"Accorder à la Palestine une adhésion pleine et entière aux Nations unies allégerait une partie de l'injustice historique subie par des générations de Palestiniens", a plaidé devant le Conseil Ziad Abu Amr, haut responsable de l'Autorité palestinienne, montrant du doigt les Etats-Unis qui ont tout fait pour retarder le vote. "Il n'y aura pas de sécurité tant que le pouvoir injuste d'Israël continue à nier l'humanité du peuple palestinien, son droit à la vie, à la liberté, à la dignité, à la sécurité, et à un État", a renchéri le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi.
Le projet de résolution très courte présentée par l'Algérie, qui représente les pays arabes au Conseil, "recommande à l'Assemblée générale que l'État de Palestine soit admis comme membre des Nations unies".
L'admission d'un État à l'ONU doit d'abord recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 en faveur, sans veto d'un membre permanent), puis être approuvée par l'Assemblée générale, à la majorité des deux-tiers.
Mais les États-Unis, qui n'hésitent pas à faire usage de leur droit de veto, notamment pour protéger Israël, ne cachent pas leur hostilité face à l'initiative des Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut inférieur "d'État non membre observateur".
"Je pense qu'un veto américain est absolument certain", a déclaré à l'AFP Richard Gowan, analyste de l'International Crisis Group, anticipant l'abstention du Royaume-Uni, et peut-être du Japon et de la Corée du Sud. Les États-Unis ne cessent de répéter ces dernières semaines que leur position "n'a pas changé" depuis 2011, lorsque la demande d'adhésion présentée par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait tourné court face à l'opposition américaine.
Ils estiment que l'ONU n'est pas le lieu pour la reconnaissance d'un État palestinien, qui devrait selon eux être issu d'un accord entre Israël et les Palestiniens. Ils soulignent aussi que la législation américaine leur imposerait de couper leur financement à l'ONU en cas d'une adhésion palestinienne en dehors d'un tel accord bilatéral.
Le dernier veto à l'adhésion d'un État à l'ONU date de 1976, quand les Américains avaient bloqué l'entrée du Vietnam.