer son artillerie sinon on se retrouve coupé de tout appui", explique Michel Goya, le colonel français en retraite. "Les Ukrainiens qui ont franchi sont des fantassins et des commandos de la marine (en zodiacs, ndlr). Ils ont quelques véhicules mais restent dans l'ensemble très légers. Ils sont surtout protégés par leur artillerie restée de l'autre côté du fleuve",

De manière plus générale, notent plusieurs sources militaires, la zone de Krynky est considérée comme "secondaire" par les Russes qui concentrent leurs forces sur Avdiïvka, cité industrielle de l'est que l'armée russe tente d'encercler.

Qui anime ce direct ?

avec agences
Les faits

Kiev a affirmé dimanche avoir repoussé l'armée russe "de 3 à 8 km" en profondeur du côté gauche du fleuve Dniepr, sans toutefois préciser si ses troupes contrôlaient entièrement cette zone de la région de Kherson (sud du pays).

Cette zone stratégique est devenue une ligne de front dans le sud de l'Ukraine.

Si cette avancée se confirmait, ce serait la plus grosse poussée de l'armée ukrainienne face aux Russes depuis la reprise du village du Robotyné dans la région de Zaporijjia en août, alors que la contre-offensive a été lancée en juin.