Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a plaidé à nouveau pour la poursuite de l'aide militaire à l'Ukraine et lancé un plaidoyer en faveur de l'Alliance atlantique dans un message clairement adressé au public américain en pleine année électorale.
S'exprimant devant la Heritage Foundation, un centre de réflexion conservateur à Washington, le chef de l'Otan a jugé que "l'Ukraine devait l'emporter. Et elle le peut mais elle a besoin de nous". "Soutenir l'Ukraine n'est pas de la charité (...) et est dans l'intérêt des États-Unis", a-t-il dit alors que l'opposition républicaine au Congrès bloque une nouvelle enveloppe budgétaire de 61 milliards de dollars pour l'Ukraine.
Après avoir livré des dizaines de milliards de dollars d'armes à Kiev depuis le début de la guerre en février 2022, l'administration de Joe Biden a épuisé ses crédits fin 2023. Le président a demandé au Congrès d'approuver quelque 61 milliards de dollars supplémentaires, mais les négociations avec les républicains s'enlisent.
Jens Stoltenberg n'a pas fait directement référence à la présidentielle américaine, mais l'ancien président Donald Trump, probable adversaire face à Joe Biden en novembre, exprime régulièrement des doutes quant à l'aide à l'Ukraine et l'Otan, menaçant même d'en sortir s'il est élu.
En visite à Washington depuis le 29 janvier, Stoltenberg a rencontré hier soir des élus au Congrès, ainsi que le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson.
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg au Capitole, Washington le 30 janvier 2024.
Dans un communiqué conjoint, les deux responsables ont évoqué le fait que "l'Otan est bon pour l'Europe et bon pour les États-Unis" et dit vouloir "envoyer le message au président russe Vladimir Poutine qu'il ne gagnera pas sa guerre d'agression contre l'Ukraine".
"L'Otan est une bonne affaire pour les États-Unis", a encore plaidé aujourd'hui Stoltenberg, faisant valoir qu'elle "avançait les intérêts des États-Unis" et permettait de soutenir l'économie américaine et de créer des emplois.
Il devait d'ailleurs se rendre dans l'État de l'Alabama dans le sud des États-Unis et y visiter une usine du géant de l'armement Lockheed Martin.
Les États-Unis accueilleront en juillet dans la capitale fédérale un sommet des dirigeants de l'Alliance à l'occasion du 75è anniversaire de sa création.