Direct terminé le 10 juillet à 20H00 TU
Direct commencé le 10 juillet à 14H00 TU

DIRECT - L'OTAN a décidé de renforcer son soutien à l'Ukraine

Les pays membres de l'OTAN sont bien décidés à renforcer leur soutien à l'Ukraine. Ils discutent ce mercredi des modalités de cette aide. Le président américain a déjà confirmé hier soir que les alliés allaient fournir à l'Ukraine un total de cinq systèmes de défense antiaérienne, dont quatre batteries de type Patriot. Un soutien qui ne "va pas de soi" comme le rappelait le secrétaire général sortant Jens Stoltenberg. Les horaires sont indiqués en Temps Universel.

Partager
Image
Un F-16 atterrisant à la base turque de Konya, en septembre 2004. La Norvège a accepté de donner six de ces avions de combats à l'Ukraine ce 10 juillet.

Un F-16 atterrisant à la base turque de Konya, en septembre 2004. La Norvège a accepté de donner six de ces avions de combats à l'Ukraine ce 10 juillet. 

© AP Photo/Burhan Ozbilici, File
16
nouvelle(s) publication(s)
17H56
Nouvel allié

L'OTAN a décidé de renforcer son soutien à l'Ukraine

Le nouveau Premier ministre britannique, Keir Starmer, promet que son pays continuerait d'apporter un fort soutien à l'Ukraine, lors d'une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Washington. Les deux dirigeants se sont entretenus en marge du sommet de l'Otan qui se tient dans la capitale américaine, quelques jours après la victoire écrasante des travaillistes de M. Starmer aux législatives britanniques.

"J'ai dit très clairement qu'en ce qui concerne le Royaume-Uni, le changement de gouvernement ne change rien au soutien que nous apporterons", a déclaré Starmer aux journalistes après ce qu'il a qualifié de "très bonne" réunion avec Zelensky.

"Nous étions unis sur ce sujet lorsque nous étions dans l'opposition, et il était vraiment important pour moi de pouvoir l'affirmer face à face lors de la rencontre", a dit Starmer, qui s'était déjà entretenu avec le président ukrainien par téléphone après son arrivée à Downing Street. 

Le Royaume-Uni est un important soutien de Kiev depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.
L'unité affichée par les Britanniques sur l'aide à l'Ukraine contraste avec les tiraillements au sein de la classe politique aux États-Unis, où les républicains, emmenés par leur candidat à la présidentielle Donald Trump, s'interrogent sur l'utilité de la colossale assistance militaire à Kiev.
Le Premier ministre britannique a rencontré aussi le président démocrate Joe Biden à la Maison Blanche. Il a dit espérer que le sommet de l'Otan envoie un message au président russe Vladimir Poutine selon lequel l'Alliance est "plus unie que jamais et absolument lucide sur la menace d'une agression russe".

Son ministre de la Défense, John Healey, a de son côté dit à des journalistes, également à Washington, que la "défense du Royaume-Uni commen(çait) en Ukraine". "Si Poutine l'emporte, alors de grands pays à travers le monde se verront encouragés à voir qu'eux aussi pourraient redessiner des frontières internationales par la force", a-t-il averti.
John Healey a aussi affirmé que les pays européens au sein de l'Otan devaient "assumer une plus grosse part du travail".
"Je pense que les États-Unis devraient à juste titre se tourner vers les nations européennes pour qu'elles assument une partie du fardeau financier, mais aussi les responsabilités liées au leadership", a-t-il ajouté.

16H59
Colère et incompréhension

L'UE donne un "carton jaune" à Orban pour sa rencontre avec Poutine

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a suscité colère et incompréhension au sein de l'Union européenne en rendant visite à Vladimir Poutine, une "initiative de paix" non concertée avec les Vingt-Sept qui cherchent désormais à le brider.

Le 5 juillet 2024 au Kremlin, rencontre au sommet entre le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président russe Vladimir Poutine.

Le 5 juillet 2024 au Kremlin, rencontre au sommet entre le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président russe Vladimir Poutine. 

© AP Photo/Alexander Zemlianichenko


La Hongrie occupe depuis le 1er juillet la présidence tournante du Conseil de l'UE, une fonction de coordination des travaux législatifs qui n'autorise pas à s'exprimer au nom des Européens sur la scène internationale. Or, Orban est accusé d'abuser de cette position. Sa visite à Moscou vendredi pour discuter des voies d'un "cessez-le-feu" en Ukraine rompait avec la position européenne de soutien total à Kiev et d'isolement de la Russie.

Les autres pays de l'UE sont vent debout. Selon plusieurs sources, ils ont condamné son initiative à la quasi-unanimité, lors d'une réunion à Bruxelles des ambassadeurs des pays membres.
"Le message était très clair. Orban ne représente ni l'UE ni les États membres. Ses actions ne servent ni l'UE ni la paix. Elles jouent en faveur de Poutine et de son projet de guerre", a déclaré à l'AFP, un diplomate européen, sous couvert d'anonymat.

"Il a fallu 9 jours à la présidence hongroise pour perdre le peu de confiance qui lui restait. C'était clairement un carton jaune adressé à la Hongrie", a-t-il ajouté. Aucune mesure concrète contre Budapest n'a cependant été présentée, même si un éventuel boycott des futures réunions informelles de l'UE prévues dans le pays avait été évoqué avant la réunion. Viktor Orban "a défendu une position contradictoire avec les objectifs de l'UE. Si ces agissements se poursuivent, le sujet sera remis sur la table. La page n'est pas tournée aujourd'hui", a confié un autre diplomate.

L'initiative hongroise est d'autant plus mal perçue que des bombardements russes ont fait plus de 30 morts en Ukraine lundi et dévasté un hôpital pour enfants, provoquant un choc dans le pays et parmi ses alliés.

Ce drame "ne fait que souligner la nécessité de faire tout notre possible pour trouver une fin juste et durable aux hostilités", a plaidé à Bruxelles le ministre hongrois des Affaires européennes, Janos Boka. Pour cela, "on doit ouvrir des canaux de communication avec la Russie", a-t-il défendu.

Le sujet devait aussi alimenter les discussions au sommet de l'Otan à Washington auquel participe le dirigeant hongrois, au terme d'un périple international qui l'a vu notamment se rendre à Kiev, avant Moscou, puis Pékin pour chercher une voie de résolution au conflit.

Selon une lettre envoyée par M. Orban au président du Conseil européen, Charles Michel, M. Poutine se serait dit ouvert "à toute proposition de cessez-le-feu qui ne servirait pas la réorganisation des forces ukrainiennes".
Le président russe aurait également assuré avoir des "idées précises" sur ce à quoi devrait ressembler la "nouvelle architecture européenne" après la fin du conflit, mais la missive de M. Orban, consultée par l'AFP, ne livre aucun détail.

15H54
censure

La Russie interdit le média historique "The Moscow Times"

Le média d'information russe The Moscow Times, lancé en 1992, a été classé "indésirable" en Russie, et donc interdit, indique ce mercredi le bureau du procureur général du pays.
Lancé en 1992, peu après l'effondrement de l'URSS, le média qui publie en langues anglaise et russe avait déjà été désigné "agent de l'étranger" en novembre 2023, poussant la plupart de ses collaborateurs à quitter le pays.

Le statut d'"organisation indésirable" est plus infamant encore et rend ses collaborateurs passibles de poursuites au pénal en Russie. Des personnes ont été mises à l'amende simplement pour avoir partagé des liens ou des articles publiés par des organisations classées "indésirables", selon le site d'information Mediazona, spécialisé dans les affaires judiciaires et la répression.

The Moscow Times a confirmé sur sa chaîne Telegram, suivie par quelque 100.000 abonnés, avoir été désigné "organisation indésirable". Selon le bureau du procureur général russe, "le travail (du Moscow Times) vise à discréditer les décisions des dirigeants de la Fédération de Russie en matière de politique extérieure et intérieure". L'organisation "interagit en permanence avec des organisations étrangères comme Meduza, The Insider ou Radio Free Europe/Radio Liberty, elles aussi déjà reconnues comme indésirables en Russie", a ajouté le procureur dans un communiqué.

Meduza et The Insider sont des médias russes indépendants ayant dû quitter le pays par crainte de représailles du pouvoir. Radio Free Europe/Radio Liberty est un média financé par le Congrès américain.

"Nous allons continuer à travailler comme avant: le journalisme indépendant, c'est un crime dans la Russie de Poutine", a réagi sur X Derk Sauer, fondateur du Moscow Times. 

De nationalité néerlandaise, il a transféré la rédaction à Amsterdam après le début de l'offensive russe en Ukraine. De nombreux journalistes ayant débuté au Moscow Times ont ensuite poursuivi leur carrière dans de grands médias internationaux, dont le New York Times ou l'AFP. Evan Gershkovich, journaliste du Wall Street Journal arrêté en Russie en mars 2023 et actuellement jugé pour des accusations d'espionnage qu'il dément, est de ceux-là, l'ayant rejoint en 2017, avant de rejoindre l'AFP en 2020.

Le pouvoir russe n'a cessé de renforcer la répression de toute voix dissidente depuis le lancement en février 2022 de ce qu'il qualifie d'"opération militaire spéciale" en Ukraine.
La plupart des opposants sont soit en exil, soit en prison, soit morts, comme Alexeï Navalny, décédé en prison en février dans des circonstances restées troubles.

15H33
F-16

L'Otan, réunie en sommet, commence à envoyer des avions F-16 en Ukraine

Les pays membres de l'Otan annoncent avoir commencé à transférer des avions de combat F-16 à l'Ukraine, leurs dirigeants réunis à Washington tentant de surmonter les incertitudes politiques qui entourent ce sommet historique. Ces appareils "rapprochent d'une paix juste et durable", s'est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky, présent dans la capitale américaine.

Les F-16, en provenance du Danemark et des Pays-Bas, "voleront dans le ciel ukrainien cet été", a précisé le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

La Maison Blanche a de son côté ajouté que la Belgique et la Norvège s'étaient engagées à fournir d'autres appareils à l'Ukraine, qui fait face à un barrage croissant de missiles russes.

15H10
OTAN

L'Otan d'accord pour dire que l'Ukraine est sur une voie "irréversible" vers son adhésion

Les pays de l'Otan, réunis mercredi en sommet à Washington, sont d'accord pour reconnaître que l'Ukraine est sur une "voie irréversible" vers son adhésion à l'Alliance atlantique, ont affirmé des diplomates.
"Nous continuerons à soutenir (l'Ukraine) dans son chemin irréversible vers une intégration euro-atlantique totale, y compris une adhésion à l'Otan", indiquent ces 32 pays, dans une déclaration commune, finalisée, mais qui doit encore être formellement adoptée par les dirigeants de l'Otan, selon ces sources.

L'Ukraine attend de recevoir une invitation formelle à rejoindre l'Alliance atlantique, mais plusieurs pays, dont les États-Unis, s'y opposent. La déclaration reprend sur ce point ce qui avait déjà été décidé lors du sommet de Vilnius l'an dernier, selon ces diplomates.

"Nous réaffirmons que nous serons en position d'adresser une invitation à l'Ukraine pour rejoindre l'Alliance quand les Alliés seront d'accord et les conditions réunies", indique le texte de leur déclaration, selon ces sources. L'Otan estime également que l'ensemble des mesures qui doivent être adoptées à Washington en faveur de l'Ukraine sont autant d'éléments favorisant son adhésion future.
Il s'agit d'un "effort très sérieux pour mettre l'Ukraine dans une position dans laquelle elle sera prête à assumer son rôle et ses responsabilités au sein de l'Alliance dès le premier jour" de son adhésion, a assuré un responsable américain cette semaine.

Parlant à la presse, le président finlandais Alexander Stubb s'est félicité de ce texte, jugeant "très important d'envoyer le message au Kremlin que la voie vers une adhésion de l'Ukraine (à l'Otan) est désormais irréversible".

12H36
soutien

Pour Keir Starmer, l'Ukraine peut utiliser les missiles britanniques pour frapper la Russie

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré, en se rendant au sommet de l'Otan à Washington, que l'Ukraine pouvait utiliser des missiles fournis par le Royaume-Uni pour frapper des cibles russes, "à des fins défensives".
Cette position était également celle de ses prédécesseurs Rishi Sunak, Liz Truss et Boris Johnson, mais c'est la première fois que Keir Starmer, qui a pris ses fonctions vendredi après une victoire écrasante des travaillistes aux élections législatives, le dit lui-même.


L'aide militaire britannique est "destinée à des fins défensives, mais c'est à l'Ukraine de décider comment la déployer à ces fins défensives", a-t-il déclaré à des journalistes alors qu'il se rendait à Washington pour le sommet du 75e anniversaire de l'Otan.
Le Royaume-Uni est un important soutien de Kiev depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.
Depuis mai 2023, il fournit notamment des missiles de longue portée Storm Shadow.

Le nouveau ministre de la Défense britannique John Healey a promis dimanche, lors d'un déplacement en Ukraine, une nouvelle aide à Kiev, avec une nouvelle livraison de matériel militaire, dont des pièces d'artillerie, 250.000 munitions, de petits bateaux, des missiles et d'autres équipements.

Au sommet de l'Otan, Keir Starmer doit réaffirmer son soutien en personne au président ukrainien Volodymyr Zelensky. Les dirigeants des pays membres de l'Otan doivent se réunir mercredi au sein du Conseil de l'Atlantique nord, l'organe politique suprême de l'Otan, pour discuter des modalités de ce soutien accru à l'Ukraine, qui fait face à un barrage croissant de missiles russes.

11H07
diplomatie

À Vienne, Modi se dit "prêt" à aider pour le retour de la paix en Ukraine

Le Premier ministre indien Narendra Modi assure ce mercredi lors d'une visite à Vienne que son pays et l'Autriche étaient "prêts" à "fournir tout le soutien possible" pour "rétablir rapidement la paix et la stabilité" en Ukraine.


"La perte de vies innocentes est inacceptable, quel que soit le lieu où elle se produit", a déclaré Modi devant les journalistes, lors de sa seule visite dans un pays de l'Union européenne (UE) après son voyage en Russie lundi et mardi. "Les problèmes ne peuvent pas être résolus sur le champ de bataille", a-t-il dit en évoquant les "différents conflits dans le monde". "L'Inde et l'Autriche attachent toutes deux une grande importance au dialogue et à la diplomatie pour rétablir rapidement la paix et la stabilité", a-t-il ajouté.

Le chancelier autrichien Karl Nehammer a aussi évoqué "l'objectif commun" des deux pays pour l'Ukraine : une "paix juste et durable, conformément à la Charte des Nations unies". Il a souligné "l'influence" importante qu'avait l'Inde, la "plus grande démocratie du monde".
Selon le chancelier Nehammer, l'Autriche, militairement neutre, pourrait être un "lieu de dialogue" pour de "futurs sommets de paix" et "son cabinet est en contact permanent avec l'UE" pour relayer son point de vue auprès du dirigeant indien.

Au Kremlin, Modi avait dit mardi à son "ami" Vladimir Poutine que continuer de bombarder l'Ukraine n'allait pas "résoudre les problèmes", plaidant pour "un chemin vers la paix par le dialogue".
L'Inde n'a jamais explicitement condamné l'offensive russe. La visite en Russie de Modi, sa première depuis le début du conflit en février 2022, intervenait au lendemain d'une série de frappes meurtrières russes en Ukraine.

Cette visite d'État en Autriche, qui vient marquer les 75 ans de l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays, est la première d'un chef de gouvernement indien depuis celle effectuée par Indira Gandhi en 1983. L'Inde et l'Autriche ont aussi prévu de renforcer leur coopération dans plusieurs domaines, de l'économie à l'immigration. Modi rencontre également ce mercredi le président autrichien Alexander Van der Bellen.

10H42
Frontière avec le Bélarus

La Pologne renforce la présence militaire à ses frontières avec la Russie et le Bélarus

La Pologne prévoit de renforcer sa présence militaire et ses systèmes de défense à ses frontières avec l'enclave russe de Kaliningrad et le Bélarus, limite orientale de l'UE et de l'Otan, ont annoncé mercredi le ministère de la Défense et l'armée.

"Tout le monde est conscient de la dangerosité de la situation, je pense ici à la guerre en Ukraine et à ce que fait la Fédération russe", a déclaré à la presse le vice-ministre polonais de la Défense, Cezary Tomczyk, tout en évoquant "des provocations incessantes" à la frontière polono-bélarusse.
"Actuellement, il y a près de 6.000 militaires" mais "à terme, il y en aura jusqu'à 17.000, dont huit sur place et 9.000 en réserve", prêts à y être déployés en 48 heures, formant "une force de réaction frontalière rapide", a précisé le chef de l'état-major de l'armée polonaise, le général Wieslaw Kukula.
Il s'agit, selon lui, de soutenir les garde-frontières sur place, de parer à d'éventuelles "surprises" de la part de Moscou et de Minsk, ainsi que de protéger et soutenir la construction d'importantes infrastructures de défense prévues dans le cadre d'un vaste programme gouvernemental nommé "Bouclier oriental".

Dans le cadre de ce projet, Varsovie va investir plus de deux milliards d'euros dans la sécurité et la fortification de sa frontière avec la Russie et le Bélarus, avait récemment déclaré le Premier ministre Donald Tusk. Tomczyk a précisé que les objectifs du projet devaient être atteints à l'horizon de 2028, et non plus de 2032, comme prévu auparavant. Selon lui, la Pologne a engagé des entretiens avec le Banque européenne d'investissements en vue d'obtenir son soutien financier et compte sur des décisions semblables au niveau européen. Il s'agit "non seulement de la sécurité de la Pologne mais aussi de celle des pays baltes", a souligné le général Kukula.
Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, Varsovie et les pays Baltes ont apporté un soutien ferme à Kiev.

Face à la menace russe, Varsovie a entrepris une modernisation rapide de son armée avec un budget de défense d'environ 4% du PIB, le plus élevé parmi les pays de l'Otan.
Varsovie a également lancé, à coup de milliards de dollars, une série d'achats d'équipements militaires, principalement aux Etats-Unis et en Corée du Sud.

09H32
"Légion ukrainienne"

L'Ukraine veut recruter ses ressortissants vivant à l'étranger pour ses forces armées

L'Ukraine veut convaincre ses ressortissants en âge de combattre vivant dans d'autres pays européens de rejoindre ses forces armées en créant une nouvelle unité la "Légion ukrainienne" basée et entraînée en Pologne, a annoncé le ministre de la Défense.
Kiev, dont l'armée est épuisée par de lourdes pertes après deux ans et demi d'invasion russe, s'efforce de regarnir ses rangs. Les autorités ukrainiennes ont ainsi déjà intensifié la mobilisation à l'intérieur du pays, notamment grâce à une nouvelle loi adoptée en mai.
Elles cherchent désormais à recruter parmi les centaines de milliers d'hommes ukrainiens vivant en Europe, surtout en Pologne et Allemagne, et dont certains ont fui le pays illégalement justement par peur d'être mobilisés.
"Les Ukrainiens se trouvant en Pologne et autres pays de l'Union européenne pourront rejoindre la défense ukrainienne en signant un contrat avec les forces armées", a déclaré le ministre Roustem Oumerov sur les réseaux sociaux.
La création de cette unité est prévue dans un accord sécuritaire bilatéral entre l'Ukraine et la Pologne signée lundi à Varsovie par le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre polonais Donald Tusk.
Il s'agit d'une "unité spéciale de bénévoles qui s'entraînera sur le territoire polonais" et "sera muni de meilleures armes" occidentales avant d'être déployée sur le front en Ukraine, a assuré M. Oumerov.
"Nous appelons tous les Ukrainiens se trouvant en Europe à rejoindre la Légion ukrainienne", a-t-il déclaré, sans cependant donner de précisions sur le nombre d'hommes que Kiev espère recruter.
En évoquant une formation en Europe et des armes modernes, les autorités cherchent à convaincre, alors que depuis des mois l'armée souffre de manques d'équipements en raison des retards de l'aide occidentale et que des rumeurs circulent sur l'envoi immédiat au front de jeunes recrues pas entraînées et mal équipées.
Le ressentiment suscité par la mobilisation a été aggravé par les scandales de corruption dans l'armée, y compris en raison du système bien enraciné consistant à verser des pots-de-vin pour échapper à la mobilisation.
Kiev estime à 300.000 le nombre d'Ukrainiens en âge de combattre se trouvant actuellement en Pologne voisine.

07H48
Frappes russes

Trois morts dans le sud de l'Ukraine dans des attaques nocturnes russes

Des attaques russes pendant la nuit de mardi à mercredi ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, notamment à Odessa, grand port de la mer Noire, ont annoncé mercredi les autorités régionales.
La Russie lance régulièrement des attaques noctures contre les villes ukrainiennes depuis le début de son invasion en février 2022. "L'agresseur (les forces russes) a visé l'infrastructure portuaire dans la région d'Odessa. Malheureusement, deux personnes ont été tuées - un garde de sécurité et un chauffeur poids lourd", a déclaré le gouverneur Oleg Kiper.

Il n'a pas précisé si les décès avaient été causés par des frappes directes ou s'ils résultaient de la chute de débris de missiles détruits. L'armée ukrainienne a précisé que la Russie a lancé un missile balistique et quatre missiles guidés sur le port du sud du pays. "Le résultat de contre-mesures actives est que trois missiles ennemis Kh-59/Kh69 n'ont pas atteint leur objectif", selon la même source.

Dans une autre attaque, un homme de 62 ans a été tué par un bombardement russe sur la ville de Nikopol (sud). Selon l'armée de l'air ukrainienne, 14 des 20 drones russes lancées pendant la nuit sur l'Ukraine ont été détruits.

Lundi, la capitale avait subi une rare attaque de jour, qui a tué au moins 34 personnes, selon un bilan actualisé de l'administration militaire de Kiev.

02H46
JO-2024

Sous les bombes, des jumelles ukrainiennes rêvent d'or olympique

Lorsqu'on pratique la natation artistique, le sourire est d'usage et pour Maryna et Vladyslava Aleksiiva, jumelles ukrainiennes qui rêvent d'or aux JO de Paris, s'entraîner sous les bombes n'y a rien changé.
Les soeurs de 23 ans, qui ont décroché le bronze à Tokyo en 2021, figurent parmi les meilleurs espoirs ukrainiens de médaille d'or aux Jeux de Paris qui débutent le 26 juillet.

Maryna et Vladyslava Aleksiiva lors des championnats du monde de Doha au Qatar, le 7 février 2024.

Maryna et Vladyslava Aleksiiva lors des championnats du monde de Doha au Qatar, le 7 février 2024.

© AP Photo/Lee Jin-man


En plus de deux ans de guerre, les épreuves que ces athlètes au sourire lumineux ont traversées pour s'entraîner - fuir leur ville, survivre à des bombardements - ont repoussé leurs limites et dopé leur détermination.

Dans leur Kharkiv natale, elles se sont entraînées pendant des mois dans une piscine sans vitres, détruites lors d'une attaque de missiles en 2022, et sans générateur pour chauffer l'eau du bassin lors des coupures d'électricité. Quand les explosions étaient trop proches, raconte Maryna, elles ont dû "descendre en courant au sous-sol en maillot de bain mouillé". La ville du nord-est du pays n'est qu'à une trentaine de km de la frontière avec la Russie.
"Tout a été bombardé : notre piscine, où on avait commencé à s'entraîner, notre école, le centre-ville", poursuit la jeune femme, teint pâle, yeux gris et longue chevelure châtain clair, comme sa soeur.

Au début de l'invasion de l'Ukraine, lancée par Moscou en février 2022, les forces russes se sont emparées de pans entiers de la région. Si elles ont été repoussées, les bombardements intenses se sont poursuivis. Mais Kharkiv est l'épicentre de la scène nationale de natation artistique. Et c'est chez elles. Elles y sont restées le plus longtemps possible. Jusqu'à ce que cela ne soit plus tenable.

Les deux soeurs jumelles Aleksiiva célèbrent leur médaille d'or lors des championnats européens de natation de Rome, le 13 août 2022.

Les deux soeurs jumelles Aleksiiva célèbrent leur médaille d'or lors des championnats européens de natation de Rome, Italie, le 13 août 2022.

© AP Photo/Andrew Medichini

Pendant plus d'un an, des journalistes de l'AFP ont suivi les jumelles dans leur odyssée de Kharkiv à Paris en passant par Kiev, Montpellier dans le sud de la France ou Fukuoka au Japon.
"Lorsque la guerre a commencé, on ne savait pas quoi faire", se souvient Vladyslava, la plus timide des deux, qui laisse souvent sa soeur achever ses phrases. "On a ensuite compris que notre principal objectif serait de faire preuve de courage partout dans le monde pendant les compétitions." "Pour montrer que l'Ukraine vit toujours", finit Maryna.

Aux premiers jours du conflit, quand les chars russes atteignent les faubourgs de Kharkiv, les jumelles doivent abandonner sur place leurs chatoyantes tenues.
Evacuées avec l'équipe de natation artistique ukrainienne, elles fuient vers l'Italie où elles s'entraînent pendant six mois. En sécurité loin des frappes mais trop inquiètes pour leurs proches restés près des combats, elles font le choix de rentrer dans leur pays. D'abord à Kiev, "dormant la nuit dans le couloir d'un abri anti-bombes". Puis chez elles à Kharkiv. Même si c'est plus dangereux, "c'est bien mieux d'être tous ensemble, (même) sans électricité ni musique pour s'entraîner", dit alors Vladyslava plus souvent appelée Vlada. Pendant des mois, elles ne quittent plus leur ville, sauf pour des compétitions à l'étranger.

Comme à Montpellier en mai 2023 où, en marge d'une manche de la Coupe du monde de natation artistique (nouveau nom de la natation synchronisée), elles peuvent profiter d'une journée de détente à visiter le centre historique de la ville en dégustant des glaces. Mais la guerre n'est jamais loin. "J'ai téléphoné à Maman hier et il y avait une alerte aérienne. J'étais un peu nerveuse", confie alors Maryna. À Montpellier, elles remportent l'or en duo dans le programme libre.

À Fukuoka en juillet 2023 aux Championnats du monde de natation, l'AFP les rencontre juste après leur passage en duo libre où elles ont terminé 6e. Les jeunes femmes, en maillot à paillettes, chignon haut et maquillage appuyé, sont déçues.

Lors de la finale des championnats du monde de natationa à Fukuoka, Japon, le 20 juillet 2023.

Lors de la finale des championnats du monde de natationa à Fukuoka, Japon, le 20 juillet 2023.

© AP Photo/Eugene Hoshiko

"C'est dur de se concentrer lorsque son pays est en guerre", souffle Vlada. "On a des amis sportifs qui sont morts au combat en défendant notre pays. (...) C'est une période horrible."

Dans l'appartement de Maryna à Kharkiv, un jour de novembre où l'AFP les retrouve, lorsque l'alerte aérienne retentit, elles ne cillent pas. Il y a des sirènes "cinq ou six fois par jour", dit la jeune femme. "La nuit aussi. C'est normal."

C'est très dur mentalement et émotionnellement. Physiquement ça va, mais mentalement c'est dur. Maryna et Vladyslava Aleksiiva

Ce dimanche-là, jour de repos, elles écoutent un disque d'Edith Piaf pioché dans la collection des vinyles de leur grand-père, lovées sur un canapé, en jean avec un maquillage léger. Une simplicité qui contraste avec le strass et les poses théâtrales des jours de compétition.

D'habitude, elles sont à l'entraînement, dès 6H30, six jours par semaine. "Nous lisons l'actualité et quand nous voyons que tout va bien, nous continuons à nous entraîner. En cas de danger, nous allons à l'abri anti-bombes", raconte Vlada. Un quotidien de guerre presque rodé mais qui a ses limites. Pour la dernière ligne droite, les soeurs doivent se résoudre en février à partir pour Kiev. "Nous avons compris que nous ne pouvions pas avoir une bonne préparation à Kharkiv à cause des explosions cinq à dix fois par jour", explique Maryna.

Début mai, une nouvelle offensive était lancée dans la région de Kharkiv, un gymnase a été détruit et plusieurs jeunes judokas ont été blessés. À Kiev, où la situation est moins tendue que dans leur ville natale, elles ne sont pas pour autant épargnées par la guerre. "C'est parfois comme dans un film d'horreur", décrit Vlada. Avec les explosions, "parfois, en pleine nuit, tu dois quitter ton lit et tu ne sais pas exactement où tu dois courir." Le lendemain, "il faut aller à l'entraînement, plonger, continuer à s'entraîner et à se préparer pour les Jeux". "C'est très dur mentalement et émotionnellement. Physiquement ça va, mais mentalement c'est dur", disent-elles à l'unisson.

En dépit de tout, Maryna et Vladyslava ont arraché en février leur qualification aux Championnats du monde à Doha.

À huit ans déjà, elles étaient grandes, souples et naturellement harmonisées pour des duos, se souvient leur première entraîneuse Maryna Krykounova. "J'étais sûre qu'elles deviendraient des stars."
Les jumelles - et même les triplées - ne sont pas rares dans le milieu de la natation artistique.
Mais ce qui est généralement vu comme un avantage pour les soeurs pourrait ne pas leur être utile après un changement controversé dans la façon de juger les performances de natation artistique, avec des critères davantage centrés sur les éléments techniques et non plus sur l'effet artistique.
"Nos entraîneurs ne sont pas contents du changement de règlement", dit Maryna selon qui cela donne un rendu "vraiment pas artistique".
Un obstacle de plus alors qu'elles ont dû se préparer dans des "conditions inéquitables" par rapport à leurs concurrentes.

La Russie, pays dont les athlètes excellent traditionnellement dans ce sport, ne participera pas aux JO, les équipes russes ont été bannies de la compétition après l'invasion de l'Ukraine.
Mais en décembre, le Comité international olympique (CIO) a autorisé les sportifs russes et bélarusses à participer aux Jeux à condition qu'ils concourent sous bannière neutre, hors épreuves par équipes, qu'ils n'aient pas activement soutenu l'offensive russe en Ukraine et qu'ils aient franchi l'obstacle des qualifications. Une décision condamnée par le ministère ukrainien des Affaires étrangères.

Pour les jumelles, ces Jeux sont "vraiment le moment le plus important" de leur vie. Remporter une médaille serait aussi une riposte à leurs concurrentes russes, disent-elles.
"C'est un grand honneur pour nous et pour toute l'Ukraine, en ce moment, de représenter notre pays aux Jeux olympiques, surtout en temps de guerre", soulignait Vlada en mai à Paris en marge d'une manche de la Coupe du monde de natation artistique. Et "une grande responsabilité."
 

 

 

01H00
Bilan

Le bilan des attaques de lundi en Ukraine monte à 43 morts

Le bilan des attaques de lundi en Ukraine s'élève désormais à 43 morts, a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours à Washington, en marge d'un sommet de l'Otan.

Quelque "43 personnes ont été tuées" dans cette attaque, a déclaré Zelensky dans ce discours prononcé devant l'Institut Ronald Reagan dans le centre de la capitale américaine, où se tient un sommet de l'Otan. Zelensky avait évoqué plus tôt un bilan d'une quarantaine de morts, dont plus de 30 à Kiev où une frappe a dévasté un hôpital pour enfants.

23H18
millions de dollars de composants électroniques

Deux Russes plaident coupable aux États-Unis d'exportation de composants militaires vers la Russie

Deux citoyens russes ont plaidé mardi coupable d'exportation illégale vers la Russie de matériel électronique sensible, dont une partie a été retrouvée sur des équipements militaires russes en Ukraine, a annoncé le ministère américain de la Justice.

Nikolaï Goltsev, 38 ans, un Russo-Canadien habitant à Montréal, et Salimdzhon Nasriddinov, 53 ans, qui a la double nationalité russe et tadjike et réside à New York, ont tous deux plaidé coupable de violation des réglementations sur les exportations de matériel à possible usage militaire, a précisé le ministère dans un communiqué. Les deux hommes avaient été arrêtés en octobre à New York, de même que l'épouse de Nikolaï Goltsev, Kristina Puzyreva, également de nationalité russo-canadienne. Cette dernière a plaidé coupable en février, selon la même source.

Les deux hommes, qui encourent jusqu'à 20 ans de prison chacun, connaîtront leur peine en décembre.
Ils ont "expédié pour des millions de dollars de composants électroniques américains essentiels pour les missiles et les drones utilisés par la Russie pour attaquer l'Ukraine", a déclaré la vice-ministre de la Justice Lisa Monaco citée dans le communiqué, réaffirmant la détermination de ses services à "faire rendre des comptes à ceux qui alimentent la machine de guerre de Poutine".

En 2022 et en 2023 jusqu'à leur arrestation, ils ont supervisé l'acheminement de "plus de 300 cargaisons de matériel", à partir de New York, via des sociétés-écrans en Turquie, à Hong Kong, en Inde, en Chine et aux Emirats arabes unis, selon les autorités judiciaires américaines.

22H24
Défense anti-aérienne

Biden annonce l'envoi à l'Ukraine de systèmes de défense antiaérienne

"La Russie ne gagnera pas", a lancé avec force le président américain, dans un discours très attendu, après les interrogations sur sa capacité à défendre les couleurs du camp démocrate, à quatre mois de l'élection présidentielle. Il participait avec les dirigeants, ou leurs représentants, des 32 pays de l'Otan à une cérémonie marquant les 75 ans d'existence de l'Alliance atlantique.

Dans une déclaration commune, plusieurs pays de l'Otan, dont les États-Unis, ont confirmé l'envoi d'un total de cinq de ces systèmes, dont quatre batteries de Patriot. Ce système de missiles sol-air de conception américaine est particulièrement efficace pour intercepter les missiles balistiques russes.

Le cinquième système de défense antiaérienne annoncé mardi est une batterie de SAMP/T, des systèmes de missiles de fabrication franco-italienne, que l'Italie avait déjà dit être prête à livrer.
Seule une batterie de Patriot, celle donnée par les États-Unis, représente une nouveauté par rapport à ce que Kiev s'est vu promettre au cours des dernières semaines, après des appels répétés de son président Volodymyr Zelensky. Ce dernier, arrivé mardi à Washington, devait prononcer un discours plus tard dans la soirée devant l'Institut Ronald Reagan.

22H07
défense aérienne

L'Ukraine va recevoir 4 systèmes antiaériens Patriot des Etats-Unis et d'autres alliés

Les Etats-Unis vont fournir à l'Ukraine un système de défense antiaérienne Patriot s'ajoutant à ceux déjà promis par l'Allemagne, la Roumanie et les Pays-Bas, selon un communiqué commun publié mardi à l'occasion du sommet de l'Otan à Washington.


En ajoutant un dispositif SAMP-T fourni par l'Italie, cette aide va "permettre de protéger les villes, les civils et les soldats" ukrainiens des frappes russes, selon ce texte, qui promet par ailleurs une autre annonce "cette année" sur l'envoi de systèmes de défense antiaérienne supplémentaires.

Qui anime ce direct ?

avec agences