20h30
06h44

DIRECT - L'Onu veut une enquête internationale sur les fosses communes découvertes dans des hôpitaux palestiniens

L'Onu réclame une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza, soulignant la nécessité d'une enquête indépendante face au "climat d'impunité" actuel.

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Des Palestiniens creusent des tombes pour enterrer leurs proches tués lors d'un bombardement israélien près de l'hôpital Nasser à Khan Younès, le 22 janvier 2024.

Des Palestiniens creusent des tombes pour enterrer leurs proches tués lors d'un bombardement israélien près de l'hôpital Nasser à Khan Younès, le 22 janvier 2024. 

© AP Photo/Mohammed Dahman
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18H22
Offensive sur Rafah

Une évacuation des civils de Rafah n'est "pas possible" affirme un responsable du CICR

Une évacuation de plus d'un million de civils de Rafah n'est "pas possible" dans les conditions actuelles, prévient un responsable du CICR. 

De nombreuses capitales étrangères et organisations humanitaires s'inquiètent des préparatifs en cours pour cette opération sur Rafah, dans le sud du territoire palestinien assiégé, considérée par Israël comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste Hamas. "On ne voit pour l'instant aucun plan d'évacuation pour les civils" de Rafah, a déclaré Fabrizio Carboni, directeur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en marge d'une conférence d'aide à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

Rafah accueille un million et demi de personnes, habitants et déplacés, confrontés à une situation humanitaire dramatique. "Quand on voit le niveau de destruction dans le secteur central (de Gaza) et dans le nord, on ne voit pas très bien vers où les gens pourraient être déplacés et où ils pourraient avoir des abris décents et des services de base", a-t-il ajouté. "Donc aujourd'hui, avec les informations dont on dispose (...), on ne considère pas possible une évacuation massive".

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a fait savoir qu'il étudiait une "série de mesures à prendre en préparation des opérations à Rafah, en particulier sur l'évacuation des civils".

"Une opération militaire (à Rafah) ne peut en aucun cas être menée sans conséquences humanitaires dévastatrices", a déclaré à l'AFP Fabrizio Carboni lors de la Conférence internationale de Dubaï sur le développement et l'aide humanitaire (Dihad).
"Vu le niveau de destruction, la fatigue des gens, certains étant blessés ou malades, et l'accès limité à la nourriture et aux services de base, je vois (cette évacuation) comme extrêmement difficile", a-t-il ajouté.

Il n'y a aucun endroit sûr à Gaza si les gens quittent Rafah. Jan Egeland, secrétaire général de l'ONG Norwegian Refugee Council

Pour Jan Egeland, secrétaire général de l'ONG Norwegian Refugee Council (NRC), une offensive terrestre sur Rafah, "le plus grand camp de déplacés sur terre," conduirait à une "situation apocalyptique". "Il n'y a aucune information (sur l'évacuation), aucune consultation avec les humanitaires", a-t-il dit à l'AFP lors de la Dihad.

Ce que les humanitaires entendent, "c'est que Netanyahu dit qu'il va attaquer mais pas de plan sur où les civils doivent aller, comment l'aide peut être fournie ou comment son acheminement peut être sécurisé". "Il n'y a pas de stocks, il n'y a pas de carburant et plus important, il n'y a pas de liquidité. Il n'y a pas d'argent, on ne peut pas payer nos salariés", déplore le patron de NRC.

Pour les Palestiniens qui sont retournés dans des secteurs du nord de la bande de Gaza ces dernières semaines, "ce qui les attend, ce sont des ruines (...) des engins non explosés, et dans de nombreux cas davantage de bombardements", selon Egeland.
"Il n'y a aucun endroit sûr à Gaza si les gens quittent Rafah".

18H16
Deux civils morts au Liban

Des secouristes signalent la mort de deux civils au Liban dans une frappe imputée à Israël

Selon une source de la Défense civile libanaise, "une femme d'une cinquantaine d'années et une fille de 12 ans ont été tuées" dans une frappe israélienne qui a fait aussi plusieurs blessés de la même famille.

L'agence de presse officielle libanaise ANI a confirmé ces décès, ajoutant que "six autres personnes ont été blessées dans une frappe aérienne ennemie sur une maison de Hanine", près de la frontière israélienne. "Des avions de combat ennemis ont mené un raid sur une maison de deux étages avec deux missiles air-sol qui l'ont complètement détruite", a indiqué l'ANI. Cette maison, selon l'agence, abritait "une famille qui n'a pas fui depuis le début des attaques israéliennes".

Voir Les échanges de tirs quotidiens entre Israël et le Liban

Le mouvement islamiste libanais avait annoncé plus tôt avoir visé avec des drones deux positions militaires dans le nord d'Israël "en riposte" à la mort d'un de ses combattants lors d'une frappe israélienne.

Le Hezbollah a annoncé avoir "mené une attaque aérienne" à l'aide de drones contre deux positions militaires israéliennes, au nord de la ville d'Acre, en "riposte à l'assassinat" d'un de ses membres dans la matinée.

17H43
Financement de l'UNRWA

Washington veut de "vrais progrès" avant de recommencer à financer l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens

Les États-Unis veulent "voir de vrais progrès" au sein de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avant de reprendre leur financement de cette organisation, a dit mardi un porte-parole de la Maison Blanche.

"En ce qui concerne notre financement de l'UNRWA, il est toujours suspendu, nous devrons voir de vrais progrès avant que cela ne change", a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale. 

Cette mise au point survient au lendemain de la publication d'un rapport d'experts mandatés par l'Onu qui ont conclu que l'UNRWA manquait de "neutralité" dans la bande de Gaza, mais aussi qu'Israël n'avait pas fourni la "preuve" de prétendus liens de certains membres avec des "organisations terroristes". "Nous saluons les résultats de ce rapport et nous soutenons fermement les recommandations" qu'il contient, a dit le porte-parole, en signalant que par ailleurs le gouvernement américain avait en la matière des contraintes légales.

Une loi budgétaire votée en mars suspend en effet tout financement américain de l'UNRWA pendant un an.

17H21
Fosses communes

L'ONU demande une enquête internationale sur les fosses dans les hôpitaux de Gaza

L'Onu réclame une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza, soulignant la nécessité d'une enquête indépendante face au "climat d'impunité" actuel.

Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, s'est dit "horrifié" par la destruction du plus grand hôpital de Gaza, al-Chifa, et du deuxième plus grand établissement hospitalier du territoire palestinien, le complexe médical Nasser de Khan Younès, "et par la découverte de fosses communes à proximité de ces lieux". Il demande que des "enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes soient menées". "Compte tenu du climat d'impunité qui prévaut, des enquêteurs internationaux devraient être associés à cette démarche", a-t-il estimé.

La protection civile palestinienne à la recherche de corps enterrés dans des fosses communes aux abords de l'hôpital Nasser, à Khan Younès. Capture d'écran vidéo du 22 avril 2024.

La protection civile palestinienne à la recherche de corps enterrés dans des fosses communes aux abords de l'hôpital Nasser, à Khan Younès. Capture d'écran vidéo du 22 avril 2024.

© AP Video

L'armée israélienne (IDF) a réagi en indiquant que l'affirmation selon laquelle elle "aurait enterré les corps palestiniens est sans fondement". Türk a rappelé que "les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en vertu du droit humanitaire international". "Et tuer intentionnellement des civils, des détenus et d'autres personnes considérées 'hors de combat' est un crime de guerre", a-t-il ajouté.

Un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza affirme à l'AFP que ses équipes ont découvert depuis samedi les corps d'environ 340 personnes dans des fosses communes dans l'enceinte de l'hôpital Nasser. Quant à l'hôpital d'al-Chifa, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué début avril qu'il était réduit à une "coquille vide" jonchée de dépouilles humaines par la dernière opération israélienne contre lui.

Selon des responsables à Gaza, 283 corps ont été retrouvés à l'hôpital Nasser, un chiffre que le Haut-Commissariat de l'ONU tente de vérifier. "Les victimes auraient été enterrées profondément dans le sol et recouvertes de déchets", a déclaré lors d'un point de presse une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, ajoutant que des personnes âgées et des femmes figuraient parmi les morts. D'autres auraient été "retrouvés les mains liées et sans vêtement". Elle a par ailleurs indiqué que le chiffre avancé par l'armée israélienne de quelque 200 personnes tuées lors du dernier assaut contre l'hôpital al-Chifa, entre le 18 mars et début avril, pouvait être "sous-estimé".

À ce jour, a-t-elle dit, "nous ne pouvons pas corroborer les chiffres exacts" des personnes tuées dans les deux hôpitaux : "C'est la raison pour laquelle nous insistons sur la nécessité d'enquêtes internationales".

16H52
Fosses comunes

L'armée israélienne nie avoir enterré des corps de Palestiniens dans un hôpital de Gaza

L'armée israélienne dément les accusations palestiniennes "infondées" selon lesquelles elle a enterré des corps de Palestiniens dans des fosses communes dans un hôpital de la bande de Gaza, disant y avoir déterré puis ré-enterré des corps à la recherche de ceux d'otages. "Les accusations selon lesquelles l'armée israélienne a enterré des corps de Palestiniens sont sans fondement", assure-t-elle.

"Durant son opération dans la zone de l'hôpital Nasser" de la ville de Khan Younès, "pour tenter de localiser des otages et des disparus, des corps enterrés par des Palestiniens ont été examinés (...) avec prudence et uniquement dans les endroits où des renseignements faisaient état de la possible présence d'otages", explique l'armée, assurant "avoir préservé la dignité des défunts". "Les corps examinés n'étant pas ceux d'otages ont été remis à leur place", a ajouté l'armée.

Un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza affirme à l'AFP que ses équipes avaient découvert depuis samedi les corps d'environ 340 personnes dans des fosses communes dans l'enceinte de l'hôpital Nasser. Certains corps avaient les mains liées, a-t-il ajouté.

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Dr Mohammed, de la Défense civile de Gaza : "Un cimetière a été aménagé à l'hôpital Nasser pendant la période de siège. Il y avait un certain nombre de martyrs que les familles n'ont pas pu enterrer après l'invasion du cimetière de Khan Younès et de ses environs, dans le quartier Autrichien. Les familles n'ayant pas pu les enterrer, certains corps ont été enterrés ici, dans ce cimetière, qui n'en est pas vraiment un, dans l'enceinte de l'hôpital Nasser. Nous avons été surpris, lorsque nous les avons retirés, de constater que le nombre mentionné était, comparé au nombre que l'on connaissait, un nombre très élevé. La différence est très importante. Cela indique qu’il y a eu un massacre et un crime de commis dans l’enceinte de l’hôpital Nasser." Khan Younès, 22 avril 2024

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk, s'est dit "horrifié par les destructions de l'hôpital Nasser et celui d'Al-Chifa", dans la ville de Gaza, "et par la découverte annoncée de fosses communes dans et autour de ces sites".
Il appelle à une enquête "indépendante, sincère et transparente sur les morts", réclamant qu'elle inclue des enquêteurs internationaux, "vu le climat d'impunité qui prévaut".
"Les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en vertu du droit humanitaire international. Et tuer intentionnellement des civils, des détenus et d'autres personnes considérées hors de combat est un crime de guerre", a-t-il averti.

L'armée israélienne affirme dans son message à l'AFP avoir récemment arrêté environ "200 terroristes" à l'intérieur de l'hôpital Nasser, lors d'une "opération précise et ciblée" contre le mouvement palestinien Hamas dans ce secteur, sans infliger de "dégâts à l'hôpital, aux patients et au personnel médical". "Des médicaments destinés aux otages ont été découverts, jamais remis et non utilisés", ainsi qu'un "grand nombre de munitions", assure l'armée israélienne.

15H43
Appel aux dons

La Norvège appelle à la reprise des aides à l'Unrwa

La Norvège, qui préside le groupe des donateurs pour la Palestine (AHLC), exhorte tous les pays à reprendre leurs aides à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
Cet appel survient au lendemain de la publication d'un rapport d'experts mandatés par l'ONU qui ont conclu que l'Unrwa manquait de "neutralité" dans la bande de Gaza mais aussi qu'Israël n'avait pas fourni la "preuve" de prétendus liens de certains membres avec des "organisations terroristes".

Lire Gaza : l'UNRWA est "irremplaçable et indispensable" souligne le rapport Colonna

"Je suis très heureux que des pays comme l'Australie, le Canada, la Finlande, l'Allemagne, l'Islande, le Japon et la Suède soient déjà revenus sur leur décision et aient repris leur financement à l'Unrwa", a dit le chef de la diplomatie norvégienne. "J'aimerais maintenant appeler les pays qui gèlent encore leurs contributions à l'Unrwa à reprendre leur financement", a ajouté Espen Barth Eide dans un communiqué.

La Norvège est l'un des rares grands donateurs à avoir décidé de maintenir son aide à l'Unrwa malgré les accusations d'Israël selon lesquelles 12 employés de l'agence onusienne ont été impliqués dans l'attaque du 7 octobre.

Ce jour-là, des commandos du Hamas venus de Gaza ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Les 12 employés de l'Unrwa mis en cause par Israël avaient été immédiatement congédiés. Mais les accusations israéliennes ont entraîné la suspension de financements par certains pays donateurs. Beaucoup ont repris leur soutien, dont le Canada, la Suède, le Japon, l'UE et la France, mais d'autres ne l'ont pas fait, comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

15H31
Manifestations pro-Gaza

Plus de 130 arrestations dans la nuit à New York après des manifestations étudiantes pour Gaza

Plus de 130 personnes ont été arrêtées dans la nuit à New York devant des locaux de la prestigieuse université NYU, après des manifestations étudiantes pro-palestiniennes, a indiqué mardi la police à l'AFP.
Ces 133 personnes ont été relâchées, a affirmé un porte-parole de la NYPD, la police new-yorkaise.
Un responsable des forces de l'ordre, Kaz Daughtry, a publié sur X la lettre de l'université demandant à la police d'intervenir "pour évacuer les manifestants".

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"S'ils refusent de partir, nous demandons à la NYPD de prendre des mesures coercitives en conséquence, pouvant aller jusqu'à l'arrestation", selon ce courrier.

Plusieurs campus américains se sont de nouveau embrasés ces derniers jours en raison du conflit à Gaza, des étudiants organisant des manifestations et des sit-in pour réclamer la fin de la guerre menée par Israël à Gaza, territoire palestinien en proie à un désastre humanitaire.

Voir États-Unis : l'université de Columbia occupée par des pro-palestiniens

Une centaine d'étudiants pro-palestiniens avaient déjà été interpellés la semaine dernière à l'université Columbia, également à New York. Là encore, la présidente de l'établissement avait demandé à la police d'intervenir.

Plusieurs personnalités, dont des élus du Congrès, ont accusé ces rassemblements d'attiser l'antisémitisme, et le vif débat est remonté jusqu'à la Maison Blanche.

14H39
Un bataillon d'ultra-orthodoxes

Le bataillon israélien Netzah Yehuda, un passé d'exactions et d'impunité

Le bataillon Netzah Yehuda de l'armée israélienne, que Washington envisage de sanctionner en raison d'allégations d'exactions contre des Palestiniens, a un lourd passé de transgressions et d'impunité, selon des médias israéliens et des analystes. 

Composé uniquement de juifs ultra-orthodoxes volontaires, il a été fondé en 1999 pour inciter des jeunes Haredim (ultra-orthodoxes) à intégrer l'armée, en leur garantissant de servir conformément à leurs croyance : respect de leur très strict régime alimentaire, absence totale de femmes sur leurs bases, temps réservé à la prière et l'étude de la Torah.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant est allé à leur rencontre le 22 avril après les accusations qui les visent. "Le fait qu’un ou deux soldats aient fait quelque chose de mal ne rejette pas la faute sur l’ensemble du bataillon. Le bataillon est une force combattante qui fait son travail à un très haut niveau. S’il y a quelqu’un et qu’il lui arrive quelque chose, nous prenons soin d’eux."

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Sur la frontière israélienne, Yoav Gallant rencontre des membres du bataillon Netzha Yehuda, le 22 avril 2024.

Depuis la fondation de l'État d'Israël en 1948, les Haredim ("Ceux qui craignent Dieu") sont exemptés de service militaire, obligatoire pour tout jeune Israélien et Israélienne. Une situation de plus en plus critiquée en Israël où croit la population ultra-orthodoxe.

L'unité a peu séduit et le gros du bataillon est constitué de jeunes ultra-orthodoxes en rupture de ban, qui "voient l'armée comme un moyen d'intégrer la société israélienne et de gagner leur vie", ainsi que "de nationalistes religieux plutôt radicaux" et "très hostiles aux Arabes", explique à l'AFP David Khalfa, co-directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès.

Caractérisé par une "forte homogénéité idéologique et sociologique", le bataillon Netzah Yehuda a "acquis une réputation sulfureuse", note-t-il. "Le bataillon attire des sionistes religieux, dont les convictions religieuses se mêlent à un militarisme nationaliste" et intègre "des colons d'implantations sauvages" de Cisjordanie, constate aussi Marwa Maziad, professeure d'Etudes israéliennes à l'Université du Maryland.

Fort d'un millier d'hommes, il était stationné jusqu'en 2022 en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, où près de 500.000 Israéliens vivent dans des colonies - illégales au regard du droit international-, au milieu de trois millions de Palestiniens.
"Une grande partie de ses soldats sont nés et ont grandi en Cisjordanie. Ce sont des colons de 2e et 3e générations" qui sont "chargés d'opérations de police et de contre-insurrection en Cisjordanie", souligne David Khalfa : "un nombre significatif d'entre eux - pas tous - a commis des exactions et l'armée a pris peu de sanctions", en raison des pressions des puissants partis ultra-orthodoxes, souligne David Khalfa.

En janvier 2022, la mort d'Omar Assad, un Palestinien, également citoyen américain, aux mains de soldats de Netzah Yehuda attire l'attention sur l'unité. Assad avait été allongé plus d'une heure sur le ventre, menotté, bâillonné et yeux bandés, dehors une nuit d'hiver.

Une partie de la presse israélienne avait alors rappelé des épisodes largement impunis de tabassages et d'agressions de Palestiniens, ainsi que d'insubordination, associés au bataillon.

Le Jerusalem Post rappelait que ses soldats laissaient les colons attaquer des Palestiniens, tandis que le quotidien Haaretz dénonçait la "claire connexion idéologique entre les habitants des colonies et implantations sauvages" de Cisjordanie "et les soldats de Netzah Yehuda".

"Au sein de l'armée (israélienne), les débats sont vifs" autour de Netzah Yehuda, certains estimant "dangereux pour l'armée de regrouper autant de jeunes partageant la même idéologie nationaliste", note David Khalfa. Après la mort d'Assad et les demandes d'enquête de Washington, le bataillon a été transféré sur le plateau du Golan, près de la frontière syrienne.

Mais depuis le 7 octobre et l'offensive menée par Israël dans la bande de Gaza en riposte à l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, "l'armée a dû remobiliser cette unité en Cisjordanie, ce qui a de nouveau donné lieu à un certain nombre de comportements problématiques", note David Khalfa.

Surtout, "ce qui conduit les États-Unis à envisager des sanctions contre Netzah Yehuda, c'est le sentiment d'impunité" dont bénéficie cette unité, estime-t-il. "Le bataillon opère avec professionnalisme et courage, conformément au code de conduite des forces israéliennes et dans le respect absolu du droit international", a récemment assuré l'armée israélienne à propos des possibles sanctions américaines.

12h27
Investigations

L'ONU veut une enquête internationale sur des fosses communes dans les hôpitaux de Gaza

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a réclamé mardi une enquête internationale sur les fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux dans la bande de Gaza et s'est dit "horrifié" par la destruction de l'hôpital al-Chifa à Gaza et du Complexe médical Nasser de Khan Younès.

Dans un communiqué, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk, a souligné la nécessité d'"enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes" dans le "climat d'impunité qui prévaut".

11H26
"prouesse"

Des médecins sauvent une prématurée dont la mère est arrivée morte à l'hôpital

"Une prouesse" : dans une bande de Gaza dévastée où les victimes de la guerre s'accumulent, des médecins palestiniens se félicitent d'avoir fait naître par césarienne un bébé dont la mère, blessée, était en train de mourir.

Celle-ci, Sabreen al-Sakani, est arrivée agonisante dans un service d'urgence, après avoir été très lourdement blessée à la tête et au ventre dans une frappe aérienne israélienne qui a touché la maison familiale, à l'est de Rafah, ont raconté des témoins à l'AFP.
"C'était un miracle qu'elle soit toujours vivante, malgré ses difficultés à respirer", a expliqué à l'AFP Sahib al-Hams, chirurgien et directeur de l'Hôpital spécialisé du Koweït, à Rafah (sud).

Sabreen Jouda al-Sakani, est née prématurément après que sa mère ait été tuée par un bombardement israélien. Ici dans l'hôpital émirati dans la bande de Gaza, le 21 avril 2024.

Sabreen Jouda al-Sakani, est née prématurément après que sa mère ait été tuée par un bombardement israélien. Ici dans l'hôpital émirati dans la bande de Gaza, le 21 avril 2024.

© AP Photo/Mohammad Jahjouh

C'est en examinant cette femme que les équipes médicales de cet hôpital ont constaté qu'elle était enceinte et décidé de pratiquer une césarienne sans attendre, en dépit de l'impossibilité d'effectuer une anesthésie. "La mère est morte dix minutes plus tard", raconte le docteur al-Hams, qui ajoute que le père et la soeur du bébé avaient été déclarés décédés à leur arrivée à l'hôpital.

Au moins 19 personnes ont été tuées dans la frappe ayant touché cette maison, selon le ministère de la Santé gazaoui. La nouvelle-née a été transférée dans l'unité pédiatrique de l'hôpital de campagne émirati. "Nous l'avons rapidement placée en couveuse, mise sous oxygène et traitée avec des antibiotiques", détaille à l'AFP Haidar Abu Snimeh, un responsable de cette structure lancée en décembre 2023 pour répondre à la crise humanitaire du territoire côtier palestinien.

Selon l'hôpital, l'état du bébé était stable mardi matin. De nombreux médias locaux relataient son histoire, certains précisant qu'elle pesait moins de deux kilos ou que sa mère était enceinte de 30 semaines, soit dans son septième mois de grossesse.

Toujours selon les médias locaux, son oncle Rami al-Sheikh devrait prendre soin de la petite orpheline à sa sortie de l'hôpital. "Le fait que cette fillette soit née en vie, malgré les circonstances, relève de la prouesse", commente le docteur Abu Snimeh, rappelant que lorsqu'une femme enceinte peine à respirer, le foetus manque d'oxygène, ce qui peut entraver son développement.

Les images de la naissance ont largement été diffusées lundi. Elles ont été filmées par des journalistes palestiniens, les autorités israéliennes n'autorisant pas la presse internationale à entrer dans la bande de Gaza, depuis le début de son offensive militaire massive, il y à plus de six mois.

Une poignée de naissances similaires ont été rapportées dans la langue de terre depuis le début de la guerre. Le 21 octobre, Mecca Abu Chamalah est ainsi née par césarienne post-mortem, après que sa mère eut été grièvement blessée par une frappe aérienne sur son immeuble de Rafah. Sur l'étiquette d'identification collée sur la couveuse, on pouvait lire : "Bébé de la martyre Dareen Abu Chamalah".

11h19
Médiation

Le Hamas restera à Doha tant que sa présence est "utile et positive"

Le bureau politique du Hamas restera basé à Doha tant que sa présence est "utile et positive" aux efforts de médiation visant à mettre fin à la guerre à Gaza, a affirmé mardi le Qatar. 

(Re)lire → Comment le Qatar joue les médiateurs entre le Hamas et Israël

"Tant que leur présence ici à Doha, comme nous l'avons toujours dit, est utile et positive pour cet effort de médiation, ils resteront ici à Doha", a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires Etrangères, Majed al-Ansari, lors d'une conférence de presse. 

10h53
Une agence indispensable

L'UE appelle à soutenir l'Agence de l'Onu pour les réfugiés palestiniens

L'Union européenne a appelé mardi les donateurs de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à continuer leur soutien au lendemain de la publication du rapport de Catherine Colonna qui rappelle que malgré des problèmes de neutralité, "l'UNRWA demeure "irremplaçable et indispensable pour le développement humain et économique des Palestiniens".

"J'appelle les donateurs à soutenir l'UNRWA, vitale pour les réfugiés palestiniens", a déclaré  sur X le commissaire européen en charge de l'aide humanitaire, Janez Lenarcic.

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L'UE est le premier donateur de l'UNRWA, accusée par Israël d'employer plus de "400 terroristes" à Gaza.

M. Lenarcic a dit saluer le rapport commandé par l'ONU à l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, qui selon lui "souligne le nombre important de systèmes de conformité mis en place par l'Agence" pour garantir son intégrité et sa neutralité après les accusations.

L'UNRWA compte plus de 30 000 employés. Quelque 5,9 millions de Palestiniens dans la région (Gaza, Cisjordanie, Liban, Jordanie et Syrie) sont enregistrés auprès de l'agence onusienne. 

(Re)lire → Gaza : l'UNRWA est "irremplaçable et indispensable" souligne le rapport Colonna

L'UNRWA, créée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1949, "est la colonne vertébrale des opérations humanitaires" à Gaza, s'était défendu la semaine dernière devant le Conseil de sécurité son patron Philippe Lazzarini, dénonçant une campagne "insidieuse" pour mettre fin à ses opérations.

10H41
Tensions au Liban

Deux membres du Hezbollah tués dans une frappe israélienne

Le Hezbollah annonce la mort de deux de ses membres tués dans des frappes de l'armée israélienne, qui indique avoir éliminé "deux terroristes importants" dans le sud du Liban.

Le Hezbollah libanais échange quotidiennement des tirs avec Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, il y a plus de six mois.
Israël réplique en bombardant des cibles de plus en plus en profondeur au Liban et ses drones visent régulièrement des combattants et responsables du mouvement pro-iranien.

Un drone israélien a visé "un ingénieur du Hezbollah, membre de la défense aérienne", a indiqué à l'AFP une source proche du parti chiite. La frappe s'est produite dans la région côtière de Tyr, à environ 35 kilomètres au nord de la frontière avec Israël, selon un photographe de l'AFP qui a vu le véhicule entièrement carbonisé.

Dans un communiqué, la puissante formation a déploré la mort d'un de ses membres dans la localité où la frappe de drone a eu lieu.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé avoir "éliminé un terroriste important de l'unité de défense aérienne du Hezbollah dans le sud du Liban" à une vingtaine de kilomètres de la frontière. L'homme était "impliqué dans la planification et l'exécution d'attaques terroristes contre Israël et dans les activités de l'unité aérienne du Hezbollah", a ajouté l'armée israélienne.

L'armée israélienne a également annoncé avoir "éliminé un terroriste important des forces al-Radwan", l'unité d'élite du Hezbollah.

Le Hezbollah avait annoncé la mort d'un de ses combattants dans la nuit de lundi à mardi, l'Agence nationale d'information (ANI, officielle) faisant état de bombardements israéliens intensifs durant la nuit sur le sud du Liban.

10H28
Offensive sur Rafah

Israël veut toujours entrer dans Rafah

Netanyahu s'est engagé à poursuivre son offensive sur Rafah, la ville frontalière avec l'Egypte où se sont réfugiés plus d'un million et demi de personnes, principalement des déplacés. Cette ville est le dernier grand bastion du Hamas, affirme-t-il depuis des semaines.

Selon des responsables égyptiens, cités par le journal américain Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils de Rafah vers Khan Younès, notamment, où il prévoit d'installer des abris, des centres de distribution de nourriture et des installations médicales.

Cette opération d'évacuation durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les États-Unis, l'Égypte et d'autres pays arabes tels que les Émirats arabes unis, selon ces responsables égyptiens. Ils ont ajouté qu'Israël prévoyait d'envoyer progressivement des troupes à Rafah.

Le G7, et les États-Unis, ont d'ores et déjà condamné cette opération, redoutant un bain de sang.

Ce mardi toujours, le Sénat américain doit se prononcer sur un programme d'aide à ses alliés, dont Israël, qui devrait arriver sur le bureau du président Joe Biden pour approbation d'ici la fin de la semaine. Au total, il prévoit 13 milliards de dollars pour Israël dans sa guerre contre le Hamas et plus de 9 milliards de dollars pour l'aide humanitaire à Gaza.

Pour le Hamas, Washington a donné à Israël le "feu vert" pour continuer à "agresser" les Palestiniens. Les États-Unis insistent sur la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat associé à la libération des otages. Mais les négociations menées par l'intermédiaire des pays médiateurs sont au point mort, les deux camps s'accusant de les bloquer.

10H28
200 jours sans leurs proches

La ministre allemande des Affaires étrangères appelle à la libération des otages

Mardi, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a appelé à la libération des otages dans un message publié sur X. "Pendant 200 jours, le monde s'est arrêté pour leurs familles (...)", a-t-elle écrit. "Tant que les otages ne seront pas libérés, nous ne lâcherons pas prise. Ce n'est que lorsqu'ils seront rentrés chez eux que la paix aura une chance".
 

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