Direct terminé le 12 décembre 2023 à 21h30
Direct démarré le 12 décembre 2023 à 6h45

DIRECT - Prolongations nocturnes à la COP 28 pour sceller un compromis sur les fossiles

Ce soir, la présidence émiratie de la COP 28 n'est toujours pas parvenue à un compromis sur les énergies fossiles. Les consultations vont se poursuivre jusqu'à au moins 23 heures TU (soit 3 heures du matin heures locales). Sultan Al Jaber espère produire un texte qui fasse consensus cette nuit ou demain matin.

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Le Président de la COP 28, Sultan al-Jaber encore souriant le 11 décembre 2023.

Le Président de la COP 28, Sultan al-Jaber encore souriant le 11 décembre 2023.

© AP Photo/Rafiq Maqbool
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18H36
Prolongations

Les tractations se prolongent cette nuit à Dubaï

Les tractations de la COP28 se poursuivent de nuit à Dubaï.

Depuis 24 heures, le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, s'évertue à sauver une COP qu'il avait annoncée comme "historique" et capable de sauver l'accord de Paris sur le climat et son objectif de limiter l'élévation de la température mondiale à 1,5°C.

Son premier projet de texte, lundi, a été largement rejeté, faute d'appeler à la "sortie" du pétrole, du gaz et du charbon qui sont la première cause du réchauffement de la planète, actuellement mesuré à +1,2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Consultant tous azimuts et contraint de prolonger les débats au 13e et dernier jour de la COP28, il doit maintenant produire un texte à même de faire consensus.

Ce soir, les représentants de plusieurs groupes de pays reconnus par l'ONU Climat (Pays les moins avancés, Pays d'Amérique latine et Caraïbes, Occidentaux...) se succédaient dans ses bureaux.

Ces consultations se poursuivront jusqu'à 03H00 du matin heure locale (mardi 23H00 TU), avant l'éventuelle publication d'un nouveau projet à soumettre à l'approbation des pays en séance plénière. "Il est déterminé à produire une version du texte ayant le soutien de toutes les parties", a indiqué un porte-parole à l'AFP.

Soit 194 pays et l'Union européenne, signataires de l'accord de Paris, adopté il y a huit ans exactement, et dont cette COP est censée tirer un bilan en vue de mesures pour corriger la trajectoire actuelle des émissions mondiales.

Quand prévoir le dénouement? "Peut-être ce soir, peut-être tôt demain matin", a répondu John Kerry, l'émissaire américain sur le climat, en arrivant. "Mais on progresse".
 

15H47
Honte

Un secrétaire d'Etat britannique s'absente de la COP28 et se fait conspuer

Le secrétaire d'Etat britannique au Climat Graham Stuart a quitté la COP28 pour voter mardi sur le projet de loi du gouvernement de Rishi Sunak visant à expulser des clandestins au Rwanda, s'attirant de sévères critiques d'ONG.

Graham Stuart arrivant pour une session de travail à la COP28 de Dubaï le 11 décembre 2023.

Graham Stuart arrivant pour une session de travail à la COP28 de Dubaï le 11 décembre 2023.

© AP Photo/Rafiq Maqbool


Le secrétaire d'État Stuart a été remplacé à Dubaï, où les négociations s'étendent au delà de l'échéance fixée pour parvenir à un accord, par un autre secrétaire d'Etat, Richard Benyon, selon Londres.

Graham Stuart "retournera à la COP", a déclaré le porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak. Il est "rentré au Royaume-Uni pour être présent au Parlement dans son rôle de député", a déclaré le porte-parole.

La Chambre des Communes doit voter ce soir sur une nouvelle mouture du projet visant à expulser des migrants clandestins vers le Rwanda, mesure phare et hautement controversée de la politique du gouvernement conservateur en matière d'immigration.

Le porte-parole du chef du gouvernement a assuré qu'il y aurait "une pleine représentation officielle sur le terrain au sommet" à Dubaï.
Graham Stuart "continuera à mener les négociations au niveau ministériel" et "toute décision finale sera prise en accord avec lui", a ajouté cette source.

"Si c'est vrai, c'est une déréliction scandaleuse de leadership au point le plus critique de cette conférence", a réagi dans un communiqué Rebecca Newsom, de Greenpeace Royaume-Uni. "C'est le moment où nous avons besoin de voir des engagements politiques audacieux pour résoudre le blocage sur le texte", a-t-elle ajouté, "le monde regarde, et l'échec du gouvernement conservateur à prendre l'initiative à la COP28 est de plus en plus visible".

Tommy Vickerstaff, de l'ONG 350.org, a quant à lui jugé "franchement dégoûtant mais pas surprenant" que le secrétaire d'Etat s'absente de la COP28 "à ce moment crucial". "L'expression "l'Histoire juger" peut sembler heureuse ici, mais le public britannique le fait déjà", a-t-il ajouté.

12h38
Négociations

Vers de possibles compromis sur les énergies fossiles ?

Quelle sera la bonne formule permettant un accord sur les énergies fossiles ? Au dernier jour prévu de la COP28 à Dubaï, les négociateurs défendent leurs "lignes rouges" mais signalent aussi les compromis qu'ils sont prêts à faire pour éviter un échec. Le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra, évoque une "super-majorité" de pays réclamant plus d'ambition, sur les 194 pays (et l'UE) signataires de l'accord de Paris de 2015. L'émissaire allemande Jennifer Morgan a même calculé que 80-85% des pays s'opposaient au texte. 

12H26
Fatigue

Des militants écologistes "perdent confiance dans la COP".

Une militante ougandaise réputée déclare que les militants écologistes sont en train de perdre confiance dans le processus de la COP dirigé par l'ONU. Ils sont fatigués d'être déçus lors des conférences annuelles des Nations unies destinées à lutter contre le changement climatique, a déclaré Vanessa Nakate, 27 ans, ambassadrice itinérante de l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance).

Cela peut être fatigant de continuer à venir dans ces endroits et d'être constamment déçu par les décisions qui sont prises. Vanessa Nakate
L'activiste ougandaise Vanessa Nakate s'adressant à la presse lors de la COP 28 à Dubaï le 8 décembre 2023. 

L'activiste ougandaise Vanessa Nakate s'adressant à la presse lors de la COP 28 à Dubaï le 8 décembre 2023. 

© AP Photo/Peter Dejong

Elle s'exprimait après que le dernier projet d'accord de la COP28 ait abandonné toute mention de la réduction des combustibles fossiles, évoquant uniquement une réduction potentielle de la consommation et de la production.

"Cela peut être fatigant de continuer à venir dans ces endroits et d'être constamment déçu par les décisions qui sont prises", a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse.

"Pour que cette COP soit vraiment un succès, elle doit aborder la question des énergies fossiles". "Si les dirigeants ne parviennent pas à s'attaquer à la cause profonde de la crise climatique après 28 ans de conférences sur le climat, non seulement ils nous font défaut, mais ils nous font perdre confiance dans l'ensemble du processus de la COP", a-t-elle déclaré.

"Ce qui se passe ici est inacceptable. Ce qui se passe est injuste", a ajouté Vanessa Nakate alors que certains militants écologistes étaient en larmes pendant la conférence de presse. "Ce texte que nous avons vu hier est en train de couler le canot de sauvetage de l'humanité", a-t-elle ajouté, le qualifiant de "condamnation à mort pour les communautés".

"Nous savons qu'il y ici plus de 2.400 lobbyistes des combustibles fossiles qui ont beaucoup de contrôle et de pouvoir sur ce processus", a déclaré l'Ougandaise.
"Et nous devons dénoncer ce sabotage, nous devons dénoncer le pouvoir. Nous devons tenir les entreprises de combustibles fossiles responsables de la crise climatique" , a-t-elle ajouté.

"Certaines personnes pourraient dire que si vous voulez discutez des moyens de guérir le paludisme, il ne faut pas inviter les moustiques", a ajouté Vanessa Nakate.

8h36
Négociations

La présidence émiratie de la COP28 dit chercher un "consensus"

Le directeur général de la COP28, Majid Al Suwaidi, déclare que la présidence émiratie de la conférence travaille à un nouveau projet d'accord sur la base des "lignes rouges" exprimées la veille par les pays ayant rejeté sa première proposition.

"Le but est d'atteindre un consensus", a-t-il déclaré aux journalistes, au dernier jour prévu de la COP. "Nous aimerions tous finir à l'heure mais nous voulons tous obtenir le résultat le plus ambitieux possible. C'est notre unique objectif" .

7h00
Temps écoulé

L'heure fixée pour la fin de la COP28 par son président est passée sans accord

La 28e conférence de l'ONU sur le changement climatique à Dubaï ne terminera pas à l'heure qu'avait fixée son président émirati, Sultan Al Jaber, les négociations sur les énergies fossiles se prolongeant pour surmonter les résistances des pays exportateurs de pétrole.

Sultan Al Jaber avait annoncé le 6 décembre qu'il souhaitait "une clôture ordonnée de la conférence le mardi 12 décembre à 11H00 au plus tard", soit 07H00 GMT. Le calendrier fixé par l'ONU indique que mardi est le dernier jour de la COP28, sans préciser d'horaire. Un nouveau projet d'accord est attendu dans la journée par les délégués. 

Négociations

Un projet qui "manque d'ambition"

L'Union européenne juge le projet d'accord "insuffisant" et les États-Unis appellent à "substantiellement" le renforcer.  ONG et experts dénoncent un projet énumérant des options non contraignantes, une "liste de courses" ou un "menu à la carte" mettant sur le même pied le développement du solaire de l'éolien, du nucléaire, de l'hydrogène ou celui des techniques de captage de carbone.  Balbutiantes, ces dernières sont plébiscitées par l'industrie fossile et les pays producteurs, Arabie saoudite en tête, mais n'auront qu'un faible impact dans la décennie cruciale en cours. 

"Je suis surpris par le manque d'ambition", confie encore un négociateur occidental. Mais une source à la présidence émiratie de la COP28 juge que cela fait partie du jeu des négociations. "C'est un mouvement d'ouverture", observe-t-elle, dans une comparaison au jeu d'échecs. "Nous avons fait des progrès mais nous avons encore beaucoup à faire", admet Sultan Al Jaber qui cherche le point d'équilibre entre l'Arabie saoudite et ses alliés, face à la centaine de pays en faveur de la sortie des énergies fossiles.

6h40
Négociations

Est-il encore possible d'aboutir à un accord historique ?

Ce matin, diplomates et ministres usés par les nuits sans sommeil cherchaient comment faire avancer les pourparlers. Un nouveau texte, fruit d'échanges nocturnes au 13e jour du sommet, est espéré dans la journée de mardi, selon des délégués. Mais le pari de Sultan Al Jaber d'obtenir un accord historique à 11H00 (07H00 GMT), jour anniversaire de l'accord de Paris, est désormais perdu. 

La COP28 semble donc bien partie pour jouer les prolongations, comme c'est souvent le cas pour ces conférences. Une mauvaise nouvelle pour les négociateurs épuisés et pour les petites délégations, qui n'ont pas toujours les moyens de prolonger leur séjour. Une représentante des îles Marshall a cependant confié avoir l'intention de rester "jusqu'à la fin".

"Nous sommes préparés à rester un peu plus longtemps", a aussi assuré la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock. Il reste désormais à tenter de trouver une formule susceptible de satisfaire des pays aux vues divergentes. Une minorité de pays producteurs d'hydrocarbures, emmenés par l'Arabie saoudite, s'oppose à toute formulation ciblant explicitement la principale source de leurs revenus.

6h39
Négociations

Le texte de lundi jugé "inacceptable"

La présidence émiratie de la grande conférence des Nations Unis sur le climat avait proposé hier un nouveau texte, susceptible d’accommoder les pays pétroliers emmenés par l'Arabie saoudite mais aussitôt jugé loin d'être assez ambitieux par les Européens, les Américains ou encore les Etats insulaires. Le document proposé par Sultan Al Jaber, président de la COP28 et également patron de la compagnie pétrogazière émiratie Adnoc, laisse toute latitude aux pays pour choisir leur manière de "réduire" des énergies fossiles.

Ce document de 21 pages ne fixe plus aucun objectif commun de "sortie" du pétrole, du gaz et du charbon, pourtant envisagé dans les versions antérieures. Le texte est "inacceptable" et "bien en deçà de l'ambition nécessaire pour maintenir nos îles au-dessus de la surface des eaux", dénonce Joseph Sikulu, responsable pour le Pacifique de l'ONG 350.org. C'est "une insulte pour ceux d'entre nous qui sont venus ici pour se battre pour leur survie", selon le militant.

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