Sur les plages de Tel-Aviv, le quotidien reprend son cours, plus de deux mois après l'attaque du Hamas en Israël. Yoga, surf, pêche, à chacun son activité.
Une scène ordinaire pour cette ville d'affaires et de farniente baignée par la Méditerranée. Ordinaire, et pourtant saisissante à seulement 70 kilomètres au nord de la bande de Gaza d'où monte l'écho assourdissant de la guerre.

La plage de Tel Aviv un soir du 25 octobre 2023.
Théâtre, avant le jour noir du 7 octobre, de rassemblements monstres contre une réforme de la justice, Tel-Aviv s'est brutalement vidée.
Les manifestants prodémocratie ont laissé la place aux familles qui réclament le retour des otages. Les touristes ont quasiment disparu.
Les habitants, eux, reprennent peu à peu le chemin des restaurants et des bars. Et quitte à offrir une image décalée, ils expriment le besoin de pratiquer une activité sportive qui leur sert de défouloir.
Pour Miki Levi, c'est la vague. "J'ai un peu surfé mais il n'y a pas assez de vagues", s'exaspère l'ingénieur de 40 ans. Le surf, c'est son "église": "Je me connecte avec la nature, avec moi-même, je médite. Et quand tu vis des moments difficiles, tu en fais encore plus, c'est vital".
Comme beaucoup d'autres, il a déserté un temps la plage après l'attaque du Hamas du 7 octobre sur le sol israélien, dans laquelle 1.139 personnes ont été tuées, et 250 enlevées, en majorité des civils israéliens, selon les autorités locales.
Israël a riposté en lançant des frappes aériennes sur la bande de Gaza puis une offensive terrestre qui ont fait plus de 18.800 morts, également une majorité de civils, d'après le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
Oshra et Dora marchent "tous les jours" quatre kilomètres le long de la plage. "C'est une respiration par rapport à ce qu'on voit à la télévision, c'est trop lourd. On aime commencer la journée avec cette marche", explique Dora.
Les deux femmes n'ont jamais interrompu leur routine. "S'il doit nous arriver quelque chose, c'est Dieu qui en décidera".
Tel-Aviv est le lieu de ralliement des familles d'otages qui se réunissent presque chaque jour pour réclamer le retour des leurs.

Des amis des victimes tuées par le Hamas au Nova Music Festival se rassemblent sur la plage de Tel Aviv le 11 novembre 2023.
Ils étaient encore quelques dizaines vendredi après l'annonce de la mort de trois otages à Gaza, tués par des soldats qui les avaient identifiés "par erreur" comme "une menace". "Chaque jour, un otage meurt", pouvait-on lire sur une affiche.
A la plage de Geula, une des dizaines que compte le littoral de la ville, les sportifs sont rejoints peu à peu par les familles puis des groupes d'adolescents complètent le tableau, packs de bières et enceinte à la main.