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DIRECT-Maroc : les secouristes s'activent pour retrouver des survivants, nouveau bilan

Les secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, poursuivent ce lundi une course contre la montre pour retrouver des survivants et fournir l'assistance à des centaines de sans-abris dont les maisons ont été rasées. Le dernier bilan fait état de 2862 morts, selon le ministère de l'Intérieur. Les horaires sont affichés en temps universel.

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 Amizmiz, près de Marrakech

Dégâts causés par le tremblement de terre, dans la ville d'Amizmiz, près de Marrakech, au Maroc, le 10 septembre 2023. @Photo AP/Mosa'ab Elshamy.

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19H38

L'Espagne renvoie des sauveteurs en renfort

Alors qu'un nouveau bilan du ministère de l'Intérieur marocain fait état de 2862 morts, le gouvernement espagnol étoffe ses équipes sur place avec des hommes et des moyens supplémentaires.

"L'Espagne envoie de manière immédiate au Maroc cinq nouvelles équipes (...) de recherches canines" composées de "31 spécialistes, 15 chiens de recherche et sauvetage et 11 véhicules" qui s'ajoutent aux équipes déjà envoyées, a annoncé le ministère espagnol de l'Intérieur dans un communiqué.

Des secouristes espagnols se concertent avec leurs homologues marocains à Amizmiz, près de Marrakech ce 11 septembre 2023.

Des secouristes espagnols se concertent avec leurs homologues marocains à Amizmiz, près de Marrakech ce 11 septembre 2023.

© AP Photo/Mosa'ab Elshamy

Ces effectifs doivent arriver demain dans les zones d'opérations, précise le communiqué.

Ces nouvelles équipes espagnoles, venues des forces de l'ordre nationales et de certaines autorités régionales, s'ajoutent aux huit chiens, 56 militaires spécialisés et 30 experts de la région de Madrid déjà sur place.

Par ailleurs, selon le quotidien français Libération, Rabat aurait aussi accepté l'aide algérienne.

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Dimanche soir, le Maroc a annoncé avoir accepté les offres de quatre pays d'envoyer des équipes de recherche et sauvetage: l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Émirats arabes unis.

19H00
Le bilan s'alourdit

Sauver des vies après un séisme une "course contre la mort"

Le ministère de l'Intérieur vient d'annoncer un nouveau bilan de 2.862 morts et 2.562 blessés. Plus le temps passe, plus ces chiffres risquent d'augmenter. Pour les secouristes, chaque seconde compte. Témoignages.

Les secouristes sont unanimes : les premières heures et les tout premiers jours qui suivent un séisme sont déterminants.

Avant même l'arrivée des secours, Eric Zipper, président de l'ONG Corps mondial de secours (CMS), dépeint trois phases : "une où les survivants blessés mais pas enfouis s'entraident, puis une phase de terreur, d'hébétude et enfin une phase où la population s'organise pour sa survie, trouve de quoi se chauffer, se loger, etc."

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Les zones sinistrées, parfois reculées, loin des grandes villes ou dans les montagnes, sont souvent difficiles d'accès.

Au préalable, ONG et organes de secours étatiques s'organisent. Le CMS, par exemple, a constitué une équipe d'une dizaine de médecins et secouristes et récolté 200 kg de médicaments d'urgence prêts à être acheminés jusqu'au Maroc quelques heures après le séisme.

La Sécurité civile française possède trois unités spéciales totalisant 1.500 militaires, rapidement mobilisables. Ils sont formés entre autres au "sauvetage déblaiement" pour déblayer "des structures en béton dans laquelle il y a des poches de vies", rapporte le commandant Frédéric Harrault, chargé de mission au ministère de l'Intérieur.

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Sous les décombres, il existe deux types de victimes : celles qui sont ensevelies, compressées par des matériaux et dont l'espérance de vie est moindre, et celles dites emmurées, prisonnières d'espaces clos mais qui peuvent bouger.
Ces victimes peuvent mourir d'une hémorragie, du froid ou de la chaleur.

"En Turquie, cette année, des personnes sont mortes à cause des températures extérieures qui chutaient jusqu'à -15°C, d'autres car elles ne pouvaient pas prendre leur traitement médical alors qu'elles avaient des maladies cardiaques ou étaient diabétiques. Les causes sont multiples et plus on attend, plus il y a de morts", témoigne Eric Zipper.

Leur moral joue un rôle déterminant : "Des personnes sont capables de gérer correctement l'attente, de garder espoir. D'autres cèdent à la panique et là, c'est plus dangereux", explique le président du CMS.

Les témoignages constituent la source principale des secouristes pour repérer les endroits où des survivants peuvent être enfouis.
"Il faut toutefois rester vigilant: avec le désespoir, des personnes nous indiquent des endroits où elles ont entendu des voix de membres de leur famille la veille, mais qui sont en réalité déjà morts depuis quelques jours."
Outre les témoignages, les sauveteurs ont également recours à des chiens ou des appareils de détection, comme des caméras endoscopiques.

S'infiltrer entre les dalles et les gravats pour secourir une personne est un exercice d'équilibriste dangereux, notamment à cause du risque de répliques sismiques.

"C'est comme si on était devenu tout petit et qu'on se déplaçait dans un mikado où il y a des murs que l'on ne doit surtout pas toucher et des plaques sur lesquelles on ne doit pas marcher", considère Eric Zipper, qui compte plus de trente ans d'expérience de secourisme.

Quand des immeubles s'effondrent, il faut découper ou déplacer les couches de béton "comme on épluche une orange" avec des tractopelles ou des tronçonneuses à béton.

Pour les secouristes, l'impact psychologique d'une mission est souvent la phase la plus compliquée à gérer.
"On sort des vivants, mais aussi des morts", témoigne le commandant Harrault, qui souligne que tous les pompiers et militaires de l'État peuvent bénéficier d'un suivi psychologique.

La première semaine du retour, l'ONG Corps mondial de secours appelle chaque jour le secouriste, puis espace peu à peu ses appels. Si nécessaire, il sera envoyé dans une unité psychologique.

"Ce qui me retravaille le plus, ce sont les regards. Celui d'un enfant qui me regarde quand je vais sauver ses parents. Ou celui de ce monsieur qui me fixe avec désespoir quand je sors sa femme, morte, des gravats", témoigne le président du CMS.

16H30
Le constat de Secouristes sans frontières

L'espoir de retrouver des victimes vivantes s'amoindrit

Interrogé par Associated Press, Arnaud Fraisse fondateur de l'ONG "Secouristes sans frontières" déclare qu'il ne maintient pas sa proposition d'envoyer une équipe de neuf secouristes après avoir attendu en vain le feu vert du gouvernement marocain. "Notre rôle n'est pas de trouver des morts" a-t-il dit.

Dans le village de Tafeghaghte, une maison traditionnelle complètement détruite. 11 septembre 2023

Dans le village de Tafeghaghte, près de Marrakech, une maison traditionnelle complètement détruite. 11 septembre 2023

© AP Photo/Mosa'ab Elshamy

Les habitations dans la zone de l'épicentre du séisme sont souvent faites en brique de terre crue avec des toits en bois, pierre et glaise, explique-t-il, et l'espoir de trouver des survivants aujourd'hui est très mince. "Quand tout s'écroule, on n'a pas beaucoup de chance de survivre car il n'y a pas de poches d'air" affirme Arnaud Fraisse, contrairement aux constructions en béton ou de matériau plus durs. "Les personnes sont souvent étouffées par la poussière des débris."

15H30
Appel à la solidarité

Djamel Debbouze donne son sang

Djamel Debbouze est allé donner son sang à Marrakech. L'humoriste franco-marocain qui a créé un festival d'humour en 2011, a déclaré à l'AFP "Je suis très ému d'être ici. On a eu l'occasion de voir toute cette solidarité. Elle est incroyable, il faut la filmer. Il faut la transmettre. Il faut voir combien les Marocains sont solidaires les uns avec les autres".

De son côté le musicien sénégalais Youssou N'Dour souligne le rôle du réchauffement climatique dans un tweet posté plus tôt dans la journée et appele à la solidarité.

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Des footballeurs de l'équipe nationale sont allés donner leur sang comme de milliers d'autres Marocains.

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15H18
Bilan

Le bilan monte à 2.681 morts

Le bilan est désormais de 2681 morts. Les blessés sont 2501.

Dans le village de Tafeghaghte, près de Marrakech ce 11 septembre, un bull-dozer dégage des décombres..

Dans le village de Tafeghaghte, près de Marrakech ce 11 septembre.

© AP Photo/Mosa'ab Elshamy
13H32
Paris et Rabat en froid

La France tente de calmer la polémique naissante avec le Maroc qui n'a pas répondu à sa proposition d'aide

Le gouvernement marocain a annoncé dimanche avoir accepté le soutien de quatre pays : l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Émirats arabes unis.
Aujourd'hui, Rabat n'avait toujours pas sollicité d'aide française, suscitant l'étonnement alors que le président Emmanuel Macron a déclaré que la France était prête à intervenir "à la seconde" où les autorités marocaines le demanderaient.

"C'est une mauvaise querelle, une querelle tout à fait déplacée", a déclaré la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, sur la chaîne BFMTV. "Le Maroc n'a refusé aucune aide, aucune proposition", a-t-elle ajouté, martelant que "le Maroc est souverain". Le pays "est seul en mesure de déterminer quels sont ses besoins et le rythme auquel il souhaite que des réponses soient apportées", a-t-elle ajouté.

Pour Pierre Vermeren, historien et professeur à l'Université de la Sorbonne, il s'agit pourtant d'un "signe politique clair" du froid entre les deux pays.
"Les Français ont l'habitude de travailler avec le Maroc", a-t-il déclaré à l'AFP, notant "la question de la langue""C'est évident que c'est plus facile pour des Français d'aller travailler au Maroc que pour des Britanniques voire pour des Espagnols en ce qui concerne le Sud", poursuit-il.

Sans présager de l'aide future qui pourrait être demandée quand des dizaines de milliers de personnes auront besoin de se reloger provisoirement, Pierre Vermeren voit par conséquent "un message" signalant que le Maroc préfère pour le moment "s'entourer de monarchies amies" plutôt que de se tourner vers la France qui entretient "de bonnes relations avec les Algériens" au "détriment" du Maroc.

"On connait la diplomatie de Mohammed VI", poursuit Pierre Vermeren. "Il aime faire passer des messages, des coups de mentons clairs pour dire quand il est fâché".

Au-delà des questions sur l'aide, cette tragédie qui a fait plus de 2.500 morts et presqu'autant de blessés, selon un bilan provisoire, est une occasion pour Paris et Rabat de "reprendre langue", souligne Pierre Vermeren.

L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin s'est refusé à faire un lien entre les tensions et l'absence de demande d'aide à la France.
Il a toutefois souligné sur France Info qu'il était "important pour la France de mettre son drapeau dans sa poche, de mettre sa susceptibilité dans sa poche et de faire en sorte que l'aide française puisse être acheminée par tous les moyens possibles et en particulier par des canaux privés ou par un canal européen".
 

10H32
NOUVEAU BILAN

Le bilan monte à près de 2.500 morts (ministère)

Le bilan provisoire du violent séisme qui a frappé vendredi une région au sud-ouest de la cité touristique de Marrakech au Maroc est monté à 2.497 morts, selon le ministère de l'Intérieur. Un précédent bilan fourni dimanche faisait état de 2.122 morts. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a annoncé un nouveau bilan de 2.497 morts et de 2.476 blessés.

 Marrakech, au Maroc

Un homme inspecte les dégâts causés par le tremblement de terre alors qu'il se promène dans la vieille médina de Marrakech, au Maroc, le 10 septembre 2023. @Photo AP/Rida Tabit.

 

09H21
SECOURISTES BÉNÉVOLES

Des équipes de secouristes bénévoles partent pour le Maroc

De Lyon, Nice ou Saint-Etienne, des équipes bénévoles partent vers le Maroc pour participer aux secours.

Des pompiers lyonnais bénévoles de l'association Casc Appui sont arrivés vers 01H00 dimanche matin à Marrakech, accueillis au siège de la protection civile, et ont été dirigés à une cinquantaine de km de la capitale touristique, selon des informations relayées par la préfecture du Rhône.

Composée de quatre secouristes spécialistes de sauvetage et recherche, d'un infirmier et d'un spécialiste avec son chien, l'équipe dont le départ a été relayé par la presse locale a embarqué environ 300 kilos de matériel, selon la même source.
A Saint-Etienne, l'association PHF spécialiste de protection civile a envoyé dimanche après-midi une équipe de huit personnes à Marrakech : un médecin, deux infirmiers et trois secouristes, et du matériel, par un vol commercial depuis Lyon.

Marrakech, au Maroc

Les dégâts causés par le tremblement de terre sont visibles à l'intérieur d'une maison de l'ancienne médina de Marrakech, au Maroc, le 10 septembre 2023. @Photo AP/Rida Tabit.

 

06H56
AIDE PARIS

Une aide de 5 milions d'euros va être débloquée par la France pour aider les ONG

Une aide de 5 milions d'euros va être débloquée par la France pour aider les ONG qui sont actuellement "sur place" au Maroc et apportent leur secours après le séisme meurtrier dans le pays, a annoncé lundi la ministre française des Affaires étrangères.

Les habitants fuient leurs maisons après un tremblement de terre dans le village de Moulay Brahim, près de l'épicentre du séisme, à l'extérieur de Marrakech, au Maroc, le samedi 9 septembre 2023.

Les habitants fuient leurs maisons après un tremblement de terre dans le village de Moulay Brahim, près de l'épicentre du séisme, à l'extérieur de Marrakech, au Maroc, le samedi 9 septembre 2023.

(Photo AP/Mosa'ab Elshamy)

"Le Maroc est un pays souverain et c'est à lui d'organiser les secours", a par ailleurs déclaré Catherine Colonna sur la chaîne d'information BFMTV, précisant que le pays n'avait "refusé aucune aide" venant notamment de Paris. La cheffe de la diplomatie a également appelé à ne pas créer de "fausse polémique" au moment où des "gens ont besoin d'aide".

catherine colonna

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna lors d'une conférence de presse à Paris, le 29 août 2023. @AP Photo/Sophie Garcia.


 

01H51
2100 morts

Course contre la montre

Le Maroc annonce avoir répondu favorablement, "à ce stade", aux offres de quatre pays "d'envoyer des équipes de recherche et sauvetage": l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis.

Ces équipes sont entrées en contact avec leurs homologues au Maroc en vue de coordonner leurs efforts, a précisé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Espagne aide le Maroc

Une unité militaire de recherche et de sauvetage d'urgence monte à bord d'un avion à la base aérienne de Saragosse, en Espagne, le 10 septembre 2023 pour le Maroc. @Ministère espagnol de la Défense, via AP.

L'Espagne a affirmé avoir déjà envoyé au Maroc 86 secouristes accompagnés de chiens spécialisés dans la recherche de victimes, tandis qu'un vol humanitaire qatari a décollé dimanche soir de la base aérienne d'Al-Udeid, dans la banlieue de Doha.

De nombreux pays, de la France aux Etats-Unis, en passant par Israël, avaient proposé leur aide au Maroc après le séisme dévastateur qui a fait 2.122 morts et 2.421 blessés, selon un dernier bilan publié dimanche par le ministère de l'Intérieur.

Amizmiz, près de Marrakech, au Maro

Des tentes sont installées pour abriter les personnes déplacées par le tremblement de terre, dans la ville d'Amizmiz, près de Marrakech, au Maroc, le 10 septembre 2023. @Photo AP/Mosa'ab Elshamy.

Qui anime ce direct ?

AFP