DIRECT - L'Ukraine revendique une avancée importante près du Dniepr

Dans son message du soir, le président Zelensky annonce un remaniement d'importance à la tête de son armée. Il a décidé de remplacer la cheffe des services de santé de l'armée, le major Tetiana Ostashchenko, par le major Anatoliy Kazmirchuk, actuel chef du centre médical militaire de l'Hôpital clinique militaire principal de Kiev.

Le président ukrainien a fait cette annonce sur Facebook en faisant référence à une nouvelle exigence parlant de "garrots de haute qualité" et de plus de "transparence" dans la chaîne d'approvisionnement, "de formation de haute qualité" des médecins de combat. Il a évoqué des unités "où les soins médicaux sont organisés vraiment correctement et vraiment efficacement", un exemple pour d'autres.

Le coach de l'Ukraine Sergïï Rebrov était confiant ce soir à Leverkeusen, en Allemagne, lors de l'entraînement de son équipe qui va affronter l'Italie demain. Chaque match a un sens particulier pour les footballeurs ukrainiens confie leur entraîneur : "Je dis toujours que maintenant c'est très difficile dans notre pays. Tous nos joueurs jouent pour les gens qui ont besoin de soutien maintenant. Pour notre peuple, qui manque d'émotions depuis plus d'un an et demi de guerre, un grand sport comme le football leur donne ces émotions. Je suis sûr que demain il y aura beaucoup de gens qui nous regarderont. Beaucoup de gens nous soutiendront et nous le ressentirons. Et bien sûr, nous jouons tous pour eux." 

Lors du précédent match contre Brême le stade était plein de supporters ukrainiens rappelle Rebrov, et "je suis certain que demain ce sera la même chose, on aura la même atmosphère, un stade rempli de drapeaux ukrainiens et ça ça joue sur le moral des joueurs." 

Une attaque russe contre la ville de Kherson a blessé cinq personnes, dont une fillette de trois ans, a rapporté le gouverneur de la région de Kherson, Oleksandr Prokudin, le 19 novembre.

À Kherson, des sacs de sable en protection d'un bureau de poste. 10 novembre 2023

© AP Photo/Efrem Lukatsky

Selon Prokoudine, les troupes russes ont lancé l'attaque sur la capitale régionale vers 11 heures du matin, frappant des quartiers résidentiels. Des femmes âgées de 47, 55 et 68 ans, ainsi qu'un homme de 59 ans, ont également été blessés.

Le jeune enfant blessé lors de l'attaque a été hospitalisé à l'unité de soins intensifs, a rapporté Prokoudine plus tard dans la journée. "Les médecins ont découvert qu'elle souffrait d'une blessure causée par l'explosion d'une mine, de multiples blessures par éclats d'obus, d'une blessure pénétrante dans la cavité thoracique, d'une contusion générale, d'une blessure cranio-cérébrale fermée et d'une contusion pulmonaire", a-t-il écrit. Elle devra peut-être être transférée à Kiev pour un traitement ultérieur, a ajouté Prokudin.

Selon le décompte officiel réalisé par le bureau du procureur ukrainien, au moins 510 enfants ont été tués depuis le début de l'invasion à grande échelle par la Russie. Les chiffres réels concernant les victimes d'enfants pourraient être beaucoup plus élevés dans la mesure où ils ne tiennent pas pleinement compte des territoires toujours sous occupation russe, récemment libérés par les forces ukrainiennes ou confrontés à de violents combats.

Selon les chiffres de l'ONU et de la Russie, jusqu'à 11 millions de personnes pourraient vivre sous occupation russe en Ukraine, même s'il est impossible de savoir combien d'entre elles ont déjà quitté le pays.

C'est l'estimation de la population des quatre régions d'Ukraine occupées par la Russie et annexées illégalement par Moscou en septembre 2022 : Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporizhzhia, qui, avec la Crimée, représentent près de 20 % du territoire internationalement reconnu de l'Ukraine, un une bande de terre plus grande que la Hongrie ou le Portugal.

Une équipe de journalistes d'investigation de l'Union européenne des radios et télévisions, UER ou Eurovision a enquêté. Le résultat de ce travail de longue haleine qui regroupe avec des experts, une vingtaine de témoignages et analyses peut se lire ici.

Nos confrères de la RTBF en ont fait une analyse en français :

Il en ressort un aperçu de la brutalité de l’occupation. Tortures, menaces, tentatives d’étouffer la langue et la culture ukrainienne. Mais aussi cette question essentielle : peut-on être accusé de collaborer avec l’ennemi alors qu’on vit sous sa menace ? Mathieu Van Winckel, RTBF

La population, majoritairement née en Ukraine, vit pratiquement coupée du monde. Alors que les autorités russes contrôlent l’accès accordé aux observateurs internationaux et aux véritables agences de presse, ces zones sont devenues un trou noir de l’information sur le continent européen.

Une équipe de journalistes de plusieurs médias de service public européens, sous l'égide du Réseau de journalistes d'investigation de l'UER, a passé des mois à recueillir des témoignages sur le terrain et des avis d'experts, à analyser les communications officielles des autorités russes et les descriptions de première main de la vie sous occupation.

Des demandes répétées d'entretien ont été faites à l'ambassade russe au cours des dernières semaines. Ils sont restés sans réponse.

Kiev et Moscou ont annoncé avoir rapatrié un orphelin ukrainien de 17 ans, transféré en Russie depuis la ville de Marioupol après son occupation par l'armée russe au printemps 2022, à l'issue d'un siège sanglant.

"Le 19 novembre, jour de son anniversaire, Bogdan est rentré en Ukraine", s'est réjoui sur les réseaux sociaux le commissaire aux droits de l'Homme du Parlement ukrainien, Dmytro Loubinets.

Le responsable, qui a publié plusieurs photos de Bogdan Iermokhine, drapeau ukrainien en mains, a souligné le rôle "du Qatar (et) de l'Unicef" dans le rapatriement de l'adolescent, sans donner plus de détails. "Ce fut un chemin épineux. Bogdan a vécu beaucoup de choses pendant son séjour en Russie, mais malgré tout, il voulait rentrer chez lui", a-t-il affirmé. Le chef de l'administration présidentielle, Andriï Iermak, a de son côté indiqué que l'adolescent était "déjà en Ukraine, avec sa sœur".

La commissaire russe à l'enfance, Maria Lvova-Belova, a confirmé sur Telegram le retour de Bogdan Iermokhine en Ukraine. Ce jeune adolescent habitait à Marioupol, grande ville industrielle du sud-est de l'Ukraine et, selon des médias, y recevait une formation dans le secteur de la métallurgie au moment de l'invasion russe en février 2022.

Avec un groupe de mineurs ukrainiens de Marioupol, il a d'abord été transféré à Donetsk, capitale régionale sous contrôle russe, puis dans la région de Moscou, selon le site ukrainien Graty.

Les autorités russes lui ont délivré le passeport de ce pays, comme à de très nombreux Ukrainiens de zones occupées.

En mars, il avait tenté de fuir la Russie pour regagner l'Ukraine avant d'être interpellé par les forces de l'ordre russes près de la frontière bélarusse.
Le président russe Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova sont accusés par la Cour Pénale Internationale (CPI) de crime de guerre pour la "déportation illégale" de milliers d'enfants ukrainiens. Ces accusations sont fermement rejetées par Moscou.

L'Ukraine estime à 20.000 le nombre d'enfants ukrainiens qui ont été envoyés de force en Russie. Seuls environ 400 ont été rapatriés par les autorités à ce stade.

Le président russe Vladimir Poutine, qui a boudé la rencontre des dirigeants du G20 en septembre en Inde, participera par visioconférence au sommet virtuel du Groupe des vingt prévu mercredi.

"Vladimir Poutine participera au sommet virtuel du G20", indique la chaîne de télévision Vesti dans un communiqué précisant le programme du président russe cette semaine. La chaîne n'a toutefois pas précisé sous quel format le dirigeant russe y prendrait part.

En septembre, pour la deuxième année consécutive, Vladimir Poutine n'avait pas répondu favorablement à l'invitation de représenter physiquement la Russie au sommet du G20, alors que le dirigeant a été mis au ban de la scène internationale pour l'assaut de son armée en Ukraine en février 2022.

Visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, qui l'accuse de crimes de guerre pour la déportation d'enfants ukrainiens - ce que Moscou nie - le chef de l'État russe avait aussi laissé son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le représenter au sommet des BRICS en Afrique du Sud en août dernier.

Depuis la pandémie de Covid-19, et a fortiori depuis le début du conflit en Ukraine, Vladimir Poutine ne se déplace plus que très rarement à l'étranger, comme en Chine en octobre, où il a échangé avec Xi Jinping, son allié pour contrer ce qu'ils présentent ensemble comme l'hégémonie américaine.

Début octobre, le président russe avait assuré ne pas se rendre physiquement aux sommets internationaux pour ne pas "causer de problèmes" aux organisateurs.

L'Inde, qui organise mercredi le sommet virtuel du G20, tient la présidence du Groupe des Vingt jusqu'à fin novembre. New Delhi détient des liens historiques étroits avec Moscou, la Russie restant le plus important fournisseur d'armes de l'Inde.

L'armée ukrainienne dit ce dimanche avoir repoussé les Russes "de 3 à 8 km" en profondeur sur la rive du Dniepr occupée par l'armée de Moscou. C'est la première estimation chiffrée de l'avancée des troupes de Kiev dans cette zone après des mois de contre-offensive décevante.

"Les chiffres préliminaires varient de 3 à 8 km, en fonction des spécificités, de la géographie et de la topologie de la rive gauche", a indiqué une porte-parole de l'armée, Natalia Goumeniouk, à la télévision ukrainienne. Elle n'a toutefois pas indiqué si les forces ukrainiennes contrôlaient complètement cette zone ou si l'armée russe s'en était retirée.

Kiev et Moscou ont été visées dans la nuit de samedi à dimanche par des attaques de drones adverses, qui ont été en grande partie interceptés par les défenses antiaériennes. Ils n'ont pas fait de victimes, selon les autorités.

"Une tentative du régime de Kiev de mener une attaque terroriste à l'aide d'un drone contre des installations sur le territoire de la Fédération de Russie a été déjouée", s'est félicité dans un communiqué le ministère russe de la Défense.

Les attaques de drones ukrainiens visant Moscou étaient particulièrement fréquentes au printemps, en amont et au début de la contre-offensive de Kiev entamée en juin. Elles se faisaient toutefois très rares ces dernières semaines.

De son côté, Kiev a été la cible, pour la deuxième nuit d'affilée, d'un barrage de drones explosifs lancés par l'armée russe, de fabrication iranienne "Shahed", selon les autorités locales, qui ont fait état d'"une intensification" des attaques sur la capitale ukrainienne.

"Pour le deuxième jour consécutif, l'ennemi attaque la capitale avec des drones", a déploré sur Telegram le chef de l'administration militaire de la capitale ukrainienne, Serguiï Popko.