L'Ukraine se prépare à de nouvelles coupures de courant. Une nouvelle campagne de bombardements russes a causé des destructions massives de ses infrastructures électriques, ont averti lundi les autorités du pays. Les tarifs de l'électricité ont drastiquement augmenté.
Deux personnes passent à côtés de générateurs à Kiev en ce mois de février 2023. Un scenario qui risque de se reproduire car les Russes ne cessent de frapper les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
Le weekend dernier, l'armée russe a visé des installations énergétiques dans cinq régions et endommagé deux autres centrales thermiques lors de frappes massives contre son voisin impliquant plus de cent drones et missiles, ont indiqué les autorités.
"Après six attaques massives sur le réseau électrique, il y a une importante pénurie d'électricité", indique lundi le ministère de l'Énergie de ce pays qui comptait une quarantaine de millions d'habitants avant l'invasion russe lancée en février 2022.
Des travaux en vue de réparer les dégâts sont en cours mais le réseau électrique reste dans un état précaire et "les périodes de coupure pourraient s'allonger. En particulier, des coupures d'urgence ont été mises en place dans un certain nombre de régions dimanche", prévient le ministère.
La Russie a lancé ces derniers mois une nouvelle vague de frappes sur les installations électriques ukrainiennes, provoquant des dégâts considérables et des pénuries d'énergie. Les défenses antiaériennes ukrainiennes ont dû mal à repousser des attaques aussi massives.
La première campagne de frappes visant spécifiquement des sites énergétiques avait laissé des millions d'Ukrainiens sans électricité, eau courante et chauffage par des températures glaciales pendant l'hiver 2022-2023. Avec ses attaques, "la Russie a détruit 9,2 GW de production d'énergie ukrainienne", a déploré dimanche l'ambassadrice de l'Union européenne Katarina Mathernova sur Facebook.
Il s'agit de la "moitié" des capacités de production ukrainiennes qui existaient à la fin de l'hiver, a précisé Oleksandre Khartchenko, directeur exécutif du Centre de recherche sur l'industrie de l'énergie, basé à Kiev. Cette pénurie d'énergie va durer "au moins deux ans" et les Ukrainiens doivent s'adapter aux longues coupures de courant quasi-quotidiennes, a prévenu l'expert lors d'une conférence de presse. "Tout ce que nous pouvons faire, c'est nous habituer au fait qu'il s'agit d'un état normal des choses" avec des "coupures d'électricité de 4 à 6 heures par jour dans tout le pays" et de "6 à 8 heures par jour", à Kiev, la capitale, a estimé Khartchenko.
La situation sera la plus difficile en juillet-août, mois les plus chauds, et pendant l'hiver, a-t-il expliqué tout en assurant qu'il ne fallait pas craindre une "apocalypse".
"Le scénario le plus pessimiste pour cet hiver prévoit des restrictions de six à dix heures par jour pour les consommateurs, mais toutes les infrastructures critiques" devraient être "opérationnelles", aussi bien que "le chauffage, l'approvisionnement en eau, les canalisations" et "les principales entreprises de défense".
Le ministère de l'Energie a annoncé l'augmentation de plus de 60% des tarifs de l'électricité à partir du 1er juin en évoquant la nécessité de reconstruire des infrastructures endommagées.