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DIRECT : le bilan des morts ne cesse d'augmenter après les frappes de cette nuit sur Kiev et Kharkiv

Désormais, le nombre de victimes des frappes russes dans la nuit de lundi à mardi sur Kiev et Kharkiv est monté à dix-huit selon le président Zelensky. Les blessés seraient au moins 130. La diplomatie française accuse Moscou de viser les infrastructures civiles "de manière délibérée". 

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Des démineurs enlèvent un obus non explosé dans un immeuble de Kiev ce 23 janvier 2024.

Des démineurs enlèvent un obus non explosé dans un immeuble de Kiev ce 23 janvier 2024.

AP Photo/Efrem Lukatsky
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21H42
Des munitions insuffisantes

Kiev critique le ravitaillement insuffisant en armes de l'Occident

Le chef de la diplomatie ukrainienne a critiqué le ravitaillement insuffisant en munitions d'artillerie et en missiles antiaériens de l'Occident, dans un entretien aux médias allemands Bild, Welt TV et Politico ce mardi.

"Les attaques (russes sur Kiev et Kharkiv mardi, ndlr) démontrent clairement la nécessité de fournir davantage de systèmes de défense antiaérienne, ainsi que des missiles antiaériens supplémentaires", a déclaré Dmytro Kouleba à Die Welt.

En ce qui concerne la situation sur le front, Kouleba observe: "la quantité insuffisante de munitions d'artillerie a été un problème dès le début". "Et bien que l'Ukraine ait considérablement augmenté sa production, nous constatons que l'industrie occidentale de l'armement n'est pas en mesure de produire des quantités suffisantes", a-t-il ajouté.

Questionné s'il avait perdu espoir de voir l'Allemagne lui livrer des missiles à longue portée Taurus - une semaine après qu'une large majorité du Bundestag (chambre basse du parlement allemand) a voté contre - Kouleba a dit: "nous n'abandonnons jamais". 

"Nous sommes toujours en discussion avec le gouvernement allemand à ce sujet. Et je crois qu'il n'y a pas de sujet définitivement enterré. Tout dépend des circonstances politiques et des besoins sur le front", a-t-il ajouté.

Le ministre ukrainien a rejeté les inquiétudes allemandes que Kiev pourrait utiliser ces missiles pour attaquer Moscou ou d'autres objectifs en Russie. "Nous avons besoin des Taurus pour détruire les infrastructures militaires russes derrière le front sur le territoire ukrainien", a-t-il dit.

De son côté, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a annoncé la livraison de six hélicoptères multifonctions, "Sea King", issus des stocks de la Bundeswehr, dans un communiqué diffusé ce soir.

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Ces engins, qui pourront être remis au deuxième trimestre, "devraient aider l'Ukraine dans beaucoup de domaines, de la surveillance de la mer Noire au transport de soldats", a dit Pistorius.

Le ministre s'exprimait à l'issue d'une  réunion du groupe de contact pour la défense de l'Ukraine, au sein duquel plus de 50 États et organisations planifient les capacités sur la ligne de front de l'Ukraine.

20H54
OTAN

Le parlement turc ratifie l'adhésion de la Suède à l'Otan

Le parlement turc a ratifié l'adhésion de la Suède à l'Otan, point final à vingt mois de tractations qui ont testé la patience des alliés occidentaux d'Ankara, désireux de faire front uni face à Moscou.

Le Parlement turc débat de l'adhésion de la Suède à l'OTAN ce 23 janvier 2024.

Le Parlement turc débat de l'adhésion de la Suède à l'OTAN ce 23 janvier 2024.

© AP Photo/Ali Unal

La candidature suédoise, qui ne nécessite plus désormais que le feu vert de la Hongrie, a été approuvée par les députés turcs avec 287 voix pour et 55 contre.

"Aujourd'hui, nous avons fait un pas de plus vers l'adhésion à part entière à l'Otan", a réagi dans la foulée le Premier ministre suédois Ulf Kristersson sur le réseau social X (ex-Twitter).

La Suède, en passe de devenir le 32e pays membre de l'Alliance atlantique, avait annoncé sa candidature en mai 2022, en même temps que la Finlande, admise en avril dernier.

Dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les deux pays voisins ont rompu avec des décennies de neutralité après la Seconde Guerre mondiale, puis de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide.

Pour satisfaire les exigences d'Ankara, la Suède est allée jusqu'à réformer sa Constitution et adopter une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie accusant le pays nordique de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ajouté début décembre comme condition à une ratification l'approbation "simultanée" par le Congrès américain de la vente d'avions de chasse F-16 à la Turquie, retardant encore le feu vert de son parlement.

Ankara avait aussi exigé que le Canada autorise la vente à la Turquie d'un composant optique utilisé dans la fabrication de drones de combat.

20H30
Bilan

Les frappes russes de cette nuit ont fait au moins 18 morts, selon Zelensky

Le bilan des frappes russes mardi sur l'Ukraine s'est alourdi à 18 morts et 130 blessés, a indiqué Volodymyr Zelensky, le Parquet général faisant état de son côté de 19 morts. 

"Plus de 200 sites différents ont été touchés, dont 139 bâtiments d'habitation (...) 130 personnes ont été blessées, toutes reçoivent l'aide nécessaire. Malheureusement 18 personnes sont mortes", a déclaré le président Zelensky sur Telegram, indiquant que ce bilan pouvait augmenter.

Le Parquet général avait auparavant fait état de 19 morts et 120 blessés, dont 15 morts dans la seule région de Kharkiv (est).

20H22
Soutien des États-Unis

Washington réaffirme son soutien "indéfectible" à l'Ukraine par la voix de Yellen

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, réaffirme le soutien "indéfectible" des États-Unis à l'égard de l'Ukraine à l'occasion d'une rencontre virtuelle avec le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal.

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Selon un communiqué du département du Trésor, Janet Yellen a également reconnu le "travail effectif des autorités ukrainiennes pour gérer l'économie du pays et les progrès dans les réformes malgré les pressions provoquées par la guerre russe".

La secrétaire au Trésor a également insisté sur "l'importance pour le Congrès d'agir le plus vite possible en faveur d'un soutien financier pour l'Ukraine".

Le gouvernement américain a en effet demandé au Congrès de voter une aide directe supplémentaire de 11,8 milliards de dollars en faveur de l'Ukraine dans le cadre d'un plan global de 106 milliards de dollars lié à la sécurité nationale intégrant également une aide en faveur d'Israël ou de Taïwan.

Les chefs des deux partis au Sénat sont des partisans du soutien à Kiev, mais un certain nombre d'élus républicains à la Chambre affirment que cela n'est pas dans l'intérêt des États-Unis.

Le soutien apporté par les États-Unis permet de "maintenir les opérations vitales du gouvernement, telles que garder les hôpitaux et écoles ouverts et soutenir les premiers secours", a rappelé le département du Trésor, "ce qui permet à l'Ukraine de concentrer ses ressources sur sa défense face à la Russie".

"Une Ukraine qui réussit viendra prouver la détermination des États-Unis et de ses partenaires à défendre la souveraineté territoriale et les libertés fondamentales des pays démocratiques face aux agressions autoritaires", a ajouté le communiqué.

Les États-Unis ont d'ores et déjà apporté plus de 110 milliards de dollars en soutien à l'Ukraine, le président américain Joe Biden assurant que ce soutien durera "aussi longtemps qu'il le faudra", une position néanmoins de plus en plus débattue au sein du Congrès.

18H37
Répression

Au moins 24 personnes arrêtées au Bélarus avant des élections

Au moins 24 personnes ont été interpellées au Bélarus lors d'une nouvelle vague d'arrestations avant des élections, dénonce l'organisation bélarusse de défense des droits humains Viasna.

"Des arrestations ont lieu dans tout le pays. Parmi les personnes arrêtées figurent d'anciens prisonniers politiques qui ont été libérés mais sont restés au Bélarus", a indiqué Viasna dans un communiqué sur son site.

Selon l'ONG, "au moins 24 personnes" ont été arrêtées, alors que le pays se prépare à des élections législatives vendredi, sans réel suspense, le pouvoir étant entièrement concentré dans les mains du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 30 ans.

D'après la même source, la police ont interpelé ces personnes notamment pour "participation à des formations extrémistes" et "financement d'activités extrémistes".

"Les voyous du régime ont pris pour cible d'anciens prisonniers politiques et les familles de ceux qui sont actuellement détenus", a dénoncé sur X (ex-Twitter) la cheffe de file en exil de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa.

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"C'est une triste réalité: personne dans notre pays ne peut se sentir en sécurité aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

En 2020, le Bélarus avait été secoué par un mouvement de contestation historique pour dénoncer la réélection controversée de M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994.

Les arrestations massives, les exils forcés et l'emprisonnement de militants pour la démocratie et de journalistes ont brisé ce mouvement avec le soutien de Moscou, principal allié de Minsk. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont aussi fui à l'étranger, notamment en Pologne.

Les élections législatives prévues vendredi sont les premières depuis les manifestations de 2020.

Depuis ce soulèvement avorté, Alexandre Loukachenko, 69 ans, a apporté son soutien en 2022 à l'assaut russe en Ukraine, autorisant l'armée de Moscou à utiliser son territoire pour attaquer leur voisin commun. 

Il doit rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine "avant la fin de la semaine", selon Moscou.

L'ONG Viasna, fondée par Ales Bialiatski, prix Nobel de la paix 2022, recense actuellement 1.415 prisonniers politiques au Bélarus.

18H21
Cinéma

"20 days in Mariupol", un documentaire sur la ville martyre, sélectionné aux Oscars

Le documentaire "20 days in Mariupol", qui retrace l'histoire de la destruction et de l'agonie de la grande ville ukrainienne, filmée par le journaliste ukrainien d'Associated Press Mstyslav Chernov, est nommé aux Oscars.

"Nous sommes très heureux car le film aura une audience plus large", a réagi Mstsyslav Chernov auprès de l'AFP après l'annonce de sa nomination dans la catégorie documentaires des Oscars. "D'une certaine façon, je dois quelque chose aux habitants de Marioupol et c'est mon devoir de faire en sorte que leur histoire ne soit pas oubliée", a-t-il ajouté.

Ce film éprouvant a été tourné du 24 février jusqu'au 15 mars 2022 dans Marioupol assiégée par les Russes.

"Les guerres commencent par le silence", constate le réalisateur au "jour 1" de l'invasion russe de 2022, alors qu'il entre en voiture dans Marioupol avec son collègue photographe d'AP, Evgeniy Maloletka.

Les deux journalistes ukrainiens savent que le grand port stratégique du sud de l'Ukraine va être une des premières cibles de Moscou. Chernov filme les dernières images d'une ville encore "normale", d'un monde qui bientôt n'existera plus. 

Car déjà, les bombardements commencent. Les journalistes croisent une dame épouvantée, en pleurs. Mstyslav Chernov tente de la rassurer, lui dit de rentrer chez elle, "ils ne tirent pas sur les civils". 

"J'avais tort", dit-il en off. Le quartier de la dame sera bombardé et il la retrouvera quelques jours plus tard dans un gymnase où se sont réfugiées des centaines de familles.

Les images sont déchirantes: parmi toutes ces femmes, ces hommes, et ces enfants, impossible de ne pas se demander combien d'entre eux vont mourir.

Mstyslav Chernov l'a compris: "Quelque chose de terrible va arriver à cette ville". Au troisième jour, les Russes commencent à encercler Marioupol, un quart des habitants a pris la fuite. Pour ceux qui restent, le carnage a commencé.

Une semaine après le début de la guerre, Chernov et Maloletka sont les deux seuls journalistes internationaux restés à Marioupol. Réfugiés à l'hôpital, l'un des derniers endroits encore un peu protégés, ils sont les témoins de l'innommable, la mort d'enfants, la douleur insondable des parents.

La camera de Chernov, toujours respectueuse malgré le chaos, filme les tentatives désespérées de médecins en larmes pour tenter en vain de sauver Evangelina, 4 ans. 

Elle saisit la douleur du père d'Ilya, 16 ans, qui gémit: "Mon fils, mon fils chéri", sur le corps de son enfant. Ou l'effondrement des parents de Kyrill, 18 mois.

"Filmez! Montrez! " exhorte un médecin à bout. La course effrénée des brancardiers, les gens allongés dans les couloirs de l'hôpital pendant les bombardements, le sang, la souffrance, les infirmiers qui s'accordent une cigarette. 

"Le monde s'est effondré et nous on fume", sourit l'un d'eux.

Pour les deux journalistes, l'obsession devient celle de pouvoir transmettre leurs images au monde extérieur, alors que la ville, encerclée, est coupée du monde. Ils sortent pour trouver du réseau et filmer l'agonie de Marioupol. Des gens au regard halluciné. Des cadavres dans les rues.

Une scène de pillage glaçante se déroule devant la caméra: des gens impassibles volent dans un magasin sous les imprécations de la propriétaire et d'un soldat exhortant à "rester solidaires".

"La ville a changé tellement rapidement", décrit Mstyslav Chernov. Devant les images de corps jetés dans des fosses communes, le journaliste explique que son cerveau "veut oublier" mais que "la caméra ne le laisse pas faire". 

Chernov cherche "à donner un sens à toute cette horreur". Mais "nous continuons à filmer et rien ne change", se désole-t-il.

Le 9 mars, au 14e jour, la maternité de Marioupol est bombardée. Les images des deux journalistes d'AP ce jour-là sont entrées dans l'histoire de cette guerre comme le symbole des crimes de guerre attribués à la Russie. 

Lorsqu'ils apprennent que Moscou les accuse d'avoir mis en scène des acteurs, ils partent à la recherche des survivantes de la maternité. Ils apprennent que la femme enceinte, Iryna, dont la photo sur un brancard a fait le tour du monde, est morte, comme son bébé. 

C'est pour que les deux journalistes ne tombent pas aux mains des Russes, entrés dans la ville, que les forces spéciales ukrainiennes les exfiltrent dans des conditions extrêmes.

Alors qu'il quitte Marioupol dans un convoi de la Croix Rouge, Chernov ne peut s'empêcher de penser à ceux qu'il "abandonne" et à ceux dont "les tragédies ne seront pas connues".

Le siège de Marioupol a duré 86 jours et fait au moins 25.000 morts selon les autorités ukrainiennes. Deux ans après, la guerre fait toujours rage en Ukraine.

17H55
Futurs pilotes

Vingt pilotes civils ukrainiens en formation en République tchèque

Vingt futurs pilotes civils ukrainiens sont formés en République tchèque, l'invasion russe ayant suspendu les cours dans leur pays, indique le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavsky.

Les étudiants de l'Université nationale d'aviation, basée à Kiev, ont commencé leur formation dans deux aéroports tchèques à l'automne 2023 et devraient l'achever d'ici la fin de l'année.

"Après la fin des combats, l'Ukraine aura besoin d'une reconstruction rapide de ses infrastructures, dont le transport aérien civil fait partie intégrante", a déclaré le ministre Lipavsky aux journalistes.

Les élèves ukrainiens obtiendront une licence de pilote commercial (CPL) et pourront piloter n'importe quel avion de ligne à l'issue de leur formation, co-financée par les États-Unis.

"J'espère devenir pilote de ligne et je serais très heureuse si je pouvais un jour devenir capitaine", a déclaré à l'AFP l'une des apprentis-pilotes, Vera Litvin, 20 ans. 

Originaire de la ville de Dnipro, dans le sud-est de l'Ukraine, elle a commencé sa formation en Pologne. Actuellement, elle pilote un petit monomoteur Cessna 152.

"Lorsque nous aurons accumulé suffisamment d'heures, nous volerons sur des bimoteurs et nous aurons probablement aussi des simulateurs d'avions plus gros", a-t-elle ajouté. 

L'invasion russe de février 2022 a interrompu tout le trafic aérien civil en Ukraine, les appareils pouvant être pris pour cible par des missiles. Selon les autorités de Kiev, le pays compte deux cents appareils civils. 

17H08
Diplomatie ?

Le Premier ministre slovaque juge la vie "normale" à Kiev

Le Premier ministre slovaque Robert Fico déclarait que la vie était "normale" à Kiev, ce mardi, le jour où une nouvelle vague de frappes russes a touché la capitale ukrainienne et d'autres villes d'Ukraine, faisant huit morts et des dizaines de blessés. 

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, lors d'un déplacement à Budapest, le 16 janvier 2024

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, lors d'un déplacement à Budapest, le 16 janvier 2024.

© AP Photo/Denes Erdos

Les relations entre la Slovaquie et l'Ukraine se sont détériorées à la suite d'une série de commentaires incendiaires de Roberto Fico, qui a remis en question la souveraineté de l'Ukraine et appelé à un compromis avec la Russie. 

Le chef du gouvernement populiste slovaque doit rencontrer son homologue ukrainien demain à Oujgorod, une ville située à la frontière entre les deux pays. 

"Pourquoi irais-je à Kiev alors que je peux rencontrer le Premier ministre ukrainien à Oujgorod? Je ne vois pas la différence", a déclaré le Premier ministre Fico aux journalistes. 

"Vous pensez vraiment qu'il y a une guerre à Kiev? Vous n'êtes pas sérieux. Allez-y et vous verrez que dans cette ville, la vie est normale, tout à fait normale", a-t-il ajouté. 

Fico s'est souvent prononcé contre l'aide militaire à l'Ukraine et s'oppose aux sanctions dirigées contre la Russie. 

Aujourd'hui il a déclaré que tout devait être fait "pour arrêter les combats". "Mais ce n'est pas en envoyant de nouveaux wagons d'armes qu'on les arrêtera", a-t-il insisté. 

16H21
Nouveau bilan

Huit morts et près de 80 blessés dans de nouvelles frappes russes

Au moins huit civils ont été tués et près de quatre-vingt ont été blessés au cours de frappes aériennes russes nocturnes visant notamment la capitale ukrainienne Kiev et Kharkiv (est), annoncent les autorités locales.

Ces dernières semaines, Kiev et Moscou se sont accusés de multiplier les frappes sur les zones civiles, au bilan parfois très lourd, tandis que la situation sur le front est quasiment gelée.

"Le nombre de morts à Kharkiv s'élève à sept", a indiqué le gouverneur régional, Oleg Synegoubov, qui avait affirmé plus tôt que 51 personnes avaient été blessées.

Une autre personne a été tuée à Pavlograd, dans la région de Dnipropetrovsk, dans une attaque qui a également fait un blessé, selon le dirigeant régional, Serguiï Lyssak.

Ce matin à Kharkiv, les secours évacuaient les habitants blessés, dont certains avaient le visage ensanglanté ou devaient être portés, a constaté un photographe de l'AFP.

Un corps recouvert d'une couverture à Kharkiv, ce 23 janvier 2024.

Un corps recouvert d'une couverture à Kharkiv, ce 23 janvier 2024.

AP Photo/Andrii Marienko

Des pompiers combattaient les flammes dans les décombres d'un bâtiment touché, tandis qu'une équipe de secouristes essayait de retrouver des survivants.

Vingt-sept personnes ont été sorties des décombres à Kharkiv, a indiqué le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko.

Une habitante, Oleksandra Terekhovitch, a expliqué à l'AFP avoir couru se réfugier dans un couloir en entendant une première explosion à proximité, puis une deuxième "dans une maison voisine". "Il n'y a plus de larmes à verser" face à la guerre qui dure depuis bientôt deux ans, a-t-elle estimé. "On vit avec l'horreur en nous."

A Kiev, 22 personnes ont été blessées, a indiqué de son côté le maire de la capitale, Vitali Klitschko, précisant que "13 ont été hospitalisées, dont trois enfants".

Selon le ministère ukrainien de l'Intérieur, une personne est en "état de mort clinique", mais les autorités de la capitale n'ont pas confirmé ce décès jusqu'à présent.

Un immeuble et des véhicules étaient en flammes dans le quartier Sviatochynski à Kiev, selon la même source. Dans ce même quartier, l'ogive non-explosée d'un missile a été retrouvée dans un appartement. 

Dans le quartier de Pechersk, un incendie s'est déclaré dans un bâtiment "non résidentiel".

Trois autres personnes ont été blessées par des fragments de missiles dans la région de Kiev, a déclaré le chef de l'administration militaire, Rouslan Kravtchenko.

En parallèle de ces attaques nocturnes, une frappe russe a tué un homme de 70 ans dans la ville méridionale de Kherson, a indiqué Oleksandre Prokoudine, le gouverneur régional.

16H00
Adhésion à l'OTAN

Le parlement turc entame son débat avant le vote sur l'adhésion de la Suède à l'Otan

Le parlement turc a entamé aujourd'hui l'examen du protocole d'adhésion de la Suède à l'Otan, avant un vote crucial attendu en soirée, point final à vingt mois de tractations entre Ankara et Stockholm.

La Turquie est, avec la Hongrie, le dernier membre de l'Otan à bloquer encore l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, à la porte de laquelle le pays nordique frappe depuis mai 2022.

Le principal allié du président Erdogan, Devlet Bahçeli, grâce auquel le chef de l'Etat dispose d'une majorité absolue au parlement, a assuré que ses députés voteront en faveur d'une adhésion suédoise, augurant d'une issue favorable.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a lui convié ce mardi son homologue suédois à Budapest pour tenter de résoudre leurs différends.

Le ministre suédois des Affaires étrangères a affirmé en réponse que son pays n'avait "pas de raison" de négocier actuellement avec la Hongrie.

Pour satisfaire les exigences d'Ankara, la Suède a en revanche réformé sa Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie accusant la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.

15h54
Désinformation ?

"Mercenaires français" en Ukraine: Paris ciblée par une nouvelle campagne de désinformation russe

Des "mercenaires" français en Ukraine : l'accusation proférée par la Russie, abondamment relayée sur les réseaux sociaux, a tout d'une nouvelle campagne de désinformation contre la France, estime Paris, sur fond de tensions diplomatiques croissantes avec Moscou.

Cette offensive informationnelle intervient alors que la France a récemment multiplié les promesses d'armement à l'Ukraine et qu'elle s'apprête à conclure un accord de sécurité avec Kiev. En retour, le 19 janvier, l'ambassadeur français à Moscou a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères pour se voir reprocher "l'implication croissante de Paris dans le conflit en Ukraine".

Le 17 janvier, le ministre russe de la Défense annonce avoir détruit dans une "frappe de précision" un bâtiment de Kharkiv (nord-est ukrainien) servant de "zone de déploiement temporaire de mercenaires, dont la plupart étaient des citoyens français". Soixante combattants ont été "éliminés" et 20 blessés, assure alors Moscou. 

L'immeuble de Kharkiv pulvérisé par une frappe russe le 16 janvier 2024

L'immeuble de Kharkiv pulvérisé par une frappe russe le 16 janvier 2024. La frappe a fait 60 morts et 20 blessés. Les autorités ukrainiens ont parlé de 17 blessés.

© Gouvernatorat de la région de Kharkiv via AP

"La France n'a pas de 'mercenaires', ni en Ukraine, ni ailleurs, contrairement à d'autres", réagit vigoureusement le ministère français des Affaires étrangères en dénonçant "une nouvelle manipulation grossière russe".

Le mot de "mercenaire" choisi par Moscou n'est pas anodin. La loi française interdit le mercenariat, soit le fait de combattre moyennant rétribution à l'étranger, passible de 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

Ce terme est aussi celui employé par la France pour dénoncer les activités du groupe paramilitaire russe Wagner, accusé depuis des années par Paris de prédation et de crimes de guerre en Afrique.

Hier, une association française pro-russe, SOS Donbass, se fait pourtant l'écho via l’agence russe Ria Novosti d'une liste de noms de 13 "mercenaires français" présents à Kharkiv au moment de la frappe russe.

"Les informations les plus importantes - vivants ou morts, grade etc. - seront communiquées ultérieurement, ainsi que d'autres noms", déclare alors la dirigeante de SOS Donbass, la Franco-russe Anna Novikova.

Selon une source française proche du dossier, une autre liste de 30 prétendus "mercenaires" français circule aussi sur Telegram. "Ces deux listes ont une forte visibilité sur les réseaux sociaux" et sont relayées sur des dizaines de sites pro-russes, souligne cette source.

Or le doute subsiste sur le fait même que des Français soient morts à Kharkiv. En outre, certaines des identités avancées sur ces listes sont fausses, selon une source diplomatique française.

La guerre en Ukraine a attiré dès les premiers mois des volontaires étrangers, dont des Français, partis se battre aux côtés des soldats de Kiev. Fin décembre, une source sécuritaire estimait à "quelques petites dizaines, moins de 50" le nombre de combattants français en Ukraine, "tous d'extrême droite ou de l'ultra droite".

Et certains des Français mentionnés appartiennent vraisemblablement à la Légion internationale ukrainienne. Mais de sources concordantes, aucun n'a perdu la vie à Kharkiv la semaine passée. "A priori, aucun Français n'a été tué à Kharkiv", commente une source sécuritaire française. 

D'après un expert sécuritaire à Kiev, qui connaît plusieurs Français membres de la Légion internationale, ceux-ci "ne sont pas beaucoup" en Ukraine et sont "dispatchés entre plusieurs unités". "Les gens que je connais sont tous vivants. Ils n'ont entendu parler d'aucun blessé" à Kharkiv, a-t-il affirmé à l'AFP, assurant être entré en contact avec plusieurs d'entre eux après la frappe russe.

"Je suis vivant, tout va bien! Désinformation russe!", clamait l'un des 13 Français ciblés mardi matin sur sa page Facebook, un message vu par l'AFP avant qu'il ne l'efface.

La chaîne Rybar, proche de l'armée russe, a elle aussi émis des doutes sur la liste relayée par SOS Donbass.

"La crédibilité de cette nouvelle liste, qui cherche à renforcer une liste publiée en novembre, est hautement douteuse" car "les documents précédemment fuités dataient d'avril à août 2023", note la chaîne. "Or les combattants étrangers, en particulier les Français, ne restent pas en Ukraine plus de deux mois d'affilée".

L'affaire des "mercenaires" français promet de rebondir: la Douma russe compte adresser demain un "appel" aux députés français à enquêter sur le sujet.

Pour un haut gradé français, le tempo des accusations répond précisément aux annonces françaises en faveur de Kiev. "La Russie utilise le champ informationnel pour répliquer au champ politique" et décrédibiliser les soutiens occidentaux de l'Ukraine, explique-t-il à l'AFP sous couvert d'anonymat.

12H39
Orphelins

La Russie dément toute "déportation" d'enfants ukrainiens

La Russie dément une nouvelle fois à l'ONU toute "déportation" sur son sol de milliers d'enfants ukrainiens depuis l'invasion de l'Ukraine, dont l'accusent Kiev, la justice internationale et des ONG.

Le Comité des droits de l'enfant des Nations unies, qui examine le dossier russe dans le cadre d'un rendez-vous régulier, avait appelé lundi Moscou à s'expliquer sur les "allégations de déportation".

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"Depuis février 2022, la Fédération de Russie n'a pas été impliquée dans la déportation de citoyens ukrainiens sur son territoire", lui a répondu mardi le chef de la délégation russe, Alexeï Vovtchenko, vice-ministre russe du Travail et de la protection sociale.

"Environ 3 millions de résidents de l'Ukraine, dont un certain nombre d'enfants, ont été acceptés dans la Fédération de Russie. La plupart des enfants sont venus avec leur famille ou leurs tuteurs, ils ont été placés dans des abris temporaires ou chez des proches", a-t-il affirmé.

Mais il a indiqué que des vérifications sont en cours concernant la situation de "plus de 5.000 enfants".

La Russie qui a envahi sa voisine en février 2022 revendique l'annexion de cinq régions ukrainiennes : la Crimée en 2014, suivi en 2022 des régions de Lougansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson.

L'Ukraine estime à 20.000 le nombre d'enfants ukrainiens envoyés de force en Russie. Seuls environ 400 ont été rapatriés par les autorités à ce stade.

La Cour pénale internationale a elle émis l'an dernier des mandats d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire russe à l'enfance, Maria Lvova-Belova, pour la "déportation" de milliers d'enfants ukrainiens.

Moscou rejette fermement ces accusations et affirme que "la réinstallation des enfants évacués se fait avant tout à leur demande et avec leur accord", selon un document que la Russie avait envoyé au Comité des droits de l'enfant l'année dernière.

Concernant les "évacuations" des régions de Donetsk et Lougansk, Vovtchenko a indiqué qu'"environ 2.000 résidents" d'orphelinats et de foyers pour enfants se sont rendus en Russie, "accompagnés des directeurs et du personnel" des centres où ils vivaient auparavant.

Il a également accusé les autorités ukrainiennes de ne pas s'être "préoccupées" auparavant de la situation et de la santé de ces enfants.

Répondant à des questions du comité, il a également affirmé qu'il n'était pour l'instant pas possible de savoir combien d'enfants russes avaient perdu leur père dans les combats en Ukraine.

09H56
Munitions

L'Otan commande 220.000 obus d'artillerie qu'utilise l'armée ukrainienne

L'Otan annonce avoir conclu une commande d'une valeur de 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) pour acquérir des dizaines de milliers d'obus d'artillerie de calibre 155 mm, utilisés par l'armée ukrainienne.

Cette commande, annoncée par le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, devrait permettre l'acquisition de quelque 220.000 obus, selon une source proche de l'Alliance.

"La guerre de la Russie en Ukraine est devenue une bataille pour les munitions", a déclaré à cette occasion Jens Stoltenberg, appelant les pays de l'Otan à "signer" des contrats pour augmenter leur production.

Il a également réaffirmé qu'il ne voyait pas à ce stade de menace imminente sur l'Otan, au moment où l'Ukraine va entamer le mois prochain sa troisième année de guerre depuis l'invasion russe de ce pays le 24 février 2022.

"Nous ne voyons aucune menace directe ou imminente contre un pays allié de l'Otan et nous surveillons étroitement, bien entendu, ce que fait la Russie", a-t-il assuré devant la presse.

L'Ukraine tire chaque jour plusieurs milliers d'obus, et avait alerté la semaine dernière sur une pénurie de munitions.

"La pénurie de munitions est un problème très réel et pressant auquel nos forces armées sont actuellement confrontées", avait déploré le 18 janvier le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov sur X (ex-Twitter), à l'occasion du lancement d'une "coalition artillerie" pilotée par la France et les États-Unis.

09H45
OTAN

Orban invite le Premier ministre suédois en Hongrie

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a convié son homologue suédois à Budapest pour tenter de résoudre les différends barrant la ratification par la Hongrie de l'adhésion du pays nordique à l'Otan.

"J'ai envoyé aujourd'hui une lettre au Premier ministre Ulf Kristersson pour l'inviter en Hongrie afin de discuter de l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique", a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).

La Hongrie, seule avec la Turquie à ne pas avoir encore procédé à la ratification, a donné son soutien de principe mais elle traîne des pieds depuis des mois.

Le dirigeant nationaliste avait promis de ne pas être le dernier pays à donner son aval mais à trop attendre, il a été devancé par le Parlement turc qui votera cette semaine, selon les médias turcs. Une source parlementaire interrogée par l'AFP a évoqué la date de jeudi.

Budapest appelle Stockholm à cesser sa politique de "dénigrement" et ses remarques régulières sur l'exécutif Orban accusé de dérive autoritaire.

La Hongrie est en droit "d'exiger d'abord le respect de la Suède" avant de "se préparer à prendre une décision positive", avait déclaré il y a quelques mois Viktor Orban.

Son chef de cabinet a regretté la semaine dernière l'attitude de la Suède. "Les Suédois n'ont pris aucune mesure pour bâtir une relation amicale" et gagner "la confiance" de la Hongrie, avait estimé devant la presse Gergely Gulyas, s'étonnant que l'entrée dans l'Otan "ne soit pas une priorité" pour Stockholm.

Dans l'opposition, le parti socialiste (MSZP) a appelé Viktor Orban à "mettre fin à cette mascarade insensée, qui nuit considérablement à l'image de la Hongrie", réclamant la convocation d'une session extraordinaire de l'Assemblée pour enfin procéder au vote. 

09H12
Bilan

Quatre morts et une soixantaine de blessés dans les frappes de la nuit

Quatre civils ont été tués et une soixantaine blessés au cours de frappes aériennes russes nocturnes visant notamment la capitale ukrainienne Kiev et la ville de Kharkiv (est), ont annoncé mardi les autorités locales.

Des pompiers à l'oeuvre dans les décombres d'un immeuble d'habitation détruit par des frappes russes à Kharkiv, ce 23 janvier 2024.

Des pompiers à l'oeuvre dans les décombres d'un immeuble d'habitation détruit par des frappes russes à Kharkiv, ce 23 janvier 2024.

AP Photo/Andrii Marienko

Le gouverneur régional de Kharkiv, Oleg Synegoubov a indiqué que 42 personnes ont été blessées et au moins trois tuées dans la capitale régionale du même nom, située à la frontière avec la Russie.

A Pavlograd, dans la région de Dnipropetrovsk (centre), "une personne a été tuée et une autre blessée", selon le dirigeant régional, Serguiï Lyssak.

A Kiev, 20 personnes ont été blessées, a indiqué de son côté le maire de la capitale, Vitali Klitschko, précisant que "13 ont été hospitalisées, dont trois enfants". "Une femme est en soins intensifs", a-t-il ajouté sur sa chaîne Telegram.

Un immeuble et des véhicules étaient en flammes dans le quartier Sviatochynski à Kiev, selon la même source. Dans ce même quartier, l'ogive non-explosée d'un missile a été retrouvée dans un appartement. 

Dans le quartier de Pechersk, un incendie s'est déclaré dans un bâtiment "non résidentiel". Trois autres personnes ont été blessées par des "fragments de missiles" dans la région de Kiev, a déclaré le chef de l'administration militaire, Rouslan Kravtchenko.

Selon le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valery Zaloujny, la Russie a visé l'Ukraine avec 41 missiles de type S-300, S-400, KH-101, KH-555, KH-55, KH-22,KH-59 et Iskander.

Au total, les défenses antiaériennes en ont abattu 21, selon la même source. Il assure que ces missiles "n'ont pas tous atteint leur cible" sans donner davantage de précisions.

L'armée ukrainienne, tout comme la Russie, ne communique pas sur ses pertes militaires, qu'il s'agisse de soldats, d'équipements ou d'infrastructures.

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avec agences