DIRECT - Le ramadan débute sous la double menace des bombes et de la famine à Gaza

Un Palestinien de 12 ans a succombé à ses blessures mardi soir après avoir été touché par un tir de la police israélienne lors de heurts dans un camp de réfugiés à Jérusalem-Est, a indiqué la police aux frontières.

Rami Hamdan al-Halhouli a été mortellement blessé par un tir policier au cours de "violents heurts" dans le camp de réfugiés de Shuafat. Le jeune garçon est décédé à l'hôpital, selon la police, qui a précisé qu'il avait visé les forces de sécurité avec des feux d'artifice.

"De violents heurts se sont produits à Shuafat ce soir, incluant des jets de cocktail molotov et des tirs directs de feux d'artifice vers les forces de sécurité", indique le communiqué.

Au cours des heurts, un agent de police a tiré un unique coup de feu vers un suspect qui menaçait les forces de l'ordre en tirant des feux d'artifice dans leur direction.
Communiqué de la police israélienne

"Le suspect a été appréhendé et transféré à l'hôpital" mais a succombé à ses blessures, a ajouté la police.

Il s'agissait du deuxième soir consécutif de heurts dans ce camp de réfugiés, selon la police aux frontières, qui y avait déployé des unités.

Le camp de réfugiés de Shuafat, situé à Jérusalem-Est, partie de la ville occupée par Israël depuis 1967, est régulièrement le théâtre de violences et de tensions.

Il s'agit du premier mort dans des heurts avec la police à Jérusalem depuis le début du ramadan lundi.

Le Maroc a annoncé avoir envoyé mardi 40 tonnes d'aide humanitaire dans la bande de Gaza par voie terrestre depuis l'aéroport de Tel-Aviv, au moment où la communauté internationale fait pression pour diversifier les voies d'acheminement vers le territoire au bord de la famine.

L'aide alimentaire est arrivée à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv avant d'être transférée au point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza, où elle a été prise en charge par le Croissant-Rouge palestinien, a indiqué une source diplomatique marocaine à l'AFP.

Le Maroc est le premier pays à acheminer, par cet itinéraire terrestre inédit, son aide humanitaire.
Ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les autorités israéliennes n'ont pas confirmé dans l'immédiat s'il s'agissait de la première utilisation de cet itinéraire.

La normalisation des relations entre le Maroc et Israël, enclenchée fin 2020 dans le cadre d'un processus avec plusieurs pays arabes soutenu par Washington, a permis de faciliter cette opération, d'après la source diplomatique marocaine.

L'armée israélienne a mené de nouvelles frappes mardi dans l'est du Liban, faisant deux morts selon une source sécuritaire. Cela intervient après que le Hezbollah a annoncé avoir lancé une centaine de roquettes sur des positions militaires israéliennes.

Le mouvement islamiste libanais a affirmé agir en représailles à une frappe de l'aviation israélienne qui avait déjà fait un mort la veille près de Baalbeck, bastion du Hezbollah dans l'est du pays, frontalier de la Syrie.

L'Autorité palestinienne a annoncé mardi la mort en Cisjordanie occupée d'un jeune Jordanien. Il avait été atteint lundi par des tirs de l'armée israélienne qui l'accuse d'être le complice d'un homme sur le point de commettre un attentat.

Taoufic Aed Fawaz Hussein, âgé de 25 ans, a été touché par des tirs israéliens au niveau du "carrefour de Zeita, au nord de Tulkarem", a indiqué dans un communiqué le ministère palestinien des Affaires étrangères.

Ce jeune homme a été "blessé à la jambe et les forces d'occupation l'ont laissé se vider de son sang pendant plus d'une heure et demi dans l'ambulance avant qu'il ne succombe à ses blessures", a-t-il ajouté.

Sollicité par l'AFP, un porte-parole de l'armée israélienne a indiqué que ce Jordanien était soupçonné d'être le complice d'un autre homme, Mohammed Jabar, qui, selon un communiqué de l'armée publié lundi soir, a été "éliminé (lundi) dans le village de Zeita alors qu'il était en route pour Israël afin de commettre un attentat-suicide".

Jabar "était armé (...) et avait un dispositif explosif prêt à être détonné", a ajouté l'armée.

L'armée israélienne a annoncé mardi qu'un soldat, compté comme un des otages emmenés dans la bande de Gaza le 7 octobre après l'attaque menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, avait été tué ce jour-là.

Sur son site internet, l'armée indique, sans donner plus de précisions, que ce soldat de 19 ans, Itay Hen, est "tombé" au combat le 7 octobre et a été emmené à Gaza "par une organisation terroriste".

Dans un communiqué, le Forum des familles, une association de familles d'otages, a précisé que ce soldat était affecté "à la frontière entre Gaza" et Israël et avait été "pris en otage" le 7 octobre. "Le corps d'Itay est toujours retenu par le Hamas" dans la bande de Gaza, a ajouté cette association.

Itay Hen figurait sur la liste des personnes enlevées dans le sud d'Israël lors de l'attaque menée par le Hamas qui a entraîné la mort d'au moins 1 160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes.

La confirmation de son décès porte à 32 le nombre d'otages qui seraient morts, selon les autorités israéliennes, sur un total de 130 encore retenus dans la bande de Gaza. 

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 31 184 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Parmi elles, au moins 72 ont été tuées au cours des dernières 24 heures, a précisé le ministère dans un communiqué. Il a fait état d'un total de 72 889 blessés depuis le 7 octobre.

De la fumée s'élève dans le nord de la bande de Gaza, vue depuis le sud d'Israël, le 10 mars 2024.

Ariel Schalit (AP)

"Nous ne sommes pas près d'un accord, ce qui signifie que nous ne voyons pas les deux parties converger vers un langage susceptible de résoudre le désaccord actuel sur la mise en œuvre d'un accord", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari lors d'une conférence de presse.

Il a ajouté que les pourparlers entre les parties se poursuivaient, après un peu plus de cinq mois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

"Dans le cadre de l'opération Aspides de l'Union européenne, le navire Caio Dulio a abattu, en vertu du principe de légitime défense, deux drones", indique le communiqué du ministère italien de la Défense. Il rappelle que cette opération a pour objectif "de défendre la liberté de navigation et les routes commerciales" à travers la mer Rouge.

C'est la première fois que Rome annonce avoir abattu des drones en mer Rouge depuis que le Parlement a officiellement validé, il y a une semaine, la participation à l'opération Aspides dont l'Italie assure le commandement opérationnel.

L'Union européenne a lancé en février une mission similaire, nommée Aspides, prévue pour un an et éventuellement renouvelable. 

• (Re)voir Union européenne : début de la mission "Aspides" en mer Rouge

Dans un communiqué, le mouvement mouvement islamiste libanais Hezbollah a indiqué avoir lancé "plus d'une centaine de roquettes de type Katyoucha" sur deux bases militaires, "en réponse aux attaques israéliennes contre notre peuple, nos villages et nos villes, plus récemment près de la ville de Baalbeck où un citoyen a été tué".

• (Re)lire Que pèse militairement le Hezbollah ?

Le premier bateau empruntant le couloir maritime entre Chypre et la bande de Gaza pour livrer de l'aide humanitaire a quitté le port chypriote de Larnaca, ce matin, selon l'une des deux ONG chargées de cette opération.

Le navire de l'ONG espagnole Open Arms, qui transportent 200 tonnes de vivres, "est parti" vers 06H50 GMT, a déclaré Laura Lanuza, porte-parole de l'ONG.

Dans un communiqué, le commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a indiqué avoir mené six frappes. Elles ont "détruit" un drone sous-marin et "18 missiles balistiques anti-navires" dans les zones du Yémen sous contrôle des houthis après des tirs en direction d'un navire en mer Rouge, le "Pinocchio", de "propriété singapourienne et battant pavillon du Libéria."

L'attaque a été revendiqué par les houthis. Ils ont affirmé avoir ciblé de "façon précise" ce navire. Et l'agence de presse officielle yéménite Saba a fait état de raids américains dans le secteur de Saada, situé dans le nord du Yémen, sous contrôle houthi.

• (Re)lire Qui sont les Houthis, ces rebelles qui menacent le trafic maritime en mer Rouge ?

La population de Gaza s'est rassemblée "sans joie", hier soir, pour une première rupture quotidienne du jeûne en ce début de ramadan. Celui-ci est marqué cette année par la menace d'une famine et les raids aériens.

Les Palestiniens achètent de la nourriture pour le repas d'avant l'aube, avant le jeûne pendant le mois sacré ramadan à Rafah, dans la bande de Gaza, le 10 mars 2024.

Fatima Shbair (AP)

Sur place, à Rafah, des familles ont pu se réunir devant des plats de riz garnis d'un petit morceau de viande. Dans le nord du territoire, "plus de 2.000 employés des services de santé ne sont pas en mesure de trouver de quoi manger pour rompre le jeûne", selon le ministère de la Santé du Hamas. Il a d'ailleurs fait état d'enfants morts de malnutrition et de déshydratation ces derniers jours.

"Le temps presse" pour éviter la famine dans le nord de la bande de Gaza "en proie à une catastrophe humanitaire" faute d'aide alimentaire suffisante, a alerté la cheffe du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain. Le patron des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, s'est dit "atterré que le conflit se poursuive à Gaza pendant le mois sacré" du ramadan.