Direct terminé le 20 février à 21H30 TU.
Direct démarré le 20 février à 5H50 TU.

DIRECT : nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

La situation humanitaire reste catastrophique dans la bande de Gaza où près d'un million et demi de Palestiniens s'entassent dans la ville de Rafah menacée d'assaut par Israël. Malgré la pression internationale pour atténuer leur soutien à Israël, les États-Unis ont de nouveau empêché le Conseil de sécurité de l'ONU d'exiger un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza, faisant circuler un texte alternatif sur une éventuelle trêve sous conditions.

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Des palestiniens devant une boulangerie à Rafah, dans la bande de Gaza, le dimanche 18 février 2024. @Photo AP/Fatima Chbaïr.

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20H46
"Cimetière"

Une offensive israélienne transformerait Rafah en "cimetière", alerte MSF USA

Une offensive armée israélienne au sol sur Rafah transformerait cette ville du sud de la bande de Gaza en "cimetière", affirme la patronne de l'antenne américaine de Médecins sans Frontières (MSF), prévenant avec d'autres ONG du risque de famine sur place.

"Les conséquences d'une attaque de grande ampleur sur Rafah sont vraiment inimaginables", a déclaré la directrice exécutive de l'association Avril Benoit, lors d'une conférence de presse en ligne aux côtés notamment d'Oxfam, de Refugees International, et d'Amnesty International. "Mener une offensive militaire à cet endroit le transformerait en cimetière", a-t-elle dit en référence à Rafah, ville située dans le sud de Gaza, adossée à la frontière fermée avec l'Égypte, et où près d'un million et demi de personnes sont massés, selon l'ONU.

"C'est là que sont concentrés les derniers services de santé et l'aide humanitaire pour les habitants de Gaza", a ajouté Avril Benoit. "Attaquer Rafah, c'est en réalité couper le lien vital de personnes qui ont déjà tout perdu, sauf leur vie."

Les frappes israéliennes sur Gaza ont rendu "quasi impossible" la livraison de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, a de son côté déclaré Jeremy Konyndyk, le président de l'ONG Refugees International. "Le risque ici, s'il n'y a pas d'autorisation pour une importante opération humanitaire, non entravée et sur l'ensemble de Gaza, c'est la famine", a-t-il ajouté. Un risque présent "non pas en raison d'un phénomène naturel" mais à cause "du refus, persistant et intentionnel, surtout de la part du gouvernement d'Israël, d'un accès humanitaire", a-t-il dit.

Avril Benoit a appelé à nouveau à un cessez-le-feu, "seule solution pour éviter de nouveaux morts et de nouvelles souffrances à Gaza" selon elle, le jour même où les États-Unis ont opposé leur troisième veto à une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU appelant une telle mesure.

Les rapports des organisations humanitaires sont de plus en plus alarmants sur la situation dans la bande de Gaza, dévastée et assiégée par Israël, où 2,2 millions de personnes sont menacées de famine, selon l'ONU.

19H35
Otages

Des médicaments sont parvenus aux otages, selon le Qatar

Des médicaments envoyés à Gaza dans le cadre d'un accord négocié par le Qatar et la France sont parvenus aux otages détenus par le Hamas, a annoncé Doha ce soir.

Le Qatar "a reçu la confirmation du Mouvement de résistance islamique (Hamas) concernant la réception d'une cargaison de médicaments et le début de leur distribution aux otages concernés", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar.

Une "cargaison de médicaments et d'aide humanitaire aux civils de la bande de Gaza" est entrée dans le territoire palestinien "en échange de la livraison des médicaments nécessaires aux otages", a affirmé Majed Al-Ansari dans une déclaration à l'agence de presse officielle du Qatar (QNA).

La France et le Qatar, qui ont mené des négociations entre Israël et le Hamas, ont annoncé le mois dernier un accord pour la livraison de médicaments aux otages et d'aides humanitaires à la population de la bande de Gaza assiégée.

À l'époque, 45 otages étaient censés recevoir des médicaments, après leur livraison à un hôpital de Rafah, où elles seraient remises à la Croix-Rouge.

19H34
Négociations

Un haut responsable américain au Moyen-Orient pour négocier la libération des otages de Gaza

Le conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient se rend cette semaine dans la région pour tenter de faire avancer l'accord sur les otages et s'entretenir avec Israël au sujet de son offensive prévue à Rafah, a annoncé la Maison Blanche.

Brett McGurk, coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, va mener des discussions mercredi en Égypte et jeudi en Israël, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.

Ce voyage intervient au moment où les États-Unis et deux autres médiateurs, le Qatar et l'Égypte, tentent d'arracher, avant le ramadan début mars, un nouvel accord de trêve permettant une pause de plusieurs semaines dans les combats, assortie de la libération d'otages.

Les entretiens de Brett McGurk sont destinés à voir "si nous pouvons mettre en place cet accord sur les otages", a déclaré Kirby à la presse.

McGurk réitérera par ailleurs les inquiétudes du président Joe Biden au sujet d'une opération à Rafah sans protection des civils, a assuré Kirby.
Israël a rejeté les appels répétés à épargner Rafah, une ville du sud de Gaza, où environ 1,4 million de Palestiniens déplacés sont entassés après avoir fui les bombardements intensifs. "Dans les circonstances actuelles, sans tenir compte de la sécurité de ces réfugiés, nous continuons à penser qu'une opération à Rafah serait un désastre", a déclaré Kirby.

19H14
Toujours pas de cessez-le-feu

Les réactions au véto américain

Malgré la pression internationale pour atténuer leur soutien à Israël, les États-Unis, critiqués de toutes parts, ont de nouveau empêché le Conseil de sécurité de l'ONU d'exiger un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza, faisant circuler un texte alternatif sur une éventuelle trêve sous conditions.

Le projet de résolution, qui exigeait "un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties", a recueilli 13 voix pour, une abstention (Royaume-Uni) et une contre, le troisième veto américain depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Le véto américain "irresponsable et dangereux" envoie le message qu'Israël peut "continuer à faire n'importe quoi en toute impunité", a fustigé l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour.

Le Hamas a aussi dénoncé un "feu vert" à Israël pour commettre "plus de massacres" à Gaza.

"Les erreurs d'aujourd'hui auront un prix pour notre région et notre monde demain (...) Comment l'Histoire vous jugera-t-elle ?", a de son côté lancé l'ambassadeur algérien Amar Bendjama, qui travaillait à ce texte depuis plus de trois semaines. Le projet algérien s'opposait aussi notamment au "déplacement forcé de la population civile palestinienne", alors qu'Israël a évoqué une évacuation des civils avant une offensive terrestre à Rafah où s'entassent 1,4 million de personnes dans le sud de la bande de Gaza.

Le bilan humain et la situation humanitaire à Gaza sont intolérables et les opérations israéliennes doivent cesser. Nicolas de Rivière, ambassadeur de France à l'ONU

Sans surprise, la Russie et la Chine ont dénoncé le veto américain, mais de nombreux autres membres du Conseil, France, Malte, Slovénie ou Sierra Leone ont également regretté cette décision. "Le bilan humain et la situation humanitaire à Gaza sont intolérables et les opérations israéliennes doivent cesser", a martelé l'ambassadeur français Nicolas de Rivière.

Une offensive terrestre à Rafah "nous conduirait sur un chemin sans retour", a ajouté son homologue slovène Samuel Zbogar. "Il est de notre devoir de réagir avant de nous réveiller en plein cauchemar".

Les États-Unis avaient prévenu dès ce week-end que le texte algérien n'était pas acceptable. "Je comprends le désir du Conseil d'agir de manière urgente (...) mais ce désir ne peut pas nous aveugler face à la réalité sur le terrain, et ne peut pas saper la seule voie, je répète, la seule voie menant à une paix durable", insistait aujourd'hui l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield, estimant qu'adopter cette résolution aurait été "irresponsable".

18H02
Véto

Le veto américain à l'ONU est un "feu vert" à Israël pour davantage de "massacres"

Le veto américain à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza est un "feu vert" à Israël pour perpétrer davantage de "massacres" dans ce territoire, réagi ce soir le Hamas palestinien.

"La position américaine est un feu vert à l'occupation (israélienne) pour commettre plus de massacres (...) Cela ne fera qu'accroître la souffrance de notre peuple", indique le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

17H00
véto

L'ambassadeur palestinien à l'ONU dénonce le veto "irresponsable" des Etats-Unis

L'ambassadeur palestinien à l'ONU fustige le veto "irresponsable et dangereux" des États-Unis qui ont bloqué un projet de résolution du Conseil de sécurité exigeant un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza.

"Le message envoyé aujourd'hui à Israël par ce veto est qu'ils peuvent continuer à faire n'importe quoi en toute impunité", a lancé Riyad Mansour, dénonçant le "bouclier" fourni par les Américains à Israël.

16H30
Famine

Risque de malnutrition aigüe à Gaza alerte l'Unicef

L’agence des Nations Unies pour l’enfance, l'Unicef, a constaté qu’un enfant sur six souffre de malnutrition aiguë dans le nord isolé et largement dévasté du territoire où se trouve la ville de Gaza.

Leur rapport constate une pauvreté croissante à travers le territoire, où l’offensive aérienne et terrestre d’Israël, lancée en réponse à l’attaque du Hamas du 7 octobre, a tué plus de 29 000 Palestiniens, anéanti des quartiers entiers et déplacé plus de 80 % de la population.

L'armée israélienne a ordonné l'évacuation des quartiers de Zaytoun et Turkoman, à la limite sud de la ville de Gaza, une indication que les militants palestiniens opposent toujours une forte résistance dans les zones du nord de Gaza qui, selon l'armée israélienne, ont été en grande partie nettoyées il y a des semaines.

Les habitants déclarent qu'il y a eu des frappes aériennes et de violents combats terrestres dans les parties orientales de la ville de Gaza au cours des deux derniers jours. "La situation est très difficile" dit à Associated Press Ayman Abu Awad, qui vit à Zaytoun, "nous sommes enfermés dans nos maisons."

Le rapport du Global Nutrition Cluster, un partenariat d'aide dirigé par l'UNICEF, indique que plus de 90 % des enfants de moins de 5 ans à Gaza ne mangent que deux aliments parmi ceux des cinq grands groupes alimentaires (féculents, fruits et légumes, porduits laitiers, protéines et matières grasses) par jour. C'est ce qu'on appelle une pauvreté alimentaire grave. Pratiquement le même nombre est touché par des maladies infectieuses, et 70 % d’entre eux ayant souffert de diarrhée au cours des deux dernières semaines.

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Plus de 80 % des foyers manquent d'eau propre et salubre, un ménage moyen disposant d'un litre d'eau potable par personne et par jour.

À Rafah, la ville la plus méridionale de Gaza, où entre la majeure partie de l’aide humanitaire, le taux de malnutrition aiguë est de 5 %, contre 15 % dans le nord de Gaza, qui est isolé par l’armée israélienne et largement privé d’aide depuis des mois. Avant la guerre, le taux à Gaza était inférieur à 1 %, indique le rapport. "La bande de Gaza est sur le point de connaître une explosion du nombre de décès d'enfants évitables, ce qui aggraverait le niveau déjà insupportable de décès d'enfants à Gaza", a déclaré Ted Chaiban, responsable de l'UNICEF, dans un communiqué.

Un rapport de l’ONU publié en décembre a révélé que l’ensemble de la population de Gaza, soit 2,3 millions de Palestiniens, est en crise alimentaire, avec un quart de la population confronté à la famine.

Israël affirme qu'il ne restreint pas l'importation de fournitures humanitaires, mais les groupes humanitaires affirment que la livraison à Gaza a été gravement entravée par les fermetures de routes israéliennes, les combats en cours et l'effondrement de l'ordre public, les frappes israéliennes ayant ciblé les forces de police dirigées par le Hamas.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, principal fournisseur d'aide à Gaza, a déclaré plus tôt ce mois-ci qu'Israël retardait une livraison de nourriture qui pourrait nourrir plus d'un million de personnes. Israël a accusé 12 employés de l'agence d'avoir participé à l'attaque du 7 octobre, sans fournir de preuves. Cela a conduit les États-Unis et d’autres donateurs majeurs à geler le financement vital de l’agence, même après avoir licencié les travailleurs et lancé une enquête indépendante.

15H50
Cessez-le-feu

Les États-Unis rejettent pour la 3e fois un projet de résolution pour un cessez-le-feu

Le projet de résolution, qui exigeait "un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties", a recueilli 13 voix pour, une abstention (Royaume-Uni) et une contre, le troisième veto américain depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Présenté par l'Algérie après plus de trois semaines de discussions, le texte s'opposait aussi au "déplacement forcé de la population civile palestinienne", alors qu'Israël a évoqué une évacuation des civils avant une offensive terrestre à Rafah où s'entassent 1,4 million de personnes dans le sud de la bande de Gaza.

"Un vote pour ce projet de résolution est un soutien au droit des Palestiniens à vivre. A l'inverse, voter contre signifie un soutien à la violence brutale et à la punition collective qui leur est infligée", a commenté juste avant le vote, l'ambassadeur algérien Amar Bendjama.

Comme de précédents textes fustigés par Israël et les États-Unis, il ne condamnait pas l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre contre Israël.

Les États-Unis avaient prévenu dès ce week-end que le texte algérien n'était pas acceptable. "Je comprends le désir du Conseil d'agir de manière urgente (...) mais ce désir ne peut pas nous aveugler face à la réalité sur le terrain, et ne peut pas saper la seule voie, je répète, la seule voie menant à une paix durable", a insisté aujourd'hui l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield.

Premier soutien d'Israël, les États-Unis estiment en effet que cette résolution aurait mis en danger les négociations diplomatiques délicates sur le terrain pour obtenir une trêve incluant une nouvelle libération d'otages.

Dans ce contexte, ils ont fait circuler un projet alternatif de résolution, vu par l'AFP.
Alors qu'ils s'étaient jusqu'ici systématiquement opposés à l'utilisation du terme "cessez-le-feu", mettant leur veto à deux textes en octobre et en décembre, leur version soutient un cessez-le-feu mais pas immédiat, et sous conditions.

Faisant échos aux récentes déclarations de Joe Biden, le texte évoque ainsi un "cessez-le-feu temporaire à Gaza dès que ce sera réalisable" et sur la base d'une "formule" incluant la libération de tous les otages.
Le projet américain est d'autre part ferme sur Rafah, prévenant qu'"une offensive terrestre d'ampleur ne devrait pas avoir lieu dans les conditions actuelles".
"Nous ne prévoyons pas de nous précipiter vers un vote sur notre texte", a indiqué hier un haut responsable américain, disant ne pas avoir de "date butoir".

Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n'a pu adopter depuis le 7 octobre sur ce dossier que deux résolutions, essentiellement humanitaires. Sans grand résultat : l'entrée de l'aide à Gaza reste largement insuffisante.

Malgré la perspective du veto américain, le groupe des pays arabes aux Nations unies avait répété avant le vote son soutien au texte de l'Algérie.
"Aucune excuse ne peut justifier l'inertie du Conseil de sécurité et tous les efforts doivent converger pour stopper le carnage à Gaza", a-t-il plaidé dans un communiqué. "Le temps est venu" pour le Conseil d'agir "avant qu'il ne soit trop tard".

14H57
Diplomatie

Blinken au Brésil, en pleine discorde entre Lula et Israël

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rend aujourd'hui pour la première fois au Brésil, quelques jours après les propos polémiques du président brésilien Lula comparant la guerre à Gaza à la Shoah.
Blinken est attendu en fin de journée à Brasilia. Il doit rencontrer Lula mercredi.

Ce dernier a accusé dimanche Israël, qui bénéficie du soutien militaire et diplomatique des États-Unis, de commettre un "génocide" des Palestiniens dans la bande de Gaza, en comparant l'offensive israélienne à l'extermination des Juifs par les nazis. Israël l'a aussitôt déclaré "persona non grata".

Ces déclarations font partie des plus virulentes jamais formulées sur le conflit en cours entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas par Lula, éminente voix du Sud dont le pays assure actuellement la présidence tournante des pays du G20.

Des responsables américains s'exprimant vendredi pour rendre compte de ce déplacement on dit s'attendre à une "conversation dynamique" entre Antony Blinken et le chef de l'État brésilien.

Le secrétaire d'État américain doit également prendre part à une réunion mercredi et jeudi des ministres des Affaires étrangères du G20 à Rio de Janeiro, à laquelle son homologue russe Sergueï Lavrov est aussi attendu.

Aucune rencontre n'est officiellement programmée et elle semble peu probable dans le contexte de stupeur provoquée par la mort le 16 février en prison de l'opposant russe Alexeï Navalny. Les pays occidentaux, États-Unis en tête, ont accusé la Russie d'en être "responsable".

Lors de la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères du G20, à New Delhi en mars 2023, Antony Blinken avait eu sa seule rencontre en tête-à-tête avec le chef de la diplomatie russe depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

14H30
Trêve

Inquiétudes à Gaza et Jérusalem à l'approche du ramadan

Israël commence à s'inquiéter à propos du ramadan, mois saint des musulmans qui doit débuter vers le 10 mars, des tensions nourries par l'appel d'un ministre à limiter l'accès à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem.

Un vieux Palestinien s'apprête à gravir les marches menant au dôme du Rocher sur l'esplanade de la Mosquée Al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem le 19 février 2024. 

Un vieux Palestinien s'apprête à gravir les marches menant au dôme du Rocher sur l'esplanade de la Mosquée Al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem le 19 février 2024. 

© AP Photo/Maya Alleruzzo

Le ministre sans portefeuille et ex-ministre de la Défense Benny Gantz a prévenu dimanche: "Le monde doit savoir et les dirigeants du Hamas doivent savoir: si d'ici au ramadan, les otages ne sont pas à la maison, les combats continueront partout, y compris dans la région de Rafah". "À ceux qui disent que le prix est trop élevé, je dis clairement: le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan", qui devrait commencer cette année le 10 ou le 11 mars.

Benny Gantz était d'ailleurs chef d'état-major de l'armée en 2014 lors de la dernière opération militaire israélienne au sol à Gaza, qui s'était déroulée en plein ramadan.

À Jérusalem, les habitants se souviennent toujours de mai 2021. À l'époque, la destruction de maisons de Palestiniens à Jérusalem-Est, et les restrictions imposées aux rassemblements devant la Vieille Ville, en plein ramadan, avaient conduit à des heurts quasi-quotidiens entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens.

Ces tensions s'étaient déplacées sur l'esplanade des Mosquées (ou mont du Temple), troisième lieu saint de l'islam et lieu le plus sacré du judaïsme, où se réunissent chaque soir des dizaines de milliers de fidèles musulmans pendant le ramadan.

Après des semaines de tensions, et des centaines de blessés au coeur même de l'esplanade, le Hamas avait lancé depuis Gaza des salves de roquettes sur Israël, disant vouloir "protéger" ce lieu saint. S'en était suivi une guerre de 11 jours.

Cette année, la guerre consume déjà Gaza. Et les craintes des autorités israéliennes de voir Jérusalem s'enflammer pendant le ramadan n'en sont que plus vives.

Ce weekend, le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, chef d'une formation d'extrême-droite favorable à un contrôle juif de l'esplanade, a déclaré que les Palestiniens de Cisjordanie occupée "ne devraient pas pouvoir entrer" sur l'esplanade pendant le ramadan.
"Nous ne pouvons pas prendre de risque", a-t-il asséné. "Nous ne pouvons pas avoir des femmes et des enfants otages à Gaza et permettre des célébrations pour le Hamas sur le Mont du Temple", a-t-il ajouté.

L'esplanade, qui abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, est située à Jérusalem-Est, portion de la ville sainte occupée et annexée par Israël. Si ce lieu saint musulman est administré par la Jordanie, Israël y impose des restrictions sur le nombre de fidèles, leur âge, etc.

13H51
évacuation de l'hôpital Nasser

L'OMS a transféré 32 patients de l'hôpital Nasser de Khan Younès

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce avoir transféré 32 patients hors de l'hôpital assiégé Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, vers d'autres établissements dans ce territoire.

Dans son communiqué, l'OMS s'inquiète pour les autres patients et le personnel toujours dans cet hôpital. Quelque 130 patients, des blessés ou des malades, y seraient toujours avec au moins 15 médecins et infirmiers.

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Les soldats israéliens sont entrés le 15 févruer dans l'hôpital Nasser, sur la base de renseignements selon lesquels des personnes y sont otages, a déclaré l'armée israélienne.

Après avoir essuyé deux refus d'accès, le personnel de l'OMS a pu remplir deux missions dimanche et lundi et transférer 32 patients en état critique dont deux enfants, du complexe médical Nasser. Ils ont également apporté un faible stock de médicaments essentiels et de nourriture aux patients et au personnel.

Les patients ont été transférés vers d'autres établissements et hôpitaux de campagne dans la bande de Gaza, a précisé l'OMS dans son communiqué.
"Le démantèlement et la dégradation du complexe médical Nasser constituent un coup dur porté au système de santé" de la bande de Gaza, a ajouté l'OMS soulignant qu'il "n'y a ni électricité, ni eau courante et les déchets médicaux et les ordures créent un terrain propice aux maladies".

L'OMS a qualifié d'"indescriptibles" les conditions sur place.

L'unité de soins intensifs ne fonctionne plus et le personnel de l'OMS a transféré le seul patient restant en soins intensifs dans une autre partie du complexe.

Dans son communiqué, "l'OMS craint pour la sécurité et le bien-être des patients et des agents de santé toujours à l'hôpital et prévient qu'une nouvelle interruption des soins vitaux pour les malades et les blessés entraînerait davantage de morts".

13H51
Négociations

Le chef du Hamas au Caire pour discuter une nouvelle trêve

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est arrivé aujourd'hui au Caire pour discuter d'une nouvelle trêve à Gaza, a indiqué le mouvement islamiste palestinien.

Le chef du bureau politique du Hamas, basé au Qatar, "discutera avec des responsables égyptiens de la situation politique et sur le terrain", précise dans un communiqué le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza pilonnée par Israël depuis l'attaque meurtrière sans précédent du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre.

La délégation va également discuter des "efforts visant à mettre fin à l'agression, à soulager les citoyens et à atteindre les objectifs du peuple palestinien", selon le communiqué.

Malgré une multitude de réunions avec les négociateurs d'Israël et du Hamas la semaine dernière, les médiateurs égyptiens, qataris et américains n'ont pas progressé dans leurs efforts pour mettre un terme à plus de quatre mois de guerre.

"L'évolution de ces derniers jours n'est pas très prometteuse", a déclaré le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors de la conférence de Munich sur la sécurité samedi.

13H27
Trêve

Le prince William réclame la fin rapide des combats

Le prince de Galles, héritier du trône, s'est dit dans un communiqué "très préoccupé du coût humain du conflit au Moyen-Orient depuis l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre".

Le prince William écoute Pascal Hundt, Senior Crisis Manager à la Croix Rouge Internationale en liaison video depuis Gaza lors de sa visite au siège de la Croix Rouge Britannique ce 20 février 2024.

Le prince William écoute Pascal Hundt, Senior Crisis Manager à la Croix Rouge Internationale en liaison video depuis Gaza lors de sa visite au siège de la Croix Rouge Britannique ce 20 février 2024.

© AP Photo/Kin Cheung

"Il y a eu trop de morts. Comme tant d'autres, je souhaite que les combats cessent le plus rapidement possible. Gaza a désespérément besoin d'une aide humanitaire accrue. Il est essentiel que l'aide soit acheminée et que les otages soient libérés", a-t-il déclaré.

William, qui intervient rarement en public depuis l'opération de l'abdomen subie par son épouse Kate mi-janvier, désormais convalescente, a prévu pour ces prochains jours plusieurs engagements liés au conflit, relatifs à l'aide humanitaire ou dans une synagogue.

Il est très rare que les membres de la famille royale s'expriment sur les sujets d'actualité ou les conflits en cours, avec pour exception notable récemment un soutien marqué à l'Ukraine face à l'invasion russe.

13H14
SUSPENSION DE L'AIDE ALIMENTAIRE

L'ONU suspend l'aide alimentaire dans le nord en proie "au chaos et à la violence".

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies annonce suspendre de nouveau la distribution de l'aide dans le nord de la bande de Gaza en proie "au chaos et à la violence".

L'objectif était de faire entrer dans cette région du petit territoire palestinien 10 camions d'aide alimentaire par jour pendant sept jours consécutifs afin "d'aider à endiguer la vague de faim et de désespoir et de commencer à bâtir la confiance parmi la population dans le fait qu'il y aurait suffisamment de nourriture pour tous".

Mais dimanche, un convoi faisant route vers la ville de Gaza "a été cerné par une foule de gens affamés". Les personnels du PAM sont parvenus à repousser les assaillants tentant de monter à bord des camions avant d'"essuyer des tirs" dans Gaza.

Une foule de Palestiniens se bat devant une boulangerie à Rafah, le 18 février 2024.

Une foule de Palestiniens se bat devant une boulangerie à Rafah, le 18 février 2024.

© AP Photo/Fatima Chbair

Et lundi, plusieurs camions "ont été pillés" entre les villes de Khan Younès et Deir el-Balah, et un chauffeur a été molesté.

"La décision de suspendre les livraisons dans le nord de la bande de Gaza n'a pas été prise à la légère, car nous savons que cela signifie que la situation sur place va se détériorer davantage et un plus grand nombre de personnes seront menacées de mourir de fin", souligne l'agence.

Le PAM a averti hier qu'un manque de nourriture alarmant, une malnutrition galopante et une propagation rapide des maladies pourraient entraîner une "explosion" du nombre de décès d'enfants dans la bande.

Au moins 90% des enfants de moins de cinq ans à Gaza sont touchés par une ou plusieurs maladies infectieuses, selon un rapport de l'Unicef, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du PAM.

"La faim et la maladie sont une combinaison mortelle", a déclaré Mike Ryan, chargé des situations d'urgence au sein de l'OMS, dans un communiqué.
Au total 2,2 millions de personnes sont menacées de famine dans la bande de Gaza, selon l'ONU.

10H59
Apartheid

L'"apartheid" d'Israël contre les Palestiniens pire qu'en Afrique du Sud accuse Pretoria

Les pratiques d'Israël dans les territoires palestiniens sont une forme "encore plus extrême" de l'apartheid qu'a connu l'Afrique du Sud avant 1994, a déclaré Pretoria devant la plus haute juridiction de ONU.

"En tant que Sud-Africains, nous sentons, voyons, entendons et ressentons au plus profond de nous-mêmes les politiques et pratiques discriminatoires inhumaines du régime israélien comme une forme encore plus extrême de l'apartheid institutionnalisé contre les Noirs dans mon pays", a déclaré Vusimuzi Madonsela, ambassadeur de l'Afrique du Sud aux Pays-Bas.

Il est clair que l'occupation illégale d'Israël est également administrée en violation du crime de l'apartheid (...) elle ne se distingue pas du colonialisme. Vusimuzi Madonsela, ambassadeur de l'Afrique du Sud aux Pays-Bas.

La Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, tient cette semaine des audiences sur les conséquences juridiques de l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays appelés à témoigner.

"Il est clair que l'occupation illégale d'Israël est également administrée en violation du crime de l'apartheid (...) elle ne se distingue pas du colonialisme", a poursuivi Madonsela. "L'apartheid d'Israël doit cesser", a-t-il ajouté, soulignant que l'Afrique du Sud a une "obligation particulière" de dénoncer l'apartheid partout où il se produit et de veiller à ce qu'on "y mette un terme immédiat".

Ces audiences interviennent dans un contexte de pression juridique internationale croissante sur Israël à propos de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre.

Elles sont distinctes d'une affaire portée auprès de la CIJ par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de commettre des actes génocidaires à Gaza. La cour doit encore se prononcer sur ce point, mais a appelé le 26 janvier Israël à prévenir tout éventuel acte de génocide. Elle n'a pas évoqué de cessez-le-feu.

Selon Madonsela, "la réticence de la communauté internationale à tenir Israël responsable de ses politiques et pratiques et son incapacité à garantir le retrait immédiat, inconditionnel et total des troupes israéliennes et la fin immédiate de l'occupation israélienne et de l'apartheid en Palestine (...) encourage Israël à franchir un nouveau seuil, à savoir commettre le crime des crimes, le génocide".

Israël ne participe pas aux audiences mais a appelé la Cour à rejeter la demande d'avis dans une contribution écrite datée du 24 juillet 2023.

En juin 1967, Israël a mené la guerre des Six Jours, s'emparant de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est au détriment de la Jordanie, du plateau du Golan au détriment de la Syrie, de la bande de Gaza et de la péninsule du Sinaï au détriment de l'Égypte.

Israël a ensuite commencé à occuper les 70.000 kilomètres carrés de territoires arabes saisis, occupation déclarée ensuite illégale par les Nations unies.
"L'interdiction de l'apartheid et de la discrimination raciale est (...) un impératif du droit international" contraignant pour tous les États, y compris Israël, a déclaré Pieter Andreas Stemmet, avocat de l'Afrique du Sud.
"Le mépris total d'Israël et le manque de respect pour ces principes fait que l'occupation est intrinsèquement et fondamentalement illégale", a-t-il ajouté.

Les audiences ont débuté hier avec trois heures de témoignages de responsables palestiniens, qui ont accusé les occupants israéliens de diriger un système de "colonialisme et d'apartheid".

La CIJ statue sur les différends entre États et ses arrêts sont contraignants, bien qu'elle ne dispose que de peu de moyens pour les faire appliquer.
Toutefois, dans le cas présent, l'avis qu'elle rendra ne sera pas contraignant. Mais la plupart des avis consultatifs sont en fait suivis d'effet.

Qui anime ce direct ?

AFP
Les faits

Les États-Unis ont de nouveau empêché le Conseil de sécurité de l'ONU d'exiger un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza. Le projet de résolution, qui exigeait "un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties", a recueilli 13 voix pour, une abstention (Royaume-Uni) et une contre, le troisième veto américain depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Israël continue de frapper Gaza où la situation humanitaire est catastrophique, notamment à Rafah.

Le ministère de la santé du Hamas fait état de 103 morts dans les dernières 24 heures et de 69.170 blessés depuis le 7 octobre.

Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), près d'un million et demi de personnes sont réfugiées à Rafah sans possibilité d'aller nulle part.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est arrivé au Caire pour discuter d'une nouvelle trêve à Gaza.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies suspend à nouveau la distribution de l'aide dans le nord de la bande de Gaza en proie "au chaos et à la violence".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce avoir transféré 32 patients hors de l'hôpital assiégé Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, vers d'autres établissements dans ce territoire.