Direct démarré le 12 septembre 2023 à 5H00

Direct DIRECT-Maroc : Mohamed VI au chevet des blessés

Les espoirs de retrouver des vivants s'amenuisent quatre jours après le séisme qui a fait près de 2.900 morts. Le roi Mohamed VI s'est rendu au près des blessés au centre hospitalier de Marrakech. La FICR lance un appel de fonds d'environ 100 millions d'euros pour soutenir les opérations de secours. 

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Des pompiers extraient le corps d'une femme morte sous les décombres dans la ville d'Imi N'tala, près de Marrakech, 12 septembre 2023.

Des pompiers extraient le corps d'une femme morte sous les décombres dans la ville d'Imi N'tala, près de Marrakech, 12 septembre 2023.

© AP Photo/Mosa'ab Elshamy
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19H21
Solidarité à Lens

Au stade Bollaert de Lens, marée rouge et verte de solidarité avec le Maroc

Une immense ovation, une minute de silence sous un écran affichant "Tous avec les victimes du séisme" : au stade Bollaert de Lens, où le Maroc affronte mardi soir le Burkina Faso en match amical, l'émotion déferle dans des gradins aux couleurs du pays endeuillé.

"C'est un moment particulier, tout le soutien va vers le Maroc. On pense à tous ceux qui sont là bas, qui nous ont quittés", affirme Soraya, venue en famille.
"On n'est plus du tout dans le même état d'esprit que quand on acheté nos billets", poursuit cette responsable entrepôt de 37 ans, dont les filles agitent des drapeaux marocains.

"Tous Maroc, tous solidaires, hommage aux sinistrés", proclame une banderole déployée des tribunes, où le rouge parsemé de vert domine.

Une immense ovation a accueilli les joueurs marocains à leur entrée sur le terrain. Leurs rivaux ont été sifflés.

Le stade entier s'est levé pour l'hymne marocain, avant une minute de silence conclue par des Allahou Akbar lancés par le public. "Les moments sont difficiles, mais voir tout le pays ensemble prouve qu'on reste unis", se console Sofian, un livreur dans la trentaine, qui préfère aussi ne pas donner son nom.

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Avant la rencontre, la première disputée par les Lions de l'Atlas depuis le séisme, qui a fait plus de 2.900 morts, supporteurs et habitants avaient afflué au pied du stade pour une collecte en faveur des sinistrés.

Merci pour la France qui est toujours à côté des Marocains, dans la fête comme dans la souffrance. Saïd Saïdi, supporter marocain

Couettes, pansements, vêtements, médicaments... : les dons ont été immédiatement chargés dans un camion pour rallier Algésiras, en Espagne, par la route puis le Maroc par bateau. "Merci pour la France qui est toujours à côté des Marocains, dans la fête comme dans la souffrance", lance Saïd Saïdi, un quadragénaire, revêtu du maillot de l'équipe marocaine. Sa voix s'étrangle quand il évoque ses proches: "on veut aider nos frères, partager tout ce qu'on a avec eux. J'aimerais y être, mes parents sont là-bas, hamdoulilah ils sont vivants, mais ça fait mal au coeur".

La Fédération royale marocaine de football a annoncé que la totalité des revenus du match serait versée au "Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre ayant touché le Royaume". La majorité des billets a été achetée par la communauté des Marocains résidant à l'étranger, a-t-elle précisé.

Avant de gagner le stade, Fatiha El Gazouani, une infirmière libérale, franco-marocaine, a elle apporté béquilles, déambulateur, boîtes d'antalgiques et compresses. "Le Maroc va s'en sortir, il se relève", assure avec le sourire cette jeune femme dont la famille restée au Maroc n'a pas été touchée.

"Ce moment qui devait être festif devient une action solidaire", résume Brahim Koujane, adjoint au maire d'Avion, l'un des élus organisateurs de la collecte, avec des associations. Des urnes, dont émergent de grosses coupures, ont aussi été placées aux entrées du stade pour recueillir des dons monétaire.
"On est dans une ville, une région solidaire", salue l'élu, fils de mineur. "Dans les mines, il n'y avait pas de nationalité, les Polonais, les Italiens, les Marocains, à la fin on était tous des gueules noires".

Plus encore que d'autres régions en France, où le séisme a déclenché une vague de solidarité, le Nord-Pas-de-Calais entretient des liens très forts avec le Maroc, protectorat français entre 1912 et 1956.

Quelque 80.000 Marocains recrutés par des intermédiaires y sont venus entre les années 1950 et 1970 travailler dans les mines de charbon.

Parmi les donateurs, Françoise a fait une heure de route depuis Boulogne-sur-Mer pour apporter des médicaments. Avec son mari, elle avait atterri à Marrakech vendredi vers 15h, pour des vacances. "On a bien ressenti le séisme. On a ouvert la porte de notre Riyad, dans la médina, il y a avait une fumée énorme, des pierres étaient tombées, on s'est retrouvés dans la rue avec nos valises, hébétés", décrit elle. "La solidarité marocaine est super, c'est pour ça que ça me tenait à coeur de venir ici" affirme-t-elle.

18H38
"Nous sommes à vos côtés"

Aide française au Maroc: Macron dénonce des "polémiques qui n'ont pas lieu d'être"

Emmanuel Macron dénonce ce soir des "polémiques qui n'ont pas lieu d'être" sur la relation bilatérale entre la France et le Maroc, alors que Rabat n'a pour l'heure pas retenu l'aide proposée par Paris, après le séisme dévastateur dans la région de Marrakech.

"C'est évidemment à Sa Majesté le Roi et au gouvernement du Maroc, de manière pleinement souveraine, d'organiser l'aide internationale et donc nous sommes à disposition de leur choix souverain", a déclaré le président français dans une vidéo postée sur le réseau X (ex-Twitter), en appelant à ce que "toutes les polémiques qui viennent diviser (...) puissent se taire".
 

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16H50
Mohamed VI

Le roi au chevet des blessés

Le roi Mohamed VI s'est rendu au centre hospitalier de Marrakech où il "s'est enquis de l'état de santé des blessés", avant de faire un don de sang.

Mohammed VI "a visité le service de réanimation et celui d'hospitalisation des victimes du séisme où il s'est informé de l'état de santé des personnes blessées ainsi que des soins qui leur sont prodigués", a ajouté la MAP.

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Mohamed Zidouh, président du groupe d'amitié Maroc-France de la Chambre des Conseillers du Maroc, met en avant la "sagesse" des opérations d'aide et de secours aux victimes, plus de 72h après le séisme meurtrier.

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Mohamed Zidouh, président du groupe d'amitié Maroc-France de la Chambre des Conseillers du Maroc

14H10
Mohamed VI

Le roi est attendu sur les lieux du sinistre

Mohamed VI se trouvait à Paris au moment du sinistre, pour des raisons de santé. Rentré au Maroc, il ne s'est toujours pas exprimé mais comme nous l'apprend notre envoyé spécial revenu à Marrakech, il est attendu sur les lieux du séisme.

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13h45
Concert

Concert pour le Maroc mercredi avec Bruel, M. Pokora et Hoshi

Patrick Bruel, M. Pokora et Hoshi font partie des artistes qui se produiront demain soir à Paris lors d'un concert caritatif pour les victimes du séisme au Maroc, retransmis en direct par M6, a annoncé la chaîne mardi.

Intitulé "Tous avec le Maroc", ce concert, qui aura lieu à partir de 21H10 au Dôme de Paris/Palais des Sports, est organisé "en partenariat avec La Croix-Rouge française et au profit du Croissant-Rouge marocain", a indiqué M6 dans un communiqué.

Parmi les artistes annoncés figurent aussi Claudio Capeo, Faudel, Natasha St Pier, Tina Arena, Yves Duteil, La Troupe de Molière, Joseph Kamel et Ycare.

12H39
Deuil national en Égypte

L'Égypte décrète trois jours de deuil national pour la Libye et le Maroc

L'Égypte a décrété trois jours de deuil national "en solidarité avec les Marocains et les Libyens", a indiqué la présidence, après des milliers de morts dans des inondations dans l'Est de la Libye et dans un séisme au Maroc.

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Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a également ordonné "à l'armée d'apporter toutes les aides humanitaires possibles, des équipes de sauvetage, des équipements et des campements pour abriter les rescapés en coordination avec les institutions libyennes et marocaines", a précisé son porte-parole, Ahmed Fahmy, dans un communiqué.

Ces aides seront acheminées "par voie aérienne et maritime", est-il ajouté.
Les inondations causées par la tempête Daniel ont dévasté lundi la ville de Derna dans l'Est de la Libye, frontalier de l'Égypte, et fait plus de 2.300 morts, selon les services de secours.

Elle se déplace désormais vers la côte nord égyptienne, où les autorités météorologiques mettent en garde contre de fortes précipitations.

Au Maroc, les opérations de secours se poursuivent ce mardi, plus de 72 heures après le violent séisme qui a fait plus de 2.900 morts, la plupart dans des villages isolés du Haut-Atlas proches de l'épicentre.

09H03
100 millions d'euros

Appel de la Croix-Rouge

La Fédération Internationale des Sociétés de la Croix- Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a lancé un appel de fonds d'environ 100 millions d'euros pour soutenir les opérations de secours au Maroc après le terrible séisme.

Nous avons besoin de 100 millions de francs suisses (105 millions d'euros) pour pouvoir répondre aux besoins les plus urgents, tels que sont notamment la santé, l'eau et l'assainissement et l'hygiène.

Caroline Holt, Directrice des opérations du FICR

"Et aujourd'hui, nous lançons un appel d'urgence afin d'intensifier notre action auprès du Croissant-Rouge marocain", a annoncé la directrice des opérations du FICR, Caroline Holt, lors d'un point de presse à Genève.

"Nous avons besoin de 100 millions de francs suisses (105 millions d'euros) pour pouvoir répondre aux besoins les plus urgents", a-t-elle détaillé. "Nous devons nous assurer d'éviter une deuxième vague de catastrophes et c'est pourquoi, en ce moment précis, nous soutenons les communautés marocaines (...). Cela comprend la santé, le logement, l'accès à l'eau potable et à la nourriture", a indiqué Caroline Holt, soulignant les risques de maladies d'origines hydriques.

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Le Maroc a pour l'instant accepté les offres de quatre pays d'envoyer des équipes de recherche et sauvetage : l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis.

Caroline Holt n'a pas critiqué le refus du Maroc de ne pas accepter l'aide d'autres pays, soulignant qu'il s'agit d'un événement d'une ampleur considérable.
"Je pense que le gouvernement marocain prend des mesures prudentes avant d'accepter des offres bilatérales de soutien de la part de gouvernements et qu'il se concentre sur les opérations de recherche et sauvetage avant que cette fenêtre ne se referme, ce qui ne manquera pas d'arriver dans les heures à venir", a-t-elle relevé.

"La coordination et un examen minutieux de la situation à ce moment précis sont essentiels", a-t-elle insisté, expliquant qu'il ne fallait pas introduire "davantage de chaos dans un scénario déjà chaotique".

Présent à ses côtés lors du point de presse, un porte-parole de l'ONU, Rolando Gomez, a pour sa part indiqué que les Nations unies "sont prêtes à apporter leur soutien" au Maroc. "Bien sûr, nous n'avons pas de capacités de mener des opérations de recherche et sauvetage. Mais nous avons la capacité de coordonner, nous avons la capacité de coordonner l'aide humanitaire indispensable dans ces circonstances très complexes", a-t-il insisté.

Pour sa part, une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que 41 tonnes d'aide médicale d'urgence, principalement des moyens pour la chirurgie d'urgence, devraient être envoyés sous peu au Maroc à partir de la base de l'OMS à Dubaï.

08H39
Témoignages

Maroc: des survivants "revenus d'entre les morts" racontent le séisme

"Mes larmes ne sèchent pas". Abdellah a échappé de peu à la mort après le violent séisme qui a décimé son village de Talat N'Yaqoub, au sud de Marrakech, mais y a perdu deux de ses enfants sous les décombres.

Le jour du drame Abdellah Aït Bihi, 39 ans, croyait pouvoir "dormir paisiblement quand le toit nous est tombé dessus". "Mon aîné (14 ans) est sorti en premier, on ne sait toujours pas comment. Puis grâce à l'aide de voisins, on a réussi à se frayer un chemin. J'ai pu extraire ma fille de 10 ans et ma femme", raconte cet homme de 39 ans amputé de la jambe gauche qui a perdu sa prothèse pendant le tremblement de terre.

Tafeghaghte, près de Marrakech, un homme marche près d'un cimetière improvisé.

Tafeghaghte, près de Marrakech, un homme marche près d'un cimetière improvisé.

© AP Photo/Mosa'ab Elshamy

Mais pour sauver ses garçons de 4 et 12 ans, il était trop tard.
"Quand je suis revenu, j'ai vu le plus âgé inanimé, il a reçu des pierres au niveau du haut du corps, j'ai vite compris. Le plus petit était encore en vie, il parlait mais je n'avais aucun moyen de l'atteindre, il n'a été extrait qu'hier", raconte Abdellah, qui a aussi perdu ses parents pendant le tremblement de terre, en éclatant en sanglots. "Mes larmes ne sèchent pas, j'aimerais que ça s'arrête mais la douleur est plus forte que tout", glisse-t-il sous le regard peiné de sa femme mutique mais également en pleurs.

C'est à l'entrée du village de Talat N'Yaqoub que la famille des Aït Bihi s'est réfugiée après le séisme.

Sous des oliviers, elle partage un simple tapis, en guise d'espace de vie, avec une autre famille, celle de Latifa Aït Bizli.

Cette femme de 30 ans a réussi à sauver ses trois enfants de 3, 7 et 10 ans, ainsi que ses beaux-parents âgés lorsque le toit de sa maison s'est affaissé.
"La chance qu'on a eue, c'est que nous étions à l'étage, j'ai attrapé en premier mes enfants et j'ai réussi à les sortir depuis une excavation", se souvient Latifa Aït Bizli. "Je suis revenue alors que la terre tremblait toujours pour récupérer mes beaux-parents", relate-t-elle.

Une fois à l'extérieur, elle constate avec "stupeur" l'ampleur des dégâts, toutes les maisons ont été soufflées, y compris celle de sa soeur. "Elle est décédée avec son mari et ses deux enfants. Je n'ai rien pu faire pour eux, je suis rongée par les remords, je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée qu'ils ne sont plus là", se lamente cette trentenaire dont le mari, toujours vivant, était dans un autre village le soir du tremblement de terre. "La vie ne sera plus pareille pour nous", se résout Latifa, qui déplore ses conditions de vie précaires. "Mais grâce aux bienfaiteurs, on arrive à survivre", dit-il.

Un élan de solidarité s'est organisé après le séisme, de nombreux Marocains faisant le tour des villages reculés pour apporter, avec leur propre moyens, denrées alimentaires, médicaments, couvertures et matelas pour les sinistrés.

Rachida Aït Malek, une autre habitante Talat N'Yaqoub a cru mourir, avant l'intervention de voisins.

"J'étais avec mes deux enfants, ma mère, deux de mes soeurs dont une enceinte à l'étage tandis que mon neveu était au rez-de-chaussée. Trois de nos voisins se sont mobilisés pour nous sortir de sous les débris", explique cette femme d'une vingtaine d'années allongée sous un arbre, entouré de ses deux jeunes enfants.

Elle a été la dernière a être extraite des décombres, plus de six heures après la première secousse. Et si ses deux soeurs ont été hospitalisées, Rachida, ses enfants et sa mère sont indemnes.

Mais psychologiquement, elle a dû mal à s'en remettre. "Je suis toujours sous le choc, je ne peux pas décrire la douleur qui m'habite depuis ce drame. Nous sommes revenus d'entre les morts", métaphorise la jeune femme.

Le corps de son neveu, lui, n'a toujours pas été retrouvé alors que d'importants moyens ont été déployés dans cette bourgade déshéritée, proche de l'épicentre du séisme, pour extraire les corps ensevelis sous les débris.

04h39
Reconstruire, comment ?

Trois jours après le séisme, des villages sinistrés livrés à eux-mêmes

Trois jours après le puissant séisme qui a frappé le Maroc, des villageois des zones montagneuses du Haut-Atlas sont livrés à eux-mêmes, démunis face à l'ampleur des destructions et une aide qui tarde à arriver.

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À Moulay Brahim, une localité située à plus d'une heure au sud de la cité touristique de Marrakech, une vingtaine d'habitants sont morts, dont plusieurs enfants, et de nombreuses maisons sont désormais inhabitables.

Dans l'un des quartiers les plus touchés, plus de 450 habitations ont été totalement ou partiellement détruites, affirme Mohammed Bouaziz, membre d'une association locale qui tente, seule, de subvenir aux besoins de plus de 600 sans-abris.

"Nous avons reçu des aides (..) mais elles sont insuffisantes", déplore cet habitant du village, âgé de 29 ans. Avec le soutien des autorités locales et de quelques donateurs de la région, son association a installé neufs camps de fortune, où s'entassent femmes et enfants tandis que les hommes s'emploient à déblayer les gravats à mains nues.

Les plus courageux s'aventurent à l'intérieur des bâtiments, malgré les risques encourus, pour sortir quelques affaires : matelas, couvertures et ustensiles de cuisine encore utilisables.

Dans cette province, le village reculé de Missirat, qui compte une centaine d'habitants, a enterré 16 des siens. La bourgade, nichée en haut de la montagne à plus de 300 kilomètres de Marrakech, survit grâce aux aides privées mais se sent abandonnée par les autorités.

"L'État n'est pas venu, nous n'avons vu personne. Après le séisme, ils sont venus pour compter le nombre de victimes. Depuis, il ne reste plus un seul d'entre eux. Pas de protection civile, pas de force d'assistance. Personne n'est là avec nous", s'insurge Mohamed Aitlkyd, un habitant de Missirat.

"Nous nous sentons délaissés ici (...) Nos maisons se sont effondrées, et nous n'avons plus de refuge. Où vont habiter toutes ces personnes?", abonde l'une de ses voisines, Khadija Aitlkyd.

Aucune réaction officielle n'a pu être obtenue au sujet des griefs exprimés par les habitants de Missirat. Le ministère de l'Intérieur a toutefois affirmé dans un communiqué lundi après-midi que "les autorités publiques poursuivent leurs efforts afin de secourir, évacuer et prendre en charge les blessés, et mobilisent l'ensemble des moyens nécessaires".

Mais elles font face, notamment, aux difficultés d'accéder à des villages isolés dans les montagnes, et à des chutes de pierres ou érosions de sol ayant coupé les routes. Selon des images de la chaîne publique 2M, les forces armées ont pu rouvrir lundi matin la route menant à la commune d'Amerzgane tout près de l'épicentre du séisme, mais 25 autres villages étaient encore enclavés.

À Moulay Brahim, en tout cas, rares sont ceux qui espèrent retrouver bientôt un toit. "Tout le monde est pauvre ici", explique Mohammed Bouaziz. Selon lui, la plupart des habitants de la localité sont employés à la journée dans des chantiers de construction, et n'auront pas les moyens de reconstruire leurs logements avant des années.

C'est le cas de Thami Baddi, un homme de 34 ans qui affirme avoir économisé pendant 15 ans pour pouvoir bâtir sa maison. "Tout est parti", dit-il sans pouvoir retenir ses larmes.

Il se sait très chanceux d'avoir retrouvé sa femme, enceinte au 9e mois, et ses deux enfants en vie sous les décombres, après avoir accouru chez lui vendredi soir. "Lorsque j'ai vu l'état de la maison, j'ai pensé qu'aucun d'entre eux ne sortirait vivant".

Sa femme a accouché samedi soir dans un dispensaire de la région mais l'établissement, qui n'a que trois lits, lui impose désormais de la sortir, et cette perspective le terrorise. "Comment je vais faire avec un nourrisson d'un jour dans une tente où il fait froid le soir et chaud en plein soleil". "Je ne sais pas quoi faire", répète-t-il la voix étranglée.

Les prévisions météo ne sont pas pour le rassurer, avec des averses orageuses "fortes à modérées" annoncées à partir de jeudi dans les provinces sinistrées.

01H51
ACCÈS DIFFICILE

Dans le Haut-Atlas, les habitants semblent perdus au milieu des décombres

L'épicentre du séisme qui a fait 2.862 morts et 2.562 blessés, selon un dernier bilan lundi soir, est situé dans une zone montagneuse du haut-Atlas, où les éboulements ont encore rendu difficile l'accès aux villages sinistrés.

Moulay Brahim

Les habitants fuient leurs maisons après un tremblement de terre dans le village de Moulay Brahim, près de l'épicentre du séisme, à l'extérieur de Marrakech, au Maroc, le 9 septembre 2023. @Photo AP/Mosa'ab Elshamy.


Dans le village d'Imoulas, perché dans le Haut-Atlas, les habitants semblent perdus au milieu des décombres de leurs maisons.

Nous nous sentons complètement abandonnés ici, personne n'est venu nous aider. Nos maisons se sont effondrées et nous n'avons nulle part où aller. Où vont vivre tous ces pauvres gens ?

Khadija, habitante d'un village difficile d'accès


"L'Etat n'est pas venu, nous n'avons vu personne. Après le séisme, ils sont venus pour compter le nombre de victimes. Depuis, il ne reste plus un seul d'entre eux. Pas de protection civile, pas de force d'assistance. Personne n'est là avec nous", témoigne de son côté Mouhamed Aitlkyd au milieu des gravats.
 

Qui anime ce direct ?

AFP