Direct terminé le 27 février 2024 à 21h30 TU.
Direct démarré le 27 février 2024 à 5H45 TU.

DIRECT : près de 30.000 morts en 5 mois de guerre selon le Hamas

Le Qatar "espère" parvenir à une trêve entre Israël et le Hamas avant le ramadan, un espoir fragile au vu des tensions sur le terrain. "Jusqu'à présent, nous n'avons pas d'accord, nous continuons à négocier avec toutes les parties", a déclaré Majed al-Ansari. Pendant ce temps, la situation humanitaire est de plus en plus dégradée à Rafah. Le ministère de la Santé du Hamas affirme que l'offensive israélienne dans la bande de Gaza a fait près de 30.000 morts

Les horaires sont affichés en temps universel.

Partager
Image
Gaza

Des Palestiniens se tiennent autour de la tombe d'un proche tué lors du bombardement israélien de la bande de Gaza à Khan Younès, le lundi 26 février 2024. @AP Photo/Hatem Ali.

15
nouvelle(s) publication(s)
21H06
Crise humanitaire

L'ONU s'alarme d'une famine "presque inévitable" à Gaza et "imminente" dans le nord

L'ONU s'alarme d'une "famine généralisée presque inévitable" dans la bande de Gaza, particulièrement dans le nord du territoire palestinien assiégé où, sans accès humanitaire et avec un système agricole dévasté, elle est "imminente".

"Si rien ne change, une famine est imminente dans le nord de Gaza", a déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU Carl Skau, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial. "Nous devons persister et être à la hauteur de nos responsabilités pour assurer que cela n'arrive pas sous nos yeux", a-t-il ajouté.

Et le nord du territoire palestinien, assiégé depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, n'est pas la seule zone à risque. "Si rien n'est fait, nous craignons qu'une famine généralisée à Gaza soit presque inévitable", a renchéri Ramesh Rajasingham, au nom du chef du bureau humanitaire de l'ONU (OCHA) Martin Griffiths. 

"Nous sommes fin février, avec au moins 576.000 personnes à Gaza - un quart de la population - à un pas de la famine. Avec un enfant de moins de deux ans sur six dans le nord de Gaza souffrant de malnutrition aiguë et d'émaciation. Et pratiquement la totalité de la population de Gaza dépendant d'une aide humanitaire terriblement inadéquate pour survivre", a-t-il ajouté, appelant le Conseil à agir.

Cette réunion faisait suite à un courrier adressé le 22 février au Conseil de sécurité par Martin Griffiths, détaillant les impacts directs et indirects de la guerre à Gaza sur la situation alimentaire.

Dans ce texte, vu par l'AFP aujourd'hui, il réclame "une action immédiate" pour "empêcher une famine provoquée par le conflit".

À cet égard, les membres du Conseil doivent agir pour "assurer le respect du droit humanitaire, y compris l'interdiction d'utiliser le fait d'affamer la population civile comme méthode de guerre", et l'interdiction de détruire les objets indispensables à la survie (nourriture, récoltes, bétail, actifs agricoles...), insiste-t-il. "Selon le scénario le plus probable, la production agricole se sera écroulée dans le nord d'ici mai", a souligné aujourd'hui devant le Conseil Maurizio Martina, directeur général adjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Au 15 février, 46,2% des terres agricoles avaient été endommagées dans la bande de Gaza, les bâtiments agricoles "dévastés", 339 hectares de serres et plus d'un quart des puits détruits, ainsi que quelque 70% des vaches et 50% des petits ruminants tués, a-t-il noté. Sans oublier environ 97% des eaux souterraines qui ne sont plus utilisables pour la consommation humaine.

Et l'aide humanitaire continue d'entrer dans le territoire palestinien au compte-goutte.

Hier, le patron de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) Philippe Lazzarini a ainsi noté sur X que février avait vu une baisse de 50% de l'aide entrant à Gaza par rapport à janvier. Pourtant, "près de 1.000 camions chargés de 15.000 tonnes de nourriture sont en Égypte, prêts à bouger", a noté mardi le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.

Aucun convoi n'a pu se rendre dans le nord de Gaza depuis le 23 janvier, selon l'ONU, qui dénonce les entraves des autorités israéliennes.

20H25
Une guerre chère

Israël confiant dans ses relations commerciales avec des pays arabes

Le ministre israélien de l'Économie déclare que les relations commerciales entre Israël et des Etats arabes n'avaient pas été affectées par la guerre dans la bande de Gaza, qui risque néanmoins de coûter jusqu'à 55 milliards de dollars à son pays.

Nir Barkat, maire de Jérusalem, et ministre de l'Économie dans une photo datant de 2018.

Nir Barkat, maire de Jérusalem, et ministre de l'Économie dans une photo datant de 2018.

© AP Photo/Sebastian Scheine

Les accords dits d'Abraham, négociés par les États-Unis et signés en 2020, ont permis à Israël d'établir des liens officiels avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc. Israël est en outre lié à la Jordanie et l'Égypte par des traités de paix.

"Il n'y a aucun changement" dans les relations commerciales, a déclaré Nir Barkat aux journalistes en marge de la 13e Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Abou Dhabi. "Les choses sont très stables. Je pense que les dirigeants comprennent que nous avons le même objectif, qui est de collaborer de manière pacifique", a-t-il ajouté.
Interrogé sur les pertes économiques d'Israël engendrées à cause de la guerre à Gaza, Barkat a estimé qu'elles "pourraient se situer entre 150 et 200 milliards de shekels", soit entre 42 à 55 milliards de dollars. "Ce n'est pas quelque chose qu'Israël ne peut supporter à moyen ou à long terme", a-t-il assuré.

En janvier, le cabinet israélien a approuvé 55 milliards de shekels supplémentaires (15 milliards de dollars) pour couvrir le coût de la guerre.

L'ambassadrice des Émirats arabes unis à l'ONU, Lana Zaki Nusseibeh, avait récemment défendu la décision de son pays de maintenir ses liens avec Israël malgré les inquiétudes sur la situation humanitaire dans la bande de Gaza.

Barkat a en outre estimé que la guerre à Gaza pourrait aider Israël à augmenter ses ventes de technologie militaire, notant qu'il existe un "fort intérêt" de la part de nombreux pays, sans préciser si les États arabes en font partie.

19H08
Libération des otages

L'émir du Qatar débute une visite d'Etat en France

L'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani a entamé mardi une visite d'Etat de deux jours en France, centrée sur la libération des otages à Gaza et la relance du processus pour la création d'un Etat palestinien, ainsi que sur le renforcement de la relation bilatérale.

L'émir Tamim ben Hamad Al Thani accueilli par Emmanuel Macron pour un dîner d'État au Palais de l'Élysée ce 27 février.

L'émir Tamim ben Hamad Al Thani accueilli par Emmanuel Macron pour un dîner d'État au Palais de l'Élysée ce 27 février.

© Yoan Valat, Pool via AP

Cette première visite d'État d'un émir du Qatar depuis 15 ans, et la première pour Tamim ben Hamad Al-Thani depuis son accession au trône en 2013, "constitue un honneur fait à la France et illustre la profondeur des liens qui unissent nos deux pays", a souligné l'Elysée.

L'émir, dont le pays joue un rôle central dans les négociations, et le président Emmanuel Macron ont réitéré lors de leurs entretiens leur volonté d'arriver "très rapidement à un cessez-le-feu", a indiqué l'Élysée.

La libération des otages est une "priorité" absolue pour la France dont trois ressortissants sont encore aux mains du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Les deux pays ont signé à l'occasion de la visite une déclaration d'intention en matière de coopération humanitaire, notamment à Gaza, dont un engagement conjoint de 200 millions d'euros en faveur des Palestiniens.

Trois avions cargo franco-qataris ont aussi affrété une aide humanitaire et médicale vers Al-Arish, ville égyptienne proche de Rafah comprenant 75 tonnes de fret, dix ambulances, des rations alimentaires ainsi que près de 300 tentes familiales, a annoncé l'Élysée.

Après les discussions politiques, place au dîner d'État : les invités, personnalités du monde du sport, de l'économie et de la culture ont commencé à arriver au son de valses viennoises jouées par la Garde républicaine.

Le capitaine de l'équipe de France de football et attaquant vedette du PSG, Kylian Mbappé, et le président du club parisien, l'homme d'affaires Nasser Al-Khelaïfi, membre du premier cercle de l'émir, ont notamment été conviés, ainsi que le chef cuisinier Alain Ducasse et les PDG de LVMH, Qatar Airways ou Airbus.

Le Qatar, qui accueille la direction politique du Hamas sur son sol, est aussi un "partenaire central dans les efforts de stabilisation de la région" alors que le conflit menace de déborder au Liban, relève Paris.

Doha soutient financièrement les Forces armées libanaises et pourrait continuer à le faire pour contribuer à une "désescalade" dans ce pays, souligne l'Élysée.

Alors que des pourparlers en vue d'une trêve se poursuivent à Doha, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé une prochaine opération terrestre dans la ville palestinienne de Rafah qu'il présente comme l'ultime étape vers une "victoire totale" sur le Hamas.
 

16H08
53 millions de dollars

Washington débloque 53 millions de dollars d'aide pour Gaza

Les États-Unis annoncent une nouvelle aide humanitaire de 53 millions de dollars pour les Palestiniens, une haute responsable américaine appelant à protéger les travailleurs humanitaires dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Tweet URL

L'Agence américaine pour le développement international (USAID) indique que l'aide transiterait par le Programme alimentaire mondial et des ONG, alors qu'Israël et les puissances occidentales se détournent de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Annonçant l'aide dans une vidéo diffusée depuis la Jordanie, Samantha Power, administratrice de l'USAID, a déclaré que cette nouvelle assistance "doit parvenir aux personnes dans le besoin".

"Les travailleurs humanitaires qui, sur le terrain à Gaza, risquent leur vie pour apporter de la nourriture à des personnes qui en ont désespérément besoin doivent être protégés", ajoute-t-elle. "Ils doivent savoir qu'ils peuvent faire leur travail sans se faire tirer dessus et tuer", a-t-elle souligné, sans nommer ni Israël ni le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

Cette aide porte à 180 millions de dollars le montant total de l'aide d'urgence accordée par les États-Unis aux Palestiniens depuis l'attaque lancée le 7 octobre par le Hamas contre Israël, qui a riposté en lançant une campagne militaire sans relâche à Gaza.

Selon l'ONU, 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine dans la bande de Gaza assiégée par Israël.
L'Unrwa emploie quelque 30.000 personnes dans les territoires occupés palestiniens, au Liban, en Jordanie et en Syrie.

Mais l'agence, dont le financement par les États-Unis et d'autres pays a été suspendu, est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé 12 de ses employés d'avoir été impliqués dans l'attaque du 7 octobre.

14H02
Cessez-le-feu

Le Qatar se veut "optimiste" sur les négociations de cessez-le-feu

Le Qatar reste "optimiste" quant aux négociations de cessez-le-feu en cours à Gaza, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du pays. "Nous faisons pression pour que les propositions avancées et l'accord qui ont eu lieu à Paris", a déclaré Majed Al-Ansari, s'exprimant depuis Doha.

Israël et le Hamas se rapprochent d'un nouvel accord qui libérerait certains des quelque 130 otages détenus dans la bande de Gaza en échange d'une pause d'une semaine dans la guerre, qui en est maintenant à son cinquième mois.

Le président américain Joe Biden a déclaré qu'un accord pourrait entrer en vigueur dès lundi, avant ce qui est considéré comme une date limite non officielle – le début du mois sacré musulman du Ramadan vers le 10 mars.

Une échéance évoquée par Majed Al-Ansari : "Nous devons nous assurer que nous pourrons pousser pour une pause avant le début du Ramadan, qui est le mois sacré pour les musulmans, mais il coïncide aussi avec les fêtes juives. Généralement pendant le Ramadan, nous assistons à des affrontements à Jérusalem et dans les territoires palestiniens. Nous avons toujours affirmé que qu'il était nécessaire d'obtenir une désescalade avant le Ramadan."

Cependant, le porte-parole du Qatar est inquiet à ce sujet. "Nous visons donc tous cet objectif, a-t-il souligné "mais la situation reste instable sur le terrain. Et les rapports sur les nouvelles politiques concernant la prière dans la mosquée al-Aqsa pendant le Ramadan et la participation au mois sacré dans la mosquée vont être très problématiques pour la situation sur place, ce qui pourrait conduire à une nouvelle escalade et nous le savons tous. que la région dans son ensemble ne peut plus faire face à une nouvelle escalade à l'heure actuelle."

 

13H57
Aide humanitaire

Israël bloque "systématiquement" l'accès de l'aide à Gaza, dénonce l'ONU

Les forces israéliennes bloquent "systématiquement" l'accès aux personnes ayant besoin d'aide humanitaire à Gaza, compliquant encore la tâche déjà délicate d'acheminer cette aide dans ce qui est devenu une zone de guerre anarchique, a déclaré l'ONU.

Il est devenu pratiquement impossible d'effectuer des évacuations médicales et des livraisons d'aide dans le nord de la bande de Gaza et de plus en plus difficile dans le sud, a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Tous les convois d'aide prévus dans le nord se sont vu opposer un refus par les autorités israéliennes ces dernières semaines, le dernier autorisé remontant au 23 janvier, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pire encore, même les convois qui avaient reçu une autorisation des autorités israéliennes ont été bloqués à plusieurs reprises ou ont essuyé des tirs.

Jens Laerke a ainsi évoqué un incident survenu dimanche dernier, lorsqu'un convoi organisé conjointement par l'OMS et le Croissant-Rouge palestinien pour évacuer des patients de l'hôpital Al Amal assiégé dans la ville de Khan Younès (sud), a été bloqué pendant des heures et que des ambulanciers ont été arrêtés.

"Malgré une coordination préalable avec les autorités israéliennes pour tous les membres du personnel et les véhicules, les forces israéliennes ont bloqué le convoi de l'OMS pendant de nombreuses heures dès qu'il a quitté l'hôpital", a déclaré Laerke aux journalistes à Genève.

"Les militaires israéliens ont forcé les patients et le personnel à sortir des ambulances et ont fait se déshabiller les membres du personnel médical", a-t-il ajouté, précisant que le convoi, qui transportait 24 patients, était resté bloqué pendant sept heures. "Trois membres du personnel paramédical du Croissant-Rouge palestinien ont ensuite été arrêtés, bien que leurs informations personnelles aient été communiquées à l'avance aux forces israéliennes", a déclaré Laerke, ajoutant qu'un seul d'entre eux avait été libéré jusqu'à présent. "Il ne s'agit pas d'un incident isolé", a-t-il souligné. "Les convois d'aide ont essuyé des tirs et l'accès aux personnes ayant besoin d'être secourues leur est systématiquement refusé".

Cette "facilitation inadéquate de l'acheminement de l'aide dans la bande de Gaza signifie que les travailleurs humanitaires sont exposés à des risques inacceptables et évitables d'être détenus, blessés ou pire encore", a déclaré Laerke.

13H39
30 000 morts en 5 mois

Selon le Hamas la guerre aurait fait près de 30 000 morts

Cette guerre est déjà, et de très loin, la plus meurtrière des cinq qui ont opposé Israël au Hamas, devant celle de 2014 (2.250 Palestiniens tués).

"Nous ne savons pas combien de martyrs il y aura" à la fin de la guerre, dit Iman Mussallam, un enseignante de 30 ans, réfugiée dans un bâtiment de l'ONU transformé en abri à Rafah, dans l'extrême sud du territoire palestinien.

Ces innombrables "tragédies" et "souffrances" auront des conséquences désastreuses pour les Palestiniens pendant "des générations", déclare à l'AFP Ahmed Orabi, professeur de science politique à l'Université de Gaza.

Le conflit a été déclenché le 7 octobre par une attaque sanglante dans le sud israélien de commandos du Hamas venus de Gaza, où le mouvement palestinien a pris le pouvoir en 2007.

Israël mène depuis en représailles une offensive aérienne et terrestre massive dans le territoire palestinien, où les cimetières sont pleins et où il n'y a plus assez de sacs mortuaires pour envelopper les cadavres.

Une Palestinienne prie devant la tombe d'un membre de sa famille tué dans un bombardement israélien à Khan Younès le 26 février 2024.

Une Palestinienne prie devant la tombe d'un membre de sa famille tué dans un bombardement israélien à Khan Younès le 26 février 2024.

© AP Photo/Hatem Ali

Ici un agriculteur a enterré ses trois frères et leurs cinq enfants dans sa plantation d'agrumes. Là une fosse commune a été creusée sur un terrain de football.

Aujourd'hui, le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés crédibles par l'ONU, a annoncé que 96 personnes avaient été tuées dans les frappes nocturnes israéliennes, portant le bilan de la guerre à 29.878 morts et 70.215 blessés depuis le 7 octobre. Environ 70% des morts sont des femmes et des enfants, selon lui.

Aux yeux des Palestiniens, "le nombre énorme de femmes, enfants et personnes âgées tués ne laisse aucun doute sur le fait qu'il s'agit de massacres", souligne le professeur Orabi.

Les civils sont pris au quotidien dans les combats, entre bombardements aériens et tirs d'artillerie et de snipers, qui n'ont épargné aucune zone, dévasté des quartiers entiers et forcé de nombreuses familles à fuir, souvent sans rien pouvoir emporter avec elles.

Beaucoup ne survivent que grâce à la solidarité des proches, parfois d'inconnus, sur une bande de terre d'environ 40 kilomètres de long et 10 de large, déjà minée avant la guerre par un blocus israélien imposé depuis 2006, la pauvreté et le chômage.

Plus de 70% des 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés par la guerre et la population est menacée de famine, souligne l'ONU. Cette dernière, comme de nombreux dirigeants internationaux, craignant désormais un carnage à Rafah, où Israël a la ferme intention d'achever rapidement son offensive terrestre, alors que près d'un million et demi de personnes, à 80% des déplacés, s'y entassent.

En Israël, l'attention reste focalisée sur les quelque 1.160 personnes, en majorité des civils, tuées lors de l'attaque du 7 octobre, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Et sur le sort des 130 otages enlevés ce jour-là et toujours retenus à Gaza, un supplice pour leurs proches et un traumatisme d'une ampleur inédite pour le pays. Au total quelque 250 personnes avaient été enlevées.

À Gaza, la population survit comme elle peut face à la riposte militaire d'Israël, menée sans relâche depuis la terre, la mer et le ciel pour "détruire" le Hamas.
Le ministère de la Santé du Hamas ne précise par le nombre de combattants du Hamas tués, estimé à 10.000 par l'armée israélienne qui déplore 240 morts dans l'offensive terrestre et nie avoir délibérément visé des civils.

Parmi les victimes civiles, les journalistes de Gaza qui fournissent des récits et images de la guerre aux médias du monde entier, payent un lourd tribut. Selon le Comité pour la protection des journalistes, au moins 88 professionnels des médias ont péri depuis le 7 octobre.

Gaza, qualifiée de "zone de mort" par le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, est devenue un lieu de deuil permanent.

Tweet URL

Pas un jour ne passe sans funérailles, que les familles en deuil doivent improviser au gré des conditions de la guerre.

Les corps sont souvent transportés sur des charrettes tirées par des ânes, faute de carburant. Le personnel des hôpitaux, débordé, épuisé et qui manque de tout, doit parfois utiliser des camions à glaces pour garder les corps avant les enterrements.

Pour Iman Mussallam, la guerre à Gaza est "le grand massacre de l'histoire moderne".

Elle s'en prend aussi au Hamas, qu'elle accuse d'avoir abandonné les civils pour se cacher dans son réseau de tunnels creusés sous Gaza. Mais comme de nombreux Gazaouis, elle s'interroge : "en quoi est-ce notre faute?".

12H57
Droits humains

La condamnation de l'Égypte de l'offensive israélienne à Gaza

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a déclaré que "le monde est témoin des crimes les plus odieux" contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, ajoutant que la guerre a mis en évidence un "deux poids, deux mesures" dans l'approche des crises dans le monde.

Sameh Choukry s'est exprimé lors de la session du Conseil des droits de l'homme à Genève, soulignant la nécessité d'un cessez-le-feu et appelant Israël à s'abstenir de mener une action militaire dans la ville de Rafah.

"L'Égypte condamne dans les termes les plus fermes toutes les violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme auxquelles le peuple palestinien frère est soumis, ainsi que l'utilisation des armes de famine, de siège et de déplacement forcé pour liquider la cause palestinienne. Nous soulignons la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et de l'abstention de toute action militaire israélienne dans la ville palestinienne de Rafah" a-t-il déclaré.

"La récente crise de Gaza a mis en lumière le dilemme du double standard dans la gestion des crises internationales et des violations flagrantes des droits de l'homme, et (a révélé) l'état de polarisation grave dont souffre le système international" a ajouté le ministre des Affaires étrangères égyptien, en faisaint allusion au conflit en Ukraine. Il a ensuite ajouté qu'"il semblerait que la vie à Gaza ne soit pas à la hauteur des intérêts (de certains pays) et que la vie des enfants qui ont été tués par dizaines de milliers n'émeuve pas, à croire qu'elles aient moins de valeur que d'autres".

12H38
Frontière avec le Liban

La Finul "inquiète" des échanges de tirs entre le Hezbollah et Israël

Après une nouvelle salve de roquettes tirée par le Hezbollah contre une base militaire israélienne, la Finul met en garde contre une possible escalade qui pourrait compromettre une solution politique.

Dans un communiqué, le Hezbollah affirme avoir "visé la base de contrôle aérien de Méron", dans le nord d'Israël, "à l'aide d'une large salve de roquettes". Il déclare que cette opération intervenait "en riposte à l'agression israélienne sur les abords de Baalbeck".

Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré que ces roquettes n'avaient fait ni victimes ni dégâts, ajoutant que l'aviation israélienne avait attaqué et détruit "un site militaire" et "une infrastructure militaire" du Hezbollah en représailles.

L'un des raids a visé la périphérie de la localité d'al-Baisariyeh, à 35 km du point frontalier le plus proche.

De son côté, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déplore "l'évolution inquiétante des échanges de tir" et "une intensification des frappes", affirmant que la récente escalade risquait de "compromettre une solution politique" au conflit.

La région de Baalbeck, dans la plaine de la Békaa frontalière de la Syrie, est un bastion du Hezbollah qui y dispose d'une importante présence militaire. L'armée israélienne a déclaré que les frappes visaient des sites de la défense aérienne du Hezbollah après que le groupe a abattu un drone Hermes-450 israélien.

12H05
Cisjordanie

Trois Palestiniens tués dans un raid israélien en Cisjordanie

Les troupes israéliennes ont tué trois hommes palestiniens lors d'une opération nocturne dans un camp de réfugiés en Cisjordanie occupée, ont annoncé ce mardi les autorités palestiniennes.

Les violences et affrontements se multiplient en Cisjordanie depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre.

Les trois hommes ont été tués "par des balles de l'occupation israélienne" lors d'affrontements dans le camp de réfugiés de Faraa, près de Tubas dans le nord de la Cisjordanie, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.

L'armée israélienne a dit dans un communiqué avoir mené une "opération de contre-terrorisme dans la zone de Tubas et Faraa (...) et éliminé Ahmed Daraghmeh", décrit comme étant un commandant du Djihad islamique dans la zone de Tubas.

Des enfants observent le site où trois Palestiniens dont un cadre du Djihad islamique ont été tués par des soldats de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Faraa, 27 février 2024. 

Des enfants observent le site où trois Palestiniens dont un cadre du Djihad islamique ont été tués par des soldats de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Faraa, 27 février 2024. 

© AP Photo/Majdi Mohammed

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des véhicules militaires israéliens pénétrant dans Faraa en pleine nuit.
 

"Des dizaines de jeunes hommes et d'hommes armés du camp ont affronté les forces avant qu'elles n'appellent des renforts, notamment des bulldozers qui ont endommagé les rues du camp et les réseaux d'eau et d'égouts", a déclaré Assem Mansour, chef du comité populaire du camp de réfugiés de Faraa.

L'une des trois personnes tuées par les forces israéliennes était membre d'un groupe armé luttant contre l'occupation israélienne, a-t-il ajouté, et les deux autres des civils "qui se trouvaient chez eux et qui ont été tués par des snipers déployés dans le camp".

L'armée israélienne mène régulièrement des raids et arrestations en Cisjordanie, lesquels se sont multipliés après le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza.

Depuis, plus de 400 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes et des colons juifs en Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé.

Des Palestiniens ont également mené de nombreuses attaques contre les troupes israéliennes et les civils en Israël et en Cisjordanie occupée, tuant au moins 15 personnes, d'après les autorités israéliennes.

Israël s'est emparé de la Cisjordanie - y compris de Jérusalem-Est, qu'il a également annexé - lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Les Palestiniens revendiquent ce territoire ainsi que la bande de Gaza, déchirée par la guerre, dans le cadre d'un futur État indépendant.

8H28
96 morts en 24 heures (Hamas)

Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mardi un nouveau bilan de 29.878 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
Il a également fait état, dans un communiqué, de 96 morts au cours des dernières 24 heures, et d'un total 70.215 blessés depuis le 7 octobre.

gaza

Des Palestiniens enterrent un enfant tué lors du bombardement israélien de la bande de Gaza. Khan Younès, le lundi 26 février 2024. @AP Photo/Hatem Ali.

07H46
Tirs sur Israël

Le Hezbollah annonce avoir tiré une nouvelle salve de roquettes sur une base israélienne

Le Hezbollah anonce avoir lancé, pour le deuxième jour consécutif, une nouvelle salve de roquettes contre une base militaire israélienne en riposte à des frappes de l'aviation israélienne la veille sur l'est du Liban.

Israël avait annoncé lundi avoir visé, pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, des positions du Hezbollah à Baalbeck (est), tuant deux combattants.

Dans un communiqué ce matin, le Hezbollah a affirmé avoir "visé la base de contrôle aérien de Méron", dans le nord d'Israël, "à l'aide d'une large salve de roquettes".

Il affirmé que cette opération intervenait "en riposte à l'agression israélienne sur les abords de Baalbeck". La puissante formation islamiste pro-iranienne avait déjà annoncé lundi soir avoir tiré 60 roquettes sur une base de l'armée israélienne sur le plateau occupé du Golan en représailles aux raids israéliens.

La région de Baalbeck, dans la plaine de la Békaa frontalière de la Syrie, est un bastion du Hezbollah qui y dispose d'une importante présence militaire.

07H04
élections

En Israël, les électeurs votent aux municipales reportées par la guerre

Les électeurs israéliens ont commencé à voter ce matin aux élections municipales initialement prévues fin octobre mais reportées à deux reprises en raison de la guerre qui a éclaté le 7 octobre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

En pleine guerre, quelque 7,2 millions d'électeurs sont appelés aux urnes en Israël, à Jérusalem, dans les colonies de Cisjordanie occupée, et dans une partie du Golan annexé.

Dans les villes et kibboutz proches de la bande de Gaza ainsi que dans des villes du nord d'Israël, près de la frontière du Liban, théâtre d'échanges de tirs nourris entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, les municipales ont été reportées en novembre dernier. Près de 150.000 Israéliens ont été déplacés par la guerre ou les hostilités dans ces deux régions.

Deux candidats aux élections dans les zones évacuées ont été tués dans l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud d'Israël.

Les Palestiniens de Jérusalem-Est, secteur de la ville sainte occupé depuis 1967 par Israël, ne peuvent pas voter aux législatives, mais ont le droit de vote aux municipales. Ils représentent environ 40% de la population de Jérusalem mais votent généralement très peu.

Pour la première fois depuis 1967, un candidat de la minorité arabe israélienne, Walid Abou Tayeh, avait annoncé briguer la mairie israélienne de Jérusalem, mais n'a finalement pas soumis sa candidature.

À Tel-Aviv, le conseiller muicipal Amir Badran est le premier Arabe israélien à briguer la mairie de la métropole. Après les attaques du 7 octobre, cet avocat avait mis sur pied des vigies dans les rues du quartier mixte, arabe et juif, de Jaffa, appelant à dire "non à la violence, non au racisme".

Mais ses chances de se faire élire à la tête de la première ville d'Israël sont plutôt minces face au maire sortant Ron Huldai et l'ex-ministre centriste de l'Économie Orna Barbivai.

Les soldats israéliens, y compris ceux déployés dans la bande de Gaza, ont commencé à voter la semaine dernière.
"Des urnes militaires ont été ouvertes dans la bande de Gaza et sur la frontière nord", selon l'armée, qui a précisé que 925 urnes avaient été mises en place afin "que tous les soldats et réservistes" puissent accomplir leur devoir électoral.

Même si certains scrutins constituent des tremplins pour des responsables politiques aux ambitions nationales, l'élection des maires et conseillers municipaux, qui a lieu tous les cinq ans, est largement considérée comme une affaire locale.

Le second tour de scrutin était prévu le 12 mars, mais a été avancé au 10 en raison du début du ramadan, mois du jeûne musulman, qui doit commencer vers le 10 au soir ou le 11.

Le taux d'abstention en 2018 aux dernières municipales s'est élevé à plus de 40%.

5H56
Déclaration de Joe Biden

Biden affirme qu'Israël cesserait ses "opérations" à Gaza lors du ramadan

Le président américain Joe Biden a affirmé lundi soir qu'Israël cesserait ses "opérations" militaires contre le Hamas dans la bande de Gaza lors du ramadan dans le cadre d'une trêve en cours de négociation.

"Le ramadan arrive et il y a eu un accord des Israéliens selon lequel ils ne s'engageraient pas dans des opérations durant le ramadan, afin de nous donner le temps de faire sortir tous les otages" détenus par le mouvement islamiste palestinien, a déclaré Joe Biden dans un entretien à la télévision américaine NBC.

Biden

Le président Joe Biden s'entretient avec Seth Meyers lors d'un enregistrement de « Late Night with Seth Meyers » le lundi 26 février 2024, à New York. @Photo AP/Evan Vucci.

5H32
Espoir d'un cessez-le-feu

Une trêve de six semaines associée à une libération d'otages (Hamas)

L'Égypte, le Qatar, les États-Unis, la France et d'autres pays tentent de négocier depuis plusieurs semaines un nouveau cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

D'après une source au sein du mouvement islamiste palestinien, les discussions portent sur une trêve de six semaines associée à une libération d'otages détenus par le Hamas et à celle de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée à Gaza d'une importante quantité d'aide humanitaire.

"J'ai espoir que d'ici lundi prochain, nous ayons un cessez-le-feu", a déclaré le président américain lundi soir à New York. "Mon conseiller à la sécurité nationale me dit que nous sommes proches, ce n'est pas encore fait", a-t-il nuancé.

isrfaël

Une affiche représentant l'otage israélo-américain Hersh Goldberg-Polin, au centre, est exposée sur un mémorial sur le site du festival de musique Nova où il a été blessé et kidnappé à Gaza par le Hamas le 7 octobre 2023, dans le sud d'Israël. @AP Photo/Maya Alleruzzo.


Tamim ben Hamad Al-Thani, l'émir du Qatar, pays au centre des efforts de négociations et qui héberge le Hamas, entame mardi à Paris une visite d'État de deux jours, a annoncé la présidence française.

Le dirigeant qatari devrait rencontrer Emmanuel Macron à 16 heures (15 heures GMT) à l'Élysée, suivi d'un dîner d'État.

Selon l'agence de presse officielle du Qatar, l'émir vient de rencontrer le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Doha et a discuté des efforts "visant à parvenir à un accord de cessez-le-feu immédiat et permanent".
 

6.657787459551, -15.518188476563

Qui anime ce direct ?

AFP
Les faits

Le Qatar déclare "espérer" parvenir à une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas avant le ramadan.

Selon l'ONU, les forces israéliennes bloquent "systématiquement" l'accès aux personnes ayant besoin d'aide humanitaire à Gaza, compliquant encore la tâche déjà délicate d'acheminer cette aide dans ce qui est devenu une zone de guerre anarchique.

La Finul s'inquiète d'un risque d'escalade au Liban après que le Hezbollah ait lancé des roquettes contre une base militaire israélienne en riposte à une attaque israélienne dans la zone de Baalbeck.

Le Hezbollah déclare avoir visé pour la première fois cet après-midi à l'aide de dizaines de roquettes de type Katyoucha "le poste de commandement de la 146ème division à Gaaton", à quelques 8 km de la frontière israélienne.

Les Israéliens votent pour les élections muncipales, un scrutin reporté pour cause de guerre.