Direct terminé le 12 juillet à 20H30 TU
Direct commencé le 12 juillet à 14H00 TU

DIRECT - Les ministres de la Défense russe et américain se parlent au téléphone pour réduire "le risque d'une escalade"

Le ministère russe de la Défense annonce qu'Andreï Belooussov et Lloyd Austin, ont évoqué"la question de la prévention de menaces à la sécurité et de la réduction du risque d'une possible escalade". Le Pentagone déclare que lors de cet appel Lloyd Austin a souligné "l'importance de maintenir des lignes de communication" avec Moscou en plein conflit avec l'Ukraine.

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Lloyd Austin le 11 juillet 2024, lors du 75e sommet de l'OTAN à Washington.

Lloyd Austin le 11 juillet 2024, lors du 75e sommet de l'OTAN à Washington.

© AP Photo/Matt Rourke
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17H50
espionnage

L'ex-ambassadeur polonais auprès de l'Otan soupçonné de contacts avec des services étrangers

Le Premier ministre Donald Tusk accuse l'ancien ambassadeur polonais auprès de l'Otan, nommé en 2019 par l'ancien pouvoir nationaliste et rappelé fin mai, d'avoir entretenu des contacts avec des services de renseignements étrangers et d'avoir obtenu des avantages financiers non autorisés.

Interpellé, Tomasz Szatkowski a rejeté ces accusations et, à son tour, a dénoncé "des mensonges et des manipulations" de la part du chef du gouvernement.
"Selon les conclusions du service de contre-espionnage militaire, Szatkowski est accusé d'avoir traité de manière inappropriée des documents classifiés, d'avoir eu des contacts avec des services spéciaux étrangers, d'avoir obtenu des avantages financiers non autorisés", a déclaré Tusk lors d'un débat au Parlement, ajoutant qu'il avait attendu "jusqu'à la fin du sommet de l'Otan" cette semaine pour faire cette annonce.

Szatkowski, ancien vice-ministre de la Défense, a été nommé ambassadeur auprès de l'Otan il y a cinq ans, par le précédent pouvoir nationaliste, et a été rappelé au pays fin mai par l'actuel ministre des Affaires étrangères, le pro-européen Radoslaw Sikorski.

Le chef du gouvernement a également accusé Szatkowski "de se baser sur les suggestions et conseils de sociétés étrangères dans la préparation d'importants documents d'État, directement liés à la sécurité de l'État".

L'ancien ambassadeur a répondu quelques heures plus tard en se sentant "contraint de commenter les accusations mensongères et manipulées lancées aujourd'hui par le Premier ministre Donald Tusk" à son encontre. Dans une déclaration citée par l'agence PAP, Szatkowski a annoncé qu'il pensait intenter une action en justice contre Donald Tusk.

Le Premier ministre reproche aussi à l'ancien gouvernement, tout comme à son allié le chef de l'État Andrzej Duda, d'avoir eu connaissance des accusations portées contre Szatkowski avant même sa nomination, et de les avoir cachées. Interrogé en juin sur Szatkowski, le président Duda, en conflit ouvert avec Donald Tusk, a refusé d'accepter la démission de l'ambassadeur, malgré des informations obtenues des services spéciaux. "J'ai reçu des documents, mais ce ne sont absolument pas des documents qui, à mon avis, compromettraient l'ambassadeur Szatkowski de quelque manière que ce soit", a déclaré alors Duda à la radio privée RMF FM.

Selon lui, "le contenu de ces documents n'a rien à voir avec la fonction que monsieur l'ambassadeur à Bruxelles auprès de l'Alliance de l'Atlantique Nord, au siège de l'Otan, a exercée au nom de la Pologne".

Avant son rappel, Szatkowski était soutenu par Duda pour être candidat au poste de nouveau secrétaire adjoint de l'Alliance, selon des informations de presse confirmées vendredi par M. Tusk.
"Il a même été suggéré que M. Szatkowski puisse être candidat du président à l'un des postes les plus élevés de l'Otan. Et il y avait un réel danger qu'il puisse l'avoir", a déclaré le Premier ministre, accusant le chef de l'État d'avoir "désinformé l'opinion publique" dans cette affaire.
 

17H03
apaisement

Appel entre les ministres de la Défense russe et américain pour prévenir un "risque d'escalade"

Les ministres de la Défense russe et américain ont évoqué "la réduction du risque d'une escalade" lors d'une conversation téléphonique, annonce Moscou, deux jours après l'annonce par Washington du déploiement ponctuel de missiles de longue portée en Allemagne.

Lors de cet appel entre Andreï Belooussov et Lloyd Austin, "la question de la prévention de menaces à la sécurité et de la réduction du risque d'une possible escalade a été évoquée", indique le ministère russe de la Défense dans un communiqué. La conversation a eu lieu à initiative de la Russie, précise-t-il.
Une porte-parole du Pentagon, Sabrina Singh, a affirmé à la presse que lors de cet appel Lloyd Austin avait lui souligné "l'importance de maintenir des lignes de communication" avec Moscou en plein conflit en Ukraine, et juste après le sommet de l'Otan à Washington.

La Maison Blanche a annoncé mercredi que les États-Unis déploieraient de façon ponctuelle, à partir de 2026, de nouveaux armements en Allemagne, de plus longue portée que les systèmes américains actuellement positionnés en Europe. Le chancelier allemand Olaf Scholz a défendu jeudi cette décision qui selon lui "s'inscrit dans la dissuasion" et "garantit la paix".

Le Kremlin a condamné de son côté cette mesure, signe selon elle d'un retour "vers la Guerre froide".
Le précèdent appel officiel entre les ministres de la Défense russe et américain remonte au 26 juin. Selon Moscou, Andreï Belooussov avait alors "souligné le risque d'une nouvelle escalade" liée à "la fourniture d'armes américaines" à Kiev.

14H57
L'argent, le nerf de la guerre

Poutine augmente certains impôts pour financer son assaut en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a signé vendredi plusieurs décrets pour augmenter les impôts pour les hauts revenus et les entreprises, une décision prise pour financer l'explosion des dépenses liées au coûteux conflit en Ukraine. Les décrets présidentiels ont été publiés sur le portail officiel du gouvernement russe, après les votes de la Douma et du Conseil de la Fédération, les deux chambres du Parlement, en faveur de ce projet de loi.

En Russie, les dépenses publiques ont excédé les recettes de plusieurs dizaines de milliards d'euros depuis le début de l'offensive en Ukraine en février 2022.
Le déficit fédéral a atteint 0,5% du PIB sur les six premiers mois de 2024, selon le ministère des Finances, et prévoit un déficit de 1,1% cette année, un niveau qui reste malgré tout bien inférieur à la plupart des principales économies mondiales.
Pour tenter de compenser ce déséquilibre, l'Etat russe va instaurer de nouveaux seuils d'imposition pour les plus hauts revenus (à 18, 20 et 22%) et augmenter l'impôt sur le bénéfice des sociétés (de 20 à 25%). "Ces changements visent à mettre en place un système fiscal juste et équilibré", a justifié récemment le ministre des Finances Anton Silouanov.

Signe que les autorités se veulent prudentes pour ne pas affecter le niveau de vie de la majorité de la population, touchée déjà par une inflation actuellement à 8,6%, seuls "3 à 4"% des Russes et des entreprises sont concernés par ces hausses d'impôts, avait précisé le ministre Silouanov. Pour le reste de la population, le taux d'imposition restera à 13%, comme depuis 2001."

Officiellement, les rentrées issues de ces hausses d'impôts - environ 27 milliards d'euros supplémentaires budgétés pour 2025 - doivent servir à financer une série de "projets nationaux", des programmes pluriannuels annoncés en début d'année par Vladimir Poutine et qui concernent principalement les dépenses sociales.

Or, en réalité, il s'agit surtout de financer l'effort de guerre en Ukraine, après plus de deux ans d'un conflit coûteux économiquement et humainement. Le budget militaire russe a explosé de près de 70% en 2024 et représentera cette année 6,7% du PIB, a révélé Vladimir Poutine mi-mai.

Dans le but de "rationaliser" les dépenses et accroître davantage la production destinée à l'armée, Vladimir Poutine a évincé mi-mai un historique de son gouvernement, Sergueï Choïgou, et nommé à sa place un économiste interventionniste sans expérience militaire, Andreï Belooussov.
 

12H31
"attaque brutale"

Résolution de l'AIEA "condamnant" l'attaque de l'hôpital pédiatrique en Ukraine

Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté vendredi une résolution exprimant sa "vive préoccupation" après l'attaque contre un hôpital pédiatrique ukrainien coopérant avec cette instance onusienne.
Il a souligné le "rôle vital" du centre hospitalier Okhmatdyt, plus grand hôpital pédiatrique d'Ukraine, dans le traitement du cancer et "condamné dans les termes les plus forts" l'interruption forcée de l'assistance technique d'ordinaire fournie par l'agence.

Présenté par Kiev, ce texte été approuvé par 20 des 35 pays membres du Conseil, ont indiqué à l'AFP deux diplomates. La Russie et la Chine ont voté contre, les autres se sont abstenus.
Le Conseil se réunit au siège de l'agence à Vienne, en Autriche, habituellement tous les trois mois, mais il peut convoquer des sessions extraordinaires à la demande de l'un de ses membres.
En avril, une réunion avait ainsi eu lieu à l'appel de la Russie et de l'Ukraine, après une série d'attaques de drones sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée depuis mars 2022 par les troupes russes. 

Cette fois, le ministre ukrainien de l'Energie Guerman Galouchtchenko en avait sollicité une par écrit "au regard de l'attaque brutale" contre l'hôpital qui a couté la vie à deux personnes et en a blessé 32 autres. Dans sa lettre, l'Ukraine précise que le centre dispose de "27 sources de rayonnement ionisant", en lien notamment avec le traitement du cancer. L'attaque "ne met pas seulement en danger des vies, elle constitue aussi une violation flagrante des principes de l'AIEA, sapant les fondements de la sécurité nucléaire internationale", estimait le ministre Galouchtchenko.

Sur environ 630 patients qui y étaient soignés, 94 ont été transférés dans d'autres établissements de la capitale, plus de 465 ont dû rentrer chez eux et 68 sont restés dans les bâtiments qui n'ont pas été touchés, a souligné le ministère de la Santé.

Cette frappe a été effectuée avec un missile de croisière russe Kh-101, selon Kiev. La Russie, qui nie systématiquement tout crime depuis le début de son invasion, a mis en cause la défense antiaérienne ukrainienne, assurant, comme toujours, ne jamais "frapper de cibles civiles".

En début de semaine, l'AIEA a déclaré sur X que l'Ukraine l'avait informée qu'"aucune source radioactive n'était présente" au moment de l'attaque. Le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, a ajouté que l'hôpital ne présentait aucun risque en matière de sûreté.


 

12H12
Répression

Le licenciement d'une pédiatre emprisonnée annulé par la justice russe

Un tribunal russe a annulé le licenciement d'une pédiatre emprisonnée, Nadejda Bouïanova, jugée après avoir été accusée d'avoir critiqué l'offensive en Ukraine lors d'une consultation, dans une affaire illustrant la répression exacerbée en cours en Russie. "Le tribunal Touchinski de Moscou a jugé illégale la décision de licencier la pédiatre Nadejda Bouïanova", a déclaré vendredi à l'AFP un porte-parole de cette juridiction. "Mais cela n'a aucune influence sur l'affaire pénale visant Bouïanova", a précisé la porte-parole. Ce qui signifie que la pédiatre reste en détention provisoire, et encourt toujours 10 ans de prison si elle est reconnue coupable à l'issue de son procès, qui a débuté fin mai.

Nadejda Bouïanova, 68 ans, née dans la ville ukrainienne de Lviv et habitant en Russie depuis près de 30 ans, est accusée d'avoir critiqué l'attaque contre l'Ukraine lors d'une conversation avec la mère d'un de ses jeunes patients. Cette mère assure que la pédiatre lui avait dit que son ex-mari, un soldat russe porté disparu en Ukraine, était "une cible légitime pour l'Ukraine".
Après avoir été dénoncée en janvier, le docteur Bouïanova avait été licenciée de son hôpital, puis arrêtée le 2 février et inculpée pour "diffusion de fausses informations" sur l'armée russe motivée par la "haine ethnique".

Durant son procès toujours en cours, les débats tournent autour de la question de savoir si le fils de la mère accusant la médecin, âgé de sept ans, était présent pendant leur conversation fatidique. Si la défense prouve qu'il n'était pas là, l'accusation en principe devrait être levée, car la justice russe ne prévoit des punitions qu'en cas de "diffusion de fausses informations" sur l'armée "en public".
"Je suis innocente. Il s'agit d'un malentendu. Je ne suis qu'une simple médecin, tout cela est très dur pour moi", avait plaidé fin mai la pédiatre devant journalistes.

L'affaire est révélatrice de la répression qui bat son plein en Russie depuis plus de deux ans. Elle a envoyé des milliers de Russes devant les tribunaux pour des paroles critiques ou des messages sur les réseaux sociaux.

10H47
Droits de l'Homme

La France "indignée" par la condamnation du dissident russe Orlov

La France fait part de son "indignation" après la confirmation par la justice russe de la condamnation à deux ans et demi de prison du dissident Oleg Orlov, figure de la défense des droits humains.
Dans une déclaration, la diplomatie française dénonce "un procès au cours duquel les droits de la défense ont été systématiquement bafoués" et "condamne ce nouvel exemple de la dérive autoritaire de la Russie".
"Cette décision est d'autant plus préoccupante que l'état de santé de M. Orlov est fragile et qu'il a subi de mauvais traitements depuis son procès en première instance", ajoute le Quai d'Orsay.

Vétéran de Memorial, l'ONG colauréate du prix Nobel de la Paix 2022 dissoute par la justice russe, Oleg Orlov, militant réputé de 71 ans, avait fait le choix, contrairement à de nombreux autres critiques du Kremlin, de rester en Russie pour "continuer le combat" face à Vladimir Poutine.

Fin février, il a été condamné à deux ans et demi de prison pour des dénonciations répétées de l'assaut lancé par les troupes russes en Ukraine en février 2022.
La cour d'appel a confirmé ce verdict jeudi. Oleg Orlov est détenu à Syzrabn, à environ 900 km au sud-est de Moscou. "Je ne regrette rien et ne me repens de rien", a-t-il déclaré jeudi quelques minutes avant le début de l'audience.

10H24
"fake news"

Le Kremlin rejette les accusations de projet russe d'assassinat d'un fabricant d'armes allemand

Le Kremlin rejette les informations de presse faisant état d'un projet russe d'assassinat du patron d'un grand fabricant d'armes allemand, déjoué par les États-Unis et l'Allemagne, estimant qu'elles n'étaient basées sur "aucune argumentation sérieuse".
"Tout cela est présenté dans le style des "fake news", et nous ne pouvons donc pas prendre ces informations au sérieux", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

09H09
OSCE

La Russie condamne à 14 ans de prison pour "espionnage" un employé de l'OSCE en Ukraine

Un employé de la mission de l'OSCE dans l'est de l'Ukraine, Vadym Golda, a été condamné à 14 ans de prison pour "espionnage" au profit de "services de renseignement étrangers", annonce vendredi le Parquet général russe. Cet "assistant de sécurité de la mission spéciale d'observation de l'OSCE" dans l'est de l'Ukraine, âgé de 56 ans, "a été reconnu coupable" d'"espionnage" et condamné à "14 ans d'emprisonnement dans une colonie pénitentiaire à régime strict", a indiqué le Parquet général dans un communiqué

Selon l'accusation, Vadym Golda a recueilli en 2021, soit avant l'attaque à grande échelle russe de février 2022, "des données sur des installations industrielles qui ont ensuite été frappées par des missiles" ukrainiens. Il a été arrêté en avril 2022. Le Parquet général russe précise dans son communiqué publié sur Telegram que l'employé de l'OSCE a collaboré avec des "services de renseignement étrangers", sans les identifier et sans avancer d'éléments de preuves.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), créée en pleine guerre froide pour favoriser le dialogue Est-Ouest, a "condamné catégoriquement" vendredi le jugement à l'égard de son employé et appelé à sa "libération immédiate" et celle de deux autres membres de l'organisation, condamnés en septembre 2022 à 13 ans d'emprisonnement par la justice russe.

Depuis le début de l'offensive militaire en Ukraine, les autorités russes ont multiplié les arrestations pour espionnage, trahison ou collaboration avec l'Ukraine dans le cadre d'une vaste campagne de répression. La Russie avait bloqué en 2022 le renouvellement de la mission permanente de l'OSCE en Ukraine, ainsi que l'extension de la mission qui suivait depuis 2014 le conflit entre Kiev et les séparatistes armés et pilotés par Moscou dans le Donbass (est de l'Ukraine).

08H54
navis non grata

Les Fêtes maritimes de Brest sans les Russes

Deux des plus grands voiliers du monde, les quatre-mâts Sedov (117 mètres) et Kruzenshtern (114 mètres), propriétés de l'État russe, ne seront pas de la fête, guerre en Ukraine oblige. 

Le Sedov, ammarré au port du Cap, en Afrique du Sud, en avril 2013.

Le Sedov, ammarré au port du Cap, en Afrique du Sud, en avril 2013. 

© AP Photo/Schalk van Zuydam

Un autre navire russe, le Shtandart, a fait les frais, à la dernière minute, de l'extension aux "navires répliques historiques" des sanctions européennes contre la Russie.


Propriété privée, ce trois-mâts de 34 mètres, réplique exacte d'une frégate du tsar Pierre Le Grand, sillonne les festivals maritimes européens et embarque des croisiéristes entre chaque étape.

Il avait troqué son pavillon russe pour celui des îles Cook, début juin à la demande des autorités françaises, mais est désormais banni des ports européens.

Les Fêtes maritimes se termineront avec la traditionnelle grande parade de centaines de bateaux vers Douarnenez (Finistère), prévue jeudi 18 juillet.

08H22
seulement 2 milliards d'euros

Les échanges commerciaux entre la France et la Russie au plus bas en 2023

La part de la Russie dans le commerce extérieur français a nettement reculé en 2023, atteignant son niveau le plus bas depuis plus de 20 ans, ont indiqué vendredi les Douanes, qui pointent les sanctions économiques à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

Entre 2021 et 2023, les exportations de marchandises vers la Russie ont ainsi été divisées par trois, atteignant 2 milliards d'euros en 2023, "avec notamment l'arrêt des livraisons de produits aéronautiques", désormais interdites par l'Union européenne, explique le département des statistiques de la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI). Les importations d'origine russe (3,6 milliards d'euros), essentiellement liées à l'énergie, ont suivi la même tendance et ont été divisées par plus de trois entre 2021 et 2023.

Le pétrole brut, dont la Russie était encore le 6e fournisseur à la France en 2021, et le gaz naturel à l'état gazeux ont quasiment disparu des importations françaises, contrairement au gaz naturel liquéfié (GNL) qui échappe à l'embargo et qui reste le principal produit importé de Russie.
La Russie ne pèse donc plus que 0,4% des échanges extérieurs français en 2023, contre 1,8% en 2021, son niveau le plus bas depuis 2000. Cela la rétrograde du 11e rang des plus importants partenaires commerciaux de la France en 2021 au 37e rang en 2023.

Un décrochage qui se retrouve au niveau européen, les importations de l'UE d'origine russe ne représentant plus que 0,8% des importations totales de l'Union européenne en 2023 contre 3% en 2021, rapportent les Douanes.

En 2015, un an après l'annexion de la Crimée par Moscou et une première salve de sanctions économiques, la Russie avait déjà perdu deux rangs dans le classement des partenaires commerciaux de la France, un impact bien moindre que celui de l'invasion russe de l'Ukraine et les 26 places perdues. Hors matériel militaire, la part de l'Ukraine dans le commerce extérieur de la France reste stable en 2023 par rapport à 2021.

05H20
OTAN

"La perspective d'un conflit direct entre l'Otan et la Russie est préoccupante" Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde jeudi contre un "conflit direct" entre l'Otan et la Russie, déclarant lors d'un sommet de l'alliance visant à soutenir l'Ukraine que la diplomatie devait également être une option sur la table. "J'ai dit franchement que l'Otan ne devrait jamais être autorisée à participer à la guerre en Ukraine", a déclaré Erdogan lors d'une conférence de presse organisée à l'issue du sommet du 75e anniversaire de l'OTAN.

Erdogan a déclaré que la Turquie, rare membre de l'OTAN à ne pas s'associer aux sanctions contre la Russie, soutenait "l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine".
Mais il a "également souligné que la diplomatie ne devait pas être exclue et que les négociations ne signifiaient pas nécessairement une capitulation".
Les membres de l'Otan, qui étaient réunis jusqu'à jeudi soir dans la capitale américaine en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, ont décidé de renforcer son aide à Kiev par l'envoi d'avions de chasse et de batteries de défense anti-aérienne.

Le Kremlin a estimé en réponse que l'Otan était "pleinement impliquée" dans le conflit en Ukraine, ajoutant prévoir des "mesures" pour "contrer" cette "menace sérieuse".
Recep Erdogan avait jugé jeudi la perspective d'un "conflit direct entre l'Otan et la Russie préoccupante", selon des propos rapportés par l'agence officielle turque Anadolu.
Ankara, qui dispose de l'une des principales armées de l'Otan, située sur son front oriental, s'est tenu jusqu'à présent à équidistance de Moscou et de Kiev depuis le début de l'invasion russe en février 2022. Erdogan avait cependant estimé l'an dernier que l'Ukraine "mérite pleinement" d'intégrer l'Otan dont il a souligné jeudi l'importance en tant qu'organisation internationale.

"Nous ne pensons pas que l'Organisation de coopération de Shanghai soit une alternative à l'Otan" a-t-il indiqué. "De même, nous ne considérons pas les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) comme une alternative à toute autre structure", a-t-il également prévenu.
Le président turc avait annoncé en 2022 son intention de rallier l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) qui réunit plusieurs pays aux relations tendues avec l'Occident, dont la Russie, la Chine et l'Iran.

04H46
Deux amis

Orban a rencontré Trump en Floride après le sommet de l'Otan

Le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban a rencontré jeudi l'ancien président américain Donald Trump en Floride, à l'issue du sommet de l'Otan à Washington et au terme d'un périple de M. Orban à Kiev, Moscou, puis Pékin où il voulait chercher une voie de résolution au conflit en Ukraine.
"Nous avons discuté des moyens de faire la paix", a déclaré Orban dans un message publié jeudi soir sur X, accompagné d'une photo de la rencontre entre les deux dirigeants dans la résidence de Mar-a-Lago de M. Trump.


"La bonne nouvelle du jour: il va résoudre le problème !", a-t-il ajouté, sans donner plus de détails sur la rencontre.

Donald Trump et Viktor Orban sont liés par une admiration mutuelle, et se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises. Le slogan des six mois de la présidence hongroise de l'UE est d'ailleurs "Make Europe Great Again", inspiration directe du "Make America Great Again" de Trump.

La Hongrie occupe depuis le 1er juillet la présidence tournante du Conseil de l'UE, une fonction de coordination des travaux législatifs qui n'autorise pas à s'exprimer au nom des Européens sur la scène internationale. Au sommet de Washington, le dirigeant hongrois, qui ne s'est guère épandu devant la presse, est apparu isolé, mis en cause par nombre de dirigeants européens qui ont dénoncé son déplacement à Moscou la semaine dernière, où il s'est entretenu avec le président Vladimir Poutine.
"C'est son choix, il l'a fait souverainement mais en faisant ses visites, il ne nous a en rien engagés parce qu'il ne nous a en rien informés au préalable et n'a reçu aucun mandat", a souligné vendredi devant la presse Emmanuel Macron, à l'issue d'un sommet de l'Otan.

La veille, le président finlandais Alexander Stubb avait déclaré ne voir "vraiment aucune utilité à aller discuter avec des régimes autoritaires" et le président du Conseil européen, Charles Michel, avait ajouté n'être "pas du tout d'accord avec cela". L'ombre de Donald Trump a plané tout au long du sommet de l'Otan et la visite de Viktor Orban intervient sur fond d'interrogations sur le maintien de la candidature de Joe Biden à un second mandat en novembre.

03H00
Se racheter au front

Ces condamnés ukrainiens qui prennent les armes

Artour Katchourovski est l'un de ces milliers de prisonniers ukrainiens qui ont rejoint l'armée pour combattre la Russie. La récompense qu'il espère : rentrer chez lui libre et en héros, lorsque la guerre sera finie.
Cet homme de 27 ans, condamné et emprisonné pour vol, doit bénéficier d'une libération conditionnelle pour rejoindre le front.
"Peut-être que la vie là-bas me changera, juste un peu, pour le meilleur", déclare-t-il à l'AFP de la prison de Boryspil, près de Kiev, où il attend son ordre de déploiement.

Si la Russie a recruté des dizaines de milliers de repris de justice pour son invasion, l'Ukraine vient seulement de créer le mécanisme légal permettant d'envoyer sur le champ de bataille des condamnés en échange d'une amnistie. 

En manque d'effectifs, alors qu'elle est dans sa troisième année de guerre face à un ennemi plus nombreux et mieux armé, l'Ukraine multiplie les efforts pour regarnir les rangs de ses forces. Selon le ministère ukrainien de la Justice, plus de 5.000 détenus ont demandé à s'engager depuis le vote en mai de la nouvelle loi qui le leur permet. Les autorités ukrainiennes rejettent cependant le recours massifs aux repris de justice pour combattre, comme l'a fait la Russie avec le groupe paramilitaire Wagner, qui a envoyé foule d'hommes à la mort pour conquérir en mai 2023 la cité de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine.

Voir Guerre en Ukraine : où en est la bataille pour Bakhmout ?

Kiev n'apprécie d'ailleurs pas la comparaison mais certains prisonniers la font ouvertement.
"Des prisonniers ont pris Bakhmout. Malheureusement, ce ne sont pas des gars de notre camp", glisse Artour Katchourovski en souriant.

Si les prisonniers russes étaient remis en liberté s'ils survivaient à six mois de combats au front, les choses sont très différentes côté ukrainien. Les volontaires n'y seront libérés qu'à la fin de la guerre mais ils ont le droit de demander à retourner en prison ou de retirer leur candidature avant d'être déployés. Oleg Omeltchouk, 31 ans, est l'un de ceux qui ont changé d'avis après avoir déposé une demande. "Vous êtes un condamné avant tout (...), c'est comme ça ici et c'est comme ça que ça sera là-bas", dit-il. Il n'a pas été sanctionné, il a juste été la cible de quelques plaisanteries de la part de codétenus qui ont, eux, toujours l'intention de s'enrôler.

Volodymyr Baranditch a déjà servi dans l'armée mais a été forcé de quitter son unité après une condamnation pour trafic de drogue dans une affaire ayant précédé son enrôlement.
Maintenant, il veut retourner au front : "On m'a offert des vacances que je n'avait pas demandées", ironise-t-il. En attendant son ordre de mission, Baranditch partage son expérience avec d'autres détenus. "Les yeux des gens brûlent d'impatience", dit-il.

Pour la vice-ministre de la Justice, Olena Vyssotska, combattre pour sauver son pays est une question de rédemption. "Il n'y a pas meilleur moyen pour quelqu'un d'être réhabilité aux yeux de la société que d'aider les forces armées", insiste la responsable.
Le commandant adjoint du bataillon de prisonniers de la 92e brigade d'assaut, Roman Kyrytchenko, fait pour sa part l'éloge de ses hommes qui vont "accomplir des tâches très spécialisées et précises dans les zones les plus dangereuses".

Mykola Soukhotine, 26 ans, doit bientôt être envoyé sur le front dans cette unité, lui qui purgeait 10 ans de prison pour meurtre. "Nous avons déjà été dans notre propre école de la force mentale et de la motivation. Nous sommes déjà endurcis", proclame le jeune homme.
Vitali Kononenko, qui a déjà été sur le front dans la région orientale de Donetsk après 20 jours d'entraînement, n'est pas d'accord.

Les gars, ne venez pas pour être libres, vous ne le serez pas. Vitali Kononenko, prisonnier de droit commun

"Nous ne sommes pas des dieux de la guerre, nous sommes juste des gens normaux qui ont trébuché", assène-t-il. 

S'agissant des conditions dans l'armée pour ces recrues si particulières, Oleg Tsvily, de l'ONG Protection pour les prisonniers d'Ukraine, estime que, globalement, ils ne sont pas moins bien traités que les soldats ordinaires. "Certains commandants traitent mal les mobilisés normaux, pourquoi serait-ce différent pour les prisonniers?", a-t-il déclaré.

Il regrette cependant que les détenus déployés sur le front n'aient pas droit aux permissions.
Vitali Kononenko dit avoir été démoralisé d'apprendre qu'il ne verrait pas sa famille avant d'y partir. Pour autant, il ne se plaint pas car il assure vouloir se racheter. "Je dois survivre. Je dois transformer ma vie. Agir de manière à ce que les gens qui me pointent du doigt en disant "condamné" puissent voir que j'accomplis quelque chose dans l'armée", explique-t-il. Son message à tous les prisonniers : "Les gars, ne venez pas pour être libres, vous ne le serez pas".
 

 

00H57
l'âge du capitaine

Fin d'un sommet de l'Otan hanté par l'âge de Joe Biden

Le sommet des 75 ans d'existence de l'Otan a pris fin jeudi à Washington avec de nouveaux engagements en faveur de l'Ukraine, mais sans être parvenu à faire oublier l'âge de son hôte d'honneur, Joe Biden.

Pendant près de trois jours, les dirigeants des 32 pays de l'Alliance atlantique ont multiplié les gages de soutien à l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie. "Un grand succès", s'est félicité jeudi soir le président américain, 81 ans, lors d'une conférence de presse particulièrement attendue. Las, quelques minutes plus tôt, il commettait une gaffe monumentale, annonçant "le président Poutine" alors qu'il accueillait le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

La capacité physique et la fraîcheur mentale du président américain, candidat à sa réélection en novembre, n'ont pas cessé de hanter les couloirs du gigantesque Centre de conventions où s'est déroulé ce sommet de l'Otan à Washington.

Voir La guerre en Ukraine au coeur du sommet de l'OTAN

Et les marques de soutien de nombre de dirigeants de l'Otan, du président français Emmanuel Macron au chancelier allemand Olaf Scholz, n'ont pas suffi à effacer les interrogations sur la capacité de Joe Biden à conduire son camp démocrate à la victoire en novembre. "Il nous arrive à tous de faire des lapsus", a ainsi affirmé à la presse Emmanuel Macron. "J'ai vu comme à chaque fois un président qui est aux affaires, en charge, précis sur les dossiers, qu'il connaît bien", a insisté Macron, pour qui la réunion de Washington a surtout permis de prendre des "décisions importantes" en faveur de l'Ukraine.

Les Alliés ont annoncé le transfert imminent de F-16 de fabrication américaine, de nouveaux systèmes de défense antiaérienne, un engagement financier d'au moins 40 milliards d'euros en aide militaire, et le caractère "irréversible" de la trajectoire d'adhésion de l'Ukraine à l'Otan.

Volodomyr Zelensky, invité d'honneur de ce sommet, a dit espérer que les cinq systèmes de défense antiaérienne promis par l'Otan arrivent en Ukraine "le plus vite possible", rappelant les frappes russes meurtrières en début de semaine, qui ont dévasté un hôpital pour enfants à Kiev et fait 43 morts dans tout le pays. Il a aussi demandé jeudi aux pays de l'Otan qu'ils lèvent les restrictions sur l'usage de leurs armes sur le sol russe. "Si nous voulons gagner, si nous voulons l'emporter, si nous voulons sauver notre pays et le défendre, nous devons lever toutes les restrictions", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, aux côtés du secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

Plusieurs pays de l'Otan imposent des restrictions à l'usage des armes qu'ils fournissent à l'Ukraine, ce qui l'empêche de frapper des positions russes d'où partent régulièrement des attaques contre ses villes et ses infrastructures. Ces pays, comme l'Allemagne, redoutent une escalade du conflit avec la Russie. Les États-Unis ont assoupli leurs restrictions, mais sans laisser carte blanche aux forces ukrainiennes. "Nous évaluons sur une base quotidienne" jusqu'où les Ukrainiens peuvent frapper sur le territoire russe, a assuré Joe Biden devant la presse.
Le président ukrainien s'est, par ailleurs, dit confiant que son pays rejoindra un jour l'Otan, alors que les pays alliés ne lui ont pas lancé d'invitation. "Nous faisons et continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que le jour vienne où l'Ukraine sera invitée et deviendra membre de l'Otan, et je suis convaincu que nous y parviendrons", a-t-il dit.
 

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aide humanitaire

La France prête à aider à reconstruire l'hôpital pédiatrique de Kiev

Le président français Emmanuel Macron a fait part jeudi de sa "vive émotion" à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky après des frappes russes meurtrières sur le pays et proposé l'aide de la France pour reconstruire l'hôpital pour enfants détruit à Kiev.

Lors d'un entretien en marge du sommet de l'Otan à Washington, il a "condamné ces attaques inacceptables, contre des objectifs civils et notamment contre l'hôpital pédiatrique de Kiev, avec la plus grande fermeté et précisé que la France était disposée à apporter le soutien nécessaire à la reconstruction de cet hôpital si important pour les Ukrainiens", a indiqué l'Élysée.

Ces frappes ont fait plus de 40 morts et dévasté le plus grand hôpital pédiatrique d'Ukraine lundi.
L'attaque sur le centre hospitalier Okhmatdyt a créé un choc dans ce pays, qui subit depuis plus de deux ans les bombardements russes, et parmi ses alliés.

Qui anime ce direct ?

AFP