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DIRECT : l'aide à l'Unrwa suspendue par plusieurs pays, l'Union européenne demande un audit

Des combats meurtriers font rage dans la bande de Gaza où 140 personnes ont été tuées dans les dernières 24 heures selon le Hamas. Certains employés de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) sont accusés par Israël d'être impliqués dans l'attaque du 7 octobre. L'Union européenne a demandé un audit sur le fonctionnement de l'agence avant de décider de suspendre son financement.

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Gaza

Des Palestiniens déplacés par l’offensive aérienne et terrestre israélienne dans la bande de Gaza montent sur une charrette à Rafah, le 27 janvier 2024. @AP Photo/Fatima Shbair.

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20H12
Cessez-le-feu

Le Hamas dit vouloir un "cessez-le-feu complet" avec Israël

Le Hamas veut négocier un "cessez-le-feu complet" avec Israël dans la bande de Gaza en préalable à tout accord, indique à l'AFP un haut responsable du mouvement islamiste palestinien.

"Nous parlons avant tout d'un cessez-le-feu complet et total et non d'une trêve temporaire", a déclaré Taher al-Nounou, haut responsable du Hamas, après une rencontre à Paris ce week-end entre responsables américains, israéliens, qataris et égyptiens pour faire taire les armes dans le territoire palestinien.

Une fois que les combats auront cessé, "le reste des détails pourra être discuté", y compris la libération de la centaine d'otages israéliens encore détenus à Gaza.
Un cadre pour une trêve et la libération des otages doit être transmis au Hamas, a annoncé à Washington le Premier ministre du Qatar. Mais il n'était pas clair ce soir si le responsable du Hamas réagissait à ce cadre ou pas.

19H18
Victimes de viols

Les victimes israéliennes de crimes sexuels présumés du Hamas doivent "briser le silence"

Les femmes israéliennes victimes des crimes sexuels présumés du Hamas le 7 octobre doivent "briser le silence" et raconter ce qu'elles ont subi, déclare la représentante spéciale de l'ONU en charge des violences sexuelles en période de conflit.

"J'ai un message pour les survivants, j'ai un message pour les familles des victimes et un autre pour les témoins: s'il vous plait, brisez le silence car votre silence constituera une autorisation pour les coupables", martèle Pramila Patten au cours d'un entretien avec la Première dame d'Israël, Michal Herzog.

"Nous sommes là pour vous écouter en toute sécurité et confidentialité (...). Le monde a besoin de comprendre ce qui s'est vraiment passé le 7 octobre", a-t-elle insisté, selon un communiqué de la présidence.

Des accusations de viols, violences sexuelles, mutilations génitales, pédophilie et nécrophilie ont émergé ces dernières semaines à l'encontre des commandos du mouvement islamiste palestinien, lors de l'attaque sur le sud d'Israël le 7 octobre.

Ces accusations, niées par le Hamas, sont appuyées par des témoignages de plus en plus nombreux, relayés notamment par une enquête approfondie du New York Times fin décembre.

Israël a accusé les organisations internationales de défense des droits des femmes, ainsi que les Nations unies, de réagir de façon insuffisante et tardive à ces accusations.

La visite de Pramila Patten s'inscrit dans un contexte où "les organes des Nations unies (...) ignorent les rapports sur les cas effroyables qui ont été découverts", a déclaré lundi le ministère des Affaires étrangères israélien dans un communiqué.

Au cours de sa visite, Pramila Patten doit rencontrer "des survivants, des témoins, des professionnels de santé et des représentants de la police et d'autres forces de sécurité, afin de recueillir des preuves des violences sexuelles commises par le Hamas à l'encontre de femmes et d'hommes lors de l'attaque du 7 octobre", poursuit le texte.

Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, avait expliqué début janvier que Pramila Patten ne mènerait pas une "enquête" en tant que telle au cours de sa visite. "Elle rendra compte de ce qu'elle a vu et entendu, dans le cadre de son mandat pour la lutte contre l'utilisation atroce et grandissante des violences sexuelles lors de combats, et pour donner une voix onusienne à ce qui s'est passé le 7 octobre et ensuite".

Interrogée par l'AFP en décembre, la juriste Ruth Halperin-Kaddari, ex-cheffe du Comité onusien pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (Cedaw), avait elle aussi déploré la timidité et la lenteur du Cedaw et de l'organisation ONU Femmes à condamner ses violences.

Aucune de ces organisations "n'a mentionné que, (le 7 octobre), les violences sexuelles contre les femmes avaient été systématiques, intentionnelles et délibérées, ce qui revient à (...) utiliser le viol comme arme de guerre", avait dit à l'AFP Ruth Halperin-Kaddari.

19H02
Football

Coupe d'Asie des nations: 90 minutes de "fierté" palestinienne en Cisjordanie

Qu'importait le résultat, la guerre et les tensions, seul le maillot 7 de Musab Al-Battat comptait ce lundi à Al-Dhahiriya, en Cisjordanie. Dans le village natif du capitaine de l'équipe de Palestine, le huitième de finale de la Coupe d'Asie des nations a été 90 minutes de "fierté".

Les chaises en plastique ont été installées en demi-cercle, des heures avant le coup d'envoi. Bonbons et perruque noire, verte et rouge, pour les enfants. Cigarettes pour les hommes. Quatre générations sont réunies dans la terrasse couverte pour encourager les Lions de Canaan.

Parmi les fans, la grand-mère de Musab Al-Battat, 80 ans, les mains ouvertes au ciel pour implorer la victoire.

Première explosion de joie à la 36e minute quand la Palestine ouvre le score contre le Qatar, allié politique mais adversaire sportif du jour. Des rires qui contrastent avec le vrombissement d'avions de chasse israéliens.

Oday Dabbagh marque le premier but de la Palestine au stade Al Bayt à Al Khor, au Qatar ce 29 janvier 2024.

Oday Dabbagh marque le premier but de la Palestine au stade Al Bayt à Al Khor, au Qatar ce 29 janvier 2024.

© AP Photo/Aijaz Rahi

Pour la première fois de son histoire, la Palestine a atteint les phases finales de la compétition continentale qui se tient au Qatar jusqu'au 10 février. Mais l'ambiance n'est pas à la fête en Cisjordanie occupée. "Les raids sont quotidiens", glisse Hanaa Al-Hawarin, la mère du joueur.

Dans les localités avoisinantes, aucun drapeau palestinien ne flotte autre que celui fané qui décore les terre-plein ici ou là. A quelques heures du match, aucune liesse particulière n'animait les rues commerçantes d'Hébron, la grande ville la plus proche.
 

Au niveau sportif, tout a été plus compliqué encore. Les championnats de Cisjordanie et de la bande de Gaza sont suspendus. L'équipe de Palestine s'est entraînée à l'étranger.

La fierté de voir son fils porter ses couleurs se mêle donc à la colère, explique Khaled Al-Battat, père du capitaine palestinien. Derrière cet ouvrier en bâtiment qui travaillait en Israël avant que son permis ne soit suspendu du fait de la guerre, on aperçoit les terrains vagues de terre ocre et les ruelles peu passantes du village vallonné où son fils a appris à dribbler.

Le Qatari Mohammed Waad Albayati, à gauche et le capitaine de l'équipe palestinienne, Musab Al-Battat ce 29 janvier 2024.

Le Qatari Mohammed Waad Albayati, à gauche et le capitaine de l'équipe palestinienne, Musab Al-Battat ce 29 janvier 2024.

© AP Photo/Thanassis Stavrakis

Musab Al-Battat a commencé à onze ans. Il a toujours aimé le foot, raconte son père. "Si on ne lui donnait pas un ballon, il transformait n'importe quoi en ballon, même un sac en plastique. C'est une passion depuis qu'il est tout petit et elle a grandi avec lui jusqu'à ce qu'il devienne capitaine d'une équipe nationale", raconte-t-il, les yeux remplis de fierté. "S'il n'y avait pas l'occupation, le niveau aurait été plus élevé", veut croire sa mère. Elle évoque les restrictions en série, les routes bloquées par des contrôles militaires, ou ces démarches administratives pour aller jouer à l'étranger qui peuvent prendre "des semaines", sans garantie.

Rien que le fait de réunir l'équipe, entre joueurs de Cisjordanie et de Gaza, est compliqué, dit-elle. Mais pendant le match, ces difficultés sont mises sur la touche. Et les encouragements fusent.

L'écran se fige quelques secondes. Quand la connexion revient, les images affichent le score final: victoire du Qatar 2-1.
"Je suis fier de mon frère et des autres joueurs", réagit Ismaïl Al-Battat, l'un des frères du joueur. "Arriver en 8e est déjà une bonne étape, ce n'est pas la fin du chemin".

18H43
Colonies

Paris "condamne" les appels à réimplanter des colonies israéliennes à Gaza

La France "condamne" la tenue d'un rassemblement à Jérusalem, auquel ont participé une dizaine de ministres israéliens, appelant à la réimplantation de colonies israéliennes dans la bande de Gaza et le départ des Palestiniens de ce territoire.

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"Il ne revient pas au gouvernement israélien de décider où les Palestiniens doivent vivre sur leurs terres", a déclaré le ministère des Affaires étrangères français dans un communiqué.

Quelques milliers d'Israéliens, parmi lesquels des ministres, ont assisté dimanche à ce rassemblement pendant lequel le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été appelé à réinstaller des colonies dans la bande de Gaza, où les combats acharnés continuent entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Des intervenants ont réclamé l'expulsion des Palestiniens de Gaza, jugeant que la réimplantation de colonies était la seule issue pour assurer la sécurité d'Israël.
"La France condamne la tenue de (cette) conférence" et "attend des autorités israéliennes une dénonciation claire de ces positions", a indiqué le communiqué du Quai d'Orsay. "L'avenir de la bande de Gaza et de ses habitants s'inscrira dans un État palestinien unifié vivant en paix et en sécurité aux côtés d'Israël", a ajouté le ministère.

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Le Premier ministre israélien n'a jusqu'à présent jamais soutenu une relance des colonies à Gaza, déclarant que le projet n'était "pas un objectif réaliste".

Israël a occupé la bande de Gaza ainsi que la Cisjordanie et Jérusalem-Est depuis la guerre de 1967. Quelque 400.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies considérées comme illégales par la majorité de la communauté internationale, aux côtés de trois millions de Palestiniens.

Israël a en revanche retiré ses ressortissants de 21 colonies installées dans la bande de Gaza en 2005. Le territoire abrite 2,4 millions de Palestiniens, dont une grande majorité a été déplacée depuis le début des combats en octobre.

17H34
Négociations

Un cadre pour une trêve et la libération des otages sera transmis au Hamas

Un cadre pour l'arrêt des combats à Gaza et la libération des otages détenus depuis l'attaque du Hamas doit être transmis au mouvement islamiste palestinien, a annoncé lundi le Premier ministre du Qatar à l'issue de réunions avec des responsables américains, israéliens et égyptiens.

Le Secrétaire d'État Antony Blinken avec le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar Mohammed ben Abdulrahmane Al Thani, se dirigent vers la "Treaty room" du département d'État à Washington ce 29 janvier 2024.

Le Secrétaire d'État Antony Blinken avec le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar Mohammed ben Abdulrahmane Al Thani, se dirigent vers la "Treaty room" du département d'État à Washington ce 29 janvier 2024.

© AP Photo/Manuel Balce Ceneta

Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani a déclaré à la chaîne NBC que des "progrès notables" avaient été réalisés cette semaine au cours des pourparlers, et que les différentes parties "espéraient transmettre cette proposition au Hamas et l'amener à s'engager de manière positive et constructive dans le processus".

Le Premier ministre qatari a annoncé que les réunions avec le directeur de la CIA, William Burns, et de hauts responsables des services de sécurité israéliens et égyptiens, avaient abouti à l'élaboration d'un cadre pour une trêve par étapes qui verrait les femmes et les enfants pris en otage être libérés en premier, et l'aide humanitaire entrer dans la bande de Gaza assiégée.

Les différentes parties "espèrent transmettre cette proposition au Hamas et l'amener à s'engager de manière positive et constructive dans le processus", a-t-il poursuivi.

Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani a affirmé que le Hamas avait "clairement demandé" un "cessez-le-feu permanent avant les négociations", ajoutant que la proposition actuelle "pourrait conduire à un cessez-le-feu permanent à l'avenir".

16H54
Liban

L'armée israélienne en action à la frontière libanaise "très bientôt"

L'armée israélienne va "entrer en action très bientôt" dans le nord du pays, à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens avec le Hezbollah, déclare le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

Le ministre a informé les soldats postés près de la frontière avec Gaza qu'ils quitteraient la zone pour gagner le nord du pays. "Ils vont bientôt entrer en action (...) donc les forces dans le nord sont renforcées", a précisé Yoav Gallant, ajoutant que des réservistes allaient quitter leurs positions afin de se préparer pour ces opérations futures.

Le chef d'état-major Herzi Halevi a indiqué récemment que la probabilité d'une guerre "dans les prochains mois" dans le nord du pays était aujourd'hui "beaucoup plus élevée qu'elle ne l'était par le passé".

Depuis les attaques du mouvement islamiste palestinien Hamas en territoire israélien le 7 octobre, qui ont déclenché la guerre à Gaza, les échanges de tirs sont constants entre l'armée israélienne et le Hezbollah, mouvement islamiste libanais allié de l'Iran et du Hamas.

En plus de trois mois, plus de 200 personnes ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, quinze personnes sont mortes, dont neuf soldats et six civils, selon l'armée israélienne.

Yoav Gallant a par ailleurs affirmé que les combattants du Hamas manquaient d'approvisionnements et de munitions, mais que la guerre durerait encore des mois.

En riposte, Israël a juré d'"anéantir" le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza et a lancé une vaste opération militaire à Gaza ayant fait 26.637 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon un bilan actualisé du ministère de la Santé du Hamas.

16H51
Frappe de drone en Jordanie

Des pays du Golfe condamnent l'attaque qui a tué trois militaires américains en Jordanie

L'Arabie saoudite et plusieurs de ses voisins du Golfe ont fermement condamné lundi l'attaque de drone contre une base militaire en Jordanie, qui a tué trois soldats américains.

Ryad condamne "dans les termes les plus forts l'attaque terroriste contre une base militaire à la frontière jordano-syrienne", a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué.

La frappe de drone contre la "Tour 22", une base logistique située en plein désert jordanien, a fait trois morts et 34 blessés, selon l'armée américaine.
L'attaque a été imputée à des groupes pro-Iran par Washington, qui a promis des représailles "très conséquentes".
Téhéran a réfuté toute implication dans un contexte régional déjà explosif, la guerre entre Israël et le Hamas palestinien faisant craindre un embrasement du Moyen-Orient.

L'Arabie saoudite "renouvelle son soutien indéfectible aux efforts internationaux visant à éliminer le terrorisme et l'extrémisme sous toutes leurs formes et à tarir leurs sources de financement", a-t-elle affirmé.

Les États-Unis sont un partenaire important pour la monarchie du Golfe, qui s'est toutefois rapprochée ces derniers mois de l'Iran, son rival historique.

Le royaume voisin de Bahreïn, qui abrite une base américaine, a aussi fermement condamné l'attaque, tout comme les Émirats arabes unis et le Koweït, qui a appelé "à des efforts concertés pour faire face à de tels actes afin de préserver la stabilité dans la région".

15H26
Des tombes ouvertes

De la difficulté d'enterrer les morts à Gaza

Certains corps sont exhumés par l'armée israélienne qui cherche des dépouilles d'otages, d'autres sont enterrés à la hâte, parfois dans les hôpitaux ou les écoles. A Gaza, même les cadavres ne sont pas en paix.

Des Palestiniens se recueillent devant leurs morts à l'hôpital de Deir al Balah, dans la bande de Gaza ce 29 janvier 2024.

Des Palestiniens se recueillent devant leurs morts à l'hôpital de Deir al Balah, dans la bande de Gaza ce 29 janvier 2024.

© AP Photo/Adel Hana

Dans le district d'al-Tuffah de la ville de Gaza, au nord du territoire palestinien, des corps enveloppés dans des linceuls émergent d'un sol chahuté. L'armée a investi le site avec des bulldozers, selon un photographe de l'AFP qui s'est rendu sur les lieux il y a plusieurs jours.

Le ministère des Affaires religieuses affirme que 2.000 tombes ont été ouvertes ou détruites sur le territoire. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas commenté l'usage de bulldozers. Mais elle admet agir "dans des lieux spécifiques où les informations indiquent que les corps d'otages peuvent être localisés".
"Les corps dont il est établi qu'ils ne sont pas ceux d'otages sont rendus avec dignité et respect", précise-t-elle dans un communiqué.

Des Palestiniens ramassent des corps après un bombardement israélien à Zuweida, bande de Gaza, ce 29 janvier 2024.

Des Palestiniens ramassent des corps après un bombardement israélien à Zuweida, bande de Gaza, ce 29 janvier 2024.

© AP Photo/Adel Hana

Depuis l'école du gouvernorat de Deir al-Balah (centre de la bande de Gaza) où elle vit avec de nombreuses autres personnes déplacées par la guerre, Saida Jaber se souvient du moment où elle a vu des images du cimetière détruit du camp de Jabaliya sur les réseaux sociaux.

"J'ai cru que mon coeur allait s'arrêter", raconte à l'AFP cette femme dont le père, les grands-parents et d'autres proches sont enterrés sur le site. "J'ai senti que leurs âmes tremblaient (...). Je ne peux imaginer comment quelqu'un ose creuser dans des tombes et violer la sainteté des morts".

La violence des combats depuis cinq mois, qui a déplacé une grande majorité des 2,4 millions d'habitants de Gaza, a rendu impossible pour beaucoup d'entre eux de trouver un cimetière digne de ce nom. Il a fallu faire au plus simple.

Devant la morgue de Rafah, 27 janvier 2024.

Devant la morgue de Rafah, 27 janvier 2024.

© AP Photo/Fatima Shbair

Dans une école devenue abri pour déplacés du camp de réfugiés de Maghazi (centre), une femme pose la main sur le sol. Sa fille est enterrée là.
Elle "est morte dans mes bras. On a attendu un jour et une nuit mais on n'a pas pu l'emmener aux urgences", dit-elle, sans donner son nom. Elle affirme que des roquettes ont frappé le complexe scolaire, faisant exploser des bouteilles de gaz.
Un homme qui s'approche du site affirme que 50 corps y sont inhumés à raison de trois ou quatre corps dans chaque tombes, leurs noms inscrits sur une brique ou sur un mur adjacent.

Depuis le début du conflit, les journalistes de l'AFP ont vu des fosses communes dans toute la bande de Gaza. Y compris dans l'hôpital al-Chifa où des corps ont été portés en terre par rangées, les tombes séparées par des pierres ou des branches d'arbres plantées dans le sol.

"Si nous étions allés au cimetière, (les Israéliens) auraient pu nous bombarder et nous serions morts", justifie Arfan Dadar, 46 ans, qui vit dans une tente avec sa famille dans l'enceinte de l'hôpital. Il explique que son fils de 22 ans a été abattu alors qu'il revenait à l'hôpital. "J'ai marqué sa tombe" mais "désormais, le parc de l'hôpital est bourré de fosses communes. Je reconnais à peine la tombe de mon fils".

Certains espèrent pouvoir organiser des funérailles en bonne et due forme une fois la guerre terminée. Wael al-Dahdouh, chef du bureau de la chaîne de télévision Al Jazeera à Gaza, affirme qu'il n'a "pas eu le choix" que d'enterrer son fils, tué par une frappe israélienne, dans un cimetière surchargé du sud de Rafah, près de la frontière égyptienne. "Nous le transfèrerons dans le cimetière des martyrs de (la ville de) Gaza après la guerre. Nous voulons que sa tombe soit près de nous, pour que nous puissions venir le voir et prier pour lui."

Déplacée à Deir al-Balah, Saida Jaber veut pour sa part retourner à Jabaliya pour vérifier que ses proches y sont toujours enterrés. "Je mourrais de chagrin s'ils ont été emportés".

15H10
Violences sexuelles

Une représentante de l'ONU en Israël pour enquêter sur les violences sexuelles commises par le Hamas

Des accusations de viols, violences sexuelles, mutilations génitales, pédophilie et nécrophilie ont émergé ces dernières semaines à l'encontre des commandos du mouvement islamiste palestinien, lors de l'attaque sur le sud d'Israël le 7 octobre.

Ces accusations, niées par le Hamas, sont appuyées par des témoignages de plus en plus nombreux, relayés notamment par une enquête approfondie du New York Times fin décembre.

Israël a accusé les organisations internationales de défense des droits des femmes, ainsi que les Nations unies, de réagir de façon insuffisante et tardive à ces accusations.

La visite de Pramila Patten s'inscrit dans un contexte où "les organes des Nations unies (...) ignorent les rapports sur les cas effroyables qui ont été découverts", déclare le ministère des Affaires étrangères israélien dans un communiqué.
Au cours de sa visite, Pramila Patten doit rencontrer "des survivants, des témoins, des professionnels de santé et des représentants de la police et d'autres forces de sécurité, afin de recueillir des preuves des violences sexuelles commises par le Hamas à l'encontre de femmes et d'hommes lors de l'attaque du 7 octobre", poursuit le texte.

Interrogée par l'AFP en décembre, la juriste Ruth Halperin-Kaddari, ex-cheffe du Comité onusien pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (Cedaw), avait déploré la timidité et la lenteur du Cedaw et de l'organisation ONU Femmes à condamner ses violences.

Aucune de ces organisations "n'a mentionné que, (le 7 octobre), les violences sexuelles contre les femmes avaient été systématiques, intentionnelles et délibérées, ce qui revient à (...) utiliser le viol comme arme de guerre", avait dit à l'AFP Ruth Halperin-Kaddari.

15H08
Roquettes

Alerte aux tirs de roquettes sur Tel-Aviv et dans le centre d'Israël

Les sirènes d'alerte ont retenti lundi à Tel-Aviv et dans le centre d'Israël pour prévenir les habitants de se mettre à l'abri après des tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza, a indiqué une journaliste de l'AFP.

Ces tirs, revendiqués par la branche armée du Hamas, interviennent après plusieurs semaines de calme dans cette région du pays, alors que la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza va bientôt entrer dans son cinquième mois.

14H51
UNRWA

L'Arabie saoudite appelle les donateurs à continuer à financer l'Unrwa

"Le royaume exhorte tous les donateurs de l'agence à assumer leur rôle pour soutenir les missions humanitaires auprès des réfugiés palestiniens à l'intérieur de la bande de Gaza assiégée", déclare le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué, relayé par l'agence de presse officielle SPA.

L'Unrwa doit "continuer à remplir ses fonctions pour assurer les besoins de base des Palestiniens et atténuer les effets de la crise humanitaire", estime Ryad.

Les États-Unis ont été les premiers vendredi à annoncer l'arrêt temporaire de toute contribution financière future, suivis par le Canada, l'Australie, l'Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Japon, l'Autriche et la Roumanie.

Dans son communiqué, l'Arabie saoudite souligne "l'importance de renforcer les procédures d'examen et d'enquête sur ces allégations, afin d'établir des faits étayés par des preuves".

Selon un communiqué de l'ONU publié en 2022, la monarchie du Golfe est "l'un des plus grands donateurs de l'Unrwa", avec une contribution de près d'un milliard de dollars au cours de la dernière décennie.

Elle avait annoncé une aide supplémentaire de deux millions de dollars un peu plus d'une semaine après l'attaque du Hamas.

14H40
UNRWA

De quoi est accusée l'agence de l'ONU pour les réfugiés ?

L’agence humanitaire des Nations Unies pour les réfugiés à Gaza a été confrontée ce lundi à de nouvelles réductions de financement en raison d’accusations selon lesquelles 12 de ses employés auraient été impliqués dans l’attaque du 7 octobre qui a déclenché la guerre entre Israël et le Hamas.

Un document israélien obtenu aujourd'hui par Associated Press détaille les affirmations israéliennes selon lesquelles des enseignants de l’ONU et un travailleur social employé par l’agence, connue sous le nom d’UNRWA, auraient fait irruption en Israël ce jour-là, aidant dans certains cas à prendre des otages ou à coordonner des transferts d’armes.

Les allégations du week-end ont déclenché une vague de réductions de financement de la part des principaux donateurs, notamment les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France. L'Autriche a annoncé aujourd'hui qu'elle suspendrait son aide financière.

L’UNRWA affirme qu’elle sera contrainte d’arrêter ses opérations d’ici quelques semaines si le financement n’est pas rétabli.

16H40
UNRWA

Des Gazaouis accablés par la suspension du financement de l'Unrwa par des donateurs

Dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza où 1,5 million de personnes déplacées ont trouvé refuge, des habitants ont expliqué à l'AFP que l'aide de l'agence constituait une véritable bouée de sauvetage.

"Si elle s'arrêtait, nous mourrions de faim et personne ne viendrait à notre secours", estime Sabah Musabih, 50 ans. Amal Abdel Moneim, qui réside normalement dans la ville de Gaza (nord), explique que les civils ne sont "soutenus par personne, à l'exception de l'Unrwa". Sans elle, "notre peuple sera perdu et mourra".

Plusieurs pays, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Japon ont annoncé suspendre leur financement à l'agence.

Israël s'est engagé à mettre fin à son mandat à Gaza après la guerre. Son ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé cet après-midi l'annulation d'une réunion avec le directeur de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, prévue après-demain. "M. Lazzarini devrait tirer des conclusions et démissionner", a posté Israël Katz sur X.

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Sur le terrain, la suspension des financements n'avait pas d'effets immédiats, selon une source de l'Unrwa à l'AFP. "Il n'y a pas de changement dans les mécanismes de distribution de l'aide", a-t-elle déclaré sous couvert d'anonymat.
"La situation est très dangereuse et si les États-Unis et les pays qui les soutiennent insistent pour cesser leur aide à l'Unrwa, ce sera une catastrophe majeure".

Washington continuait ce lundi de peser ses options.

L'Unrwa a "littéralement contribué à sauver des milliers de vies" à Gaza, a déclaré lundi à CNN le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, John Kirby. "Même si c'est très grave et qu'il faut le prendre comme tel, (...) il faut aussi se rappeler de ne pas mettre en cause le bon travail de l'agence dans son ensemble".

14H04
Barrages

En Cisjordanie, les restrictions de mouvement ont empiré et l'accès aux soins s'est détérioré

Yamen Mohammed Husseti, 16 ans, a été touché par balle à l'abdomen. Le jeune palestinien est mort de ses blessures, seul, sur le bitume d'une des ruelles pentues du village d'Arraba un soir d'opération militaire israélienne, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Le lendemain, l'adolescent a été enterré sous la pluie, le visage imberbe coiffé d'un keffieh rouge, pleuré par des copains et témoins qui assurent que les soldats ont entravé l'arrivée de l'ambulance.

Leurs M16 pointés sur eux, "ils ont entouré le corps pendant une demi-heure. Yamen criait (...), j'étais impuissant", témoigne à l'AFP un habitant, Saïd Al-Ardah, depuis la morgue.

Anwar Arttaya conduisait l'ambulance et affirme que chacune de ses tentatives pour l'approcher a été bloquée par des tirs. Les soldats ont riposté à des "explosifs" lancés par "un terroriste", explique l'armée à l'AFP, précisant "ne pas avoir connaissance de tirs sur des ambulances".

En Cisjordanie occupée, les raids israéliens se sont intensifiés depuis le 7 octobre, avec leur lot de barrages, fouilles et routes labourées. Entre le 7 octobre et le 19 janvier, le Croissant-Rouge palestinien a signalé à lui seul 154 incidents contre ses équipes impliquant les forces israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
"Ma vie d'auxiliaire médical a été marquée par une peur extrême des soldats israéliens. Tout ce qui est gravé dans ma mémoire, c'est une série d'horreurs", commente Anwar Arttaya.

Les restrictions de mouvement ont empiré et l'accès aux soins s'est détérioré. Il souffrait déjà gravement de la faiblesse de l'économie et des obstacles liés à l'occupation israélienne et au morcellement du territoire.

Des activistes tentent de bloquer l'accès de l'aide humanitaire à la bande de Gaza au point de passage de la Kerem Shalom, ce 29 janvier 2024. Les manifestants disent qu'aucune aide humanitaire ne doit être livrée à Gaza avant la libération des otages. 

Des activistes tentent de bloquer l'accès de l'aide humanitaire à la bande de Gaza au point de passage de la Kerem Shalom, ce 29 janvier 2024. Les manifestants disent qu'aucune aide humanitaire ne doit être livrée à Gaza avant la libération des otages. 

© AP Photo/Tsafrir Abayov

Sollicitée par l'AFP, l'armée argue que "des terroristes se cachent" dans les ambulances ou à proximité des hôpitaux et qu'elle est "obligée" d'inspecter les ambulances "tout en essayant de minimiser les retards autant que possible".

Mais ces opérations font perdre "des minutes en or", déplore le secouriste Abderraouf Mustapha.

Mi-décembre, Ahmad 13 ans, souffrant de déficience immunitaire, se réveille avec une douleur au ventre. Au même moment, une opération militaire israélienne vise le camp de réfugiés de Jénine, l'un des foyers historiques de la résistance armée palestinienne.

Lorsque Ahmad a dit "je ne peux plus bouger, j'ai du mal à respirer, je ne savais pas quoi faire, il n'y avait pas d'hôpital" autre que Jénine à proximité de leur village d'Al-Yamun, raconte son père, Mohammed Asaad Sammar. "Où aller"?
"Je lui ai dit d'attendre que (les soldats) partent", raconte ce technicien en télécommunications de 56 ans, dans un récit entrecoupé de silences et de larmes.

Perdre votre fils parce que vous ne parvenez pas à l'amener à l'hôpital... C'est une injustice. Mohammed Asaad Sammar, 56 ans

Mais le raid a duré des heures et l'état de son fils s'est détérioré au point de devoir prendre la route vers l'hôpital. Le trajet prendra 25 minutes contre 7 habituellement. Face à l'encombrement d'ambulances devant l'hôpital, toutes contrôlées par l'armée, il finit à pied. Des images de médias le montrent marchant vers un véhicule blindé stationné à l'entrée de l'hôpital, portant son fils inerte à bout de bras. Les médecins ne pourront sauver l'enfant.

"Perdre votre fils parce que vous ne parvenez pas à l'amener à l'hôpital... C'est une injustice. Ce à quoi nous sommes confrontés ici n'est rien de moins que ce qui se passe à Gaza. Ils tuent les gens de sang froid", parvient à articuler Asaad Sammar.

Les opérations israéliennes affectent aussi les patients qui souffrent de maladies chroniques, souligne Wissam Baker, directeur de l'hôpital gouvernemental de Jénine. Certains "n'ont pas pu venir parce qu'il y avait des véhicules militaires ou des combats". D'autres ne peuvent s'offrir les frais de transport.
Partout en Cisjordanie, le système est sous tension.

Médecins sans Frontières a augmenté la capacité de ses cliniques mobiles dans le gouvernorat d'Hébron (sud) pour "combler les lacunes de la couverture du ministère de la Santé" dues aux restrictions d'accès imposées au personnel.
Des centres de premier secours "décentralisés" se mettent aussi en place, explique Samuel Johann, employé de MSF qui dénonce une situation "inacceptable" et que "rien ne justifie".

13H58
Bilan

Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 26.637 morts

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi un bilan de 26.637 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Durant les dernières 24 heures, 215 personnes ont été tuées, indique le Hamas, qui fait également état de 65.387 personnes blessées depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Qui anime ce direct ?

avec agences
Les faits

De violents combats font rage ce lundi dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du Hamas affirmant que 215 personnes ont été tuées  en 24 heures.

À Khan Younès, devenue l'épicentre de la guerre, des combats "très violents" font rage, selon des témoins. Les "spécificités" de cette guerre, explique Dan Goldfus, le commandant de la mission, "c'est que les manoeuvres se font en surface et en sous-sol".

Trois soldats américains ont été tués en Jordanie dans une attaque de drone que le président Joe Biden a imputée aux groupes soutenus par l'Iran.

L'Union européenne demande un audit sur le fonctionnement de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), après les accusations sur la possible implication de certains de ses employés dans l'attaque du 7 octobre en Israël.

Le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a réclamé la démission du commissaire général de l'Unrwa Philippe Lazzarini.

Un cadre pour une trêve accompagnée de nouvelles libérations d'otages va être transmis au Hamas, annonce à Washington le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani.

Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours détenus à Gaza, dont 28 sont présumés morts.