Si l'Ukraine n'inflige pas une défaite à la Russie, cela se terminera mal pour l'Europe, a déclaré à l'AFP le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis, avertissant que l'armée russe pourrait alors tenter d'avancer plus loin sur le continent européen.
Le ministre des Affaires étrangères de Lituanie Gabrielius Landsbergis lors d'ue réunion de l'OTAN à Bruxelles le 28 novembre 2023.
Le chef de la diplomatie de cet État balte s'exprimait en marge du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, où la guerre en Ukraine a dominé les débats. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky y a d'ailleurs participé en personne pour la première fois en près de deux ans de conflit, cherchant à obtenir davantage de soutien.
Landsbergis a estimé que l'Europe n'avait "pas pris conscience de la réalité", à savoir du fait que ce qui se passe en Ukraine est "la guerre de l'Europe", et a appelé ce continent à faire davantage pour se préparer à toute éventuelle future agression d'autres pays européens par la Russie.
"Il n'y a aucun scénario dans lequel si l'Ukraine ne gagne pas, cela pourrait bien se terminer pour l'Europe", a mis en garde le ministre lituanien, prévenant qu'"il est possible que la Russie ne soit pas contenue en Ukraine".
L'un des moyens pour l'Europe de faire davantage en vue de se protéger serait de procéder à "des achats communs, nous pourrions nous procurer les choses nécessaires à la défense de l'Europe", a estimé le ministre Landsbergis.
"Certains d'entre nous auraient pu penser que c'était à quelqu'un d'autre de s'en charger ou de faire le gros du travail. Mais c'est la guerre de l'Europe", a-t-il martelé.
Landsbergis s'est toutefois félicité des nombreuses discussions, y compris à très haut niveau, sur l'Ukraine au cours du forum de Davos.
Kiev et ses alliés ont mis à profit ce rendez-vous international pour chercher à contrer toute lassitude vis-à-vis du conflit dans lequel les Ukrainiens sont engagés susceptible de survenir après le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza.