Le Parlement lituanien approuve la sortie de la Convention interdisant les armes à sous-munitions, une décision justifiée par le gouvernement par les enseignements de la guerre russe contre l'Ukraine.
Le texte voté, qui doit encore être paraphé par le président lituanien pour entrer en vigueur, met fin à l'adhésion de la Lituanie à la Convention d'Oslo qui interdit l'emploi, la production, le transfert et le stockage des armes à sous-munitions.
Ces munitions, qui peuvent être larguées par avion ou tirées par l'artillerie, ont la propriété d'exploser en vol et de disperser des sous-munitions, elles-mêmes explosives, sur une large zone.
Elles sont notamment dénoncées en raison du nombre de sous-munitions non-explosées qui peuvent constituer un danger ultérieur pour les populations.
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"Il n'est pas sage d'adhérer à une convention qui n'est pas respectée par un adversaire géopolitique majeur", a déclaré le ministre de la Défense Laurynas Kasciunas, dans une allusion à la Russie.
"Nous corrigeons cette erreur", a-t-il dit, ajoutant que les armes à sous-munitions étaient "très efficaces au combat" et pouvaient compenser par leur champ d'action un manque de munitions conventionnelles.
Le vice-ministre de la Défense Renius Pleskys avait défendu le texte gouvernemental avant le vote en soulignant que la situation internationale avait évolué de manière "significative" depuis la ratification par la Lituanie de cette convention en 2011. "La guerre de la Russie contre l'Ukraine montre qu'il est extrêmement difficile d'arrêter une attaque massive sans les armes à sous-munitions et leur pouvoir défensif", avait-il dit.
Tant la Russie que l'Ukraine ont fait usage d'armes à sous-munitions depuis que la Russie a envahi massivement son voisin en février 2022.
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À ce jour 124 pays ont rejoint la convention, dont 24 membres de l'Otan et 21 membres de l'Union européenne - deux caractéristiques de la Lituanie - mais pas les États-Unis. La Lituanie et la Norvège sont les seuls pays membres de l'Otan et voisins de la Russie à être parties à la convention.
Handicap International a dénoncé une décision de la Lituanie constituant "un retour en arrière majeur". Le Comité international de la Croix-Rouge a de son côté évoqué un "précédent préoccupant".