Une offensive armée israélienne au sol sur Rafah transformerait cette ville du sud de la bande de Gaza en "cimetière", affirme la patronne de l'antenne américaine de Médecins sans Frontières (MSF), prévenant avec d'autres ONG du risque de famine sur place.
"Les conséquences d'une attaque de grande ampleur sur Rafah sont vraiment inimaginables", a déclaré la directrice exécutive de l'association Avril Benoit, lors d'une conférence de presse en ligne aux côtés notamment d'Oxfam, de Refugees International, et d'Amnesty International. "Mener une offensive militaire à cet endroit le transformerait en cimetière", a-t-elle dit en référence à Rafah, ville située dans le sud de Gaza, adossée à la frontière fermée avec l'Égypte, et où près d'un million et demi de personnes sont massés, selon l'ONU.
"C'est là que sont concentrés les derniers services de santé et l'aide humanitaire pour les habitants de Gaza", a ajouté Avril Benoit. "Attaquer Rafah, c'est en réalité couper le lien vital de personnes qui ont déjà tout perdu, sauf leur vie."
Les frappes israéliennes sur Gaza ont rendu "quasi impossible" la livraison de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, a de son côté déclaré Jeremy Konyndyk, le président de l'ONG Refugees International. "Le risque ici, s'il n'y a pas d'autorisation pour une importante opération humanitaire, non entravée et sur l'ensemble de Gaza, c'est la famine", a-t-il ajouté. Un risque présent "non pas en raison d'un phénomène naturel" mais à cause "du refus, persistant et intentionnel, surtout de la part du gouvernement d'Israël, d'un accès humanitaire", a-t-il dit.
Avril Benoit a appelé à nouveau à un cessez-le-feu, "seule solution pour éviter de nouveaux morts et de nouvelles souffrances à Gaza" selon elle, le jour même où les États-Unis ont opposé leur troisième veto à une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU appelant une telle mesure.
Les rapports des organisations humanitaires sont de plus en plus alarmants sur la situation dans la bande de Gaza, dévastée et assiégée par Israël, où 2,2 millions de personnes sont menacées de famine, selon l'ONU.