Direct démarré le 22 novembre à 6h.

Direct DIRECT - plus qu'une "pause" empêcher la reprise de l'agression plaide l'ambassadeur palestinien à l'ONU

Le Qatar a confirmé l'accord pour une "pause humanitaire" de quatre jours dans la bande de Gaza. Cette trêve s'accompagne d'un échange de 50 otages retenus dans l'enclave par le Hamas, contre 150 prisonniers palestiniens retenus par Israël. A l'ONU, l'ambassadeur palestininen demande que l'on utilise ces quelques jours de pause pour empêcher la "reprise de l'agression".

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Evacuation des blessés après des frappes israéliennes à Rafah ce 22 novembre 2023.

Evacuation des blessés après des frappes israéliennes à Rafah ce 22 novembre 2023.

© AP Photo/Hatem Ali
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21H15
Iran

L'Iran met en garde contre une extension du conflit si la trêve ne dure pas

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian met en garde contre un débordement de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien si une trêve censée entrer en vigueur jeudi n'était pas durable.

"Si ce cessez-le-feu commence demain (jeudi), s'il ne dure pas, les conditions dans la région ne resteront pas les mêmes qu'avant le cessez-le-feu et la guerre va s'étendre", a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne Al-Mayadeen, basée à Beyrouth, selon l'agence de presse iranienne Fars.

"Nous ne cherchons pas une extension de la guerre" mais "si la guerre augmente en intensité, toutes les possibilités sont ouvertes pour" celle-ci, a dit le ministre dont le pays ne reconnaît pas l'existence d'Israël et soutient le Hamas et le Hezbollah libanais.

Hossein Amir-Abdollahian a indiqué que le Premier ministre israélien Benjamin "Netanyahu ne peut pas réaliser son rêve de détruire le Hamas".
Depuis le début de la guerre, le Hezbollah mène des attaques contre Israël dans la zone frontalière.

20H13
Visite guidée

L'armée israélienne emmène des médias voir les tunnels sous l'hôpital al-Chifa

L'établissement a été le point focal de plusieurs semaines de combats, l'armée étant convaincue que le mouvement islamiste palestinien y abritait des stocks d'armes et un centre de commandement, ce que le Hamas a toujours démenti.

L'AFP a fait partie de la vingtaine de journalistes conviés à visiter le site au lever du jour. Les photos, vidéos et interviews publiées ont toutes été soumises à la censure militaire.

Fils électriques visibles, paysage urbain en ruine, rues ensablées, vitres explosées. A quelques mètres sous terre, un tunnel étroit.
"C'est très long", assure le colonel Elad Tsury, commandant de la 7e brigade. "Ce tunnel va de la ville jusqu'à l'hôpital", assure-t-il, conduisant les journalistes à une kitchenette avec un évier, des toilettes et une pièce abritant deux lits en métal et une climatisation.

Un soldat israélien dans un des tunnels sous l'hôpital d'al-Chifa. Une visite était organisée pour la presse ce 22 novembre par l'armée israélienne.

Un soldat israélien dans un des tunnels sous l'hôpital d'al-Chifa. Une visite était organisée pour la presse ce 22 novembre par l'armée israélienne.

© AP Photo/Victor R. Caivano


Quand ils veulent se protéger, les combattants du Hamas "descendent, utilisent les hôpitaux comme des boucliers humains et peuvent rester là longtemps", a-t-il ajouté.

Mais les journalistes n'ont pu visiter le reste de l'établissement. A défaut, ils ont pu observer un stock d'armes, de munitions et d'explosifs exposés par l'armée et appartenant, selon elle, au Hamas.

La visite a été organisée alors qu'Israël et le Hamas ont annoncé un accord prévoyant la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza, en échange de 150 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, durant une trêve de quatre jours dans le territoire palestinien.

L'armée israélienne montre à la presse les tunnels sous l'hôpital d'al-Shifa.

L'armée israélienne montre à la presse les tunnels sous l'hôpital d'al-Shifa.

© AP Photo/Victor R. Caivano

L'armée avait diffusé dimanche des images présentées comme venant des caméras de surveillance de l'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, montrant des otages amenés dans l'établissement le 7 octobre, jour de l'attaque du Hamas sur le sud d'Israël.

19H58
"Pause"

"Cela ne peut pas seulement être une pause", plaide le représentant palestinien à l'ONU

La trêve humanitaire prévue par l'accord entre Israël et le Hamas "ne peut pas seulement être une pause", a plaidé l'ambassadeur palestinien à l'ONU, appelant à utiliser ces quelques jours pour empêcher la "reprise de l'agression".

L'accord prévoit une "pause humanitaire" dans la bande de Gaza pilonnée en échange notamment d'otages retenus dans le territoire palestinien par le Hamas depuis l'attaque sanglante contre Israël le 7 octobre.

"Des centaines d'enfants palestiniens ne vont pas être tués grâce à cette trêve. Nous leur devons à eux et à tous les civils de la bande de Gaza de mettre un terme définitif à cette attaque criminelle contre le peuple palestinien", a déclaré l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

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Remerciant le Qatar et l'Égypte, il a appelé tous ceux qui ont contribué à cet accord "à trouver un moyen pour empêcher la reprise de l'agression".
"Cela ne peut pas seulement être une pause avant que le massacre ne reprenne", a-t-il martelé, dénonçant dans le même temps "l'occupation et la discrimination raciale" d'Israël contre les Palestiniens, qu'il a qualifiées d'"apartheid".

Nous ne justifions la mort d'aucun civil israélien. Riyad Mansour, ambassadeur palestinien auprès de l'ONU

 

"Dans quelques jours, des familles vont pouvoir se prendre dans les bras, faire leur deuil, commencer à soigner les blessures qui peuvent l'être, y compris les familles qui vont retrouver leurs proches retenus prisonniers", a-t-il noté.
Répétant qu'il n'y avait "pas de solution militaire à ce conflit", il a plaidé pour le respect des "droits inaliénables des Palestiniens" et contre les attaques contre tous les civils.

"Nous ne justifions la mort d'aucun civil israélien", a-t-il déclaré, assurant que "personne ne devrait cautionner les atrocités en se basant sur l'identité des auteurs".

Nous ne devrions pas fermer les yeux sur les blessures des uns et des autres, les traumatismes, l'Histoire, ni les écarter. Mais ce respect doit être construit sur une vision commune de l'avenir où nous pouvons tous vivre en paix et dans la dignité. Riyad Mansour, ambassadeur palestinien auprès de l'ONU


"Ne vous trompez pas, dès que la pause sera terminée, nous continuerons nos efforts pour atteindre nos objectifs de toutes nos forces", a répondu l'ambassadeur israélien Gilad Erdan devant le Conseil. "Nous n'arrêterons pas tant que nous n'aurons pas éliminé les capacités terroristes du Hamas et que nous ne serons pas certains qu'il ne pourra plus diriger Gaza et menacer la vie des civils israéliens tout comme les femmes et les enfants de Gaza", a-t-il ajouté.

19H32
Trêve

La trêve doit permettre d'œuvrer à un "cessez-le-feu durable" déclare l'Élysée

L'accord entre Israël et le Hamas pour libérer des otages retenus par le mouvement islamiste palestinien doit être "amplifié", et la "pause humanitaire" qu'il prévoit "mise à profit" pour oeuvrer à "un cessez-le-feu durable", a déclaré mercredi la présidence française.

Emmanuel Macron, qui a reçu les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes et musulmans, leur a dit que cela impliquait "que la sécurité d'Israël soit parfaitement prise en compte par tout le monde", a ajouté l'Élysée. "Il n'y aura pas de cessez-le-feu durable sans des garanties très solides sur la sécurité d'Israël", a-t-il insisté.

Le président français a reçu à Paris les chefs de la diplomatie de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, de la Jordanie, des territoires palestiniens, de l'Indonésie, du Nigeria et de la Turquie, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit.

Emmanuel Macron ce 22 novembre à l'Élysée assistant au sommet virtuel du G20.

Emmanuel Macron ce 22 novembre à l'Élysée assistant au sommet virtuel du G20.

© Mohammed Badra/ Pool via AP

Il a exigé d'abord que tout le monde soit "parfaitement clair sur la condamnation des attaques du Hamas" qui ont déclenché cette nouvelle guerre le 7 octobre, a dit un conseiller.

Les ministres ont demandé "que nous apportions du soutien aux demandes des pays arabes", notamment pour "sécuriser l'accès humanitaire" et "obtenir un cessez-le-feu immédiat et durable" pour ensuite aller vers la solution à deux États, israélien et palestinien, a rapporté l'entourage du président français.

Sans aller jusqu'à plaider pour ce cessez-le-feu immédiat, la France estime que la "trêve humanitaire doit permettre de négocier les conditions d'un cessez-le-feu", "aussi durable que possible".

Selon l'Élysée, le ministre égyptien "a dit son intention de faciliter l'accès humanitaire à Gaza".

18H48
Khan Younès

A Khan Younès, des Palestiniens déplacés veulent un cessez-le-feu pour rentrer chez eux

Pourquoi une trêve s'ils ne peuvent rentrer chez eux? À Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, l'accord qui doit permettre d'échanger otages israéliens et détenus palestiniens ne convainc pas les déplacés, éreintés par la guerre.

Maysara Assabagh a été chassé de chez lui, dans le nord de la bande de Gaza, dévasté par les bombardements et désormais aux prises avec une grave crise humanitaire. Comme lui, plus de 1,7 million personnes sont déplacées dans la bande de Gaza, peuplée de 2,4 millions d'habitants.

Des Palestiniens viennent inspecter les ruines d'une maison après des frappes israélienes à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza ce 22 novembre 2023.

Des Palestiniens viennent inspecter les ruines d'une maison après des frappes israélienes à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza ce 22 novembre 2023.

© AP Photo/Mohammed Dahma

"De quelle trêve parlent-ils?", lance-t-il, en exigeant le retour des déplacés vers le nord, au 47e jour de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.
Exsangue, il a trouvé refuge à l'hôpital Nasser de Khan Younès, qui abrite quelque 35.000 déplacés. "Une trêve pour faire entrer de l'aide, nous n'en voulons pas. Nous voulons rentrer chez nous", insiste-t-il. "Toute cette guerre est une injustice".

Yasser Al-Houwaiti, 55 ans, considère la trêve comme une simple "poudre aux yeux, après quoi la guerre reprendra". Déplacé de Gaza-ville, il vit désormais dans une tente à l'hôpital Nasser: "Aujourd'hui, nous endurons les souffrances de la guerre, et demain celles de nos maisons détruites. Où allons-nous vivre et comment reconstruirons-nous?"

À proximité de l'hôpital Nasser, plusieurs déplacés cherchent de quoi se nourrir dans les étals d'un marché populaire, alors que la pénurie d'aliments et d'eau se fait durement ressentir. La trêve suffit à peine "pour retirer nos martyrs des rues et des décombres. Nous ne voulons pas d'une trêve pour faire entrer de l'aide. Nous voulons un cessez-le-feu complet et notre retour chez nous", insiste Yasser Al-Houwaiti.

Salma Qassem, âgée de 55 ans et déplacée de Beit Hanoun, souhaite aussi retourner chez elle, dans le nord du petit territoire. "Ce qui m'importe, c'est quand nous pourrons revenir chez nous", souffle-t-elle, avant d'ajouter: "Même si nous y retournons, où irons-nous et où vivrons-nous? Ils ont détruit nos maisons". "Nos enfants sont malades à cause du froid, du manque de nourriture et d'eau, sans médicaments. Les maladies se propagent en raison des tas de déchets et du manque d'eau propre", déplore cette déplacée.

Philippe Lazzarini représentant de l'UNWRA a fait le même constat. Il était à Khan Younès aujourd'hui : 

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Philippe Lazzarini, commissaire général de l'UNRWA à Khan Younes ce 22 novembre 2023

 

Il a garanti aux Palestiniens que son agence n'allait pas les abandonner. Il a lancé que "les gens sont désespérés. Désespérés. Ils ont le sentiment avant tout d'avoir été dépouillés de leur dignité."

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17H11
Accord sur une trêve

Londres salue une "étape cruciale"

Le ministre des Affaires étrangères britannique David Cameron salue l'accord entre Israël et le Hamas pour une trêve à Gaza et la libération d'otages.

"Cet accord est une étape cruciale pour soulager les familles des otages et résoudre la crise humanitaire à Gaza", a-t-il dit dans un communiqué. Le chef de la diplomatie britannique a appelé "toutes les parties à veiller à ce que l'accord soit respecté dans son intégralité".

David Cameron a en outre présidé à Londres une réunion avec ses homologues de "pays arabes et musulmans" pour discuter de la coopération face à la crise, selon le ministère des Affaires étrangères.

David Cameron avec son homologue jordanien Ayman Safadi

David Cameron avec son homologue jordanien Ayman Safadi à Lancaster House à Londres le 22 novembre 2023.

© Dan Kitwood/Pool Photo via AP

Les discussions se sont concentrées sur la manière de "faire libérer tous les otages, augmenter le montant de l'aide humanitaire pour Gaza et trouver une solution politique de long terme à la crise". Elles ont porté sur la manière de "revigorer les efforts diplomatiques vers une solution viable à deux États", a indiqué le communiqué. "L'accord conclu hier (mardi) soir est une opportunité importante pour faire sortir les otages et faire entrer plus d'aide dans Gaza pour aider le peuple palestinien", a déclaré David Cameron.
"Nous avons discuté de la manière d'utiliser ce pas en avant pour penser à l'avenir et la manière de bâtir un avenir durable qui assure sécurité pour Israël et paix et stabilité pour le peuple palestinien", a-t-il ajouté.

La réunion a rassemblé les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, Jordanie, Egypte, Autorité palestinienne, Turquie, Indonésie et Nigeria, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe et l'ambassadeur du Qatar.

Le groupe a formé un "Comité de la paix" et a entamé une tournée des capitales des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Avant Londres, il s'était rendu à Pékin et Moscou, et prévoit d'aller à Paris et Washington, a souligné la diplomatie britannique.

16H46
Accord Israël/Hamas

Une trêve de quatre jours "insuffisante", selon les principales ONG dont Amnesty

La possibilité d'une trêve de quatre jours ouverte par l'accord conclu entre Israël et le Hamas est "insuffisante" pour faire entrer l'aide requise dans la bande de Gaza, estiment plusieurs ONG, appelant à un cessez-le-feu.

"C'est insuffisant et ce n'est certainement pas assez en terme de droits humains", a notamment affirmé Paul O'Brien, directeur exécutif d'Amnesty International aux États-unis, lors d'une visioconférence à laquelle participaient également Handicap international, Oxfam, Médecins sans frontières, Médecins du Monde ou encore Save the Children.

"En quatre jours, nous ne pouvons pas apporter de la nourriture à 2 millions de personnes, des soins à 2 millions de personnes", a toutefois regretté Danila Zizi, responsable d'Handicap International, estimant que ce serait "une goutte dans l'océan".

Ces ONG appellent ainsi à la mise en place d'un "cessez-le-feu", ainsi qu'à l'ouverture d'autres points d'entrée dans la bande de Gaza que celui de Rafah à la frontière avec l'Égypte, afin de pouvoir atteindre davantage de zones du territoire palestinien.

Avec la pause prévue dans l'accord, "nous pourrons apporter des médicaments, du carburant, mais nous ne pourrons pas les utiliser correctement et atteindre les personnes qui en ont besoin", a insisté Joël Weiler, directeur général de Médecins du Monde.

Les ONG ont aussi réitéré leur condamnation des bombardements contre des hôpitaux et d'autres infrastructures de santé, déplorant la mort de plusieurs de leurs membres.

"Les hôpitaux ne devraient jamais, en aucune circonstance, être des cibles", s'est indignée Avril Benoît, directrice générale de Médecins sans frontières aux Etats-Unis. L'organisation déplore la mort d'un proche d'un membre de leur personnel à Gaza.

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16H46
Accord Israël-Hamas

Les émotions contradictoires des familles des deux camps

Des familles des otages israéliens et des prisonniers palestiniens hésitent entre angoisse et espoir, après l'accord signé sur un échange entre Israël et le Hamas.

"Nous sommes très heureux qu'une libération partielle soit en cours", a déclaré le Forum des familles, principale association de proches d'otages. Mais "pour l'instant, nous ne savons pas exactement qui sera libéré et quand".

Parmi les quelque 240 otages retenus à Gaza, il y a au moins 35 enfants, dont 18 âgés de 10 ans et moins, selon un décompte de l'AFP, et plus de 50 femmes.
"Le Hamas publiera chaque soir les noms de ceux qui sortiront le lendemain", croit savoir Gilad Korngold, qui compte sept membres de sa famille retenus, dont son petit-fils Naveh, huit ans, et sa petite-fille Yahel, trois ans.

Tout ce que nous savons, c'est que nous devons rester à la maison", souffle-t-il à l'AFP, la voix nouée. "Tant que je ne les verrai pas de mes propres yeux, je ne croirai pas ce qu'on me dira".

Shemi Calderon, dont le neveu Ofer est otage, confirme un entre-deux infernal. "Nous sommes contents qu'il y ait un accord. Mais ils ne sont pas là jusqu'à ce qu'ils soient réellement là". Il ajoute: "espérons que cette folie cesse aussi vite que possible pour tout le monde".

Parmi les prisonniers palestiniens apparaissant sur la liste, aucun n'a "de sang sur les mains", selon les autorités israéliennes. S'il y a 300 noms, les dispositions ne concernent pour l'heure en théorie que 150 détenus.

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Leurs familles vivent, elles aussi, l'ascenseur émotionnel.
"Je pleure, je ris, je tremble", raconte à l'AFP Samira Douayyat, une Palestinienne de Jérusalem-Est, la partie de la ville occupée par Israël depuis 1967. Sa fille Shourouk, 26 ans, qui aura purgé la moitié de sa peine de 16 ans de prison, pourrait être libérée. "Cette année, je n'ai cessé de l'imaginer franchissant la porte d'entrée".

Sur la liste des prisonniers palestiniens susceptibles d'être libérés figurent 33 femmes, 123 garçons de moins de 18 ans et 144 jeunes hommes âgés d'environ 18 ans, originaires de Cisjordanie occupée ou de Jérusalem-Est.

Certains ont été condamnés, mais la plupart attendent leur procès pour des accusations allant d'incitation au jet de pierres à la tentative de meurtre, selon Jessica Montell, directrice de l'association israélienne de défense des droits humains Hamoked.

On compte aussi des femmes et des mineurs en détention administrative. "Ces personnes auraient déjà dû être libérées sans condition, donc cet accord (...) est vraiment bienvenu".

Israa Jaabis, 38 ans, est la prisonnière la plus connue de la liste. Elle a été condamnée à onze ans de prison pour avoir fait exploser une bonbonne de gaz dans sa voiture à un barrage en 2015, blessant un policier.

Après 47 jours de guerre à Gaza, sa soeur Mouna est partagée. "On essaie d'accepter l'idée que tous ces détenus soient libérés après que des milliers de personnes ont été tuées, mais c'est difficile et notre joie se mêle au sang versé".

16H20
"Montagne de morts"

Le pape reçoit des Israéliens et des Palestiniens, craint une "montagne de morts"

"Prions pour la paix en Terre Sainte. Prions pour que les controverses soient résolues par le dialogue et la négociation, et non par une montagne de morts de part et d'autre", a affirmé le Saint-Père dans un appel vidéo pour la paix dans le monde et au Proche-Orient.

Ce message a été publié après qu'il eut reçu dans la matinée "une délégation d'Israéliens qui ont des membres de leur famille otages à Gaza et une autre de Palestiniens", a-t-il expliqué à l'issue de son audience générale du mercredi au Saint-Siège. "Ils souffrent tellement, j'ai entendu combien ils souffrent tous. C'est ce que produisent les guerres", a-t-il poursuivi. "Mais là, nous sommes allés au-delà des guerres, ce n'est pas la guerre, c'est du terrorisme", a ajouté le souverain pontife, sans préciser s'il faisait référence à l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien, aux opérations militaires lancées en représailles par Israël à Gaza, ou aux deux.

Rachel Goldberg, dont le fils de 23 ans, Hersh Goldberg-Polin, fait partie des personnes enlevées par le Hamas, a dit placer de l'espoir dans "la grande influence" du pape dans le monde.

Mohamed Halalo, un responsable informatique originaire de Gaza vivant en Belgique, était l'un des dix Palestiniens chrétiens et musulmans reçus par le pape. "Mon coeur est brisé, mes yeux sont remplis de larmes", a-t-il affirmé en début d'après-midi lors de la conférence de presse de la délégation palestinienne, racontant comment toute sa famille a été balayée lors d'une frappe ayant tué 30 personnes.

L'ambassadeur palestinien au près du Saint-Siège et de l'Ordre du Malte, Issa Kassissieh

L'ambassadeur palestinien au près du Saint-Siège et de l'Ordre du Malte, Issa Kassissieh lors d'un point presse après que des familles palestiniennes aient rencontré le pape ce 22 novembre 2023.

© AP Photo/Andrew Medichini

Les Palestiniens présents ont affirmé que le pape avait utilisé le mot "génocide" durant leur rencontre pour décrire ce qui se passe à Gaza. "Il ne me semble pas qu'il ait utilisé ce mot", a cependant indiqué à l'AFP le porte-parole du Vatican Matteo Bruni. "Il a recouru aux paroles prononcées durant l'audience hebdomadaire et aux mots qui décrivent le situation terrible prévalant à Gaza", a-t-il ajouté, alors que le pape n'a jamais présenté jusqu'ici en public la situation à Gaza comme un génocide. "Il nous a parlé de ce qu'il savait déjà sur Gaza, et c'est lui qui a décrit ce qui se passe comme un génocide", a cependant insisté une participante à la rencontre, Shirin Hilal, originaire de Bethléem. "Il a dit que la terreur ne peut pas ou ne doit pas justifier la terreur". 

Le Vatican avait fait savoir la semaine dernière que François souhaitait exprimer "sa solidarité spirituelle avec les souffrances de chacun" à l'occasion de ces rencontres privées.

Le pape a souligné que "tout être humain, qu'il soit chrétien, juif, musulman, de n'importe quel peuple et religion, tout être humain est sacré, précieux aux yeux de Dieu et a le droit de vivre dans la paix".

16H10
la détresse et l'espoir d'une mère

Une mère israélienne d'enfants otages à Gaza se permet de rêver

"J'ai été tellement secouée par l'accord que je me suis bloqué le dos, mais ça va passer". Maayan Zin, dont les deux filles ont été kidnappées par le Hamas, se déplace difficilement, visiblement épuisée.

Quelques heures après l'annonce d'un accord pour la libération d'otages retenus dans la bande de Gaza, la mère d'Ela et Dafna Elyakim, 8 ans et 15 ans, enlevées le 7 octobre, esquisse un sourire timide.

L'accord entre Israël et le Hamas prévoit la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza en échange de 150 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et d'une trêve de quatre jours dans le territoire palestinien.

Depuis son annonce, dans la nuit de mardi à mercredi, elle se permet "prudemment" de rêver à l'après.
Au programme, dans ses "rêves les plus optimistes", des siestes avec Ela et des virées shopping pour des "crop-tops, mini-jupes, chaussures à talons, et faux ongles jaunes clinquants" avec son adolescente Dafna, confie-t-elle à l'AFP dans son appartement de la périphérie de Tel-Aviv.

Elle a aussi prévu d'acheter un nouvel anneau nasal à sa grande fille.
Sur une unique preuve de vie de ses enfants remontant au 8 octobre, une photo diffusée par le Hamas sur Télégram, Dafna est assise sur un matelas, ses vêtements d'adolescente branchée remplacés par un ample pyjama avec en commentaire "En vêtements de prière, ce serait mieux". Son anneau nasal a disparu.
"Avant-hier, hier, je n'avais rien. J'étais dans les ténèbres totales. Maintenant, il y a un petit rayon de lumière, qui me réchauffe. J'attends", explique Maayan Zin.
Ela et Dafna ont été enlevées le 7 octobre au kibboutz Nahal Oz, frontalier de la bande de Gaza, alors qu'elles passaient la fin des vacances de Souccot (fête religieuse juive) chez leur père, Noam, ex-mari de Maayan.

Ce dernier, ainsi que sa nouvelle compagne Dikla et le fils de cette dernière, Tomer, ont été abattus, leurs corps retrouvés criblés de balles sur un terrain vague.

"J'ai peur d'être déçue (...) Je ne veux pas me préparer pour (leur libération) jeudi et découvrir finalement que ce sont d'autres qui rentreront", avoue-t-elle.
"Et je ne veux pas non plus être déçue que d'autres gens rentrent. Je veux être capable d'être contente pour eux". Alors, "optimiste oui, mais prudemment".
Elle dit ne prêter attention qu'aux informations qui lui sont directement fournies par les autorités israéliennes: "si je suis tous les détails dans les médias, je risque de m'écrouler".

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16H09
mères et enfants en danger

Gaza, lieu "le plus dangereux au monde pour un enfant" déclare la patronne de l'UNICEF

La bande de Gaza est aujourd'hui "l'endroit le plus dangereux au monde pour un enfant", dénonce devant le Conseil de sécurité de l'ONU la patronne de l'Unicef, jugeant que des pauses humanitaires ne sont "pas suffisantes" pour arrêter ce "carnage".

"Plus de 5.300 enfants palestiniens auraient été tués en seulement 46 jours, cela représente 115 enfants par jour, chaque jour, pendant des semaines et des semaines", a déclaré Catherine Russell, après une visite dans le sud de la bande de Gaza.

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"Selon ces chiffres, les enfants représentent 40% des morts à Gaza. C'est sans précédent. En d'autres termes, la bande de Gaza est l'endroit le plus dangereux au monde pour un enfant", a-t-elle ajouté, évoquant également 1.200 enfants portés disparus, certains probablement sous les décombres des bombardements.

L'Unicef appelle à un cessez-le-feu humanitaire urgent pour mettre un terme immédiat à ce carnage. Catherine Russell, présidente de l'UNICEF

Au-delà des victimes directes des combats, elle s'est inquiétée des risques épidémiques, en la quasi-absence d'eau potable, en particulier pour les nouveaux-nés, et des impacts sur la malnutrition.
"Les enfants de Gaza sont dans une situation de danger extrême en raison de conditions de vie catastrophiques. Un million d'enfants - tous les enfants du territoire - font face à l'insécurité alimentaire, qui pourrait devenir bientôt une crise catastrophique liée à la malnutrition", a-t-elle mis en garde.
"Nous estimons que dans les mois qui viennent, l'émaciation, forme la plus dangereuse de malnutrition pour la vie des enfants, pourrait augmenter de près de 30% à Gaza"

"Pour que les enfants survivent, pour que les travailleurs humanitaires puissent rester et agir, des pauses humanitaires ne sont tout simplement pas suffisantes", a insisté la patronne de l'Unicef, saluant toutefois l'accord annoncé entre Israël et le Hamas pour la libération d'otages retenus à Gaza en échange notamment d'une trêve de quatre jours. "L'Unicef appelle à un cessez-le-feu humanitaire urgent pour mettre un terme immédiat à ce carnage".

La cheffe du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) Natalia Kanem s'est de son côté inquiétée du sort des femmes enceintes de la bande de Gaza et de leurs futurs bébés. "Au milieu des combats et de la dévastation, à Gaza il y a actuellement 5.500 femmes enceintes qui devraient donner naissance dans le mois qui vient. Chaque jour, environ 180 femmes accouchent dans des conditions épouvantables, l'avenir de leurs nouveaux-nés est incertain", a-t-elle déclaré.
 

13H34
interdiction du Hamas

Le gouvernement suisse décide d'interdire le Hamas

Le gouvernement fédéral suisse a décidé d'interdire le mouvement islamiste palestinien Hamas par le biais d'une proposition de loi soumise au parlement, selon un communiqué.

Le Conseil fédéral (gouvernement) "a décidé d'élaborer une loi propre visant à interdire le Hamas. Il estime que cette option est la meilleure solution pour répondre à la situation prévalant depuis le 7 octobre au Proche-Orient" et les attaques sans précédent du mouvement islamiste sur le territoire israélien.

"L'interdiction a pour seul but d'empêcher les activités terroristes de cette organisation et des personnes qui les soutiennent", a expliqué la ministre de la Justice et Police, Elisabeth Baume-Schneider, en conférence de presse.
Elle a expliqué qu'une interdiction du Hamas permettrait notamment de faciliter l'expulsion des "personnes dangereuses" et d'accélérer les procédures pénales contre des "terroristes potentiels".

La décision n'est pas allée de soi dans un pays qui tire une grande fierté de son rôle de bons offices, que certains estiment être mis en péril par une interdiction de ce type.

Le 7 octobre, c'est un tournant de l'histoire. Ignazio Cassis, ministre suisse des Affaires étrangères

"Le Conseil fédéral (gouvernement, ndlr) a conscience du fait que l'interdiction d'une organisation constitue une atteinte importante aux droits fondamentaux et pourrait affecter la marge de manoeuvre de la politique étrangère de la Suisse", a reconnu Elisabeth Baume-Schneider.

Mais le gouvernement estime que les intérêts de la sécurité intérieure et l'impératif de la lutte contre "le financement du terrorisme" l'emportent.

"Le 7 octobre, c'est un tournant de l'histoire", a déclaré le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, pendant la conférence de presse.
L'Union européenne et les États-Unis, entre autres, désignent déjà le Hamas comme "organisation terroriste".

Les services des différents ministères suisses concernés doivent soumettre un projet de loi fédérale d'ici la fin février 2024. La procédure devrait durer une année, selon les autorités fédérales.

13H18
Diplomatie

Macron reçoit les chefs de la diplomatie de plusieurs pays arabes et musulmans

Emmanuel Macron va recevoir aujourd'hui les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes et musulmans pour évoquer avec eux "la situation au Proche-Orient", a annoncé l'Elysée.

Le président de la République recevra les chefs de la diplomatie de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, de la Jordanie, des territoires palestiniens, de l'Indonésie, du Nigéria, et de la Turquie, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit, a précisé la même source.

Cette rencontre intervient alors qu'Israël et le Hamas ont annoncé la conclusion d'un accord, prévoyant la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza en échange de prisonniers palestiniens et d'une trêve de quatre jours dans le territoire palestinien.

Emmanuel Macron a salué sur X (ex-Twitter) cet accord. "Nous oeuvrons sans relâche pour que tous les otages soient libérés. La trêve humanitaire annoncée doit permettre de faire entrer de l'aide et de porter secours à la population de Gaza", a ajouté le président français, sans plus de précisions.
 

11H52
Otages

"Un pas important" mais "beaucoup reste à faire", selon l'ONU

Selon un porte-parole du secrétaire général de l'ONU, l'accord est "un pas important dans la bonne direction, mais beaucoup reste à faire".

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

Antonio Guterres "salue l'accord conclu entre Israël et le Hamas, avec la médiation du Qatar soutenu par l’Égypte et les États-Unis", souligne le porte-parole dans un bref communiqué reçu à Genève. Il ajoute que l'ONU fera tout pour aider à sa mise en œuvre.

10H56
Six Palestiniens tués

Six Palestiniens tués en Cisjordanie occupée, selon l'Autorité palestinienne

Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne a annoncé que six Palestiniens avaient été tués par balle dans le camp de réfugiés de Tulkarem, en Cisjordanie occupée.

L'armée israélienne est entrée dans le camp à l'aube d'après le Croissant-Rouge palestinien, qui a précisé que ses équipes avaient été empêchées par des soldats d'accéder au camp.

Le Croissant-Rouge a affirmé également qu'un jeune homme de 16 ans, blessé au visage par des éclats d'explosion, avait été arrêté par l'armée israélienne dans une de ses ambulances avant d'être libéré peu après.

Selon cette même source, une jeune femme de 26 ans a été "rouée de coups par l'armée israélienne" et transférée à l'hôpital.

Qui anime ce direct ?

AFP