La France "condamne très fermement" la suspension de la diffusion des médias France 24 et RFI au Niger. Radio France internationale (RFI) et la chaîne France 24 sont inaccessibles depuis cet après-midi, ont constaté des journalistes de l'AFP à Niamey.
"Au Niger, les mesures prises contre la presse s'inscrivent dans un contexte de répression autoritaire conduite par les auteurs de la tentative du coup d'État", dénonce le ministère français des Affaires étrangères dans son communiqué.
"Après avoir pris en otage le président élu de la République du Niger, ils se livrent à une campagne d'arrestations arbitraires contre les représentants démocratiques", affirme le Quai d'Orsay dans ce communiqué, ajoutant : "La France condamne ces violations graves des libertés fondamentales".
Dans un discours télévisé hier soir, le général Abdourahamane Tiani, qui a pris le pouvoir à Niamey à la tête de militaires putschistes, a affirmé qu'il n'y avait pas eu d'arrestations à la suite du putsch, et que le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) s'était "abstenu de toute action répressive".
Le groupe France Médias Monde a dénoncé dans un communiqué l'interruption de RFI et France 24, "une décision prise hors de tout cadre conventionnel et légal" une semaine après le coup d'État.
En 2022, "1,9 million d'auditeurs (18% de la population) écoutaient la radio chaque semaine dans le pays", diffusée sur 7 relais FM, tandis qu'un quart de la population nigérienne suivant les programmes de France 24, a détaillé France Médias Monde.
La décision des autorités "prive un peu plus encore dans la région les citoyens de leur accès à une information libre, indépendante et vérifiée", regrette le groupe public, qui a déjà "subi la censure au Mali et au Burkina Faso ces derniers mois".
RFI et France 24 restent accessibles en réception satellitaire directe, sur internet, et les programmes de RFI en français, haoussa et fulfude continuent d'être diffusés en ondes courtes.