20h00 TU.
04h48 TU.

DIRECT - Les Émirats arabes unis vont livrer de l'aide à Khan Younès

Les Émirats arabes unis vont acheminer de l'aide humanitaire à Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza complètement dévastée par plusieurs mois de bombardements israéliens. Dans le cadre d'une vaste opération humanitaire, "une équipe de bénévoles s'est rendue à Khan Younès où ils ont apporté l'aide nécessaire aux familles palestiniennes".
 

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Des Palestiniens fuient leur maison en ruine à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 8 avril 2024.

Des Palestiniens fuient leur maison en ruine à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 8 avril 2024. 

© AP Photo/Fatima Shbair
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19H19
Camp de déplacés de Tulkarem et de Nour Shams

Deux morts en Cisjordanie dans une opération israélienne

Deux Palestiniens, dont un adolescent de 16 ans, ont été tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie occupée, où l'armée israélienne affirme avoir tué "plusieurs" personnes lors d'un raid "contre le terrorisme".

Qais Fathi Nasrallah, 16 ans, est mort après avoir été "touché à la tête par des tirs israéliens" dans le camp de déplacés de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé et l'agence de presse palestinienne Wafa.
Salim Faisal Ghanem, 30 ans, a été "tué par les troupes israéliennes" vendredi dans le camp voisin de Nour Shams, selon Wafa. Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'un mort et de deux blessés par balle lors d'un raid de l'armée dans le camp.
L'armée israélienne a dit être intervenue dans ce second camp dans la nuit de jeudi à vendredi et y avoir tué "plusieurs terroristes".

L'armée, avec d'autres forces de sécurité israéliennes, a aussi "arrêté des personnes recherchées, fouillé des bâtiments et découvert des explosifs", selon un communiqué de l'armée. Un journaliste de l'AFP a constaté que les forces israéliennes étaient toujours présentes à Nour Shams cet après-midi, avec des véhicules blindés circulant dans les rues. Le communiqué de l'armée ajoute que quatre soldats ont été légèrement blessés au cours de l'opération. Le Croissant-Rouge palestinien a précisé que l'un des blessés est un secouriste qui tentait d'intervenir dans le camp.

Le raid de Nour Shams s'inscrit dans un contexte d'intensification de la violence en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas du 7 octobre contre Israël.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, au moins 469 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie.

18H57
Aide pour Gaza

Les Émirats arabes unis annoncent de prochaines livraisons d'aides à Khan Younès

Dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle WAM, les Émirats ont affirmé être le premier pays étranger à apporter de l'aide à cette ville où les habitants ont commencé à revenir après le retrait des troupes israéliennes début avril, au terme de plusieurs mois de combats acharnés.

Dans le cadre d'une vaste opération humanitaire, "une équipe de bénévoles s'est rendue à Khan Younès où ils ont apporté l'aide nécessaire aux familles palestiniennes avec l'appui des Emirats arabes unis", selon l'agence.
"Les Émirats arabes unis sont le premier pays à atteindre la ville de Khan Younès (...) pour livrer des milliers de colis alimentaires, fournitures de base, nourriture et pain", a ajouté cette source.

Depuis le retrait de l'armée israélienne, des milliers de personnes déplacées retournent peu à peu chez elles dans cette ville dévastée par la guerre. "Les Émirats arabes unis cherchent à réhabiliter le complexe médical de Nasser dans la ville de Khan Younès au cours de la période à venir, afin qu'il puisse reprendre ses activités", a par ailleurs indiqué WAM, en rappelant que les "services, équipements et personnel médical de l'hôpital ont cessé de fonctionner" en raison des combats.

18H37
Frappes en Syrie

Frappes israéliennes sur une position militaire dans le sud de la Syrie

Des frappes israéliennes ont visé vendredi à l'aube une position militaire dans le sud de la Syrie, ont indiqué le ministère de la Défense syrien et une ONG, au moment où Israël lançait une attaque contre l'Iran selon des médias américains.
"Vers 02h55 (23H55 TU), l'ennemi israélien a mené une agression à l'aide de missiles (...) ciblant nos sites de défense aérienne dans la région sud", a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué, ajoutant que la frappe avait causé des dégâts "matériels".

De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état "de frappes israéliennes ayant visé une position de radar de l'armée syrienne dans la province de Deraa, qui avait détecté l'entrée d'avions israéliens dans l'espace aérien syrien". Le directeur de cette ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, Rami Abdel Rahmane, a ajouté que les frappes étaient intervenues "au moment où l'aviation israélienne survolait intensivement la région de Deraa", sans que les défenses aériennes syriennes entrent en action.

L'armée israélienne a mené des centaines de frappes en Syrie depuis le début de la guerre en 2011 dans ce pays voisin, ciblant en particulier les groupes pro-iraniens.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné "dans les termes les plus fermes" l'attaque de vendredi attribuée à Israël et celles qui l'ont précédée sur son territoire. La Syrie a appelé "la communauté internationale et les Nations unies (...) à prendre toutes les mesures de dissuasion pour mettre fin" aux attaques israéliennes, a indiqué le ministère dans un communiqué.

18H20
Tunisie

Le pèlerinage juif de la Ghriba limité en raison de la guerre à Gaza

Le pèlerinage juif annuel sur l'île tunisienne de Djerba prévu en mai se limitera aux rituels religieux à l'intérieur de la synagogue de la Ghriba, en raison de la guerre dans la bande de Gaza, ont indiqué les organisateurs vendredi.

Une touriste visite La Ghriba, une des plus anciennes synagogues en Afrique, sur l'île de Djerba, le 28 octobre 2015.

Une touriste visite La Ghriba, une des plus anciennes synagogues en Afrique, sur l'île de Djerba en Tunisie, le 28 octobre 2015.

© AP Photo/Mosa'ab Elshamy

Le pèlerinage de la Ghriba, la plus ancienne synagogue en Afrique, qui attire habituellement des milliers de fidèles juifs du monde entier, doit se tenir cette année du 24 au 26 mai. "Il a été décidé d'organiser la visite annuelle religieuse de la Ghriba en la limitant aux rituels religieux à l'intérieur de la synagogue", ont indiqué les organisateurs dans un communiqué. "Le pèlerinage n'est pas annulé mais se limitera aux rites religieux. La décision a été prise à titre exceptionnel compte tenu du contexte international", a précisé à l'AFP l'un des organisateurs sous couvert d'anonymat. Selon la même source, "il n'y aura pas le côté festif (...) seulement la possibilité de venir prier et allumer des cierges, tout se déroulera à l'intérieur de la synagogue". 

Il y aura probablement peu de visiteurs de l'étranger, selon cette source, car il n'y aura pas de voyages organisés. Les éventuels visiteurs viendront "uniquement à titre individuel".

Voir Tunisie : pèlerinage de la synagogue de la Ghriba [LeMémo]

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Habituellement, le pèlerinage, qui certaines années a rassemblé jusqu'à 8.000 personnes du monde entier, est marqué par une procession très festive et colorée derrière une grande ménorah, le candélabre juif, montée sur trois roues et décorée de tissus. "La sécurité sera renforcée en raison du contexte (la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas à Gaza, ndlr) et aussi après ce qu'il s'est passé l'an dernier", a expliqué l'organisateur.

Lors du pèlerinage en mai 2023, deux fidèles et trois gendarmes avaient été tués devant la synagogue dans une attaque menée par un gendarme.

Lire Tunisie : 4 morts à Djerba après l'attaque d'une synagogue

La Tunisie est un fervent soutien des Palestiniens et son président Kais Saied a dénoncé un "génocide" en cours dans la bande de Gaza.

La synagogue de la Ghriba - dont la construction remonterait au 6e siècle avant JC - avait été visée en 2002 par un attentat suicide au camion piégé qui avait fait 21 morts.
La Tunisie comptait avant l'indépendance en 1956 plus de 100.000 juifs, une communauté tombée à environ un millier de membres.

17H12
désescalade

L'Iran "ne veut pas d'escalade" déclare Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov annonce que la Russie a dit à Israël que l'Iran "ne voulait pas d'escalade".

"Il y a eu des contacts téléphoniques entre les dirigeants russes et iraniens, nos représentants et les Israéliens. Nous avons dit très clairement dans ces conversations, nous avons dit aux Israéliens que l'Iran ne voulait pas d'escalade", a déclaré Lavrov dans une interview accordée aux stations de radio russes.

Sergueï Lavrov a également mentionné que l'Occident souhaitait détourner l'attention de la "catastrophe humanitaire" de la bande de Gaza vers l'Iran "en tant que menace" et a affirmé que l'Iran ne possède pas d'armes nucléaires.

15H54
Vote à l'ONU

L'Iran dénonce un veto américain "irresponsable" à la candidature palestinienne à l'ONU

L'Iran a qualifié d'"irresponsable" et de "non constructif" le vote des États-Unis bloquant la candidature palestinienne à l'adhésion à part entière à l'ONU. Douze pays ont voté jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un projet de résolution recommandant l'adhésion palestinienne à part entière à l'ONU. Les États-Unis, le principal allié d'Israël, ont opposé leur veto à cette demande tandis que la Grande-Bretagne et la Suisse se sont abstenues.

Le vote de Washington "a révélé le caractère frauduleux de la politique étrangère américaine et sa position isolée", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, le qualifiant d'"irresponsable" et de "non constructif".
La République islamique d'Iran, qui ne reconnaît pas Israël, a fait du soutien à la cause palestinienne une pièce maîtresse de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979.

Elle appuie notamment le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Le vote jeudi à l'ONU survient notamment dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, pour la plupart des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

15H51
Iran / Israël

Paris appelle "à cesser l'escalade militaire"

La France réitére son appel "à cesser l'escalade militaire au Moyen-Orient" après l'attaque attribuée à Israël contre l'Iran.

Ce "n'est dans l'intérêt de personne et ne ferait qu'accroître l'instabilité et l'insécurité au Moyen-Orient", a réagi Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères. "La France travaille à la désescalade avec ses partenaires", a-t-il ajouté dans une déclaration écrite.

15H29
Aide pour Gaza

Une "flottille de la liberté" pour Gaza prête à appareiller

Une "flottille de la liberté" est prête à appareiller pour Gaza depuis le port turc de Tuzla (ouest) afin de forcer le blocus et d'apporter de l'aide à la population de l'enclave palestinienne.

Des manutentionnaires préparent le chargement de la "Freedom Flotilla Coalition" au port de Tuzla, à Istanboul, ce 19 avril 2024.

Des manutentionnaires préparent le chargement de la "Freedom Flotilla Coalition" au port de Tuzla, à Istanboul, ce 19 avril 2024.

© AP Photo/Khalil Hamra

Au moins trois bâtiments transportant 5.000 tonnes de vivres, d'eau potable et d'aide médicale attendent le feu vert des autorités turques pour lever l'ancre depuis ce port sur la mer de Marmara, au sud d'Istanbul, si possible la semaine prochaine, ont indiqué les organisateurs vendredi.

Quelque 280 militants, défendeurs des droits, avocats et médecins sont prêts à prendre place à bord, venus de plus d'une trentaine de pays dont les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la Norvège, l'Allemagne, l'Espagne ou la Malaisie. 

Devant la presse, ils ont réclamé la garantie de leur libre passage et un cessez-le-feu immédiat dans le territoire de Gaza soumis au blocus et aux bombardements israéliens depuis le 7 octobre.

Ann Wright, militante pacifiste et ancienne colonelle de l'armée américaine, qui a précisé avoir "démissionné en 2003 pour protester contre la guerre en Irak", a mis les autorités israéliennes en garde : "Toute tentative d'arraisonner ou d'attaquer nos bateaux sera illégale", a-t-elle prévenu. "Nous représentons la société civile qui réclame la paix et la justice. Nous demandons au monde de garantir notre sécurité afin de livrer (les biens) de première nécessité à nos frères et soeurs de Gaza", a ajouté Ann Wright.
"Comme vous le savez, cette flottille n'est pas la première", a-t-elle glissé en référence à une précédente expédition restée célèbre, car source de grandes tensions entre Israël et la Turquie.

En 2010, une "flottille de la liberté" forte de huit cargos et transportant près de 700 passagers, de l'aide humanitaire et des matériaux de construction, avait pris la mer au départ d'Antalya (sud) pour tenter de forcer le blocus de la bande de Gaza et ravitailler la population.
Neuf jours après son départ, le 31 mai, une opération militaire israélienne et l'abordage d'un de ses bâtiments, le Mavi Marmara, avait fait dix morts et 28 blessés parmi les militants et dix blessés côté israélien. 

Lire Gaza : le raid meurtrier d'Israël contre une flottille humanitaire

Après cette opération, les relations entre Israël et la Turquie ont connu une succession de crises jusqu'au rétablissement complet de leurs liens diplomatiques en août 2022, avec le retour des ambassadeurs et consuls dans les deux pays.

"Ce que le peuple palestinien endure actuellement est inimaginable", insiste Ann Wright. "Le siège de Gaza est illégal, c'est une forme de châtiment collectif qui constitue un crime de guerre".

"Israël a attaqué notre flotte en 2010, tué dix de nos volontaires sans jamais avoir eu de comptes à rendre", a renchéri l'avocate américaine Huwaida Arraf, keffieh palestinien autour du cou. "Mais de la même façon que le siège de Gaza est illégal, toute tentative d'Israël de nous attaquer ou tenter d'intercepter nos navires sera contraire au droit", a-t-elle insisté.

La gynécologue-obstétricienne malaisienne Fauziah Mohd Hasan a remarqué que, pendant que l'escalade des tensions se poursuit entre l'Iran et Israël, "les tueries continuent à Gaza". "Nous ne pouvons pas laisser Israël distraire le monde sur ce qui cause de plus en plus de morts, de maladies et de destructions à Gaza", a plaidé le Dr Hasan, en évoquant les "plus de 50.000 femmes enceintes" dans l'enclave bouclée.
"Nous savons que des femmes subissent des césariennes sans anesthésie, qu'elles donnent naissance à des bébés prématurés et trop petits, qu'elles ne peuvent allaiter en raison du stress", avance aussi la Malaisienne.

La Turquie est l'un des principaux pays fournisseurs d'aide humanitaire à la population palestinienne.

Un neuvième "navire de la Bonté" envoyé par le gouvernement turc est arrivé ce vendredi au port égyptien d'El-Arish, chargé de 3.774 tonnes d'aide humanitaire.

13H40
Sanctions européennes

L'Union européenne sanctionne quatre colons "extrémistes" israéliens

L'Union européenne a imposé vendredi des sanctions à quatre colons israéliens et à deux groupes de militants israéliens "extrémistes" pour des violences commises contre des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem. Ces personnes et entités sanctionnées "sont responsables de graves violations des droits humains à l'encontre des Palestiniens", a déclaré le Conseil de l'UE, l'institution qui représente les 27 États membres.

Ces violations incluent "des actes de torture et d'autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que la violation du droit à la propriété et du droit à la vie privée et familiale des Palestiniens en Cisjordanie", a expliqué le Conseil dans un communiqué.
Les sanctions prévoient le gel des avoirs et l'interdiction de visas.

L'UE a inscrit deux organisations, Lehava et Hilltop Youth, sur sa liste noire. Les quatre individus sanctionnés sont Meir Ettinger et Elisha Yered, les dirigeants du groupe Hilltop Youth, ainsi que les colons Neria Ben Pazi et Yinon Levi.

Meir Ettinger lors de sa comparution dans un tribunal à Nazareth Illit, le 4 août 2015.

Meir Ettinger lors de sa comparution dans un tribunal à Nazareth Illit, le 4 août 2015. 

© AP Photo/Ariel Schalit

La décision de l'UE de cibler des colons violents en Cisjordanie intervient deux mois après des mesures similaires prises par les États-Unis et le Royaume-Uni.

13H36
bilan humain

Plus de 34.000 morts à Gaza selon le Hamas

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé vendredi que le bilan avait dépassé les 34.000 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.
En 24 heures, au moins 42 morts supplémentaires ont été recensés, portant le bilan à 34.012 personnes tuées, selon un communiqué du ministère, qui fait état de 76.833 blessés en plus de six mois de guerre.

13H04
"Représailles"

Le chef de l'ONU "condamne tout acte de représailles" au Moyen-Orient

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres "condamne tout acte de représailles" au Moyen-Orient, insiste vendredi son porte-parole après les explosions signalées dans le centre de l'Iran.

"Le secrétaire général répète qu'il est grand temps d'arrêter le cycle dangereux de représailles au Moyen-Orient", indique Stéphane Dujarric dans un communiqué alors qu'Antonio Guterres avait alerté jeudi sur le risque d'un "conflit régional généralisé".

12H49
Frappes en Iran

Les Israéliens flegmatiques après les explosions en Iran

Les nouvelles de la matinée sont dans "un coin de (sa) tête" mais hors de question pour Ditza Kornfeld, Israélienne de 63 ans, de modifier sa routine, après les explosions rapportées tôt ce vendredi dans le centre de l'Iran, nouveau signe des tensions dans la région.

"Nous avons pris l'habitude de ces situations anormales", raconte cette guide touristique, dont l'activité tourne au ralenti depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre. Sa préoccupation est toute autre : la préparation des repas pour les fêtes de Pessah, la pâque juive, qui commencent lundi soir.

Plusieurs explosions ont été signalées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, que des responsables américains cités dans des médias aux Etats-Unis ont attribuées à Israël, en riposte au barrage de tirs de drones et de missiles lancés par Téhéran. L'Iran a minimisé l'impact des explosions de vendredi sans accuser directement Israël, qui ne les a pas revendiquées.

Dans sa boutique d'antiquités, Amitay Bendavid estime que les hostilités longtemps indirectes ont franchi un seuil. Entre Israël et l'Iran, "c'était une guerre froide, et maintenant c'est un pays contre l'autre", estime l'antiquaire : Israël "doit taper fort, pas comme ça, là c'est un jeu d'enfants". La solution diplomatique, il n'y croit plus, même s'il craint l'escalade : "Israël n'a pas le choix" car l'Iran "ne comprend pas les mots, il ne comprend que le sang et le pouvoir", lâche cet homme de 37 ans.

Un discours martial qu'assume également Mordeachay Menarsheof, un commerçant de 33 ans : "la solution diplomatique n'est pas la bonne" car "on veut la paix, mais ils ne la veulent pas". Devant sa boutique de chaussures de la rue de Jaffa, artère centrale de Jérusalem, ce juif d'origine iranienne appelle à tenir "des propos forts" contre l'Iran, qu'il accuse de "financer le terrorisme" au Moyen-Orient.

Au volant de son taxi, Yossi Basher souhaite lui que les armes se taisent pour qu'Israël puisse avoir "des bonnes relations avec ses voisins". "Il faut les deux", une solution militaire et une diplomatique, abonde Ditza Kornfeld, pour qui "un accord avec l'Iran" doit impliquer la communauté internationale.

Mais pour que la diplomatie prévale, il faut en passer par la confrontation armée, croit savoir Amitay Bendavid, qui évoque l'exemple de la guerre des Six jours de 1967, marquée par la victoire d'Israël contre une alliance militaire de l'Égypte, la Syrie et la Jordanie.
"Pourquoi la Jordanie et l'Égypte ont fait la paix avec Israël ? Parce qu'ils se sont battus contre nous et qu'ils ont perdu, c'est tout".

12H28
Explosions dans le centre de l'Iran

Les Iraniens gardent leur calme après les explosions

L'annonce d'explosions dans le centre du pays a été accueillie dans le calme vendredi en Iran, où des manifestations ont réuni quelques milliers de personnes à Téhéran pour saluer l'attaque contre Israël du weekend dernier.

Rassemblement anti-israélien ce 19 avril à Téhéran.

Rassemblement anti-israélien ce 19 avril à Téhéran.

© AP Photo/Vahid Salem

En ce jour de congé hebdomadaire, de nombreux habitants de la capitale se sont rendus dans les parcs fleuris ou sur les sentiers de la montagne proche pour profiter d'un beau soleil printanier. Beaucoup d'entre eux s'étaient pourtant réveillés en apprenant, notamment sur les réseaux sociaux, que des explosions avaient été rapportées en fin de nuit, laissant penser au début des représailles attendues d'Israël après la première attaque lancée par drones et missiles par l'Iran sur le territoire israélien. Cette attaque a elle-même été menée en réponse à une frappe meurtrière, attribuée à Israël, contre le consulat iranien à Damas.

Mais, quelques heures plus tard, l'atmosphère était tranquille dans la capitale comme à Ispahan, la grande ville historique où ont été entendues les explosions vers 04H00 du matin (00H30 TU). "Nous allons nous garer pour jouer dans le parc. Tout est comme avant, c'est comme un vendredi matin normal", a témoigné l'une de ses habitantes, Bahar, une animatrice d'un centre éducatif de 24 ans, jointe par l'AFP. Elle a indiqué avoir été informée des explosions par l'appel d'une amie vivant à l'étranger.

Les autorités et les médias officiels ont minimisé l'importance des explosions, en expliquant qu'elles étaient liées à la destruction par la défense anti-aérienne d'"objets suspects" volant dans le ciel à proximité d'une base militaire. Aucun dégât ni victime n'a été rapporté. Cet "incident" n'a pas été évoqué par le président Ebrahim Raïssi dans le discours qu'il a prononcé à l'occasion d'une tournée dans une province du nord-est.
Suspendu après les explosions, le trafic aérien a été rapidement rouvert, de même que plusieurs aéroports dont les deux de Téhéran, brièvement fermés.

12h18
Ambassade sous haute tension

Périmètre de sécurité autour du consulat d'Iran à Paris

Un périmètre de sécurité a été établi autour du consulat d'Iran rue Fresnel, dans le 16e arrondissement de Paris. Selon la préfecture de police de Paris, une intervention policière est en cours et le public doit éviter le secteur.  

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12H14
Médiation

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, attendu en Turquie

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh est attendu samedi en Turquie, son fervent soutien qui l'a régulièrement hébergé mais s'est trouvé écarté de la médiation entre Israël et le mouvement palestinien. Le président Recep Tayyip Erdogan doit recevoir le chef de l'aile politique du Hamas à Istanbul, à un moment où le Qatar, où réside Haniyeh, dit vouloir "réévaluer" son rôle de médiateur pour arracher une trêve et la libération des otages israéliens.

Le président Recep Tayyip Erdogan, le 1er févier 2020, avec Ismaïl Haniyeh à Istanboul.

Le président Recep Tayyip Erdogan, le 1er févier 2020, avec Ismaïl Haniyeh à Istanboul.

© service de presse de la présidence turque via AP

Le chef de l'État turc, qui se veut le porte-drapeau de la cause palestinienne et a dépêché son ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan à Doha, mercredi, semble vouloir tenter un retour au centre du jeu. "Même s'il ne reste que moi, Tayyip Erdogan, je continuerai aussi longtemps que Dieu me donnera vie à défendre la lutte palestinienne et à me faire la voix du peuple palestinien opprimé", avait-il répété cette semaine devant les députés de son parti.

Mais il s'est montré extrêmement discret sur cette visite : "Gardons l'ordre du jour pour nous et Haniyeh" a-t-il glissé vendredi aux journalistes qui l'interrogeaient.
Avec le Hamas, qu'il qualifie de "mouvement de libération" et en particulier avec Ismaïl Haniyeh, les liens sont anciens. La Turquie a offert depuis 2011 une base arrière aux chefs du Hamas, suite à l'accord qui a présidé à la libération de plus d'un millier de prisonniers palestiniens en échange du soldat israélien Gilad Shalit. Elle a également régulièrement fourni des renseignements - quand Fidan en était le patron - et des passeports turcs à plusieurs hauts responsables du mouvement islamiste palestinien, dont Haniyeh, rappelle Sinan Ciddi, chercheur associé à la Fondation pour la défense des démocraties (FDD), basée à Washington.

Les autorités turques n'ont jamais confirmé ni démenti ces attributions.
Mais le Qatar, qui piétine dans la négociation d'une trêve entre le Hamas et Israël, menace de se retirer sous les critiques israéliennes et de certains démocrates américains. Et la Turquie pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation au nom de ses bonnes relations avec le Hamas. Hakan Fidan recevra d'ailleurs samedi son homologue égyptien Sameh Choukri sur les rives du Bosphore.

Pour autant, Sinan Ciddi ne prédit à Erdogan qu'un rôle "très limité" au côté d'autres médiateurs, en raison du rejet qu'il suscite de la part d'Israël.

Le président Erdogan a encore estimé cette semaine que les Israéliens "ont surpassé Hitler" dans la bande de Gaza. "Erdogan ne sera pas le bienvenu" affirme Sinan Ciddi en rappelant que le président turc a comparé Benjamin Netanyahu à "un nazi" et qualifié Israël "d'État terroriste": "Tout au plus pourrait-il être appelé à passer des messages entre les négociateurs palestiniens et Israël".

Sinan Ciddi juge encore qu'Ankara "n'a pas non plus la capacité" d'influencer le Hamas sur le sort des 129 otages israéliens toujours retenus à Gaza depuis leur enlèvement le 7 octobre.

En dépit de ses invectives, la Turquie n'a "restreint" que très récemment ses échanges commerciaux avec Israël et cette "duplicité d'Erdogan ne l'aide pas non plus avec les Palestiniens" relève-t-il.

En 2023, ces échanges vers Israël avaient dépassé les 5 milliards de dollars.
Selon des informations de presse jamais démenties, Ismaïl Haniyeh et d'autres dirigeants du Hamas qui se trouvaient à Istanbul le 7 octobre, ont été priés de quitter discrètement le pays après une photo les montrant célébrant les massacres commis dans le sud d'Israël. Depuis, Haniyeh est venu au moins une fois en Turquie début janvier et avait rencontré Hakan Fidan. Mais sa dernière rencontre avec le président Erdogan remonte à juillet 2023, de concert avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Qui anime ce direct ?

AFP