DIRECT - "Nous ne laisserons pas la Russie anéantir l’Ukraine", rappelle la France à l'ONU

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirme que l'armée de Kiev obtenait des "résultats tangibles" dans la région de Kharkiv (nord-est), où l'armée russe mène une offensive depuis le 10 mai. "Dans la région de Kharkiv, nos forces détruisent l'occupant, les résultats sont tangibles", affirme-t-il lors de son discours du soir, tout en précisant que la situation reste "extrêmement difficile" dans les secteurs de Pokrovsk, Kramatorsk et Kourakhove dans la région de Donetsk (est) où, selon lui, "la majorité des combats se déroule actuellement".

L'armée russe annonce avoir débuté près de l'Ukraine des exercices militaires sur l'utilisation d'armes nucléaires tactiques, ordonnés début mai par le président Vladimir Poutine, en assurant qu'il s'agit d'une réponse aux "menaces" occidentales.

"La première étape des exercices (...) sur la préparation et l'emploi d'armement nucléaire non stratégique a débuté", indique dans un communiqué le ministère russe de la Défense, précisant que ces manoeuvres se déroulent dans le district militaire Sud, frontalier de l'Ukraine.

Le chef de la diplomatie ukrainienne propose que les alliés de l'Ukraine abattent depuis leur territoire les missiles russes visant son pays. "Il n'y a aucun argument légal, sécuritaire ou moral qui empêcherait nos partenaires d'abattre les missiles russes au-dessus du territoire de l'Ukraine depuis leur territoire", dit Dmytro Kouleba lors d'une conférence de presse avec son homologue allemande Annalena Baerbock.

La cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock estime, lors d'une visite à Kiev, que les hésitations sur l'aide militaire à fournir à l'Ukraine face à la Russie "menacent" la sécurité de l'Occident. "Chaque hésitation et chaque retard dans le soutien à l'Ukraine coûte la vie d'innocents. Et chaque hésitation à soutenir l'Ukraine met également en péril notre propre sécurité", déclare Annalena Baerbock lors d'une conférence de presse avec son homologue Dmytro Kouleba.

Le général russe Ivan Popov, ancien commandant de la 58e armée combattant en Ukraine limogé l'été dernier après avoir, selon lui, alerté des difficultés sur le front, a été arrêté pour "fraude", rapportent les agences de presse russes. Cet officier "a été placé en détention le 17 mai pour des soupçons de fraude à grande échelle", déclare un tribunal militaire de Moscou à l'agence d'État TASS, précisant qu'il sera placé en détention provisoire pour au moins deux mois.

Plus de 3 000 personnes emprisonnées en Ukraine ont demandé à combattre dans les forces armées, déclare une responsable, en vertu d'une nouvelle loi visant à mobiliser plus de combattants pour lutter contre l'invasion russe. "Cela concerne plus de 3 000 personnes. Nous avions fait cette estimation avant l'adoption de la loi", affirme Olena Vyssotska, vice-ministre de la Justice, à la télévision ukrainienne.

"Nous ne pouvons pas dire que les 20 000 personnes potentielles que nous avions mentionnées s'engageront", a-t-elle ajouté. Début mai, les députés ukrainiens ont adopté une loi, signée dans la foulée par le président Volodymyr Zelensky, permettant à certaines catégories de prisonniers d'aller combattre sur le front en échange d'une libération conditionnelle. Cette mesure concerne les détenus se portant volontaires et nécessite l'accord des autorités militaires après examen de l'état de santé physique et mental du prisonnier.

Plus de 14.000 personnes ont été déplacées par les combats dans la région ukrainienne de Kharkiv, où Moscou a lancé un nouvel assaut d'ampleur le 10 mai, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

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"Plus de 14.000 personnes ont été déplacées en quelques jours, et près de 189.000 autres vivent toujours à moins de 25 kilomètres de la frontière avec la Fédération de Russie, confrontées à des risques importants en raison des combats en cours", a déclaré le représentant de l'OMS en Ukraine, le Dr Jarno Habicht, lors d'un point de presse.

Des policiers transportent un homme âgé vers un bus pour l'évacuer du village de Bugayivka près de Vovchansk, site de violentes batailles avec les troupes russes dans la région de Kharkiv, le 11 mai 2024.

Andrii Marienko (AP)

Une femme est morte et trois autres personnes ont été blessées dans une attaque de drone ukrainien dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a indiqué son gouverneur, Viatcheslav Gladkov. "Un véhicule circulant avec une personne au volant et trois passagers a été attaqué par un drone-kamikaze. (...) Malheureusement, une femme est morte sur place à la suite d'une explosion", a-t-il précisé sur Telegram.

Le mari, la belle-mère et le beau-père de la femme tuée ont été hospitalisés, avec des blessures, a-t-il ajouté.

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Dans la nuit, deux autres drones et une roquette ukrainienne Vilkha ont par ailleurs été neutralisés par des systèmes antiaériens russes, a indiqué le ministère russe de la Défense. Un autre drone a été neutralisé ce matin au-dessus de la région de Koursk, également frontalière de l'Ukraine, selon la même source.

"La situation en Ukraine s'est encore une fois dramatiquement aggravée avec les frappes aériennes russes massives sur les infrastructures civiles et la brutale offensive russe dans la région de Kharkiv", a expliqué la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, en visite surprise à Kiev, mardi après son arrivée en train de nuit dans la capitale ukrainienne.

Pour protéger l'Ukraine de la "pluie de missiles et de drones russes", le pays a "besoin de toute urgence d'une défense aérienne renforcée."

Il s'agit de la huitième visite d'Annalena Baerbock en Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022. L'objectif du voyage est d'assurer les interlocuteurs ukrainiens du soutien de l'Allemagne et de l'Europe, même compte tenu de l'aggravation de la situation des combats, selon le ministère des Affaires étrangères.

"Notre soutien repose sur la profonde conviction que l'Ukraine gagnera cette guerre", a encore ajouté la ministre. Le président russe Vladimir Poutine spécule sur le fait qu'"à un moment donné, nous manquerons d'air, mais nous avons la capacité de tenir."

Lors d'une session consacrée aux livraisons d'armes en Ukraine, qui s'est tenue hier, au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), la France a rappelé son soutien au "peuple ukrainien dans l'exercice de son droit légitime. C’est le sens de l’accord de coopération en matière de sécurité que nous avons signé avec l’Ukraine le 16 février dernier dans la lignée de la déclaration conjointe de soutien à l’Ukraine du 12 juillet 2023." 

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Par la voix de sa représentante permanente adjointe au sein de l'organisation, Nathalie Broadhurst, Paris a souligné que "la Russie conduit des attaques quotidiennes sur l’Ukraine, dont une partie cible délibérément la population civile ukrainienne, en violation flagrante du droit international humanitaire et nous avons vu ces dernières semaines l’ampleur des dommages causés volontairement par la Russie au secteur énergétique ukrainien. La France et ses partenaires apportent leur soutien à l’Ukraine pour qu’elle puisse défendre son peuple contre ces assauts."

"Nous ne laisserons pas la Russie anéantir l’Ukraine. Ce serait la laisser piétiner la Charte des Nations Unies et tous les principes sur lesquels est construite notre sécurité collective", a-t-elle encore ajouté.

Dans son bilan quotidien, l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW) relaie des informations de sources ukrainiennes selon lesquelles "la Russie concentre des forces limitées, en sous-effectif et incohérentes dans la direction de Soumy." Or, même dans ces conditions, "un tel regroupement sera en mesure d'obtenir l'effet souhaité, à savoir attirer et fixer les forces ukrainiennes dans la zone frontalière internationale."

Le think thank américain, qui suit le conflit au jour le jour, estime que "une activité russe limitée dans d'autres zones de la frontière internationale en dessous du seuil des opérations offensives russes pourrait avoir pour effet d'étirer les forces ukrainiennes sur un front plus large."

Dans son rapport quotidien, l'armée ukrainienne a dénombré 29 drones Shahed durant la nuit. Selon elle, 28 ont été abattus "dans les régions d'Odessa, de Mykolaïv, de Dnipro, de Kharkiv, de Tcherkassy, de Kherson et de Kirovohrad."

En outre, elle a indiqué "qu'il n'y a pas de navires hostiles en mer Noire et en mer d'Azov." En revanche, "il y a trois navires hostiles en Méditerranée, dont deux transporteurs de missiles de croisière Kalibr, avec une volée totale de 24 missiles."

Dans son allocution vidéo quotidienne, hier soir, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué la tenue d'un "sommet inaugural de la paix [qui] sera véritablement mondial", en Suisse, en juin prochain. 

"Je remercie tous les États, les dirigeants et les ambassadeurs de la paix qui nous aident à préparer le sommet. Nous utiliserons les semaines qui restent avant l'événement pour travailler avec des dizaines d'autres dirigeants et pays que nous espérons voir au sommet", a fait savoir le dirigeant